samedi 30 juin 2018

Les fantasmes de Lucie (6)

A spanking good time


Mon voisin a une copine. Ça m’en a du moins tout l’air. Une brune, maquillée à outrance, la trentaine largement sonnée. Une fois ou deux par semaine, elle passe l’après-midi avec lui. Chez lui. Elle ne reste jamais la nuit. Parce qu’elle est mariée ? Qu’est-ce qu’il y a au juste entre eux ? Il faut que j’en aie le cœur net. Parce que c’est mon voisin. Ça me donne des droits sur lui. Il est à moi avant d’être à qui que ce soit d’autre.

Elle est là avec lui. Je l’ai vue entrer. Sans sonner. Comme chez elle. Je ferme les yeux. Je les imagine. Il la pousse vers le lit. Leurs lèvres se joignent. Je ferme les yeux. Je les vois. Et c’est insupportable. Il faut que j’arrête. Il faut que j’empêche. À n’importe quel prix. Et je suis là-bas. Je m’approche de la chambre. À pas de loup. Je colle mon oreille à la porte. Des chuchotements. Des murmures. Je m’accroupis pour être à hauteur du trou de la serrure. Et patatras ! Je fais dégringoler, en me penchant, dans un bruit d’enfer, une potiche en étain posée en équilibre sur un guéridon.
La porte s’est brusquement ouverte.
– Encore vous ! Non, mais c’est pas vrai, ça ! Sophie, je te présente Lucie, ma voisine.
– Ah, oui ! Celle que t’as trouvée, un jour, couchée dans ton lit.
– Elle-même.
– Et à qui t’as flanqué une retentissante fessée. Ce qui n’a pas suffi apparemment. Moi, je serais de toi…
– Oui ?
– Je lui ferais une petite piqûre de rappel.
– Ça semble indispensable en effet.
Il m’attrape par le coude, fermement.
– Venez par là…
– Non, attendez…
– Que quoi ?
– Non, rien.
– Vous avez mérité, avouez !
Je baisse les yeux. Je ne réponds pas.
Il m’entraîne jusqu’au milieu de la chambre. Il déboutonne ma robe. Dans le dos, un bouton après l’autre. Il la fait glisser. Elle me tombe sur les chevilles.
– Venez là !
Il s’assied. Il me fait basculer en travers de ses genoux. Il me plaque une main dans le dos et, de l’autre, il tape. Par-dessus la culotte. Pas très fort au début. Elle, elle a passé ses deux bras autour de son torse. Elle se serre fort contre lui. Et elle regarde.
– Plus fort, mon chéri. Tu la caresses, là…
Alors ça tombe. Ça tombe à plein régime. Et elle, elle sourit. Elle ne cesse pas de sourire.
– Qu’est-ce qu’elle gigote !
Il accélère encore la cadence. Elle a sa tempe posée contre la sienne. Dans son pantalon, sa queue est dure, dressée toute droite contre ma hanche.
– Tu devrais la déculotter, mon chéri ! Qu’elle ait bien honte…
Il le fait. Résolument.
– Mets-lui bien rouge, hein ! Écarlate.
Il tape. Il tape. Il tape encore. Sans se soucier le moins du monde de mes gémissements et de mes plaintes. Sa queue palpite contre moi. Il va jouir. Il jouit. Elle se rend compte.
– Oh, ben non ! Non.
Elle se détache de lui. Elle est furieuse.
C’est le moment que je préfère. Le moment où, dans mon lit, je déferle, noyée de plaisir, les yeux plongés dans ses yeux à elle.

2 commentaires:

  1. Je me disais, aussi, elle est entrée quand chez son voisin ?

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  2. Lucie fait son miel du moindre incident de la vie quotidienne pour nourrir sa vie fantasmatique.

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