lundi 29 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 17ème jour )

Laurianne a jeté, d’un air de profond découragement, son peignoir sur le lit…

- Il est homo… Ou impuissant… C’est pas possible autrement…

- Qui ça ?…

- Ben Milàn… Parce que… Non, mais attends… Je lui ai carrément demandé… Proposé… Je lui ai dit que j’avais envie de coucher avec… Et… rien… Il s’est cassé avec un grand sourire… Tu trouves ça normal, toi ?… Parce que je suis peut-être pas une fille canon canon, mais je pense quand même être pas trop mal foutue, non ?

- Je peux te dire qu’il y en a beaucoup qu’aimeraient être faites comme toi…

- C’est pas pour me vanter, mais j’en ai eu des mecs… Et pas n’importe quoi… Du super… Mais alors là… Là, ça me scie… C’est vraiment la première fois qu’on me fait un coup pareil…

- Il est peut-être amoureux…

- Et alors ça empêche quoi ?… Si j’avais dû m’arrêter de baiser chaque fois que je suis tombée amoureuse… Et puis amoureux de qui ?… De l’autre espèce de petite pétasse de Caroline ?… Qui tu veux qui tombe amoureux de Caroline ?… Tu me feras pas croire qu’un mec normalement constitué il peut s’enticher de ça… Ou alors faut qu’il aille consulter… un ophtalmo… ou un psy… Non… Si vraiment il est amoureux de Caroline…

- Elle, elle l’est de lui en tout cas… Ca fait pas l’ombre d’un doute… Sarah aussi… Et elles sont sûrement pas les seules…

- Non, mais qu’est-ce qu’elles ont toutes dans la tête ces pauvres filles ?… Si elles avaient ne fût-ce qu’une once de lucidité… Si elles avaient le courage de se regarder en face… Mais c’est vrai qu’on peut pas trop leur en demander non plus… Elles sont tellement limitées… En tout cas je peux t’assurer d’une chose, c’est que j’ai pas dit mon dernier mot… Il y passera dans mon lit… D’une façon ou d’une autre il y passera… Et qu’il y en ait une qui essaie de se mettre en travers pour voir…




Il était là… Dans notre écrin de verdure…

- J’y viens tous les jours… Au cas où…

- Personne t’a vu ?…

- Personne, non… Viens !… Viens là !… Près de moi… J’ai trop envie…

En caresses douces. Partout. Longtemps. Tendrement. Passionnément. Il s’est posé sur les fesses, s’y est attardé, y est resté…

- Il y a longtemps que t’en as pas pris…

- Ca te manque ?… Fais m’en avoir une…

- Oh, je pourrais, hein !… Il suffirait que je…

- Chut !… Tais-toi !… Dis rien !… Que j’aie la surprise…

Je me suis redressée sur un coude…

- Et toi ?… Jamais t’en as reçu encore…

- Tu aimerais ?

Je n’ai pas répondu. Je l’ai embrassé. On a roulé dans l’herbe… On s’est voluptueusement aimés…




Il était dans le bureau d’Adeline. Seul. Dans le fauteuil d’Adeline… …

- Bien… Alors tu vas commencer par m’expliquer ce que tu mijotes… Et pourquoi tu montes systématiquement la tête à Adeline depuis ton arrivée ici…

- Moi ?!… Mais jamais de la vie !…

- Ben voyons !… Bon, mais j’ai pas de temps à perdre… Alors écoute-moi bien !… Sans moi Adeline n’est rien… Tout ici part à vau-l’eau… Elle n’a absolument pas l’envergure pour gérer une affaire de cette importance… Et elle le sait… Le plus souvent… Parce qu’il y a aussi des moments – elle est jeune – où elle cherche à se donner l’illusion qu’elle peut voler de ses propres ailes… Avec d’autant plus d’acharnement et de véhémence qu’elle est, en réalité, velléitaire et inconsistante... Irresponsable et immature… Il lui faut en permanence quelqu’un derrière elle… Quelqu’un de persuasif qui sache la convaincre, chaque fois, de se montrer raisonnable et de ne pas tout gâcher à grands coups de caprices sans lendemain… J’y suis jusqu’à présent parvenu… Et ça n’a pas été sans mal… Alors dis-toi bien une chose : c’est que je ne laisserai personne – absolument personne – la mettre en danger et l’encourager à emprunter des chemins de traverse sur lesquels elle n’a déjà que trop tendance à s’égarer…

- Mais je n’ai jamais…

- Je n’ai pas l’intention de discuter… Tiens-le toi pour dit, c’est tout… Tu peux disposer…




- C’est plutôt rare !…

- Quoi donc ?…

- Qu’on soit réunies toutes les quatre comme ça le soir dans le box…

- Il avait un truc important à finir Escobar… Pour une revue… Faut à tout prix que ça parte demain matin… Mais il me fait trop rire, lui… Parce que ça fait je sais pas combien de fois qu’il me dit qu’il va s’en aller… Qu’il faut absolument qu’il rentre en Belgique… Et il est toujours là…

- A cause de toi ?…

- Un peu quand même !… J’y suis tout le temps fourrée dans sa chambre… Si ça lui plaisait pas un minimum… Non, mais moi, ce que j’espère surtout, c’est qu’après, quand il sera parti, on continuera à se voir… D’une façon ou d’une autre… Parce que tout ce qu’il m’aura appris en dessin !… Ce serait con d’arrêter… Et puis…

- Et puis ?…

- Comment il sait bien la donner la fessée… C’est toujours juste comme t’as envie que ce soit… Jamais à côté… Même quand elle change ton envie il devine exactement…

- Oui… T’es amoureuse, quoi !…

- Je me demande…

- Te demande plus…




Clémence non plus se demandait plus…

- Tu te demandes plus quoi ?

- Si Benjamin est au courant… Ils se sont bien fichus de moi tous les deux… Et dès le début… Ou presque… C’était couru de toute façon… Dès l’instant où ils ont sympathisé… Mais alors là par contre pour ça qu’ils y comptent pas !…

- Qu’ils y comptent pas pour quoi ?

- Pour qu’on couche tous les trois… Sans arrêt ils reviennent là-dessus… Et qu’est-ce que ça peut faire puisque je couche avec les deux ?… Que ça soit séparément ou ensemble ça revient au même… Ca change rien… Si, ça change !… Si !… S’ils sont pas capables de comprendre ça… De toute façon les mecs !…

jeudi 25 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 16ème jour )

- Entrez !… Non, mais qu’est-ce que c’est que cette tenue ?…

- C’est vous qui m’avez dit… Vous m’avez dit de l’apporter habillée le petit déjeuner la prochaine fois…

- Nous ?… On n’a jamais dit une chose pareille… T’as dit ça, toi, Amélie ?

- Jamais de la vie… Elle ment…

- Donne !… Le plateau… Donne !…

Je le lui ai tendu. D’un brusque coup de poing il l’a fait voltiger. J’ai reculé d’un bond . Trop tard. Une tasse de café au lait m’a sauté à la gorge, a ruisselé, le long de la robe, du tablier. L’autre m’a frappée au ventre, dégouliné sur les jambes…

- Ah, ben tu es belle !…

Il s’est levé, m’a empoignée fermement par le bras, entraînée devant la grande glace en pied de l’armoire…

- Regarde-toi !… Non, mais regarde-moi ça !… Une vraie souillon… Tu n’as pas honte ?… Et personne te dit rien ?… On te laisse faire ton service comme ça ?… C’est du propre !… Oui… Eh bien que tu le veuilles ou non tu vas me faire le plaisir d’aller te laver… Et tout de suite…

Il m’a poussée sous la douche. Toute habillée. Il a ouvert. Glacé. A pleine puissance. Longtemps…

- Là… Et maintenant file !… Et rapporte-nous un plateau… Toute nue… Tu risqueras pas de te salir.

Derrière la porte ils ont ri aux éclats…




Clémence posait, tournée vers le mur. Assis sur le lit, le sourcil froncé, Escobar regardait Coralie la dessiner avec application. Elle a relevé la tête…

- Qu’est-ce qui t’est arrivé ?… T’as les cheveux tout mouillés…

- Rien… Oh, rien… Je vous raconterai…

J’ai posé le plateau à côté d’elle sur la petite table près de la fenêtre…




Elles avaient entouré Séverine. Elles la pressaient de tous côtés…

- Qu’est-ce qu’elle te voulait la vieille ce matin ?

- Rien… J’ai fait sa chambre…

- Pendant deux heures ?… Comment ça devait être crade !…

- Non, mais… C’est qu’on a discuté… Elle connaît quelqu’un qui pourrait peut-être m’aider pour partir au Canada… Elle y a vécu, elle, là-bas… Elle m’a raconté, montré des photos… On dirait pas comme ça, mais elle est vachement sympa finalement…




Adeline m’attendait sur le pas de la porte…

- Ben alors !… Qu’est-ce tu foutais ?

- Le service…

- Tu parles !… Ca fait une heure que tu discutes avec les autres dindes… Je vous ai vues par la fenêtre… Bon, mais on s’en fout… Alors ?!… T’as réussi à savoir quelque chose pour Mac Miche ?…

- J’en ai touché deux mots à Catherine…

- Et ?…

- Elle répercutera… Forcément…

- Quand ?… Tu sais pas ?… Parce qu’il y a vraiment urgence, là… On s’est encore pris le chou hier soir avec Ménisson… Et ça faisait pas semblant… Evidemment il y aurait une solution c’est que je la convoque et que je joue cartes sur tables… Mais je la connais… Elle va se croire obligée de donner une réponse tout de suite… Et elle reviendra pas dessus… Elle est beaucoup trop orgueilleuse… Tandis que si on flatte son amour-propre… Qu’on lui laisse entendre qu’elle est absolument IN-DIS-PEN-SA-BLE, mais qu’on hésite à la solliciter par crainte d’un refus… Alors là !… Et pour ça je sais que je peux compter sur toi… Dès qu’il s’agit de se montrer diplomate…




- Le Canada !… J’y ai jamais mis les pieds… Et pas une seule seconde on n’a parlé de ça… Non… Si elle est restée aussi longtemps dans ma chambre c’est que j’ai réussi à la convaincre de se montrer gentille… Très gentille… C’était pas bien sorcier : elle a une peur bleue de devoir déambuler dans tout l’hôtel le derrière à l’air… Ce qui lui serait immanquablement arrivé si j’avais eu à me plaindre d’elle et qu’on avait dû la fesser… Elle a préféré – et c’est tout à son honneur – se montrer raisonnable et me laisser admirer tout mon saoul ses délicieux petits trésors cachés… Avec bien de la retenue et des réticences au début… Au début… Parce que plus le temps passait et plus elle s’enhardissait… J’adore… J’adore ce genre de petite bonne femme qui dissimule, sous des dehors timides et farouches, une nature délicieusement perverse et impudique… Et résolument volcanique quand on sait l’amener à se donner libre cours… J’ai su… Et je peux te dire qu’une fois qu’elle est lancée elle ne recule plus devant rien… Absolument rien… Et qu’elle y a trouvé son compte… Et pas qu’un peu… Toi aussi d’ailleurs, un jour, il faudra que tu me montres comment tu sais bien t’amuser toute seule… Je suis sûre que c’est quelque chose pour quoi tu es extrêmement douée… Non ?… Allons !… Allons !… Ne fais pas ta modeste… Bon… Mais on verra ça… En temps voulu… En attendant, si je peux me permettre de te donner un conseil, tu ne devrais pas trop te mêler de ce qui ne te regarde pas… Et laisser Adeline et Ménisson régler leurs problèmes entre eux… Si tu ne veux pas qu’à un moment ou un autre, d’une façon ou d’une autre, ça te retombe sur le coin de la figure…




Elle s’est déculottée, nous a tourné le dos, la mine ravie…

- Regardez-moi ça, les filles !…

- Eh bien quoi ?… C’est une fessée… Et une bonne…

- Oui, mais c’est Esco qui me l’a donnée… Parce qu’il était nul mon dessin… Enfin, non… Pas parce qu’il était nul… Mais parce que j’y mettais de la mauvaise volonté… Et que je lui faisais perdre son temps… C’était vrai… Je faisais exprès… pour qu’il m’en mette une justement… Ca a pas loupé… Et comment c’était bon !…

lundi 22 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 15ème jour )

- Il y a plus personne… Que nous deux…

Nous deux. Sous la douche…

- On sait jamais, Milàn… Si quelqu’un remonte…

- Personne remontera…

- T’en sais rien du tout…

Il m’a prise contre lui. Ses lèvres ont cherché les miennes et ses mains se sont posées sur mes fesses. Le désir de moi a embrumé ses yeux, est remonté contre mon ventre. Il m’a emplie. Il n’a pas bougé. C’est moi qui suis allé chercher mon plaisir sur lui. Très loin. Et lui offrir le sien…




Les filles étaient unanimes, en début d’après-midi, à l’entrée du parc…

- Comment j’aimerais pas être à sa place à Clémence !…

- Oui, ben moi non plus, alors là !…

- Etre obligée de se promener partout à poil comme ça !

- Moi, ce serait surtout de montrer mon derrière tout rouge à tout le monde… Comment j’aurais honte !…

- Ils font exprès les gens en plus… Ils savent où elle va passer et ils s’y mettent…

- Et ils se fichent carrément d’elle certains… Sans se gêner… Faut les voir faire…

- Peut-être que ça va nous arriver aussi un jour…

- Hou la la… Moi, rien que d’y penser…

- Ca nous arrivera pas… Pas à nous… Il y a pas de risques… Les serveuses, oui, parce qu’elles sont tous les jours avec les clients, mais nous, aux ménages !… Ou à la lingerie… C’est pas parce qu’on en croise un de temps en temps dans le couloir…

- Oui, oh ben alors ça !… S’ils veulent ils trouveront toujours quelque chose…




- Si je t’ai fait venir…

Elle a avalé son verre de whisky d’un trait…

- Si je t’ai fait venir c’est que… Sers-toi, si tu veux, la bouteille est derrière toi… Non ?… Sers-moi alors… Vas-y !… Carrément… Oui… C’est que j’ai des dispositions à prendre… C’est fini, Ménisson… On s’est engueulés… Et tu sais pas ce qu’il m’a fait ?… Il m’a menacée d’une fessée… Moi !… Non, mais pour qui il se prend !… Cette fois ça suffit… Je le vire… Je reviendrai pas là-dessus… Comment je vais m’organiser ?… J’en sais rien… Mais il me faut un directeur… Quelqu’un qui ait de la poigne… Il y a pas à sortir de là… J’ai pensé à la Mac Miche… Avec elle au moins ça obéirait au doigt et à l’œil…

- Ca, c’est le moins qu’on puisse dire…

- Et à part elle je vois vraiment pas qui que ce soit ici qui puisse faire l’affaire…

- Moi non plus…

- Je peux pas me louper… Il me la faut… Absolument… Ca l’intéresserait, tu crois ?

- Dans l’absolu, sûrement, oui… Mais elle a sa vie… Ailleurs… Autrement…

- Je sais bien… Va falloir la jouer fine… Tu voudrais pas me la sonder un peu d’abord ?… Discrètement… Histoire que je sache où je vais… Que l’idée fasse son chemin…




- C’est gentil de venir me voir comme ça !… Toi, au moins, tu sais te montrer conciliante… Et compréhensive… On ne peut pas en dire autant de toutes tes petites camarades… Parce qu’il y en a une, là, une petite brunette, toute mignonne, qui fait les chambres le matin…

- Séverine… sûrement…

- Oui, Séverine, c’est ça… un amour de petite bonne femme… eh bien pour en obtenir ce qu’on veut !… Oh, mais elle perd rien pour attendre… Si elle s’imagine qu’elle va pouvoir jouer les mères « la pudeur » longtemps comme ça avec moi… Quand j’ai décidé quelque chose… On verra… On verra si elle ne me mangera pas dans la main… Si elle ne viendra pas gentiment me faire mon ménage les fesses à l’air comme je le lui ai demandé… Et je peux te dire qu’elle va regretter de ne pas s’être montrée docile beaucoup plus tôt… La docilité chez une jeune femme…

Elle m’a posé la main sur la nuque, a pesé, m’a contrainte à la baisser…

- Chez une femme tout court d’ailleurs… Et c’est vrai que toi, de ce côté-là, on n’a pas grand chose à te reprocher…

Elle a retiré sa main…

- Mais reste comme ça… Tête basse… Ca te va si bien… Oui, en ce qui te concerne… On en parlait encore avec Esther tout-à-l’heure…

- Vous savez qu’il y a un bruit qui court à son sujet ?

- Quel bruit ?…

- Que monsieur Ménisson abandonnerait ses fonctions et que c’est elle qui prendrait sa place…

- A ma connaissance il n’a jamais été question de ça…

- Il y en a beaucoup qui aimeraient pourtant…

- Ils déchanteraient vite… Parce que Charles est sévère, oui, mais quand on a affaire à Esther… Tu en as fait l’expérience l’année dernière, non ?…

- Oui… Et pas qu’un peu…

- On est toutes les deux, elle et moi, parfaitement d’accord là-dessus : tu es quelqu’un avec qui il faut faire preuve de beaucoup d’autorité… Beaucoup… Bon, mais file maintenant… J’ai des choses à faire…




Coralie s’extasiait sur le derrière de Clémence…

- Comment tu as marqué !… C’est de la folie… Et il y en a pour un moment, je suis sûre… Tu sais ce qui serait bien ?… C’est que je te dessine…

- Oh, si tu veux… Je suis plus à ça près…

- C’est vrai ?… Ca t’ennuie pas ?… Mais ce qu’il faudrait alors c’est le faire devant Escobar… Qu’il me montre… Qu’il me guide…

- C’est sans problème…

- On pourrait demain matin, dans sa chambre, puisqu’on sert ni l’une ni l’autre le petit déj… Seulement toi le matin…

- Je vais me faire tirer par Olivier, c’est ça ?… Ca me fera un prétexte pour pas y aller… Parce que je sais pas ce qu’ils manigancent derrière mon dos tous les deux, mais il y a quelque chose… Et ça me plaît pas… Vous avez vu comment ils étaient de mèche pour m’en faire attraper une hier soir ?…

- Ca !…

- Ils sont sans arrêt fourrés ensemble… Et j’ai du mal à croire qu’ils se fassent pas leurs confidences. Olivier prétend que non… Mais Olivier sait pas que Benjamin, c’est mon mari… Et j’imagine mal qu’il soit pas allé lui raconter qu’entre lui et moi… Les mecs sont tellement vantards là-dessus… Et si Benjamin est au courant…

- Ce qu’est pas sûr…

- Je me vois mal aller lui poser la question… « - Dis-moi, mon chéri, Olivier t’a dit qu’il te fait cocu ? »

- Il sait pas… S’il savait il y a longtemps qu’il t’aurait volé dans les plumes, non ?…

- A moins qu’il me mitonne une petite vengeance à sa façon… Vous le connaissez pas…

jeudi 18 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 14ème jour )

Elle l’a triomphalement brandi…

- Visez-moi ça, les filles !…

Un dessin. D’Escobar. On l’y voyait, elle, étendue en travers des genoux de Mac Miche et Laurianne de ceux de Catherine. Les deux « vieilles » leur tambourinaient à qui mieux mieux le derrière, avec des mines ravies, sous les yeux d’une assistance subjuguée… Clémence et moi, on attendait notre tour au premier rang, en regardant, nues et manifestement pleines d’appréhension, s’empourprer les fesses de nos collègues…

- Mais comment il a pu savoir ?… Il était pas là l’autre soir !…

Coralie a souri d’un air entendu…

- Et la petite terrasse au-dessus derrière ?… De là-haut on voit tout ce qui s’y passe dans le bureau de Mademoiselle Ternat… Comme si on y était… Sans que personne s’en rende compte… Et on entend tout quand la fenêtre est ouverte… C’est moi qui lui ai donné le truc à Escobar… Oh, mais soyez pas jalouses, hein !… Vous aussi il va vous faire… En double même puisque vous avez eu du rab… C’est lui qui l’a dit…




- Je t’ai attendue là-bas tout à l’heure…

- C’est trop dangereux, Milàn…

- Dangereux ?… Pourquoi dangereux ?…

- On peut pas se voir comme ça tous les jours… Ils vont finir par se rendre compte de quelque chose les autres à force…

- Et alors ?!… Qu’est-ce que ça peut faire ?… Tu dois rien à personne… Je dois rien à personne… On a bien le droit de…

- J’ai pas envie… J’ai pas envie qu’ils sachent… Parce que ça va être des tas de réflexions… Des salades à n’en plus finir… Toutes les filles vont me tomber dessus à bras raccourcis… Se foutre de toi qui te tapes des vieilles alors qu’elles ne demandent que ça…

- Elles peuvent bien raconter ce qu’elles veulent… Si tu savais ce que je m’en moque !…

- Mais pas moi, Milàn !… Et je veux pas qu’à cause de moi tu…

- Si je comprends bien tu veux plus qu’on se voie, quoi !…

- J’ai pas dit ça !… J’ai jamais dit ça !… Juste qu’il faut qu’on se montre les plus discrets possible… Qu’on n’attire pas l’attention… C’est à nous ce qui se passe entre nous et à personne d’autre…




L’avis était affiché, en grosses lettres rouges, à l’entrée des cuisines. Comme les fessées semblaient perdre, au fil du temps, de leur efficacité il avait été décidé, en haut lieu, pour leur rendre leur lustre, que tout employé qui se la verrait administrer serait dorénavant tenu d’en exposer les effets, au vu et au su de tout l’établissement, vingt-quatre heures durant…

- Ca veut dire quoi ce charabia ?

- En clair ça veut dire que chaque fois que t’en prendras une faudra que tu restes le cul à l’air pendant vingt-quatre heures… Histoire que tout le monde voie bien que t’as ramassé…

- Et ça veut dire aussi qu’elle a sacrément le bras long la Catherine, qu’elle obtient tout ce qu’elle veut et que c’est qu’une première étape : je donne pas une semaine avant qu’on soit obligées de rester toutes à poil toute la sainte journée…




- Qui c’est qui les a mis à la même table ?

C’était Laurianne…

- Qu’est-ce tu voulais que je fasse d’autre ?… C’est eux qu’ont demandé… Comme ils étaient tous les deux tout seuls ils ont préféré… Plutôt que de rester chacun dans son coin… Surtout qu’ils ont sympathisé il paraît…

- Ben me v’là dans de beaux draps !… Mon mari et mon amant qui dînent ensemble… S’ils se font leurs confidences je suis cuite…




- Et elle insiste en plus !… Non, mais regarde-moi ça !… Si c’est pas une honte !…

Benjamin. Le mari. Bien fort. Pour que tout le monde entende. Pour que tout le monde se retourne…

Clémence est revenue avec une corbeille de pain qu’elle a déposée sur leur table, s’est éloignée…

- Non, mais comment ça se dandine du croupion… Et ça dira que ça cherche pas à allumer… J’t’en foutrais, moi, sale petite aguicheuse !…

Monsieur Ménisson s’est lentement approché. Toutes les conversations sont, les unes après les autres, restées en suspens…

- Il y a quelque chose qui ne va pas, Messieurs ?

- C’est votre serveuse, là… Elle me provoque… De façon éhontée… Olivier est témoin… Hein, Olivier ?

- Absolument…

- Je suis marié… Et fidèle… Les efforts obstinés de cette personne pour me détourner du droit chemin n’en sont que plus inacceptables…

Monsieur Ménisson en a immédiatement convenu…

- Nous allons y mettre bon ordre… Je peux vous assurer que cela ne se reproduira pas… Clémence !…

Elle est accourue…

- Monsieur ?…

- Vous ferez en sorte dorénavant de laisser les clients tranquilles… Vous n’avez en aucun cas à les mettre à contribution pour assouvir des appétits sexuels manifestement démesurés… Est-ce bien compris ?

- Oui, monsieur…

- Bien… Mais vous savez ce qui vous attend… Déshabillez-vous !

Elle n’a pas protesté. Elle a silencieusement obéi tandis que les gens quittaient leurs tables, les uns après les autres, pour venir faire cercle autour d’elle. Une voix de femme a proclamé…

- J’espère qu’il va pas la louper… Parce que je peux pas la sentir celle-là… Elle a un de ces airs de se foutre du monde…

Il ne l’a pas loupée. Une gigantesque fessée. Beaucoup plus longue et appuyée que d’habitude. Sous les yeux ravis d’une clientèle qui ne cherchait pas le moins du monde à dissimuler sa satisfaction. Qui, quand il a fait mine de mettre un terme à la punition, a unanimement protesté…

- Oh, pas déjà !…

- Encore !… C’est grave quand même ce qu’elle a fait…

- S’il s’en tient là elle recommencera ça c’est sûr…

Il a repris de plus belle…



- Alors ?…

- Alors quoi ?…

- Ben tu lui as parlé à Milan ?

- Oui… Non… Pas vraiment en fait…

- Vous avez discuté pourtant… Longtemps en plus… Je vous ai vus…

- Oui… Oui… Mais… je peux te dire les choses franchement ?

- Evidemment…

- J’ai bien essayé de le faire parler de toi, mais… mais il détournait sans arrêt… il y en avait que pour Sarah et surtout Caroline…

- T’inquiète pas !… Je vais m’occuper de leur cas…

lundi 15 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 13ème jour )

Ma cachette de verdure était vide. Je m’y suis étendue. Sur le ventre : c’est le lendemain que le contact des fesses est le plus douloureux. Avec quoi que ce soit. Saisie d’une douce torpeur, je me suis assoupie. Endormie. Et réveillée en sursaut : on m’observait à travers les feuillages. On a ri. On a passé la tête. Milàn…

- Ah, c’est toi !… Tu m’as fait peur…

- Ben oui, c’est moi, oui… Qui veux-tu que ce soit d’autre ?… Et tu devais bien te douter qu’aujourd’hui je viendrais… Forcément… Après ce qui s’est passé hier… Tu sais que j’ai pas fermé l’œil de la nuit ?

- Si ça peut te consoler, moi non plus !…

- T’arrêtais pas d’y repenser, hein !… De penser qu’on était là… Qu’on voyait tout… Qu’on entendait tout… Et qu’on était plein à être beaucoup plus jeunes que toi… C’est ça le pire de tout, non ?!… Tu réponds pas… C’est que c’est vrai…

Il s’est tu. Deux papillons jaunes nous ont survolés en se poursuivant…

- C’était moi le plus jeune de tous… Et je suis un mec en plus…

Il les a suivis des yeux, regardé s’éloigner…

- Tu peux pas savoir comme j’ai aimé… Encore plus que l’autre fois dans la salle de restaurant…

Ils sont revenus, insistants, au-dessus de nos têtes…

- Comment ça doit te brûler !…

- Pas mal, oui…

- Et comment ça doit être rouge !…

Il l’a demandé si bas, dans un souffle, que j’ai pu faire semblant de ne pas entendre…

- Hein ?!… Tu veux bien ?… J’en ai tellement envie, si tu savais… Et puis j’ai déjà vu n’importe comment…

Je n’ai pas répondu et il a tranquillement posé la main dessus. A travers la jupe. Et il l’y a laissée. Il se les est appropriées… Mais repousse-le !… Fais quelque chose !… Dis quelque chose !… Incapable. Paralysée. Tétanisée…

- A travers le tissu je la sens la chaleur… Qu’est-ce que ça doit être à même la peau !…

Et il est allé voir. Il est allé toucher. Vérifier. Longuement. Comme si ça allait de soi. Comme s’il n’y avait rien de plus naturel… Comme si… Et ça l’était. Ca le devenait…

- Tu as des fesses magnifiques…

Parcourues et reparcourues du plat de la main. Du revers de la main. Du bout des doigts… Lentement apprises et redessinées. Avec douceur. Avec ferveur…

Et puis – ah non, non, il fallait pas, hein, non !… Mais dis-lui !… Qu’est-ce que tu attends ? – et puis avec la bouche. Avec les lèvres. Tout du long. Tout du large. Et entre elles. Entre les fesses. Avec la langue. Jusqu’en bas. Jusqu’au… Exploré, habité, à petits tourbillons de langue rapides…

Je n’ai pas protesté. Je n’ai rien dit. J’ai enfoui ma tête dans mon bras replié et j’ai tendu ma croupe… J’ai gémi. J’ai ondulé. J’ai joui…




Il m’a prise dans ses bras, m’y a gardée… M’a longuement caressé la tempe du bout du pouce…

- Tu sais que c’est la première fois que je le fais comme ça… A cet endroit-là… Comment c’est trop bon…

Je l’ai fait taire d’un baiser, me suis levée…

- Faut y aller… Ils vont finir par s’apercevoir de quelque chose sinon les autres…




- Il commence à me courir Ménisson, mais à vraiment me courir…

Adeline était furieuse…

- Je suis encore chez moi que je sache… Et qu’est-ce que ça peut lui foutre qui je reçois, quand et combien de temps ?… S’il s’imagine qu’il va gérer aussi mes histoires de cul !… Je lui laisse carte blanche pour tout le reste alors qu’il me fiche la paix dans ma vie privée… Oui, je sors en boîte… Oui, je m’amuse… Oui, je couche… Avec qui je veux… Et c’est sûrement pas lui qui va m’en empêcher… Qu’est-ce qu’il s’imagine ?… Que je vais rester cloîtrée là nuit et jour à faire semblant de gérer je ne sais trop quoi pour lui faire plaisir ?… Soi-disant que j’ai de mauvaises fréquentations… Qui vont me porter commercialement préjudice… Tu parles !… Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre les clients que je couche avec celui-ci ou celui-là !… La preuve : que ce soit l’hôtel ou le restaurant c’est plein tous les jours… Alors je vois vraiment pas où est le problème… Enfin si !… Je sais où il est… C’est que depuis le début il veut me mettre sous cloche et être le VRAI patron. Tout seul… Il me considère comme une gamine sans consistance… Il me l’a dit… Pas comme ça, mais ça revenait au même… Il va voir si je manque de maturité… Si j’ai pas d’expérience… Si je serais incapable de faire face au moindre problème un tant soit peu sérieux… Ah, il me met au défi !?… Rira bien qui rira le dernier… Qu’est-ce qu’il croit ?… Qu’il est indispensable ?… Pour qui il se prend ?… On peut très bien se passer de lui… C’est même ce qui lui pend au nez parce que… non, je peux plus, là… J’ai l’overdose… Il va gicler… Et parti comme c’est ça va pas tarder…

- Qui c’est qui les donnera alors les fessées ?

- C’est pas un problème… Les deux vieilles d’hier soir elles raffolent de ça, en coller… Elles demanderont pas mieux que d’en être officiellement chargées…

- Faudrait quand même un homme parce que sinon…

- Je trouverai… T’inquiète pas… Je trouverai… Ce sont pas les candidats qui manquent…




Coralie était partie rejoindre Escobar et Clémence son…

- Son mari ou son amant ?… On a le choix…

- Son mari plutôt à cette heure-ci… Elle le crève tant et plus… Comme ça le lendemain matin il dort et elle peut aller retrouver tranquillement son amant…

- En tout cas ce qu’il y a de sûr c’est qu’on va rester toutes les deux toutes seules une bande de fois maintenant le soir…

- A moins qu’on s’y mette nous aussi… Après tout il y a pas de raison… Et tu sais pas ce que je me dis ?… Eh ben que je suis une vraie conne de pas oser tenter ma chance avec Milàn… Faut que je me lance… Avant qu’il se soit passé quoi que ce soit avec l’une des deux autres… Qui lui font un de ces rentre-dedans que c’en est indécent… Il en a rien à foutre, c’est clair, mais c’est un mec : elles demandent qu’à écarter les cuisses… Il serait bien con de laisser passer l’occasion… Oui… Faut que je me lance… Et sans tarder… Qu’est-ce que je risque ?… Au pire de me prendre un rateau… Ce sera pas le premier… Ni le dernier… Et franchement je crois pas… Il y a des signes qui trompent pas… L’autre matin sous la douche, oui, bien sûr, mais pas seulement… Il a une de ces façons de me regarder par en-dessous par moments quand il pense que je le vois pas avec un air, mais un air… Tu sais ce qui serait sympa, c’est que t’essaies de tâter le terrain, de voir un peu ce qu’il pense de moi, comment il me trouve tout ça… mine de rien… histoire que je sache où je vais…

jeudi 11 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 12ème jour )

- Tiens, t’as la liste là… Te trompe pas…

La liste de ceux qui voulaient que je leur apporte le petit déjeuner toute nue. Une liste interminable…

- Ils y sont presque tous…

- Ca !… Fallait s’y attendre… Dès l’instant où ça s’est su…




Evidemment il y avait la 116…

- Entrez !

La voix de la femme…

- Ah oui !… Elle est à poil…

Ils étaient au lit. Tous les deux…

- Profites-en, mon chéri… Rince-toi l’œil… Eh bien approchez, vous !… Restez pas plantée là-bas… Comment tu la trouves ?… Sincèrement…

Il n’a pas répondu. Il a fait la moue…

- Oui, hein !… Celle d’hier était nettement mieux… Ca se discute même pas…

- Je vous pose le plateau où ?

- Elle te fait quand même un peu d’effet ?… Je suis sûre que non… Fais voir…

Elle a fourragé sous les draps…

- Pas du tout… Rien… Absolument rien… Eh ben dis donc !…

Du menton elle m’a fait signe de poser le plateau sur la table près de la fenêtre…

- Les autres, non… Mais vous, la prochaine fois que ce sera votre tour, vous resterez habillée… Ce sera aussi bien…



- C’est de ma faute aussi !… Si je vous avais pas demandé de me mettre la fessée et si j’avais pas tant braillé…

- C’est la faute d’Escobar plutôt… C’est pour lui qu’il te la fallait…

- On n’est pas à une fessée près n’importe comment…

- Ce sera quand ?

- Ce soir il paraît… Toutes les quatre… Après le service…

- Devant les clients ?…

- Non… Mais tout le personnel… Ils veulent faire un exemple… Que ça se reproduise pas… Qu’il y ait jamais plus de bruit dans les box le soir…

- Et c’est vrai que c’est les deux vieilles qui vont nous la donner ?

- C’est ce qu’il avait l’air de dire Ménisson…

- Pourquoi elles ?… Qu’est-ce qu’elles ont à voir là-dedans ?

- Parce qu’elles étaient là l’année dernière, qu’elles en ont flanqué plein et qu’elles ont l’habitude…




Coralie est venue s’accouder à la balustrade à côté de moi…

- Qu’est-ce que tu regardes ?…

- Rien de spécial… Les autres là en bas…

- Il a toujours douze mille nanas autour de lui Milàn…

- Oui, oh…

- Je crois bien que Laurianne elle en pince sacrément pour lui…

- Et apparemment elle est pas la seule…

- C’est bien ce que je lui ai dit : elle a aucune chance, mais quand ça te tient ça te tient et on peut bien te dire ce qu’on veut…

Il y en a deux qui se sont poursuivies en riant. Félicien nous a aperçues, nous a fait signe. D’autres visages se sont levés vers nous…

- Tu sais ce que je me dis là en les regardant tous ?… C’est que ce soir ils vont nous voir les fesses à l’air en train de gigoter du derrière sous les claquées… Peut-être qu’ils y pensent déjà… Qu’ils sont impatients… Qu’ils en peuvent plus… Au moins les mecs…

- Oh, les filles aussi… Certaines en tout cas…

- Comment j’aimerais être dans leurs têtes… Savoir ce que ça leur fait quand on y passe devant eux…

- Et à toi ça te fait quoi ?

- Là ?… Tout de suite ?… J’ai une trouille bleue… Je voudrais que ça n’arrive jamais… Qu’il se passe n’importe quoi qui empêche… Et en même temps j’ai trop envie d’y être… D’avoir honte… Et d’avoir honte de tellement aimer avoir honte… Je suis complètement tordue, hein ?… C’est ce qu’il arrêtait pas de me dire mon copain…

- On est toujours le tordu de quelqu’un…

- Tu sais ce qui m’embête le plus là ?… C’est qu’il va pas y assister Escobar… J’aurais tellement voulu…

- Il y aura d’autres occasions…

- Je peux te demander un truc ?… A ton avis il a quelqu’un dans sa vie Escobar ?

- Ca, ma pauvre chérie, qu’est-ce que tu veux que j’en sache ?…




Tout le monde. Ceux des cuisines. Celles des ménages. Les lingères. Adeline. Monsieur Ménisson. Tout le monde. Debout. En silence. Un silence total...

Et elles. La Mac Miche. La Catherine. Assises. Chacune sur une chaise…

Et nous. Nous quatre. Toutes nues. Personne ne bougeait. Tout figé. Immobile. Longtemps…




Et puis elles ont fait signe. Catherine à Laurianne et Mac Miche à Coralie. Elles ont obéi. Elles se sont approchées. Elles se sont docilement penchées, courbées, allongées en travers de leurs genoux.

Mac Miche a tapé tout de suite. Fort. Fort et vite. Coralie a voulu se protéger de ses mains. Elle les a sèchement repoussées. Deux fois. Et tapé encore plus fort…

Catherine, elle, a pris tout son temps pour bien caler Laurianne, pour ajuster calmement ses premiers coups, prendre lentement sa vitesse de croisière…

Elles se sont mises à crier. Ensemble. Laurianne très aigu, éperdu, Coralie plus rauque, plus profond. A gigoter ensemble, Laurianne dans tous les sens, les jambes jetées n’importe comment, Coralie en grands bonds du derrière, réguliers et amples…

Ca a ralenti… Ca s’est espacé…

Derrière moi une voix de femme a murmuré…

- Oh non, pas déjà !…

Je ne me suis pas retournée…

Encore quelques coups. Sonores. Vigoureux. Elles les ont relâchées, laissé se remettre debout. Elles sont revenues vers nous en se frottant les fesses…




- A ton tour maintenant !…

La même voix… C’était l’une des deux lingères. Qui a soutenu mon regard. Qui m’a souri, moqueuse, d’un air ravi et gourmand…

- Ben vas-y !… Regarde!… On t’attend…

C’était mon tour, oui. Et celui de Clémence. La Mac Miche m’a attirée par les poignets…

- Installe-toi !… La place est chaude…

Fait basculer. Sur ses genoux cagneux. Terriblement inconfortables. Sa main m’a aussitôt mordue, sèche, osseuse, m’arrachant un cri de surprise et de douleur. C’est tombé… C’est tombé en salve crépitante. Les lèvres jusqu’au sang pour ne pas crier. J’ai crié… Les cuisses soudées l’une à l’autre pour ne pas m’ouvrir. Je me suis ouverte, indécente et mortifiée…

Tout s’est arrêté…

- On échange comme convenu ?

Les genoux de Catherine. Plus tendres. Plus möelleux…

Tout a recommencé…

lundi 8 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 11ème jour )

Sur tous les tons elle le répétait Clémence…

- J’ai un pot !… Non, mais alors là j’ai un pot !… Si vous saviez le pot que j’ai !…

- En tout cas ce qu’est sûr c’est que t’as une tête de déterrée…

- Oui ben ça il y a de quoi !… Ca fait deux nuits que je dors pas… Mais je regrette pas… Ah non alors !… Parce que comment il sait s’y prendre ce mec !…

- Qui ça ?

- Le type de la 108… Il y a longtemps que je m’étais pas éclatée comme ça, moi !… Et sans se prendre la tête en plus !… J’ai envie de baiser… Il a envie de baiser… Ben on baise… Et on fait pas semblant… C’est pour ça… J’ai un pot !… Mais j’ai un pot !… Parce que c’est le moment qu’il choisit pour s’amener l’autre…

- Ton mari ?

- Ben oui, mon mari, oui… Ca faisait plus d’une semaine qu’il me menait en bateau… Qu’il reportait… Qu’il avait soi-disant tout un tas de choses à faire… Et juste quand ça démarre avec Olivier… vlan… Faut qu’il déboule… Je sais bien que c’est incognito et que je suis censée pas le connaître… Mais c’est sûrement pas ça qui va l’empêcher de vouloir que je le rejoigne la nuit… Au contraire… C’est le genre de situation qui l’excite… Et je sens que je vais être bonne pour naviguer sans arrêt d’une chambre à l’autre… Va vraiment falloir que je la joue fine…

Laurianne a prédit…

- Tu te feras forcément gauler… A un moment ou à un autre… C’est obligé…

- C’est ça !… Porte-moi bien la poisse, toi !…

- Non, mais c’est vrai !…

- Il réagirait comment ?

- Alors ça, tu vois, je vais faire tout ce que je peux pour pas le savoir…




Ce petit enclos de verdure, au fin fond du parc, là où je n’ai jamais vu personne s’aventurer, l’année dernière déjà, du temps de « l’école » j’avais pris l’habitude de m’y réfugier quand j’avais envie d’être seule…

- Oh, mais il y a quelqu’un… Pardon !

Quelqu’un qui était allongé dans l’herbe, mains sous la nuque… Quelqu’un qui s’est redressé sur un coude… Quelqu’un qui m’a souri… Milàn…

- Tu peux venir, hein !… L’endroit est à tout le monde…

- T’as peut-être envie d’être seul…

- J’ai surtout envie d’avoir un peu la paix…

- Faut reconnaître que t’as une cour d’admiratrices particulièrement assidues…

- Elles me saoûlent…

- C’est si désagréable que ça de plaire ?

- Non… Bien sûr que non… Mais avec elles c’est des histoires à n’en plus finir… De vraies gamines… Si je souris à l’une il y en a trois qui me font la gueule… Si je discute cinq minutes en tête à tête avec une telle il y en a quatre qui veulent savoir ce qu’on s’est dit… Qui font des hypothèses… Des recoupements… Qui brodent et interprètent… On en viendrait presque à exiger que je me justifie… Mais de quoi, grands dieux ?!… Et devant qui ?… Il ne s’est jamais rien passé… Avec qui que ce soit… Et il ne se passera jamais rien…

- T’es bien sûr de toi…

- Ah non, attends !… J’imagine trop bien ce que ça donnerait… Je suis pas suicidaire… De toute façon…

- De toute façon ?

- Je suis pas là pour ça… Je suis là pour vous voir prendre des fessées… Toutes autant que vous êtes…

- Tu vas être servi…

- Je l’ai déjà pas mal été…

- Oui… Laurianne…

- Toi, surtout !… Parce que voir une femme qui a le double de mon âge recevoir une fessée déculottée devant moi , ça pour moi c’est quelque chose qui…

- Faut que j’y aille… On va se demander où je suis passée…

- T’as bien deux minutes…

- Non, non… Faut que j’y aille…




- Ah ben voilà !… Voilà !… Je savais bien que tu viendrais… Ca me fait plaisir… Eh bien entre!… Assieds-toi !… Alors raconte !… Qu’est-ce que tu deviens depuis le temps ?… Tu sais que tu étais une de mes petites préférées l’an dernier ?… Si, si !… Et quand j’ai su que tu étais là… Tu t’y plais ?… Oui ?… Moi aussi… Presque autant que quand je vous y donnais mes cours d’Anglais… Enfin si on peut dire… Et même si je regrette un peu qu’on ne vous fasse pas servir toutes nues en bas au restaurant… Ce serait quand même nettement mieux, non, tu trouves pas ?… Pour tout le monde… Mais oui !… C’est ce que je me tue à répéter à Ménisson… Je lui ai suggéré qu’on l’impose au moins, dans un premier temps, à celles qui auront été punies… Qu’on les oblige à exposer systématiquement, pendant vingt-quatre heures, leurs derrières rougis… L’idée fait tout doucement son chemin, mais il faudra que je revienne encore et encore à la charge… J’ai déjà obtenu que pour le petit déjeuner en chambre… Ce n’est pas si mal… Et c’est un vrai bonheur, le matin, d’être réveillée par une délicieuse petite servante qui se penche, dans le plus simple appareil, pour déposer son plateau et qui dandine ensuite lentement des fesses jusqu’à la porte… Ca ensoleille toute une journée… C’est toi demain, hein, c’est ça ?… Tant mieux !… Tu sais qu’on s’est disputées Esther, ton ancienne prof d’Histoire – celle que vous appeliez Mac Miche – et moi à ton sujet ?…

- A mon sujet ?… Comment ça ?…

- Oh, c’est parce que… Ils veulent faire un exemple… Vous allez y attraper, toutes les quatre, très bientôt, devant tout le personnel… Faut dire aussi que vous avez fort dans votre box l’autre soir… Vous aviez décidé d’ameuter tout le pays ?

- Mais non, mais…

- Peu importe… Ce qu’il y a de sûr en tout cas c’est que demain ou après-demain vous serez punies et que ça fera pas semblant… Ménisson nous a proposé – il a quand même fallu le lui suggérer avec insistance – de nous en charger… Deux chacune… Si Esther m’a abandonné Laurianne sans problème – elle est adorable cette petite – en ce qui te concerne elle s’est montrée intraitable… Elle te veut… Moi aussi… Elle ne cèdera pas… Moi non plus…

jeudi 4 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 10ème jour )

Le lit de Coralie était vide…

- Normal… C’est elle qui fait les petits déjeuners aujourd’hui…

Celui de Clémence aussi…

- Ben où elle est passée ?… Il est même pas défait… Où elle a dormi ?

Quant à Laurianne elle avait rêvé…

- Que j’en prenais une… Mais alors carabinée… C’était quelque chose… Faut croire que ça me manque… Si on nous en flanquait plus souvent aussi… Parce que moi à part Ménisson le tout premier jour… Tout le monde d’ailleurs… Au compte-gouttes ils nous les mettent ici… Et je vais sûrement pas continuer à attendre une éternité après eux comme ça… Non, non, non… Je vais me débrouiller pour en ramasser une… D’une façon ou d’une autre… Avant ce soir ce sera fait… Tu me crois pas ?… Tu verras… En attendant je vais me laver… Tu viens ?




Elle a regardé Milàn sous la douche et elle a ri. Il n’y a pas prêté la moindre attention. Elle a recommencé. Un peu plus longtemps. Et un peu plus fort…

- Qu’est-ce que j’ai de si drôle ?

- Rien… Non… Rien… Excuse-moi !… Mais je peux pas m’empêcher… C’est parce que… elles me l’avaient dit les filles que comme t’es fichu en bas c’était vraiment trop rigolo, mais je croyais quand même pas que c’était à ce point… Une faite comme ça j’en avais encore jamais vu…

Il s’est jeté un coup d’œil dessus, a fixé le mur d’en face…

- Qu’est-ce qu’elle a de si bizarre ?

- Je sais pas… Ca s’explique pas… C’est juste que quand on la voit on est forcément obligée d’avoir envie d’éclater de rire… Jamais ça m’avait fait ça avant… Avec personne…

- Et pourtant je peux t’assurer qu’il y a des filles qui la trouvent à leur goût…

- Peut-être… C’est possible, mais enfin bon… A choisir – s’il fallait absolument choisir – je préférerais encore celle de Monsieur Fournier…

Qui s’est rengorgé, redressé de toute sa taille. Qui l’a couvée d’un regard attendri…

- Même qu’elle soit vraiment pas trop le top quand même… Fripé comme c’est… Avec les machines qui commencent à dégringoler… On voit bien que c’en est une de vieux…

- De vieux… De vieux… J’ai quand même que 45 ans…

- Ben justement… C’est bien ce que je dis… Vous vexez pas, hein, M’sieur Fournier, mais c’est vrai que pour avoir envie avec vous faudrait quand même être sacrément en manque… Carrément mourir de faim, oui…

- Non, mais elle me cherche cette petite… Elle me cherche vraiment…

Il a quitté la douche et, en passant à côté d’elle, lui a lancé une grande claque sur les fesses…

- Tiens !… De la part du vieux… Ca fait mal, hein !

- Oh pas bien, non !… A votre âge on n’a plus beaucoup de force…

- Je vais te montrer, moi, si j’ai plus beaucoup de force…

- Vous avez que de la gueule…

- Alors là cette fois…

Il l’a empoignée, soulevée, renversée. Et généreusement fessée. Ca s’abattait à plein derrière. A grands coups de ses mains larges comme des battoirs. Avec une régularité de métronome…

- Pouce !… Assez… Pouce !…

Il a accéléré la cadence…

- Demande d’abord pardon…

- Oui… Oui… Pardon…

- Pardon qui ?

- Pardon, M’sieur Fournier…

- Et Milàn ?… On lui demande pas pardon à lui ?

- Pardon, Milàn…




Elle s’est laissé tomber sur son lit…

- J’t’avais dit… J’t’avais dit que j’en aurais une…

S’est longuement frotté les fesses…

- Le salaud !… Il y est pas allé de main morte… Mais comment c’était bon… Et puis t’as vu ?

- Quoi ?

- Comment ça le faisait bander Milàn de m’en voir prendre une… C’est vrai, t’as pas fait gaffe ?… C’était pourtant impressionnant… Quand je pense que c’est moi qui lui faisais cet effet-là !… Ca me rend toute chose… Et je me demande si je vais pas…

- Après ce que tu lui as dit tout à l’heure…

- Oh, mais c’est pas grave, ça… Je lui expliquerai… Il comprendra… Et de toute façon il en a pas cru un mot…

- Fais attention où tu mets les pieds… Parce qu’il y a d’autres filles sur le coup… Dont une qu’est vraiment pas commode…

- Oui, alors ça, si tu savais ce que je m’en fiche !… Chacune pour soi… Et que la meilleure gagne…




La Catherine de Médicis m’attendait sur le banc près de la petite porte de service…

- Belle journée, hein !…

J’ai vaguement approuvé et voulu poursuivre ma route…

- T’as bien deux minutes !… Viens me tenir compagnie un peu…

- Non, désolée… Je peux pas… Si on me trouve assise là pendant les heures de service…

- Passe me voir un soir alors… On discutera toutes les deux… On évoquera le bon vieux temps… Je compte sur toi, hein !…

Elle m’a menacée du doigt…

- Parce que sinon…




- Je sais plus sur quel pied danser avec Escobar… Il y a des jours on dirait qu’il a très envie de me voir… Et d’autres j’ai l’impression de lui casser les pieds… Mais vraiment… Je sais pas quoi penser…

- Ben pense pas… Prends les choses comme elles viennent… Qu’est-ce t’en as à foutre n’importe comment ?… Dans trois jours si ça tombe il sera plus là…

- Oui, non, mais…

- Oui, non, mais t’es amoureuse…

- Je sais pas… Je crois pas… Mais c’est de sa faute aussi : il a qu’à pas dessiner s’il veut pas qu’on tombe amoureuse…




- Vous voulez que je vous dise, les filles ?… Elle se fait un film… Il en a strictement rien à foutre d’elle Escobar… Parce que franchement qu’est-ce qu’un type comme lui irait perdre son temps avec une fille comme ça ? Qui n’a vraiment rien pour elle la pauvre…

- Elle est quand même pas si mal fichue que ça…

- Et faut reconnaître que ses dessins…

Clémence a haussé les épaules…

- Oui, oh, tu parles !… Il doit être vacciné depuis le temps… C’est sûrement pas la première emmerdeuse qui vient lui casser les couilles avec ses gribouillis… Non… Parce que – c’est pas pour me vanter – mais je le connais quand même un peu Escobar depuis le temps que je le croise sur les forums… Et c’est vraiment pas le genre de type à aller s’enticher d’une bécasse dans le genre de Coralie… Bon, mais enfin moi ce que j’en dis… Elle verra bien… Quelle heure il est ?… Hou !… Déjà !… C’est pas tout ça, mais on m’attend, moi !…

lundi 1 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 9ème jour )

- C’est Fournier qui m’a dit ça juste comme j’attrapais son plateau à l’une des deux vieilles d’hier soir au resto… « - Ah oui, Clémence !… D’un peu plus j’oubliais… La 201 faut que tu lui montes son petit déj à poil… - Quoi !… Non, mais ça va pas !… Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?!… - Oh, moi j’en sais rien !… Si ça te va pas tu vois avec Ménisson… » Et Basile – il était là lui aussi – m’a dit comme ça qu’il avait pas de conseils à me donner, mais qu’à ma place il irait parce qu’il la connaissait la bonne femme et que si elle me prenait dans le collimateur elle avait pas fini de m’en faire voir… « - D’autant qu’elle a la cote ici… Qu’est-ce que tu risques n’importe comment ?!… Elle te touchera pas si c’est ça qui te fait peur… » C’était pas ça, non, mais… « - De toute façon c’est toi qui vois… C’est toi qui décides… Moi ce que j’en dis, tu sais ! »…




- Et alors ?… Tu y es allée ?…

- Ben oui… Oui… Elle était encore au lit la vieille… « - Ah !… En tout cas voilà une petite bien obéissante… C’est bien !… C’est très bien !… Pose-le là le plateau… Et assieds-toi !… T’as bien deux minutes… - Les autres clients… - Ils attendront les autres clients… Il y a pas le feu… Laquelle tu es alors, toi ?… Clemence, c’est ça ?… Et Clémence, c’est celle qui est mariée… Il a bien de la chance ton mari… Il en a conscience au moins ?… Il s’occupe bien de toi ?… Oui ?… Parce que les hommes souvent… En tout cas tu le mérites… Tu es mignonne comme tout… Si, c’est vrai… - Faut que j’y aille !… Si jamais on se plaint de moi… - Je t’arrangerai ça, n’aie pas peur !… Depuis le temps que je le connais Ménisson… On était hauts comme trois pommes que déjà… Tu es vraiment très belle… Laisse-toi voir !… Allons !… Ne sois pas ridicule !… Ne fais pas l’enfant !… Tu m’écoutes, oui ?… Ne m’oblige pas à me fâcher… J’ai horreur de ça… Allez !… Là… C’est bien… Tu vois que tu peux te montrer raisonnable quand tu veux… Quand on est aussi bien fichue que tu l’es on en laisse profiter les autres… C’est la moindre des choses… Et tu sais ce qu’il faudrait ?… Eh bien c’est que toutes les quatre, dans la salle, en bas, vous assuriez systématiquement votre service toutes nues… C’est une bonne idée, non, tu trouves pas ?… Mais je vais voir ça… Je vais en parler à qui de droit… »

- Ca, c’est son grand truc à elle… Faut qu’elle fasse mettre les nanas à poil… N’importe où et tout le temps…

- Ils vont quand même pas nous obliger à servir au restaurant comme ça ?

- Oh, alors là !… Ils en sont bien capables… Ca va dépendre… De tas de choses…

- Et si on veut pas ?

- Personne nous retiendra…




A l’entrée du parc c’était l’effervescence…

- Paraît que vous allez servir à poil ce soir ?!…

- Et qu’après ce sera notre tour à nous, aux cuisines… Non, mais ils sont vraiment pas bien !… Ils ont de ces idées !… On bosse avec des types, nous !

- Et nous pareil aux ménages !… Vous imaginez ?… Passer l’aspirateur dans les couloirs avec les clients qui vont pas arrêter d’aller et venir pour se rincer l’œil…

- Il y a encore rien de fait…

- Oui, mais il s’en parle !… Et pas qu’un peu…

- J’m’en fous !… Moi, s’ils m’obligent, je me mets en grève alors là…

En contrebas, derrière la fontaine, elles ont toutes les deux – la Mac Miche et la Catherine – fait leur apparition en compagnie de Monsieur Ménisson. Tout le monde s’est tu…




- Il s’est passé quoi au juste hier soir dans votre box ?

Adeline s’était absorbée dans la contemplation attentive de ses deux mains croisées sur le sous-main du bureau…

- Oh rien !… Rien d’extraordinaire…

Elle a violemment repoussé le fauteuil, s’est mise à arpenter la pièce, à grandes enjambées, de la fenêtre à la porte et de la porte à la fenêtre…

- Vous avez fait un boucan à ameuter tout l’hôtel… On vous entendait jusque dans le parc à ce qu’il paraît… Des clients se sont plaints… Ont menacé d’écourter leur séjour… Et toi tu viens tranquillement me soutenir qu’il ne s’est rien passé ?!… Est-ce que tu te fiches de moi ?…

- Coralie voulait une fessée… On la lui a donnée… C’est tout…

- Et tu trouves ça normal ?…

- C’était pour qu’Escobar la dessine…

- Je me fiche de savoir pourquoi c’était… Vous n’avez en aucun cas à vous administrer des fessées entre vous… C’est nous, Monsieur Ménisson et moi, qui déterminons laquelle d’entre vous doit la recevoir, comment et pourquoi… Et qui doit la donner… Est-ce que c’est clair ?…

- Oui, oui, mais…

- Il n’y a pas de mais qui tienne… Je ne te cacherai pas que cette affaire aura des suites… En temps voulu… Pour le moment tu rejoins tes camarades… Et pas un mot à qui que ce soit de cet entretien… C’est bien compris ?…




- Ben alors !… Tu me reconnais pas ?

Un type, d’un certain âge, installé tout seul, à la petite table, près de l’entrée…

- Non…

- Cherche bien !… Tu vas trouver…

J’avais beau, mais non… Son visage, sa voix me disaient bien vaguement quelque chose, oui, mais quoi ?

- Je vois pas…

- C’est agréable !… Ca fait plaisir !… Faut croire que ça t’a marquée !…

- Je suis désolée… Vous êtes qui ?

- Ah ça !… Compte pas sur moi pour te le dire… T’auras qu’à te creuser un peu les méninges… Apporte-moi du pain en attendant… Et le plateau de fromages…




Bon, mais alors ?… Elle nous avait pas dit… On n’avait pas eu le temps… Mais ça s’était passé comment hier soir avec Escobar ?

Elle a souri, lointaine, extatique…

- Bien… Très bien… Tellement bien…

Il l’avait dessinée ?

- Oui… Entre autres…

- Entre autres ?… C’est-à-dire ?… Ben raconte, quoi !…

Elle pouvait pas. Elle avait pas envie. Et valait mieux qu’on arrête de lui poser des questions. Elle préférait. Comment on la trouvait plutôt ?… Ca lui allait habillée comme ça ?… Ca faisait pas ridicule ?… Non ?… On était sûres ?…

- Je sais pas si je fais bien finalement…

- Si tu fais bien de quoi ?

- D’y retourner ce soir… Faudrait pas qu’il me trouve collante…

- Et si t’y retournes pas il va croire que t’en as rien à foutre…

- Ouais, c’est le genre de situation…

- C’est le genre de situation où ça sert à rien de se poser la question pendant des heures vu que de toute façon on finit toujours par y aller…

- Oui… T’as raison… J’y vais… Mais vous pensez à moi, hein, les filles…