jeudi 29 novembre 2018

Les fessées de Blanche (4)


– Vous avez mauvaise mine, Mademoiselle Blanche, ce matin. Très mauvaise mine.
Et pour cause ! Elle n’a pas fermé l’œil de la nuit. À tout tourner et retourner dans sa tête. Et à pleurer.
– J’ai mes soucis, Sylvain.
– Si c’est ce monsieur…
Elle ne répond pas. Elle fixe quelque chose au loin. Très loin.
Il insiste.
– Je n’ai pas de conseils à donner à Madame, mais elle ne doit plus aller le voir en ville. C’est beaucoup trop dangereux.
Elle explose. Pas en ville ? Et il veut qu’elle le voie où alors ? Où ?
– Ici !
– Ici ? Vous êtes complètement fou, Sylvain.
– Ici, oui ! Donnez-vous donc la peine de réfléchir… Monsieur Pierre n’y met pratiquement jamais les pieds. Pas plus que qui ce soit d’autre, d’ailleurs. Et, de toute façon, je veillerai au grain. On connaît votre amour pour les chevaux. Personne ne s’étonnera donc que ayez envie d’être avec eux. Quant à ce monsieur, il lui suffira de passer par le bois, derrière. Personne n’y verra que du feu. Et, au pire, on prétendra que c’est à moi qu’il est venu rendre visite.
C’est séduisant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est séduisant. La seule chose…
– Mon fils est parti. Sa chambre est donc libre. Et d’une propreté impeccable.
– Je n’en doute pas, Sylvain… Je n’en doute pas, mais…
– Mais ?
Elle ne sait pas. Ça lui paraît trop simple. Trop facile. Et puis elle redoute confusément quelque chose. Sans vraiment savoir quoi.
Il se pique.
– Si vous avez une meilleure solution…
Elle n’a pas. Si elle avait…
Et elle se décide d’un coup.
– Je vais lui écrire un mot. Vous allez le lui porter, Sylvain. Lui dire que je l’attends cet après-midi ici. Et lui expliquer comment y venir.

Il ne sait pas où donner de la tête.
– Oh, mais c’est magnifique ! C’est à toi tout ça ? Combien il y en a des chevaux ? Quatre ? Tu les montes tous ? Et c’est quoi, là ?
– La grange.
– Je peux voir ?
Il n’attend pas la réponse. Il pousse la porte.
– Tout ce foin ! Ça sent bon en plus ! Tu sens comme ça sent bon ?
Il en ramasse une brassée qu’il lui jette au visage, par jeu. Une autre qu’il s’efforce d’enfouir dans son corsage.
– Arrête ! Ça pique !
– Mais non, ça pique pas !
Il la fait chavirer. Tombe sur elle.
– Gontran…
– Comment tu vas y attraper !
Il la dépouille de ses vêtements. Avec impatience. Avec frénésie. De tous ses vêtements. Qu’il rejette au loin. Le foin sous son dos. Sous ses fesses. Doux. Piquant. Et ses mains sur elle. Sa bouche. Sur ses seins. Sur son ventre. Partout. Si ardent. Si amoureux.
Elle referme ses bras autour de lui.
– Viens, Gontran ! Viens !
Il vient. Il l’emplit toute. Et son plaisir déferle.

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