Guillaume Seignac.
By the Well
– Ah,
vous êtes là ! Vous auriez vu ça, mes commères ! Non,
mais vous auriez vu ça !
– Et quoi
donc, mon bon Célestin ? Que tu m’en as l’air tout
retourné.
– Non. Oui.
C’est-à-dire que j’étais au lavoir…
– Et
qu’est-ce tu pouvais bien fabriquer au lavoir ?
– Quand on a
vu arriver tranquillement la Goton avec son panier de linge.
– Elle a
osé ! C’est pas vrai qu’elle a osé !
– Eh,
si ! Comme si de rien n’était. Elle s’est installée,
agenouillée, et elle s’est mise derechef à battre furieusement
ses frusques. Alors la Guillemette : « Vous voyez à quoi
ça ressemble une femme de cocu ? » Et elle : C’est
pas à toi que ça risque d’arriver. Ou bien alors faudrait
t’enfouir la tête sous une botte de paille. » « Oui,
mais moi, au moins, tout le pays me passe pas dessus. » Et les
autres de renchérir. « Il peut pas y avoir un homme à
l’horizon sans qu’elle se jette à sa tête. » « Et
quand on dit la tête… » « Ah, ça, pour avoir le feu
au cul, elle a le feu au cul ! » « On pourrait
peut-être le lui refroidir ? » Et Guillemette l’a
poussée dans le bac, d’une grande bourrade dans le dos. Elle s’y
est étalée de tout son long. Et tout le monde a éclaté de rire à
la voir suffoquer, cracher et essayer d’escalader le rebord pour en
sortir. Sauf qu’avec ses vêtements trempés, elle y arrivait pas.
Quatre fois, cinq fois elle est retombée dedans. Et à chaque fois,
autour, ça rigolait. De plus en plus fort. Même que personne
l’aide, elle a quand même réussi à force et, à peine dehors,
toute dégoulinante, elle s’est mise à hurler qu’elle se
vengerait, que leurs maris, elle les aurait. Tous. Les uns après les
autres. Même ceux de celles qu’en avait pas encore. Et
Guillemette : « Ah, ouais, tu crois ça ? » Les
autres aussi : « Ben, essaie pour voir ! » « Je
vais pas essayer, non, je vais réussir. » « On lui en
fait passer l’envie ? » Et elles sont tombées à quatre
ou cinq dessus comme des furies. « Une bonne fessée, ça va te
remettre les idées en place, tu vas voir » Elles l’ont
troussée. Elle, elle s’est mise à hurler comme cochon qu’on
égorge. « Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi enfin ! »
Elles n’en avaient pas du tout l’intention. Au contraire. Elles
l’ont complètement dépiautée. Toute nue. Comme au premier jour.
– Et
toi, bien sûr, tu t’es copieusement rincé l’œil.
– Moi ?
Oh, non, non. Je regardais un loriot qui chantait en haut d’un
chêne.
– Tu
nous en diras tant !
– N’empêche
que des fesses comme ça ! Toutes blanches. Bien en chair. Elles
peuvent que te donner envie. Surtout que son petit réduit d’amour…
– Oui,
bon, ben ça va !
– Il
bâillait tout grand, vu comment elle s’agitait tant et plus dans
tous les sens. Tous les replis rosés on lui voyait, bien comme il
faut, parce qu’elle en a pas beaucoup du poil et qu’il est tout
fin.
– Oui,
bon, ben ça va, on te dit !
– Pour
finir, elle a eu beau gigoter tout ce qu’elle savait, elles ont
quand même réussi à la tourner sur le ventre. Il y en a deux qui
lui ont tenu les jambes, deux qui lui ont tenu les bras – qu’elle
puisse plus bouger – et deux qui se sont mis à lui
tambouriner le joufflu, une fesse chacune. « Et là,
maintenant, tu vas encore courir après les hommes qui sont pas à
toi ? » Elle a dit que oui. Que personne l’empêcherait.
« Ah, tu le prends comme ça ! » Et elles ont
attrapé deux battoirs à linge. Elles les lui ont abattus de toutes
leurs forces sur le cul. Et alors là comment elle a braillé. Mais,
par contre, après, elle a plus eu envie du tout de tourner autour
des maris des autres. Elle a promis. Elle a juré. Tout ce qu’elles
ont voulu. Alors elles l’ont laissée ! Et elle est partie. À
toute allure. Sans se rhabiller. En serrant ses frusques trempées
contre sa poitrine. Ce qui laissait voir ses fesses du coup. Elle les
avait rouges, mais rouges !
– Tu
parles qu’elle devait les avoir rouges !
– En
tout cas, moi, je la plains pas. Elle l’a pas volée, cette fessée.
– Peut-être
que ça lui servira de leçon !
– Oui,
oh, alors là ! Elle, ça la tient ! Dans trois jours elle
y aura remis le nez.
– Au
risque de s’en reprendre une autre.
– Oh,
oui ! Oh, oui !
– Bon,
Célestin, faudrait pas que t’ailles t’occuper de tes bêtes,
là ?
Tout était vite réglé à l'époque lol.
RépondreSupprimerAutres temps…
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