Sylvain,
son fidèle cocher-palefrenier, l’aide à descendre de cheval.
– Merci.
Il
lui prend les rênes des mains, entraîne Flamboyant vers l’écurie.
– Ah,
oui, j’oubliais, Sylvain. Vous pourrez atteler cet après-midi ?
J’ai à sortir.
– Mais
certainement, Mademoiselle Blanche…
Elle
sourit intérieurement : il n’a jamais pu se résoudre à
l’appeler Madame.
– Place
Clichy…
Il
fouette.
Il
faut absolument qu’elle y aille. Qu’elle règle le problème de
vive voix. Qu’elle convainque Gontran de cesser de lui adresser ces
lettres enflammées qui lui font courir des risques insensés. Ces
lettres que Pierre finira nécessairement, un jour ou l’autre, par
intercepter. Avec toutes les conséquences que cela ne manquera pas
d’avoir. Elle soupire. C’était folie ce soir-là. Pure folie.
Vingt ans ! Un gamin qui a la moitié de son âge ! Un
moment d’égarement qu’elle regrette amèrement. Il faut qu’il
le comprenne et qu’il tire, lui aussi, définitivement un trait sur
ce qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Qui n’a jamais vraiment eu
lieu.
– J’en
ai pour cinq minutes, Sylvain. Attendez-moi là…
Elle
gravit l’escalier. Elle sonne. Son pas. La porte. Il n’en croit
pas ses yeux.
– Vous,
Blanche ! Toi !
Il
veut la prendre dans ses bras. Elle le repousse doucement.
– Non !
Attends ! Il faut qu’on parle.
– Après !
Après ! Tu es là. Je l’ai tellement attendu ce moment.
Et
il lui couvre les cheveux, le front, les paupières de baisers.
– Gontran…
Les
lèvres, le cou.
– Tu
es fou…
Mais
elle s’abandonne contre lui. Elle laisse aller sa tête contre son
épaule. Il y a son désir dressé contre son ventre.
– Gontran…
Et
c’est elle qui cherche ses lèvres.
– Gontran…
Ils
chavirent ensemble sur le lit.
Il
se fait pressant. Passionné. Il s’enivre d’elle. De ses seins.
De ses fesses. De ses liqueurs intimes.
Et
elle s’abandonne. Et elle s’ouvre toute grande pour lui. Et son
plaisir la submerge. En longs sanglots d’un bonheur éperdu.
Elle
reprend son souffle, blottie contre lui. Elle lui caresse l’épaule,
du bout du pouce.
– Je
ne reviendrai pas, Gontran. Il ne faut pas. Il ne faut plus…
– Hein ?
Mais pourquoi ?
– Je
suis mariée.
– Il
te délaisse.
– C’est
trop dangereux.
– Mais
il ne saura pas. Il ne saura jamais.
Et
il la couvre de baisers.
Elle
le repousse.
– Non,
Gontran, non !
Mais
il veut. Tellement. Mais elle veut aussi.
Et
il est à nouveau en elle. Et elle suffoque de plaisir.
Cinq
heures.
Elle
est folle. Complètement folle.
Elle
s’habille en toute hâte.
– Tu
reviendras ?
Elle
reviendra.
En
bas, Sylvain est là. Qui l’attend.
Cocher-palefrenier.. Un métier qui rapporte sans doute xDD
RépondreSupprimerAujourd'hui plus tellement… ;)
RépondreSupprimerAujourd’hui ce serait chauffeur-mécanicien, dont les chances sont pareilles avec une telle patronne...
RépondreSupprimerOui, mais le contexte de l'époque et le contexte actuel ne sont pas du tout comparables (relativement à la fessée)
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