Amis lecteurs, bonjour!
Je vous ai quelque peu délaissés depuis juin dernier. C'est que j'étais investi dans un projet éditorial chronophage dont voici un premier résultat:
La coiffeuse et le pépé
Autre chose, chez le même éditeur, est également en cours de préparation. J'y suis complètement immergé.
Quid alors de ce blog? Et des autres? Pas question, bien entendu, de les abandonner. Dès que j'aurai un peu plus de temps et la tête un peu plus disponible, je reviendrai les alimenter, c'est promis!
Bonne journée à tous!
lundi 26 septembre 2016
lundi 27 juin 2016
La clef USB (15)
Le 8
rouge. Le 6 vert. À peine Laurent parti, le matin, je les faisais
venir. Ils combattaient pour moi. Avec acharnement. Avec fureur. Je
m’offrais au vainqueur. L’un. Ou l’autre. Ça dépendait. Je
jouissais dans ses bras. Éperdument. Parfois, dans la journée,
j’allais les retrouver. Et puis encore le soir. Avant que Laurent
rentre… J’étais complètement accro…
J’allais
quand même pas faire ça ! Non. Non. Je pouvais pas faire ça.
C’était la dernière des choses à… J’ai tenu une semaine et
puis, un beau matin…
– Allô…
Antoine ? C’est moi, Christina…
– Qu’est-ce
qui se passe ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
– Rien,
mais tu sais la vidéo que tu as faite, l’autre jour, sur ton
portable ?
– Oui.
Eh bien ?
– Je
pourrais pas l’avoir ?
Son
rire.
– J’en
étais sûr ! Ça, j’en étais sûr. Ah, ça a dû y aller
depuis dimanche, hein ! Bon, mais je te l’expédie. Dans cinq
minutes, elle est dans ta boîte mail.
Je
l’ai tout aussitôt lancée…
Gros
plan sur mes fesses. Je suis absorbée dans la contemplation de
quelque chose par la fenêtre. Quelque chose qu’on ne voit pas.
Tout au plus perçoit-on des cris par moments. Des applaudissements.
Je regarde, fascinée. Ma main s’engouffre dans mon pantalon, s’y
active. On voit mon coude bouger. De plus en plus vite. Mon souffle
s’accélère. Et je jouis. À grandes plaintes éperdues. C’est
tout. C’est fini.
– Alors
pas trop déçue ?
– Non.
Enfin, si ! Un peu !
– Ben,
oui ! Forcément. On les voit pas, eux. Bon, mais ça peut
s’arranger… Il y a à nouveau match dimanche prochain…
– Les
mêmes ?
– Les
rouges, oui… Ils sont chez eux… Mais pas les autres…
Une
petite caméra… Qu’il a fièrement arborée…
– Je
peux faire à peu près tout ce que je veux avec ça… Et notamment
des gros plans hyper précis. Suffit que tu me dises…
– Que
je te dise ?
– Qui
je dois cibler…
J’ai
hésité. C’était mon secret, ça ! Mais, d’un autre côté,
si je voulais pouvoir l’avoir longuement à ma disposition. Et de
très très près…
– Le
8…
– Excellent
choix ! Je m’en occupe !
C’étaient
des blancs en face. Dont un 4 colossal qui s’élançait, tête
baissée, à la rencontre de mon 8 à moi. Mais il ne cédait pas. Il
l’arrêtait. Il le jetait à terre. Plus rien d’autre ne comptait
pour moi. Que lui. Qu’eux.
Antoine
a chuchoté à mon oreille.
– Imagine
s’il te voyait ! Imagine qu’il te voie !
J’ai
dégrafé ma jupe. Descendu ma culotte. Pour lui je l’ai fait. Mon
huit. Il me voyait, oui. Il me regardait. Il me regardait le
regarder. Il bandait pour moi. Il venait vers moi. Il m’ouvrait les
bras. Je me jetais contre lui. Contre sa poitrine. Son désir
palpitait contre mon ventre. Qu’il fasse de moi ce qu’il voulait.
Tout ce qu’il voulait. Il l’a fait. Il m’a prise. Devant tous
les joueurs. Qui s’étaient immobilisés sur le terrain. Qui
s’étaient tournés vers nous… On a joui. Ensemble. Tous les
deux.
– Eh
ben, dis donc ! Non, mais quel spectacle tu viens de m’offrir
là ! Sans la moindre pudeur. Sans la même retenue. Ah, non !
Ça mérite une bonne fessée, ça ! Oh, mais tu l’auras !
Tu l’auras, le moment venu…
Je
n’ai pas répondu. Je n’ai pas remonté ma culotte non plus. J’ai
continué à les regarder courir, alanguie… Derrière moi, il a
continué à filmer.
On
est restés jusqu’à la fin. Jusqu’à ce qu’ils quittent le
terrain.
– Tu
sais où ils vont, là, maintenant ?
– Ben,
oui… Oui… Ils rentrent aux vestiaires.
– Quoi
faire ?
– Se
doucher, j’imagine !
– Se
doucher, oui ! T’aimerais voir ça, hein !
– C’est
pas possible n’importe comment !
– Ah,
si, ça l’est, si !
– Comment
ça ?
– T’aimerais ?
Le
moyen de prétendre le contraire maintenant… Évidemment que
j’aimerais…
– Alors
on ira… Je t’y emmènerai…
J’ai
frissonné…
– Quand ?
– Tu
verras bien…
jeudi 23 juin 2016
Escobarines: Délit de fuite (2)
16 mai 2071
La
porte de ma cellule s’ouvre. C’est elle. Narmine.
– Qu’on
cause un peu toutes les deux quand même… Alors ? Contente
d’avoir revu tes voisins ? Eh bien ? Réponds quand je te
parle.
– Oui.
– On
dirait pas ! Tu tires une de ces tronches ! Eux, en tout
cas, d’après les échos que j’ai eus, ils étaient absolument
ravis. Et ils n’ont qu’une hâte, c’est de te voir réinstallée
là-bas. Oh, ça viendra, mais pas tout de suite. Que je profite un
peu de toi d’abord. Ah, Valéa ! Si tu avais voulu… Je te
demandais pas grand-chose. Juste de te laisser gentiment faire. Ça
t’aurait coûté quoi ? Rien. Quelques caresses données.
Quelques caresses reçues. Auxquelles tu aurais, toi aussi, trouvé
ton compte. Tu as un corps de rêve, Valéa. Un corps que toutes les
femmes t’envient. Qu’elles n’ont de cesse que de vouloir
s’approprier…
Elle
tend la main. Elle m’effleure un sein. S’en empare résolument.
En fait dresser la pointe du bout du pouce.
– Ah,
tu voudrais bien, hein, maintenant ! Mais trop tard, ma belle !
Tu as fait ton choix. Il va te falloir en subir les conséquences.
18 mai 2071
Encore
elle…
– Tu
te la coules douce, dis donc, en attendant ! Toute la journée à
te prélasser sans rien faire… Tu sais que tes collègues de
travail sont furieuses ? Non seulement il faut qu’elles
fassent leur boulot, mais le tien par-dessus le marché…
– C’est
pas de ma faute… S’il ne tenait qu’à moi…
– Pas
de ta faute ! Non, mais alors là, c’est la meilleure !
Pas de ta faute ! Qui c’est qu’a disparu, pendant des
semaines, au mépris affiché de toutes les réglementations en
vigueur ? Pas de ta faute ! Non, mais cette fois on aura
tout entendu ! Et reconnais que tu aurais au moins pu, depuis
que tu es rentrée, passer leur dire un petit bonjour, non ? Et
aller leur présenter tes excuses. C’était la moindre des choses !
– Comment
j’aurais pu ? Enfermée ici…
– Fallait
demander… Je t’aurais sans problème accordé l’autorisation…
– Je
savais pas… Je…
– Tu
savais parfaitement. Non, c’est de la négligence. Tout simplement.
Tu as toujours été terriblement négligente… Oh, mais
rassure-toi ! C’est un défaut dont on parviendra à te
guérir. On va faire ce qu’il faut pour… À commencer par une
bonne fessée… Ce qui est amplement mérité, avoue !
Qu’est-ce tu dis ?
– Rien…
– Ah,
j’avais cru… Et c’est Rygreyne qui va s’occuper de ton cas
cette fois-ci. La meilleure de nos fesseuses. Infatigable. À un bon
quart d’heure sans discontinuer tu vas avoir droit. Et elle tape.
Elle fait pas semblant. Non. Je peux t’assurer que, quand tu lui
seras passée entre les mains, t’auras pas vraiment envie de
remettre le couvert. Bon, mais allez ! Assez bavardé. Elle est
prévenue. Elle t’attend.
– Alors ?
Oui, hein ! Fais-moi voir ça ! Un véritable travail
d’artiste, dis donc ! Ah, elle y est pas allée de main morte.
Tu vas pas pouvoir t’asseoir d’un moment. Et t’auras tout
intérêt à dormir sur le ventre. Te connaissant, t’as dû piauler
tant et plus, non ? Elle me dira. Elle me racontera. Ce qu’il
y a de sûr, en tout cas, c’est que tes collègues vont apprécier…
– Oh,
non !
– Ah,
ben si ! Si ! C’est la moindre des choses… Elles ont eu
à souffrir de tes agissements. Il est bien normal qu’elles
puissent constater, de leurs propres yeux, que tu as effectivement
été punie pour ça. Elles t’attendent n’importe comment. Elles
sont prévenues. Alors tu vas aller bien docilement te déculotter
devant elles. Sans renâcler. Sans faire d’histoires. Sinon…
Sinon c’est à tes collègues masculins qu’il te faudra aussi
aller montrer ton derrière cramoisi. Tu voudrais pas ça quand
même ? Eh bien alors !
Elles
sont là. Elles sont toutes là. Immobiles. Silencieuses.
– Eh
bien, allez ! Qu’est-ce que t’attends ?
Pas
un mot. Pas une réflexion. Rien. Elles regardent. Intensément.
Elles ne me quittent pas des yeux. Et ça dure. Une éternité.
– Bon,
mais tu sais pas ? Finalement tes collègues hommes aussi on va
aller leur montrer ça… Il y a pas de raison…
(à suivre)
lundi 20 juin 2016
La clef USB (14)
Il
m’a ouvert la portière, fait monter, s’est installé au volant.
– Où
tu m’emmènes ?
– Là
où tu vas pouvoir te rincer l’œil tout ton saoul. Parce que, si
j’en juge par la dernière vidéo qu’on a regardée ensemble,
c’est une activité que tu prises tout particulièrement.
– Écoute,
Antoine…
– Oui ?
– Non.
Rien.
– Comme
tu voudras. Ah, oui, à propos, Laurent m’a dit qu’il t’avait
parlé pour la Bretagne et que, contrairement à ce qu’il
craignait, tu n’avais pas soulevé d’objections particulières.
Mais ça, j’en étais sûr.
– Avec
l’épée de Damoclès que tu me maintiens en permanence suspendue
au-dessus de la tête, j’avais pas vraiment le choix..
– À
qui la faute ?
– Tu
vas jouer longtemps au chat et à la souris comme ça avec moi ?
C’est quoi le but ? De m’avoir à ta merci, pieds et poings
liés ? Ça te fait jouir ?
– Pas
du tout, non. C’est d’arriver à la connaissance la plus intime
et la plus complète de toi possible. Parce que tu n’en as pas
forcément conscience, mais tu es quelqu’un d’absolument
fascinant. Quelqu’un que je rêve de découvrir, peu à peu, jusque
dans ses replis les plus secrets. Je veux avoir accès à toi. J’y
parviens en partie par l’intermédiaire de ces vidéos secrètes
que je regarde en ta compagnie, oui, bien sûr, mais c’est loin
d’être suffisant. Non, ce qu’il faut aussi, c’est te mettre
dans toutes sortes de situations qui t’obligent à te découvrir,
qui te fassent remonter, de très loin, à la surface…
– Lesquelles ?
– Tu
verras bien… Au fur et à mesure… Descends, en attendant. On est
arrivés.
Une
ruelle étroite… Un immeuble délabré…
– Monte !
Une
petite pièce dont il avait la clef. Une petite pièce avec vue sur
un terrain de rugby…
– Tu
seras aux premières loges, là… J’ai même pensé à pousser le
canapé sous la fenêtre… Tu diras que je suis pas aux petits soins
pour toi après ça ! Mais installe-toi ! Fais comme chez
toi ! Ils vont pas tarder…
Des
joueurs. En rouge. En vert. Des joueurs qui se sont rués à la
poursuite d’un ballon. Qui se jetaient les uns sur les autres. Qui
se relevaient couverts de boue.
– Ils
te plaisent pas ?
Si !
Je ne le lui ai pas dit, je ne lui ai pas répondu, mais évidemment
qu’ils me plaisaient. J’aurais été difficile. Le 8 rouge. Un
colosse, tout en muscles. Une force de la nature. Et le 6 vert. Si
fougueux. Si déterminé. Qui se lançait dans de grandes chevauchées
éperdues. Ils s’affrontaient tous les deux. Roulaient à terre. Se
relevaient. Recommençaient. C’était pour moi qu’ils
combattaient. Avec tant de hargne. Tant d’énergie. Pour m’avoir,
moi ! J’étais l’enjeu. Un enjeu pour la possession duquel
ils étaient prêts à aller jusqu’à l’extrême limite de leurs
forces. Jusqu’à l’épuisement le plus total… Pour moi !
J’ai
été tentée de… Non. Ne pas faire ce plaisir à Antoine. Ne pas
lui offrir ce spectacle. Ne pas lui donner raison.
Le 8
est resté à terre. On s’est empressé autour de lui. Il s’est
relevé. Il a jeté un coup d’œil dans ma direction et il est
retourné au combat.
Je
l’ai suivi des yeux. Lui. Que lui. Et j’ai pas pu m’empêcher…
J’ai glissé une main dans ma culotte. J’étais trempée. Je me
suis emparée de mon bouton. J’ai haleté. C’est venu. Vite. Très
vite. Ça m’a emportée. Débordée. J’ai clamé mon plaisir. À
pleins poumons.
Antoine
a rangé son portable…
– Et
voilà ! Un petit joyau de plus pour notre collection…
jeudi 16 juin 2016
Escobarines: Délit de fuite (1)
15 mai 2071
Le
juge se penche sur son dossier…
– Je
vous lis, pour mémoire, l’article 4 du Code de la Répartition :
« À sa majorité, chaque citoyen se voit affecter, par
décision administrative, un lieu de résidence dont il lui est
interdit de s’éloigner plus de quarante-huit heures sans une
autorisation expresse des autorités compétentes. Tout contrevenant
s’expose aux sanctions prévues par le Code Maximus (articles 214,
356, 621 et sq.) » Or, quand les forces du maintien social vous
ont arrêtée, vous aviez quitté votre domicile depuis plus de deux
mois, sans le moindre exeatur. Est-ce exact ?
– Oui.
– Pour
quel motif ?
– J’étouffais.
J’avais besoin de changer d’air.
Il
hausse les épaules.
– Changer
d’air ! Votre comportement tombe à l’évidence, vous en
conviendrez, sous le coup de la loi. Vous allez donc être remise
entre les mains de la responsable du district dont vous dépendez.
Elle prendra à votre endroit les dispositions qui s’imposent.
Allez, affaire suivante !
Elle
jubile… Elle jubile littéralement…
– Tiens,
tiens ! Valéa ! Alors comme ça on est revenue au bercail.
Enfin ! Ça fait plaisir de te revoir… Si, c’est vrai, tu
sais ! Même si tu ne t’es pas toujours montrée à mon égard
aussi accommodante que je l’aurais souhaité… Mais on ne va pas
revenir là-dessus. Le passé, c’est le passé. Parlons plutôt du
présent. Et le présent, c’est qu’on m’a chargée de te
remettre dans le droit chemin. Et de faire en sorte que tu ne sois
pas tentée de récidiver. Je vais m’y employer. Et j’y
parviendrai. J’y mettrai le temps qu’il faudra, j’utiliserai
les grands moyens si nécessaire, mais j’y parviendrai. Je te jure
que j’y parviendrai… En attendant, on va te ramener dans ta
cellule… Demain il fera jour…
– Alors ?
Bien dormi ?
– Pas
vraiment, non.
– On
s’en fiche ! Complètement… Bien… Alors programme du jour…
Travaux d’intérêt collectif… Tu vas aller nettoyer ton
quartier… Qui en a bien besoin… Avec toutes ces feuilles qui ne
cessent de tomber… Tout le monde pourra ainsi constater de visu
que Valéa Groyard est bien revenue à la case départ… Que ce ne
sont pas seulement des bruits qui courent… Et en tirer les
conclusions qui s’imposent… À savoir qu’on ne peut pas
impunément braver les lois… Qu’on doit nécessairement finir par
s’y soumettre… Bon gré, mal gré…
Il y
a une autre fille dans la camionnette. Que je connais de vue. Qui
raconte. Elle s’est, tout comme moi, « évadée ».
Besoin de voir d’autres horizons. De vivre. L’escadron vert l’a
rattrapée au bout de quinze jours.
On
nous fait descendre. Juste devant la porte de « mon »
immeuble. On nous donne des balais.
– Au
travail !
La
première à s’approcher, c’est Kamline, ma voisine du dessus.
Elle est descendue exprès. Je mettrais ma main à couper qu’elle
est descendue exprès.
– Valéa !
Ben alors ? Où t’étais passée ? On s’inquiétait,
nous ! « Pourvu qu’il lui soit pas arrivé quelque
chose ! » On a signalé ta disparition au ministère du
maintien social du coup. On a bien fait. La preuve ! Ils t’ont
retrouvée…
Et
puis Valtaine…
– Eh,
ben dis donc ! C’est bien la peine d’avoir fait toutes ces
études pour, au bout du compte, en être réduite à passer le
balai…
Et
aussi Carmone…
– À
force de rien vouloir faire comme tout le monde, tu vois où ça t’a
menée… Je t’avais assez prévenue… Alors viens pas te
plaindre !
D’autres
encore… Beaucoup d’autres… Tellement d’autres…
– Vous
n’avez guère avancé toutes les deux, à ce qu’il paraît…
– C’est
que…
– Vous
avez passé le plus clair de votre temps à papoter… Je sais, oui…
– C’est
pas de notre faute… C’est parce que…
– Ben,
voyons ! Bon, mais on va faire en sorte que vous preniez
désormais votre travail beaucoup plus à cœur… Une bonne fessée
que les gardiennes vont vous administrer sur le champ… C’est
radical, vous allez voir ! Allez ! On se déculotte et on
se dépêche ! Allez ! Allez ! Plus vite que ça !
Elles
sont deux. Elles nous empoignent. Ça s’abat. À toute volée. Ça
dure. Une éternité…
– Faites
voir ! Montrez ! Parfait ! Ça va vous à ravir…
Elles connaissent la musique… Et vous la chanson… C’est un vrai
plaisir que de vous l’entendre pousser… Faudra remettre ça !
Ah, si ! Si ! Et sans tarder… En attendant, on va vous
ramener à vos balais… Que vous allez, j’en suis sûre, manier
avec beaucoup plus d’enthousiasme…
Elles
sont revenues. Kamline… Valtaine…
Carmone… Elles passent… Elles repassent… D’autres aussi…
Beaucoup d’autres… On chuchote… On se pousse du coude… On
cherche nos regards… Et puis des hommes… De plus en plus
d’hommes…
(à
suivre)
lundi 13 juin 2016
La clef USB (13)
Antoine
a tendu la main, paume ouverte.
– Donne !
J’ai
donné. Il l’a jetée dans un tiroir.
– Là !
Une pièce de plus pour notre petit trésor de guerre. Ça s’est
bien passé au moins ?
– Oui.
– T’as
pas l’air convaincue. Fais voir !
J’ai
soupiré, mais je me suis exécutée. À quoi bon protester ? De
toute façon…
Il a
à peine jeté un coup d’œil à mon derrière, s’est penché sur
son ordi. J’en ai profité pour entreprendre de me reculotter.
– Qu’est-ce
tu fais ? Non, non… Reste comme ça, les fesses à l’air…
T’es très bien comme ça… Bon, mais on fait quoi aujourd’hui ?
T’as envie de quoi ?
Je
savais pas, moi. Je…
– Une
petite vidéo de derrière les fagots ? Oui, hein ! On a vu
la quatre… La cinq… La sept… La logique voudrait qu’on fasse
un petit tour du côté de la six maintenant, non ? Allez, la
six ! J’adore ce moment-là quand on sait pas sur quoi on va
tomber… Que tout est possible… Ah, ça y est ! Qu’est-ce
tu fais, là, à genoux sur le canapé ? Qu’est-ce tu regardes
par la fenêtre ? Ah, elle bouge ta main dans le pantalon. Et ça
y va, dis donc ! Qu’est-ce qu’il y a de si intéressant
dehors ? Un couple en train de baiser ? Non. On entend des
engins. Il doit y avoir des travaux. Oui, c’est ça. À tous les
coups. C’est ça, hein ? Tu regardes les ouvriers s’activer.
T’en as tout un cheptel. Et t’imagines… Quoi, au juste ?
Qu’ils te baisent ? Tous ? Les uns après les autres ?
Une orgie d’orgasmes ils t’offrent. Et t’en redemandes… À
moins que tu aies sélectionné. Oui. Plutôt ça. Tu les as fait
défiler nus devant toi… Tu les as longuement examinés. Leurs
fesses. Que tu as tâtées. Malaxées. Leurs queues dressées. Que tu
as prises en mains. Dont tu as vérifié l’épaisseur. Éprouvé la
consistance. Et tu as fait ton choix. Celui-là ! Entretien
d’embauche réussi. Il va avoir l’insigne honneur de te faire
jouir. Ah, ça vient ! Quand tu commences à haleter comme ça,
c’est tout près. Qu’est-ce que je disais ! Holà !
L’orgasme de luxe ! Et qui n’en finit pas ! Génial !
Non ? Tu trouves pas? Ça te fait quoi de t’entendre comme
ça ? Tu mouilles, je suis sûr ! Tu mouilles tant que tu
peux. Non ?
Je
n’avais qu’une peur, c’est qu’il veuille aller vérifier. Il
ne l’a pas fait. À mon grand soulagement. Par contre, cinq fois de
suite il a voulu se repasser la séquence. Nous la repasser. Six
fois. Sept fois.
– On
ne s’en lasse pas ! D’ailleurs tu sais ce qu’on va faire ?
On va se la rejouer cette scène. Pas ici. Pas maintenant. Mais on va
se la rejouer. Je m’occupe dans la semaine de nous trouver un site
approprié. Bon, mais c’est pas tout ça ! Les vacances
approchent à grands pas. Vous allez faire quoi avec Laurent ?
– On
n’a pas encore décidé.
– Et
si on partait tous les trois ?
– Hein ?
Mais…
– Ce
serait génial, non ?
– Écoute,
Antoine…
– J’écoute
rien du tout… Je connais un camping en Bretagne où on serait comme
des coqs en pâte. Tennis, piscine, golf. Il y a tout ce qu’il
faut. On s’éclaterait, Laurent et moi. Et toi, de ton côté, tu
serais royale. T’aurais les coudées franches. Tu pourrais aller
passer tes après-midis sur la plage à faire provision d’images de
beaux mecs. Que tu ramènerais sous la tente. Dont tu pourrais faire
ton miel tout à loisir. Je m’occuperais de Laurent, moi, pendant
ce temps-là. Mais si, allez ! Demain je dois le voir Laurent.
Je lui en parle. Toi, t’auras juste à appuyer derrière. C’est
ton intérêt n’importe comment. Et sur tous les plans.
mercredi 8 juin 2016
Escobarines: Prohibition
– Vous
avez vos laissez-passer, Mesdames ?
– Mais
certainement, sergent ! Tenez ! Voyez ! Tout est en
règle.
– En
effet… Et vous vous rendez où ? On peut savoir ?
– Dans
l’Ouest. Porter la bonne parole. Ramener dans le droit chemin les
brebis égarées.
– Louable
initiative. Et dans toutes ces malles, vous transportez quoi ?
– De
pieuses brochures. Que nous distribuerons en chemin. Et nos effets
personnels.
– Voyons
cela…
– Vous
allez perdre votre temps, sergent, je vous assure ! Et nous
faire perdre, de surcroît, le nôtre.
– Soldats !
Ouvrez ces coffres ! Oh, les belles brochures que voilà !
– Je
vais vous expliquer…
– Expliquer ?
Expliquer quoi ? Que vous transportez de l’alcool ? Ce
qui est totalement prohibé. Vous n’ignorez pas, je suppose,
quelles peines les juges prononcent s’agissant de ce genre de
délit.
– C’est
la première fois.
– Ben,
voyons !
– C’est
vrai. Je vous jure que c’est vrai. Nous avons exceptionnellement
accepté de rendre service à un ami.
– Un
ami qui avait très soif alors ! Toutes ces bouteilles !
Vous me prenez vraiment pour un imbécile, hein ! Bon, allez, la
plaisanterie a assez duré. Suivez-moi ! Toutes les quatre !
– Il
va se passer quoi, maintenant, sergent ?
– Que
voulez-vous qu’il se passe ? On va suivre la procédure
habituelle. Vous transférer au siège du tribunal. Où il sera
statué sur votre cas.
– Je
vous en supplie ! Nous avons une famille… Une réputation…
– Il
fallait y réfléchir avant. Bon, mais il est tard. On s’occupera
de votre cas demain. En attendant, une petite nuit en cellule vous
fera le plus grand bien. Soldats, emmenez-les !
– Alors,
Mesdames, bien dormi ?
– Je
vous assure… C’était la première fois… Vraiment…
– J’ai
décidé de faire semblant de vous croire…
– Oh,
merci ! Merci !
– Mais
vous conviendrez avec moi que votre comportement doit néanmoins être
sanctionné. Dans votre intérêt…
– C’est-à-dire ?
– Que
nous allons régler le problème ici. Et maintenant. Une bonne fessée
déculottée… Et ce, devant la garnison rassemblée au grand
complet…Ce ne sera pas cher payé… Et ça vous fera le plus grand
bien…
– Alors
ça, il n’en est pas question…
– À
votre guise ! Si vous préférez le tribunal… Et les quelques
années de prison qui vous y seront à coup sûr infligées…
– C’est
ignoble ! Vous êtes ignoble…
– Vous
décidez quoi ?
– Qui
c’est qui nous le ferait ?
– Mais
vous vous en chargerez vous-mêmes ! Deux d’entre vous – que
je désignerai – la donneront et les deux autres la recevront…
– Dans
ces conditions, nous allons nous résoudre, à notre corps défendant,
à en passer par là…
– Sage
décision ! Le spectacle va beaucoup amuser les soldats… Ils
n’ont guère de distraction ici, les pauvres !
– Vous !
Et vous ! Mais que les choses soient claires ! Vous tapez !
Vous faites pas semblant… Vous tapez vraiment ! Sinon c’est
le tribunal ! Pour toutes les quatre… Allez, action !
– Ça
va pas, Maggie ? Non, mais t’es pas bien ! T’as vu
comment t’as tapé ? Comme une forcenée…
– Oh,
tu parles !
– Meredith
aussi… Elle m’a mis le derrière dans un état !
– J’avais
pas le choix : t’as bien entendu ce qu’il a dit ? Tu
préférais le tribunal peut-être ?
– Pas
le choix ! Tu parles ! Il y a taper et taper…
– Eh,
Mesdames ! Où vous filez comme ça ? C’est pas terminé.
Rebelote. Dans l’autre sens cette fois ! Les donneuses
deviennent les receveuses. Et inversement.
– Ah,
ben alors là, ma petite Maggie, je peux te dire que tu vas le sentir
passer ! Chacune son tour… Allez, amène-toi !
– Toi
aussi, Meredith ! Tu vas me payer ça ! Et cher ! Très
cher !
– Allez-y,
Mesdames ! Allez-y ! Lâchez-vous ! Nous, on se
régale !
lundi 6 juin 2016
La clef USB (12)
Il
m’a jeté un regard ahuri.
– Hein ?
Une fessée ! Mais qu’est-ce que c’est encore que cette
salade ?
– T’es
incroyable, Damien ! T’es vraiment incroyable ! Ça fait
dix fois que je t’en parle. Dix fois que je te dis qu’il a nos
vidéos Antoine. Qu’il me menace de les montrer à Laurent.
Seulement toi, ça te passe à dix mille au-dessus de la tête. Tu
m’écoutes pas… Tu me crois pas…
– C’est
pas que je te crois pas, c’est que je crois pas qu’il le fera.
– On
voit que tu le connais pas…
– Arrête
d’entrer dans son jeu, d’en passer par tout ce qu’il veut et tu
verras que…
– Oui,
ben alors ça, c’est un risque que j’ai vraiment pas l’intention
de courir… Non, mais t’imagines si Laurent apprend une chose
pareille ?
– Comme
tu voudras… C’est toi qui vois après tout… Bon, mais alors du
coup je suis censé faire quoi, moi, maintenant, dans cette
histoire ?
– Je
te l’ai dit… Me donner une fessée…
– C’est
vraiment du grand n’importe quoi…
– Pour
commencer… Parce qu’après…
– Après ?
– Tu
verras bien… Allez ! T’es prêt ? Attends ! Que je
démarre l’enregistrement…
– En
plus !
– Ben
oui ! Si je lui apporte pas des preuves… Que c’est bien toi…
Que je me le suis pas fait faire par quelqu’un d’autre… Ou
toute seule…
– En
somme, c’est lui qui va gérer notre vie amoureuse maintenant,
quoi !
Je
me suis allongée en travers de ses genoux.
– Mais
non ! C’est exceptionnel… Allez ! Vas-y !
Il
m’a lancé quelques claques… De mauvaise grâce… Sans réelle
conviction… S’est arrêté…
– Là !
T’es contente ?
– Mais
c’est pas vraiment une fessée, ça, Damien, enfin ! Tu m’as
à peine effleurée… Il y a pas la moindre marque, je suis sûre !
Non… Faut que tu tapes vraiment. Pas que tu fasses semblant.
– Ah,
tu veux que je tape ? Eh ben, je vais taper ! Tu vas pas
être déçue du voyage.
Et
effectivement ! À toute volée. À grands coups réguliers,
rapprochés. Une interminable grêle de claques qui m’ont fait
battre des jambes, crier, me cramponner, de toutes mes forces, au
montant du lit.
– Ça
suffit, Damien ! Arrête ! C’est bon !
– Faudrait
savoir ce que tu veux !
– Mais
oui, mais…
Il
m’a gardée contre lui… Plaquée contre son ventre… Sa queue
durcie contre ma hanche…
– Mais ?
– Non,
rien, Damien, rien…
Il
m’a passé la main entre les jambes…
– Mais
c’est que…
Je
me suis ouverte plus au large. Il a introduit un doigt… Un autre…
S’est fait plus précis… De plus en plus précis… Il allait
avoir droit à un petit bonus Antoine… Oui, oh, au point où j’en
étais ! Un peu plus un peu moins… Et je me suis abandonnée…
Il a joui vite… On a joui vite… On est restés rivés l’un à
l’autre… Quelques instants… Et puis il s’est relevé… Il a
voulu se rhabiller…
– Attends,
Damien, attends ! C’est pas fini…
Je
l’ai fait revenir… Asseoir… Me suis penchée sur lui, les
fesses en l’air, tournées vers…
– Je…
– Mais
si, ça va revenir, tu vas voir ! En faisant ce qu’il faut
pour…
Et
je lui agacé la peau des couilles entre mes dents… Suis remontée
tout au long de sa queue… C’est revenu…
jeudi 2 juin 2016
Escobarines: Machination
Elle était
attablée, toute seule, devant son steak frites.
– Salut !
C’est bien toi, Cynthia ?
– C’est
moi, oui. Pourquoi ?
J’ai tiré une
chaise. Me suis installée, d’autorité, en face d’elle.
– Alors comme
ça, tu me fais cocue ?
– Hein ?
Quoi ? Non, mais ça va pas ? Qu’est-ce que c’est que
cette histoire ?
– Te
fatigue pas ! Je sais tout. Et j’ai des preuves. Matérielles,
comme ils disent les avocats. Oh, mais rassure-toi ! J’en fais
pas une maladie. J’ai l’habitude. T’es pas la première et t’es
pas la dernière. Dès qu’il y a une meuf qui passe à portée de
braguette, Chris, c’est plus fort que lui, il faut qu’il aille y
tremper sa queue. Ben, t’en fais une tête ! Qu’est-ce qu’il
y a ? Ah, je vois… Il t’a fait la grande scène du trois.
Que t’es la femme de sa vie… Qu’il va divorcer pour toi…
C’est ça, hein ?
– Mais
non, mais…
– Oui,
ben je te rassure tout de suite : en ce moment, à part toi, il
y en a deux autres. Une Morgane et une Clémence. Alors j’ai pas de
conseil à te donner, mais moi, à ta place, je me contenterais de me
faire tirer sans trop me bercer d’illusions. Surtout que, faut dire
ce qui y est, il baise bien. Oui, hein ? C’est pas parce que
c’est mon mari, mais il assure ! Et le tien de mari ?
S’il apprenait que t’as un amant, il en dirait quoi ? Il
apprécierait pas du tout à ce qu’il paraît. Tu prendrais la
porte avec armes et bagages, oui ! Ce qui te compliquerait
singulièrement l’existence. Et c’est pas que je veuille te saper
le moral, mais il risque de l’apprendre…
– Comment
ça ?
– Je vais lui
dire…
– Hein ?
Mais c’est…
– Dégueulasse ?
Alors toi, tu manques pas d’air ! Tu te tapes mon mari… Tu
t’es même mis en tête de carrément me le souffler et c’est moi
qui suis dégueulasse ! Vaut mieux entendre ça que d’être
sourd ! Bon, mais tu sais pas ? On va jouer franc jeu
toutes les deux. Que tu te fasses sauter par Chris, j’en ai
strictement rien à battre. Quand il y en a pour une, il y en a pour
deux et même, dans le cas qui nous occupe, pour toute une multitude.
Je suis bonne fille. Je suis prêteuse. À condition qu’on m’offre,
en échange, quelques dédommagements. C’est la moindre des choses,
non ?
– Des
dédommagements ? Quels dédommagements ?
– Mon
truc à moi, c’est la fessée. Faire rougir un petit derrière à
découvert, j’adore !
– Non,
mais vous êtes complètement barrée dans votre tête, vous, hein !
– Question
de point de vue…
– Oui,
ben comptez pas sur moi pour un truc pareil. Alors là !
– Je
n’oblige personne !
– Encore
heureux !
– Mais
enfin, pour info, j’ai fait la connaissance de ton mari. Au club
rando. Où je me suis inscrite le mois dernier. On a sympathisé tous
les deux. Et on discute. On discute énormément. Et franchement,
quand je pense à la paire de cornes qu’il porte, le pauvre homme !
Ça me fend le cœur. Ça me fend littéralement le cœur. Non, je
crois qu’un jour ou l’autre, je vais être obligée de tout lui
déballer. Ce sera plus fort que moi. Je pourrai pas m’empêcher.
À moins que…
Elle
m’a fusillée du regard, s’est levée sans un mot.
Le
surlendemain, c’est elle qui est venue me trouver. À ma table.
– Écoutez…
– Tu
as réfléchi, c’est ça, hein ?
– Il
est absolument hors de question que mon mari soit au courant.
– Dans
ces conditions… Il y a un petit hôtel juste à côté. Je t’y
attendrai ce soir. À six heures.
– Ce
soir !
– Ben
oui ! Oui ! Le plus tôt sera le mieux.
Elle
y était.
– Il
y a vraiment pas moyen de…
– Il
y a moyen de rien du tout, non ! Allez, mets-nous vite ce petit
cul à l’air ! Et serre les dents !
Chris
m’attendait…
– Alors ?
– Alors
ça y est ! Bien rouge je lui ai mis. Sur toute la surface.
Comme tu aimes.
– Je
t’adore.
– Va
vite ! Va vite la rejoindre ! La fais pas attendre !
Et profites-en bien !
– Je
suis curieux de savoir ce qu’elle va me servir comme explication.
– Ah,
ça, moi aussi ! Tu me diras… Allez, file ! Laisse pas
refroidir !
lundi 30 mai 2016
La clef USB (11)
– Tu
nous as fait faux bond samedi soir…
– J’étais
crevée, Antoine !
– Quand
même ! Quand même ! T’aurais pu faire un effort. Pour
une fois que j’étais là. Tu m’as apporté une vidéo au moins
cette fois ? T’as pas oublié ? Ah, ben tu vois quand tu
veux ! Donne ! Il y a quoi dessus ?
J’ai
vaguement bredouillé quelque chose.
– On
verra ça plus tard n’importe comment. Un autre jour.
Je
me suis sentie profondément soulagée et, en même temps,
terriblement déçue.
Il
m’a tendu une petite panière en osier dans laquelle se trouvaient
neuf billets pliés en quatre.
– Choisis-en
un !
– Fais
voir ! Sept. Eh bien en route pour la vidéo sept alors !
Il
l’a lancée. J’ai fermé les yeux. Je la connaissais trop bien
celle-là.
Il
m’a rappelée à l’ordre.
– Ah,
non ! Non ! C’est pas de jeu. Faut que tu regardes en
même temps que moi. Ça vaut pas sinon.
Damien.
Damien nu sur le lit.
– Ah,
ben on peut voir bien en détail comment il est fait, lui,
aujourd’hui. Beaucoup mieux que sur la vidéo de l’autre fois.
C’est qu’il est sacrément bien outillé, dis donc ! Je
comprends que t’aies craqué. Mais t’es où, toi, du coup ?
Ah, te voilà ! Enfin ! Bien décidée à te pencher sur la
question, on dirait. De très très près. C’est ça, prends les
choses en mains. Oh, mais c’est qu’on sent tout de suite la nana
d’expérience : tu me manipules ça avec une dextérité !
Il apprécie, dis donc, et pas qu’un peu ! Joli le petit coup
de langue, là ! Et on remet ça. Je sais pas pourquoi, mais je
sens que tu vas te l’enfourner dans la bouche. Tiens !
Qu’est-ce que je disais ? Il a bon goût ? Tu aimes ?
Ça m’en a tout l’air. Vu comment tu t’acharnes dessus. C’est
ça, mets-toi à genoux : tu seras plus à l’aise. Et puis cet
aperçu que tu nous offres, le cul en l’air comme ça ! Ah, on
n’ignore plus rien de tes petits secrets. Eh, mais c’est que tu
grognes ! Ah, mais si, si ! Tu grognes. En sourdine.
Écoute ! T’entends ? Même que c’est en train de
s’emballer. T’avales, là, je suis sûr que t’es en train
d’avaler. Non ? Eh bien, réponds ! Non ?
– Si !
– Allez,
un dernier petit bisou dessus. Et on remballe. Jusqu’à la
prochaine fois. Ah, il en a de la chance ce monsieur. Je suis sûr
que Laurent…
– Laurent
n’a rien à voir là-dedans.
– Ah,
ben si ! Si ! Parce que je suis sûr qu’un tel traitement
de faveur Laurent doit pas y avoir souvent droit. S’il y a jamais
eu droit d’ailleurs… Faudra que je lui pose la question.
– Tu
vas pas faire ça ?
– Ben,
pourquoi ? Je pourrais. On est très libres ensemble tous les
deux. On se raconte plein de choses.
– Écoute,
Antoine…
– Te
fatigue pas ! J’ai pas l’intention de parler de ça avec
lui. Du moins dans l’immédiat. Par contre, tu sais ce qui serait
bien ? C’est que tu remettes le couvert avec ce monsieur, mais
le derrière rougi, cette fois, d’une fessée toute neuve. Tu t’en
occupes ? Tu nous amènes ça pour la prochaine fois ?
– Oui,
mais…
– Mais
quoi ?
– Il
va s’apercevoir.
– Il
va faire plus que s’apercevoir. Parce que c’est lui qui va te la
donner.
– Hein ?
Mais…
– Tu
lui expliqueras. Que c’est pour la bonne cause. Il sera ravi, tu
verras. Et toi, ça te mettra en appétit.
mercredi 25 mai 2016
Escobarines: Le valet (5)
Toujours
le même rituel dont il ne s’écarte pas d’un iota. Un à un il
lui retire tous ses vêtements. Toujours dans le même ordre. Il les
plie soigneusement, les dépose sur le fauteuil. Il prend tout son
temps.
– Venez !
Le
couloir. Comme d’habitude. Il l’arrête.
– Non,
non ! Par ici !
Une
autre porte.
– Si
Madame veut bien se donner la peine !
Une
toute petite pièce, meublée en tout et pour tout d’une chaise et
d’une table sur laquelle se trouvent des feuilles de papier blanc,
un stylo et des crayons.
– Monsieur
regrette infiniment de ne pas avoir pu assister à la fessée que
Jeanne et Victor ont administrée à Madame la semaine dernière.
Aussi souhaite-t-il qu’elle lui en fasse le récit. Aussi
circonstancié que possible. Faute de quoi…
Faute
de quoi ? Il ne précise pas. Il sort.
Elle
s’y essaie, pleine de bonne volonté. Elle écrit. Elle rature.
Elle recommence. Les mots ne viennent décidément pas. Son regard se
perd par la fenêtre. Elle lance des traits, au hasard,
machinalement, sur le papier. Un dessin commence à prendre vaguement
forme. Presque malgré elle.
Il
revient, jette un coup d’œil par-dessus son épaule, hoche la
tête.
– Madame
n’a guère avancé.
Elle
n’y arrive pas. Elle ne sait pas. Elle n’a pas l’habitude.
– Si
Madame le permet… Qu’elle ne cherche pas midi à quatorze heures…
Qu’elle se contente de relater les faits. Tels qu’ils se sont
produits.
– Ben
oui, mais…
– Qui
a fessé Madame ?
– Jeanne…
C’est Jeanne qui a commencé.
– Sans
avoir besoin de mettre le derrière de Madame à l’air. Il l’était
déjà. Et alors ?
– Et
alors elle a tapé.
Elle
dessine. Elle continue à dessiner. Une femme apparaît. Nue. De dos.
– Avec
quoi ?
– La
main.
– Vous
étiez où ?
– En
travers de ses genoux.
– Et
Victor pendant ce temps-là ?
– Derrière
moi il était.
– Il
faisait quoi ?
– Il
regardait. Et il parlait.
– Il
disait quoi ?
– Rien.
– Si
Madame veut que je l’aide… Il disait quoi ?
– Il
voulait qu’elle tape plus fort. « Fais-la gigoter un max,
Jeanne ! Que je puisse me rincer l’œil »
– Et
elle l’a fait ?
– Oui.
– Et
Madame a gigoté ?
– Ne
m’obligez pas ! Je vous en supplie, ne m’obligez pas !
– Madame
a gigoté ?
– Oui.
– Et
crié, je suppose ?
– Un
peu…
– Seulement
un peu ?
– Ça
faisait mal.
Elle
continue à dessiner.
– Et
ensuite ?
– Ils
ont… Jeanne et Victor… Ils ont…
– Baisé ?
Le mot gêne Madame ? C’est, à n’en pas douter, que le
spectacle gracieusement offert par Madame les avait l’un et l’autre
émoustillés. Madame a participé ?
– Vous
êtes fou !
– Mais
elle a été tentée de le faire. Bon, mais je laisse Madame rédiger.
Elle a maintenant tous les éléments en mains.
Monsieur
lit. Il sourit.
– C’est
criant de vérité. Il y a également, paraît-il, un dessin.
Qu’elle
lui tend.
Il
s’en empare, le glisse dans un dossier.
– Pour
solde de tout compte. Vous pouvez rentrer chez vous. Ce sera, en ce
qui me concerne, un excellent souvenir.
Il
sonne.
– Bastien
va vous raccompagner.
Elle
renfile sa robe. C’est fini. Il ouvre la porte.
– À
titre personnel, je dois dire que je vais beaucoup regretter Madame.
Infiniment.
Il
s’incline. La laisse passer. Referme derrière elle.
* *
*
Elle
sonne. Les pas sur le tapis se font attendre. Surgissent enfin,
familiers, rassurants.
– Madame ?
Madame désire ?
Elle
ne répond pas. Il reste impassible.
– Madame
aurait donc pris goût à la chose ? Je comprends Madame. Je
vais voir si Monsieur peut recevoir Madame.
Elle
fixe les volutes du tapis. Il revient.
– Monsieur
est ravi de la surprise que lui fait Madame. Si Madame veut bien se
tourner…
Et,
d’un geste précis et sûr, il descend la fermeture éclair
jusqu’au bas du dos.
lundi 23 mai 2016
La clef USB (10)
On
était là, à table, tous les trois. On parlait de choses et
d’autres. De tout et de rien. Et dire que le matin même il m’avait
flanqué une fessée Antoine ! Cul nu ! Je ne pouvais pas
m’empêcher d’y penser. Je ne pouvais penser qu’à ça. Je le
regardais. Je regardais ses mains. Des images m’assaillaient. Que
je ne faisais même pas mine de repousser. Elles me troublaient. Je
les accueillais. Je les laissais s’installer. Elles m’étaient à
la fois insupportables et douces. Et lui ? Est-ce qu’il y
pensait aussi ? Évidemment qu’il y pensait ! Il avait
beau paraître se passionner pour la conversation de Laurent, éclater
de rire à chacun de ses bons mots, n’empêche qu’il y pensait.
J’en aurais donné ma main à couper.
J’en
ai eu la preuve quand, juste avant que j’apporte le dessert, le
téléphone de Laurent a sonné.
– Qu’est-ce
qu’ils me veulent encore ? Même un samedi soir tu peux pas
avoir la paix. Faut que le boulot te rattrape. Allô ! Oui ?
Évidemment que c’est moi ! Qu’est-ce qui se passe ?
Il
s’est éloigné dans le couloir, a refermé derrière lui la porte
de son bureau.
Antoine
a sauté sur l’occasion.
– Elles
ont dû changer les couleurs depuis ce matin, non ?
S’approfondir. Se diversifier.
– Un
peu…
– Tu
fais voir ?
– Non,
mais ça va pas, Antoine ! Tu te rends compte ? Et si
jamais il revient ?
– On
l’entendra arriver.
– C’est
pas une raison.
– Allez,
Christina ! Dépêche-toi ! Ça devient fatigant à force.
Tu sais bien que…
J’ai
soupiré. Baissé un peu mon pantalon. C’est lui qui a fini de me
le descendre, en même temps que la culotte, jusqu’à mi-cuisses.
– Ah,
oui, dis donc ! Je suis pas mécontent de moi sur ce coup-là.
Un véritable travail d’artiste. Je suis doué. Et pas qu’un peu.
Non ? Tu trouves pas ?
– Bon,
allez ! Ça suffit !
J’ai
voulu me reculotter.
– Attends !
Attends ! Il y a pas le feu. Qu’on en profite !
Et
il a épousé les contours de sa fessée. Du bout des doigts. Avec
des retours. Des remords. Il a appuyé ici. Pincé là. Enfoncé
ailleurs.
– On
recommencera. Et sans tarder. J’ai vraiment beaucoup aimé. Non ?
Pas toi ?
– Le
v’là, Antoine ! V’là Laurent !
Et
je me suis enfuie dans la cuisine en m’efforçant de remonter,
aussi vite que possible, tant bien que mal, culotte et pantalon.
Quand
je suis revenue, avec mes îles flottantes, ils s’étaient lancés
dans une conversation passionnée sur les mérites comparés de Nadal
et de Federer. De Tsonga et de Gasquet. Puis il a été
interminablement question de breaks, d’aces, de revers, de smashs.
– Bon,
les garçons, vous m’excuserez… C’est pas que je m’ennuie,
mais je tombe de sommeil.
J’ai
regagné la chambre. J’en ai laissé la porte ouverte. Leurs voix
me parvenaient, longue mélopée ininterrompue, me berçaient. J’ai
un peu somnolé. J’étais bien. Des images se sont approchées.
Celles du matin. Chez Antoine, puis ici, dans la salle de bains. Je
me suis laissée vaguement errer, avec le pouce, sur mes seins. Dont
les pointes se sont dressées. Je me suis pianotée tout au long de
ma fêlure. J’ai effleuré mon bouton, m’en suis éloignée, y
suis revenue. Toujours ces images qui se sont faites plus précises,
plus présentes. La douche. La pomme de la douche. Le jet sur moi.
Et, brusquement, j’ai voulu me voir. Il fallait que je me voie.
Impérativement. Ma tablette. J’ai lancé la vidéo et je me suis
regardée. Entrer dans mon plaisir. Le faire venir. Doucement le
psalmodier. Et je me suis accompagnée. Voluptueusement. Il y avait
toujours leurs voix en bas. Qui se relayaient. Qui s’entremêlaient.
J’ai étouffé ma jouissance dans l’oreiller.
jeudi 19 mai 2016
Escobarines: Le valet (4)
Il
vient de la déshabiller. Elle est nue. Elle attend.
– Que
Madame m’excuse, mais Monsieur exige qu’aujourd’hui Madame se
présente à lui la chatte rasée…
– Alors
ça, il n’en est pas question !
Ça
lui a échappé. Le cri du cœur.
– Est-ce
que Madame préfère que Monsieur renonce à tenir ses promesses ?
Que Madame réfléchisse ! Elle ne va quand même pas avoir
accompli tout ce chemin pour rien.
Elle
soupire. Elle hausse les épaules. Au point où elle en est !
– Alors
que Madame veuille bien me suivre ! Monsieur m’a chargé
d’œuvrer. « Je suis sûr que vous allez nous réaliser ça à
la perfection, Bastien. »
Elle
veut protester. Elle ne dit rien. À quoi bon ? Il lui faudra de
toute façon inéluctablement en passer par là. Et elle le suit.
– Que
Madame veuille bien s’allonger là !
Elle
obtempère. Elle ferme les yeux.
Il
l’enmousse généreusement. Sur toute la surface.
– Si
je puis me permettre, je crois que Madame ne sait décidément pas
s’y prendre avec Monsieur.
Elle
rouvre les yeux. Il est penché sur elle, attentif, absorbé.
Il
précise.
– Quand
Monsieur conseille, il s’agit, en réalité, d’un ordre. Madame
aurait incontestablement dû choisir de se laisser fesser par Victor.
Monsieur n’a guère apprécié. « Après tout ce que j’ai
fait pour elle, Bastien ! Les femmes sont d’une
ingratitude ! » Que Madame s’attende donc à ce que
Monsieur se montre aujourd’hui très exigeant avec elle.
– C’est-à-dire ?
Il
ne répond pas. Ses gestes sont précis et sûrs. D’une main il
étire la peau entre le pouce et l’index, de l’autre, il rase.
Il
se recule, satisfait.
– Là !
Ça va très bien à Madame. Vraiment très très bien. Monsieur sera
content. Il va beaucoup apprécier.
Il
la précède dans le couloir, se retourne, tarde à frapper.
– Monsieur
a en tout cas incontestablement raison. Madame est vraiment très
bien foutue.
Il
s’incline.
– Si
Madame veut se donner la peine d’entrer.
Monsieur
la contemple. Longuement.
– Bastien
est un véritable artiste.
La
fait passer à côté. Asseoir.
– Vous
ne m’avez toujours pas dit. C’est quoi ces rêves que vous tenez
tant à le voir réaliser votre ami ?
– Ce
sont les siens et je n’ai pas le droit de…
– Vous
êtes sûre qu’ils tiennent vraiment la route au moins ?
– Je
ne sais pas. C’est un domaine que je ne connais pas. Mais ce n’est
pas ça l’essentiel. L’essentiel c’est que ses rêves le
portent. C’est qu’ils soient sa raison de vivre. C’est que rien
d’autre ne compte pour lui.
– Et
vous êtes sûre qu’ils nécessitent des sommes aussi
considérables ? Qu’il ne les utilise pas pour autre chose ?
Pour faire la fête avec ses copains par exemple ?
Elle
le regarde droit dans les yeux.
– Je
suis prête à en prendre le risque.
Il
sourit.
– Il
baise bien au moins ?
Il
sonne. Jeanne apporte le thé. Dépose le plateau entre eux sur la
petite table basse.
– Asseyez-vous,
Jeanne ! Aujourd’hui, c’est notre invitée qui va faire le
service. Elle vous doit bien ça. Après la façon tout-à-fait
remarquable dont vous vous êtes occupée d’elle l’autre jour. Eh
bien ? Qu’est-ce que vous attendez, vous ?
Elle
se lève. Elle le sert, lui d’abord. Et puis elle, Jeanne.
– Mets-moi
un peu de lait !
Pendant
qu’elle le verse, Jeanne lui envoie une grande claque sur les
fesses. Qui la fait sursauter. Quelques gouttes se répandent dans la
soucoupe.
– Tu
peux pas faire attention, non ?
Monsieur
rit. De bon cœur.
– Jeanne
semble avoir très envie de vous en remettre une couche ! Il
faut dire que la correction qu’elle vous a infligée l’autre jour
l’avait considérablement émoustillée et que ses ébats avec
Enrique, la nuit suivante, ont fait trembler les murs de la villa.
Mais peut-être souhaiteriez-vous tester d’autres mains que les
siennes ? Celles de Victor par exemple, non ?
Elle
ne sait pas. Elle…
– Mais
oui ! Celles de Victor… Vous ne le regretterez pas, vous
verrez ! Emmenez-la, Jeanne ! Allez vous occuper tous les
deux d’elle. Moi, j’ai à faire.
lundi 16 mai 2016
La clef USB (9)
Une
fessée ! Comme à une gamine de huit ans ! Une fessée !
Il l’avait fait. Il me l’avait vraiment donnée, ce salaud !
Quel salaud ! Oh, mais il allait me payer ça ! Et cher. Je
savais pas encore comment, mais j’allais trouver. Alors là, sûr
que j’allais trouver !
En
attendant, dans la voiture, en rentrant, je me suis mentalement
vengée. Copieusement. J’ai commencé par lui expédier un escadron
de fesseurs à gages qui se sont relayés pour lui mettre le derrière
dans un état, mais dans un état ! Il avait beau crier,
supplier, ils ne voulaient rien entendre. Ah, j’en avais pour mon
argent ! Et puis je l’ai obligé à se déculotter devant une
centaine de filles qui riaient, qui commentaient, qui applaudissaient
à tout rompre au spectacle de son postérieur violacé, qui
hurlaient chaque fois qu’il voulait remonter son pantalon « Non !
Encore ! Encore ! », qui l’en empêchaient. J’ai
imaginé des situations en pagaille. Je lui ai fait flanquer fessée
sur fessée. Ça m’a fait un bien fou.
Laurent
n’était pas à la maison. Je me suis mise aux fourneaux. En
décidant que j’allais penser à autre chose. Qu’il fallait que
je pense à autre chose. C’était impossible. Sans arrêt ça
revenait. Par bouffées. Et la honte me submergeait. Comment j’avais
crié ! Ce qu’il n’avait pas manqué de me faire remarquer :
« Quelle jolie voix, Christina ! Surtout quand elle
grimpe, comme ça, dans les aigus. » Et quel spectacle je lui
avais offert ! Malgré tous mes efforts, je n’avais pas pu
m’empêcher de battre des jambes et de gigoter. « Allons,
Christina, allons ! Je sais bien que ce n’est pas la pudeur
qui t’étouffe, mais tout de même un peu de décence ! »
Et
puis ça a tout doucement émergé. Progressivement. Un sentiment
différent. Qui a mis du temps à s’installer. Que j’ai mis plus
de temps encore à accepter. Comme une sorte d’apaisement. De
soulagement. Dont je n’ai tout d’abord pas compris la cause. Ça
a flotté, tardé à se mettre en place. Antoine… Laurent… Que je
trompais. Que je ne pouvais pas m’empêcher de tromper. C’était
plus fort que moi. Laurent que je culpabilisais de tromper. La
fessée… Ma honte… Encore Antoine. Encore Laurent. Tout ça s’est
mélangé. Et puis, d’un seul coup, ça a été évident. Ce
n’était pas pour avoir douté de la discrétion d’Antoine que
j’avais été en réalité punie. C’était pour avoir trompé
Laurent. C’était pour continuer à le tromper. J’avais payé. Je
payais. Ça m’ôtait un poids énorme de la poitrine. Ça me
remettait, au moins en partie, en ordre avec moi-même. Et j’ai
éprouvé à l’égard d’Antoine un brusque élan de
reconnaissance.
Une
sorte de bien-être. De sérénité que je n’avais pas ressentie
depuis fort longtemps. Et l’irrépressible envie d’être heureuse
avec moi-même. La salle de bains. J’ai installé ma caméra. Je
l’ai mise en route. Il voulait une nouvelle vidéo Antoine ?
Il l’aurait : je lui devais bien ça. Je me suis assise. Au
même endroit. Dans la même position. Le contact du carrelage avec
mes fesses endolories m’a arraché un petit cri. La pomme de la
douche. Le jet. Fort. Le plus fort possible. Sur mon clito. C’est
venu vite. Très vite. Profond. Intense. J’ai regardé la caméra.
Tout le temps que j’ai joui. J’ai repris tout doucement mes
esprits. Et j’ai recommencé. Plus calme cette fois. Plus
tranquille. Du bout des doigts que j’ai fait courir encore et
encore tout au long de mon fendu, que j’y ai introduits, que j’y
ai lentement fait aller et venir.
Deux
petits coups légers à la porte.
– Christina ?
Tu es là ?
J’étais
là, oui !
– Antoine
vient d’arriver.
– Je
descends. J’en ai pour deux minutes.
Et
je me suis voluptueusement finie.
jeudi 12 mai 2016
Escobarines: Le valet (3)
– Madame
fait déjà beaucoup moins de difficultés on dirait… Madame a bien
raison… Ça l’avancerait à quoi ?
Il
la déshabille. Méthodiquement. Consciencieusement. Cela fait partie
de ses attributions. Il ne laisse rien paraître de ce qu’il peut
éprouver. Il ne s’autorise sans doute d’ailleurs pas à éprouver
quoi que ce soit
– En
tout cas Monsieur a trouvé Madame très à son goût… Cela ne fait
pas l’ombre d’un doute : « Tu as vu ce cul, Bastien ?
Et cette avant-scène ! Ah, il y en a une belle paire, là !
Et ils ont sacrément de la tenue… Jamais tu lui donnerais 50 ans !
Jamais… Je regrette pas… Je regrette vraiment pas… Certes elle
me coûte cher… Très cher… mais ça en vaut la peine… »
Il
dépose la culotte bien à plat sur le tas des vêtements.
– Mais,
si je puis me permettre de donner un conseil à Madame… Monsieur
est un peu déçu par la réserve de Madame… Qui devrait se laisser
davantage libre cours… Crier et se lamenter tout son saoul quand on
la fesse… Monsieur est maître du jeu… Il peut faire venir Madame
autant de fois qu’il lui plaira… Et il la fera venir aussi
longtemps qu’il n’en aura pas eu pour son argent… Alors si
Madame ne veut pas que cette situation s’éternise Madame devrait
se résoudre à s’exprimer davantage… Quoi qu’il doive en
coûter à sa petite fierté.
Il
s’efface pour la laisser passer.
– Je…
Je peux vous demander quelque chose ?
– Tout
ce que Madame voudra…
– Il
y aura encore cette fille, là ?
Il
pince les lèvres.
– Je
ne saurais vous dire… Clarisse est quelqu’un de totalement
imprévisible… Un jour ici, l’autre là…
Il
baisse la voix.
– Quelqu’un
avec qui Monsieur s’offre l’illusion de s’encanailler… Au
grand dam de Madame sa mère…
Il
soupire.
– Je
crains que Monsieur n’aille, avec elle, au-devant de bien des
désillusions…
Il
la précède dans le couloir.
– C’est
encore cette dame…
Il
la fait entrer…
– Vous ne m’avez toujours pas dit…
Jeanne
leur sert le thé. Avec les mêmes gestes immuables. Jeanne lui tend
sa tasse en la fixant d’un regard qui ne la voit pas. Jeanne
s’éloigne.
– Oui…
Vous ne m’avez toujours pas dit ce qui vous avait poussée à
détourner des sommes aussi considérables…
– Oh,
vous avez vu juste… L’ennui… Parce que ma vie… On me
jalouse : j’ai soi-disant tout pour être heureuse… Si on
savait ! Et je n’ai même pas la ressource d’incriminer qui
que ce soit… Tout est ma faute… Quand on renonce à ses rêves…
– Le
piano ?
– Le
piano, oui !
– Quand
vous décidez de vous désennuyer, ça vous revient cher à vous,
dites donc !
– C’est
que… J’ai aidé quelqu’un… J’aide quelqu’un… Qui les
vit ses rêves… Qui n’existe que pour eux… Qu’à travers eux…
Qui les réalisera, j’en suis sûre… Grâce à moi… Quoi qu’ils
doivent me coûter… Il faut qu’ils me coûtent… Le plus
possible… Il faut… Pour qu’il les réalise…
– On
passe à côté ?
Elle
s’assied au piano. Elle joue. Plus rien d’autre ne compte. Plus
rien d’autre n’a d’importance. Elle joue. Il tourne les pages
au fur et à mesure. Elle joue. Elle joue enfin. Elle joue encore.
Encore… Encore… Elle est heureuse. Elle s’arrête. Une salve
d’applaudissements éclate derrière elle
Il
la fait lever, se tourner, saluer.
Il y
a là Jeanne.
– Que
vous connaissez déjà…
Et
trois autres personnes. Qu’il lui présente tour à tour.
– Enrique,
mon chauffeur… Pamela, notre cuisinière… Et Victor le jardinier…
Vous n’avez plus qu’à faire votre choix…
– Mon
choix ? Quel choix ?
– Votre
choix, oui… Par lequel d’entre eux souhaitez-vous, cette fois-ci,
être fessée ?
Hein ?
Mais par personne ! Par aucun. Elle ne sait pas. Elle n’y a
pas réfléchi. Elle…
– Personnellement,
pour mon plaisir personnel, je vous conseillerais Victor… C’est
un solide gaillard qui n’a pas conscience de sa force et qui ne
vous ménagera pas… Le spectacle devrait valoir son pesant d’or…
– Non !
Non ! Jeanne plutôt… Oui, Jeanne !
Jeanne
s’avance, l’agrippe solidement par le bras, l’entraîne
jusqu’au canapé.
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