jeudi 29 septembre 2011

Escobarines: Nouveau collègue


- Je t’attendais…
- Je vois ça…
- Punis-moi, Luc !... Je le mérite… Je suis prête, regarde !... Punis-moi !... Tape !...
- Et pourquoi donc ?...
- Ne pose pas de questions !... Fesse-moi !... Fort…
- Oui, mais d’abord je veux savoir pourquoi…
- Ca va pas te faire plaisir…
- Raison de plus…
- On a… On a un nouveau collègue au boulot… Arrivé tout frais de ce matin… Il est beau, mais beau !... Tu peux pas savoir comme il est beau… On a toutes flashé dessus…
- Et alors ?!...
- Ben… Et alors… Je pourrai pas résister… C’est même pas la peine que j’essaie… C’est au-dessus de mes forces…
- Et il a quel âge cet Apollon ?...
- Je sais pas… Ca n’a pas d’importance l’âge…
- Ce qui signifie – si on sait lire entre les lignes – qu’il est certainement très jeune…
- T’inquiète pas !... Il est majeur…
- Oui… Bon… Mais enfin… C’est pas parce que toi tu baves devant que lui, de son côté…
- Oh, si, si !... On s’est tournés autour toute la journée… Fallait voir comme !... Ca m’a mise dans un état… Ah, ça, il sait faire comprendre ce qu’il veut… Elles en étaient vertes, les autres, mais vertes de voir que c’était moi qui l’intéressais !... Et moi, il y a longtemps que j’avais pas eu envie d’un homme à ce point-là… Des années !... Et je crois que s’il avait voulu me prendre là, par terre, au boulot, devant tout le monde, j’aurais été incapable de refuser… Totalement incapable… C’est le genre de type tu en passes forcément par où il veut… Punis-moi pour ça !... S’il te plaît, punis-moi !...
- Tant qu’il y a rien de fait !...
- Mais ça va se faire... C’est sûr… Sûr et certain… Je peux pas quand même pas laisser passer une occasion pareille… C’est pas possible… Toute ma vie je le regretterais… Oh, oui, que ça va se faire !... C’est comme si c’était fait…
- Eh bien on verra à ce moment-là…
- Oh, mais pourquoi ?... A quoi ça sert d’attendre puisque de toute façon je coucherai avec ?...
- On paie ses dettes après… Pas avant…

- Ca y est, Luc !... Ca y est maintenant… C’est fait… Je suis toute pleine de lui… Alors vas-y !... Vas-y !... Punis-moi !...
- Raconte d’abord…
- Raconter ?... Mais raconter quoi ?... Il y a rien à raconter…
- Bien sûr que si !...
- Ca a été à midi… J’ai un peu traîné dans le bureau… Lui aussi… Il s’est approché… Il m’a posé les mains sur les épaules… A plongé ses yeux dans les miens… Pris mes lèvres… Je n’ai pas résisté… « - Viens !... »… Je l’ai suivi… Jusqu’au petit hôtel dans la rue derrière… Et alors là !... Là !... J’avais jamais connu ça, moi, avec personne… Tu sais plus où t’es… Ce qu’on te fait… Ce que tu fais… Tu voudrais mourir… Là… Tout de suite… Tellement c’est bon…
- Eh ben dis donc !... Et tu vas le revoir, je suppose ?...
- Oh, ben oui… Ca, oui… Rien ni personne ne pourra m’en empêcher… Tant qu’il voudra… Aussi souvent qu’il voudra… Tu vois qu’il faut que tu me punisses…
- Ca… tu vas pas y couper…
- Et fort, hein !... Aussi fort que je l’ai mérité…

- Hou… T’as pas fait semblant, dis donc !... Mais c’est ce que je voulais… Merci… Bon… Ben il me reste plus qu’à aller me préparer…
- Te préparer ?... A cette heure-ci ?... Pour aller où ?... Pour faire quoi ?...
- Je t’ai menti, Luc… J’ai pas couché avec… Pas encore… J’y vais… On a rendez-vous…
- Hein ?... Mais pourquoi ?... Pourquoi t’es allée inventer une histoire pareille ?...
- Pour que tu m’en mettes une… Pour que j’arrive là-bas avec les fesses toutes chaudes… T’imagines ?... C’est la première fois… Et qu’est-ce qu’il découvre, là, d’entrée de jeu ?... Que la Madame elle vient de se prendre une fessée carabinée… Mets-toi à sa place… Ca va le mettre dans tous ses états… Et à la mienne… La honte… Non, mais la honte !... Il va vouloir savoir en plus… Il va falloir que j’explique…
- Et tu vas expliquer quoi ?...
- Ca va dépendre… De la façon dont il va réagir… J’improviserai… Je peux avoir beaucoup d’imagination si je veux…
- Oh, ça, je sais… En attendant tu m’as menti… C’est très vilain de mentir…
- Et du coup tu vas m’en remettre une couche… Juste avant que je parte… C’est une très bonne idée… Une excellente idée…

lundi 26 septembre 2011

Souvenirs d'avant ( 13 )

13-

Le ministre Bodillon traverse la cour du château d’un pas pressé… Des gardes viennent lui barrer la route… Il veut les écarter…
- Place…
- On ne passe pas… Ordre du roi…
- Ordre du roi ?...
- En personne…
Ils l’emmènent… Il n’oppose pas la moindre résistance…

Emeline est blême de rage…
- Childeric est fou… Complètement fou…
- Quel est donc le crime de Bodillon ?...
- Avoir représenté au roi qu’un impôt nouveau étranglerait le peuple… Qu’il serait hors d’état de l’acquitter… Il a raison… Evidemment qu’il a raison… Il a le tort d’avoir raison…
- Que va-t-il lui arriver maintenant ?...
Elle hausse les épaules en signe d’ignorance… Se décide d’un coup…
- Je vais parler à la reine… Je vais parler à Blitilde… Qu’elle intercède auprès du roi… Qu’elle le fasse libérer…

- Elle ne veut rien savoir…
Et elle s’effondre en larmes sur mon épaule…
Voilà maintenant des mois qu’Emeline éprouve pour Bodillon de tendres sentiments…
Voilà maintenant des mois que je fais mine de ne m’apercevoir de rien…
Elle pleure…

Des coups de masse… On érige un poteau dans la cour du château…
Elle se précipite…
- Qu’est-ce que vous faites ?... Vous n’avez pas le droit…
Ils la repoussent… Une fois… Deux fois… La troisième fois plus violemment… Elle tombe lourdement… Je la relève… L’entraîne à l’écart…
- Je ne veux pas… Je ne veux pas…

Childeric a exigé que ça ait lieu devant tous les occupants du château… Sans exception…
On amène Bodillon… On le déshabille… On le lie au poteau…
Emeline serre les poings… Il me faut toute la force dont je suis capable pour la retenir…
L’homme au fouet s’approche…
Elle hurle…
- C’est le châtiment réservé aux esclaves… Vous n’avez pas le droit…

Childeric a regardé dans sa direction… Il fait signe… Deux gardes viennent la chercher… L’emmènent… Au premier rang…
Childeric rit…
- Là… Tu verras mieux…

Le fouet s’abat… Elle ferme les yeux… On l’oblige à les rouvrir…
Bodillon se tord sous les coups… Son dos, ses reins se strient de longues traînées sanguinolentes…
Il hurle… Elle tend les bras vers lui…

On le détache… Il s’écroule, inconscient, au pied du poteau… Elle échappe aux gardes, court s’agenouiller à ses côtés… On la ramène devant Childeric…
- C’est le châtment réservé aux esclaves, disais-tu ?...
Elle ne cille pas…
- Oui…
- Donc… C’est un châtiment qui t’est tout particulièrement adapté…
Ses yeux lancent des éclairs…
- Je suis une femme libre… Une servante de la reine, mais une femme libre…
Il interroge Blitilde du regard… Blitilde qui acquiesce doucement…
- Parfait…
Un signe…
Dénudez-la !...

Elle se débat… Elle griffe… Elle rue… Ils doivent se mettre à quatre pour l’immobiliser…
Le même poteau… Les mêmes liens… Le même fouet…
Les lanières meurtrissent ses chairs, les entament, les creusent…
Elle ne crie pas… Pas une seule fois…

On la détache… Elle s’écroule sur lui…

On les emporte…

jeudi 22 septembre 2011

Escobarines: Première fois


- Toi aussi ?...
- Moi aussi, oui… Et depuis longtemps…
- Je m’en doutais… Je sais pas pourquoi, mais je m’en doutais… C’est qui qui te les flanque ?... Ton mari ?...
- Oui, oh, ben alors là !... Il y a pas de risque… C’est pas quelqu’un que tu peux imaginer dans le rôle mon mari… S’il savait !... Mais il m’en fait une crise d’apoplexie…
- Vous en avez parlé ?...
- Oh, non, non !... C’est même pas la peine…
- Le mien, le jour où j’en ai eu assez de glisser de fines et inutiles allusions dans la conversation et où je me suis montrée fort explicite, j’ai cru qu’il allait m’arracher les yeux… De tout il m’a traitée… Il a même parlé de me faire enfermer… T’as qu’à voir… Depuis c’est un sujet que j’évite soigneusement d’aborder… Bon, mais comment tu te débrouilles du coup, toi, alors, pour en avoir ?... T’as un amant ?...
- Oh, non, non !...
- Non ?... Comment tu fais ?...
- Ben… Toute seule… A la main… Ou avec des trucs… Ca dépend…
- Ah, oui… Mais c’est quand même pas pareil que quelqu’un qui te la donne… Ca n’a rien à voir… C’est pas du tout les mêmes sensations…
- Je sais, oui, mais…
- Mais t’as pas encore osé sauter le pas… Tenter l’expérience avec quelqu’un d’autre que ton mari…
- Voilà, oui…
- Seulement l’idée a quand même fait son chemin… Et il s’en faudrait de pas grand-chose maintenant pour que tu te laisses tenter…
- Comment tu le sais ?...
- C’est pas bien difficile à deviner… Et puis moi aussi je suis passée par là… Il arrive toujours un moment où l’envie est trop forte… Où tu peux bien t’y prendre comme tu veux… tu peux pas résister…
- Et alors ?... T’as pris un amant, toi ?...
- Oh, non !... Non !... Un amant, c’est toujours source de toutes sortes de complications… Il y a mieux… Beaucoup mieux…
- Ah, oui ?... Quoi ?...
- Un club… Je te raconterai… Parce qu’il faut peut-être qu’on aille bosser, non ?... Sinon on va encore se faire taper sur les doigts…

- C’est quoi que t’aimerais, toi, comme scénario de fessée ?...
- Hein ?!... Oh… Il y en a plein…
- Mais celui que tu fais revenir le plus souvent…
- C’est au siècle dernier… Je suis pensionnaire dans une maison… un bordel, quoi !... Et les types, ils paient pour venir me donner la fessée…
- C’est tout à fait réalisable… On a une pièce, au club, aménagée dans le style de l’époque pour les nostalgiques de ce genre de situation… Sauf qu’on te paiera pas… C’est la règle… Aucune transaction financière d’aucune sorte entre les participants…
- Oui… Non… Mais ça… Et puis, de toute façon, ça m’étonnerait que j’y aille…

- Ca se passe où ?...
- Je te dirai si tu te décides…
- Et c’est qui les types ?...
- Des passionnés, soigneusement triés sur le volet… Il n’y a jamais eu le moindre problème avec aucun d’eux… Tu n’as absolument rien à craindre…
- C’est pas facile quand même…
- Je sais… Je suis passée par là… Si tu veux… Si ça peut t’aider… Je viendrai avec toi… Et le premier il sera pour moi… Tu verras comment ça se passe… Ca te rassurera…

- Alors ?!... Tu vois que t’as aucune espèce de raison d’appréhender…
- Comment il a tapé !...
- Ah, ben oui, oui !... C’est comme ça que j’aime… Quand ça fait pas semblant… Pas toi ?...
- Si !... Enfin je sais pas…
- Oui… Parce que toute seule on a tendance à se ménager… Et il y a pas l’effet de surprise chaque fois que ça tombe… Bon, mais à ton tour… Il va pas tarder…
- J’ai la trouille… Non, mais comment j’ai la trouille…
- Normal… Tiens, le v’là !...

- Qu’est-ce tu fais là ?...
- Ben… Et toi ?...
- Ah, ben ça alors !...
- Vous vous connaissez ?...
- Un peu qu’on se connaît… C’est Paul… C’est mon mari…
- Je vous laisse alors… Vous devez avoir des tas de choses à vous dire…

lundi 19 septembre 2011

Souvenirs d'avant ( 12 )

Toujours lui… Plus tard… Des années plus tard…

On vient de très loin pour le consulter… De très hauts et puissants personnages… Qui se prosternent devant celui qui a su que le soleil serait malade… Qui a su qu’on mourrait de faim… Qu’on s’entretuerait pour un morceau de pain… Et tant d’autres choses…
Ils viennent… Ils attendent qu’il parle… Ils s’attardent silencieusement des heures en sa compagnie… Ils reviennent…

Il y en a d’autres… Beaucoup d’autres… Des gens humbles… Des gens pauvres… De plus en plus nombreux… Qui l’écoutent religieusement… On campe autour de sa modeste cabane… On s’y relaie jour et nuit…

Elle, elle ne jure plus maintenant que par lui… Elle est tous les jours là-bas… Avec ou sans moi… Il lui a dit la mort de son père… Il lui a dit celle de notre fils… Il lui a dit le feu dans la maison… Il dit… Il continue à dire…

Et à lui donner les verges… Chaque fois qu’il a décidé qu’elle devait les recevoir…
- Mais pourquoi ?...
Il ne répond pas… Elle ne proteste pas… Elle se dévêt… Elle noue ses bras autour du chêne – toujours le même – et il cingle… Aussi longtemps qu’il lui semble bon…

Il pleure… Les larmes ruissellent sur son visage… Il pleure… On fait cercle autour de lui… En silence… Il pleure…
- La peste… Elle est là-bas… En Egypte… On meurt… On souffre… Tellement… On meurt…
C’est loin l’Egypte… Si loin…

La peste est maintenant à Constantinople… Il le sait… Il la voit… Des cadavres… Par centaines… Par milliers…
- Et ici ?... Est-ce qu’elle viendra ici ?...
Il ne répond pas…

Il passe des chevaux… Des cavaliers… Qui la fuient… Qui la disent à Rome… Qui la disent partout, épouvantable… Qui disent qu’elle se répand à la vitesse de l’éclair… Qui ne s’attardent pas… Qui galopent pour lui échapper…

- Est-ce qu’elle viendra ici ?...
Il ne répond pas… Il ne veut pas répondre…
Elle viendra… Evidemment qu’elle viendra… Pourquoi y échapperions-nous ?...

Elle se laisse glisser le long du chêne… Son dos, ses fesses, l’arrière de ses cuisses sont striés de longues traînées violacées…
Il attend qu’elle se soit relevée…
- Toi, la peste t’épargnera…

Elle ?... Pourquoi elle ?...
Il sourit… Il s’éloigne… Rentre chez lui…

C’est vrai ça ?... Pourquoi elle ?... On discute… On échafaude toutes sortes d’hypothèses… Toutes plus saugrenues les unes que les autres… Pourquoi elle ?...

- Taisez-vous !... Ecoutez !... Elle, elle sait…
Elle, c’est une vieille femme édentée qui hausse les épaules… Lève les yeux au ciel…
- Parce qu’elle a connu le fouet… Le fouet protège… Le fouet sauvegarde…

Le silence… Un long moment de silence… Et puis… Mais bien sûr !... C’est pour ça !... C’est l’évidence même… Comment n’y ont-ils pas pensé plus tôt ?...

Oui, mais alors… Si le fouet permet d’éviter la peste… il y en a une, là, assise au deuxième rang, qui n’hésitera pas une seule seconde… Qu’on le lui administre… et aussi fort que nécessaire…
- A moi aussi !...
- Et à moi donc !...
Elles sont des dizaines à le vouloir… A le réclamer à cor et à cri…
Ils sont des dizaines qui ne demandent pas mieux que de leur rendre ce service…

Elles entourent, entièrement nues, les chênes de leurs bras… Elles attendent, impatientes, que les lanières s’abattent… La forêt résonne interminablement de leurs cris…

Elles sont de plus en plus nombreuses… Chaque jour plus nombreuses… Elles sont maintenant des centaines qui se pressent en quête des coups de fouet salvateurs… Qui s’offrent à eux… Qui reviennent en chercher… Qui en redemandent…

Et nous, les hommes ?... Pourquoi seulement les femmes ?... Pourquoi le fouet ne nous protège-t-il pas ?...
Elle lève sur moi son grand regard clair…
- Mais il ne protège personne… Ni hommes ni femmes… Il n’a jamais dit qu’il protégeait qui que ce soit… Il n’a jamais dit que c’était ça qui me protégeait…
- C’est quoi alors ?...
Elle sourit… Elle ne répond pas…

jeudi 15 septembre 2011

Escobarines: Angèle ( 7 )


- Tu m’emmènes où ?...
- Chez une amie à moi… Qui va te donner des cours de maintien…
- Des cours de maintien ?... Mais pourquoi faire ?...
- Parce que quand on a appris à se tenir bien droite à l’extérieur on se tient – d’instinct – tout naturellement bien droite à l’intérieur… L’un va avec l’autre…

- Angèle !... Eh bien entre !...
- Je t’ai amenée Pauline… Tu sais ?... Cette grande fille dont je t’ai parlé…
- Et que tu as décidé de prendre en mains… Oui… Marche un peu, toi… Va jusqu’à la fenêtre là-bas… Reviens !... Ouais… Ouais… C’est pas vraiment ça, hein ?!... Une vraie chiffe molle… Pas d’ossature… Pas de caractère… Recommence… Et essaie de te tenir droite cette fois… Le plus possible… Ben il y a du boulot !... Mais on devrait quand même y arriver… Si elle y met un peu de bonne volonté… Et si tu me laisses carte blanche, bien entendu…
- De ce côté-là il y aucun souci… Tu t’y prends comme tu veux… De la façon qui te paraîtra la meilleure…
- Elle est docile ?...
- Ca n’a pas été sans mal, mais elle commence à l’être, oui… Elle commence à comprendre que si je suis sévère avec elle, c’est pour son bien… Uniquement pour son bien…
- C’est déjà ça… Et tu es obligée de l’être souvent ?...
- Trop… Encore beaucoup trop… Elle retombe toujours dans les mêmes travers… Mais j’ai bon espoir… Elle n’a pas mauvais fond… Elle est pleine de bonne volonté… Et si on ne l’avait pas laissée grandir à la va-comme-je-te-pousse…
- C’est malheureusement bien trop souvent le cas… Et de plus en plus… Chacun n’en fait plus qu’à sa tête… Alors forcément…
- J’en ai un exemple criant sous les yeux… C’est son petit ami… Tu ne pouvais pas lui dire quoi que ce soit… Il prenait aussitôt la mouche… Heureusement j’y ai mis bon ordre… Ils allaient tout droit à la catastrophe sinon tous les deux…
- Tu as dû t’en voir… Parce que les hommes, eux, pour les ramener à la raison…
- Oui… Eh bien détrompe-toi !... Ils sont beaucoup plus rétifs au départ, ça, c’est sûr… Ils se cabrent… Ils font leurs petits coqs… Mais dès que t’as trouvé la faille… Que t’as pris l’ascendant… T’en fais ce que tu veux… Tout ce que tu veux… Alors qu’une fille elle va essayer de te glisser entre les doigts… Elle va abonder dans ton sens pour mieux t’échapper… Il te faut faire preuve d’une vigilance de tous les instants…
- Bon, mais alors, si je te comprends bien, tu t’occupes des deux…
- Tu comprends bien… Et si tout se passe comme je le souhaite…
- Il y a pas de raison…
- On va avoir là un adorable petit couple qui n’aura de cesse de me remercier de tout ce que j’ai fait pour lui…

- Oh, tu peux rester… Pour la première séance tu peux rester… Ca ne me dérange pas… Au contraire… Bon… Alors toi, à nous deux… Va jusqu’à la porte là-bas… En marchant comme je t’ai montré qu’on devait le faire tout à l’heure… Tu le fais exprès ?...
- Quoi ?... Mais non, je…
- Moi, je crois bien que si… Viens ici !... Tu vois ce livre ?... Je vais te le poser en équilibre sur la tête et tu vas marcher… En te tenant correctement… Et un conseil : ne le laisse pas tomber…

- Qu’est-ce que je t’avais dit ?...
- C’est impossible qu’il tombe pas… Comment vous voulez ?...
- Il y en a des tas d’autres qui y arrivent sans difficulté… Il n’y a aucune espèce de raison pour que ce ne soit pas ton cas à toi aussi… Allez, recommence !...

- Bon, cette fois ça suffit… Et puisque tu ne veux rien entendre…
- C’est pas que je veux rien entendre… C’est que c’est beaucoup trop difficile…
- Pas quand on est vraiment décidé à y parvenir… Mais on va faire ce qu’il faut pour… Tu m’enlèves tout ça… Tout le bas… Et tu recommences… Allez !...

- C’est déjà mieux… Beaucoup mieux… Tu vois que si tu avais voulu tout à l’heure… Alors celui-là c’est pour t’apprendre à avoir délibérément fait la mauvaise tête…
- Aïe !...
- Et celui-là pour t’ôter l’envie de recommencer…
- Oh, mais aïe !...
- Quant à celui-là c’est pour t’apprendre que j’ai horreur qu’on piaule quand on est punie comme on l’a mérité… Est-ce bien clair ?...
- Oui… C’est clair, oui…
- Parfait !... Alors on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses… Retourne à la fenêtre… Reviens !...

lundi 12 septembre 2011

Souvenirs d'avant ( 11 )

11-

Il vit perdu au fin fond des bois… Seul… Il prie… Il médite…
Il ne faut pas l’interroger… Jamais… Seulement s’asseoir silencieusement en face de lui et attendre qu’il veuille bien se décider à parler… Il ne le fait pas toujours… Souvent c’est cinq ou six fois – parfois plus – qu’il faut accomplir le long chemin qui mène jusqu’à lui avant qu’il consente à ouvrir la bouche…

Il regarde loin… Très loin… Au-delà de tout…
- Tu crois en avoir fini ?... Tu te trompes… Les malheurs qui t’attendent – et pas seulement toi, mais nous tous – sont terrifiants… Ce ne sera partout que mort et désolation…
Il se tait… Il pleure…

Elle hausse les épaules…
- Ce n’est qu’un vieux fou… Qui ne sait pas quoi inventer pour se rendre intéressant…
- Tout ce qu’il a jusqu’à présent prédit…
- Tu entends ce que tu as envie d’entendre…

- On a abandonné nos dieux pour d’autres… On a détruit leurs temples… On nie leur existence… Et on voudrait qu’ils ne nous en demandent pas raison ?... C’est folie… Quand ils vont se manifester… Et ça ne saurait tarder…

Elle éclate de rire…
- On te fait vraiment croire tout ce qu’on veut, hein ?!...

- Constitue des réserves… De blé… Et de tout ce que tu pourras… Le soleil va se voiler… Il ne réchauffera plus la terre… Plus suffisamment en tout cas pour qu’elle puisse produire quoi que ce soit…

- Il va éteindre le soleil ?... Rien que ça ?!... Eh ben dis donc !...

- Ecoute-moi… Fais ce que je te dis…
Je l’écoute… Je remplis des jarres… Les greniers regorgent de grain… Les caves de victuailles de toute sorte…

- Alors ?... Il n’avait pas raison ?...
Le soleil a effectivement blêmi… Comme si quelque chose s’était interposé entre la terre et lui… Il ne fait jamais complètement jour… Les bêtes s’agitent, inquiètes… Les hommes se désolent, prient et se lamentent…

- Hein ?... Il n’avait pas raison ?...
- Ca va durer longtemps ?... Il t’a dit ?...
- Non… Pourquoi ?...
- Parce qu’ils vont avoir faim les gens… On pourrait faire fortune si on voulait… On va faire fortune…
- En profitant du malheur des autres ?... Mais c’est ignoble…
Chacun pour soi… Tu crois qu’ils auraient des états d’âme, eux, à notre place ?...

- Amène- la moi !...

- Pourquoi ?... Qu’est-ce qu’il me veut ?...
- Je l’ignore…

- Tu seras punie… Pour avoir refusé de partager… Pour avoir choisi de mettre à profit les révélations qui vous ont été faites pour t’enrichir…
- Punie ?... Comment ça « punie » ?
- On viendra vous piller… Pour se nourrir… Et se venger… Tu n’échapperas pas à la mort… A moins que…
- A moins que quoi ?...
- Tu vas revenir… Bientôt… Alors tu sauras…

- Viens !... On y retourne…
- Déjà !...
- Oui… J’ai fait un rêve cette nuit… J’ai vu des choses…
- Quelles choses ?...
- Je ne peux pas les dire… Mais il faut… Tout de suite… Viens !...

- Es-tu bien décidée ?...
- Oui…
Elle se dépouille de ses vêtements… Tous ses vêtements… Elle se plaque contre un chêne autour duquel elle noue ses bras…
Il s’approche… Les lanières cinglent l’air, s’abattent…

jeudi 8 septembre 2011

Escobarines: Angèle ( 6 )


- Tu vois bien qu'il est venu la chercher sa fessée!...
- J'aurais jamai cru...
- Moi, si!... C'est quelqu'un qui a besoin de ça...
- Comme moi...
- Plus que toi... Beaucoup plus que toi...
- Qu'est-ce que tu t'es montrée dure avec lui!...
- C'était nécessaire...
- Et comment tu lui as parlé!... Comme à un petit garçon... Exactement comme à un petit garçon... Pire même si on y réfléchit bien...
- Parce que c'est ce qu'il est... Un petit garçon égoïste et irréfléchi... Qui accumule bêtise sur bêtise...
- Il disait rien en tout cas... Il se laissait gronder, tout penaud...
- J'aurais bien voulu voir ça qu'il dise quelque chose... C'aurait été le bouquet...
- Et quand tu l'as déculotté!... Sa tête!... Non, mais sa tête!...
- Il avait besoin d'une bonne leçon... Il l'a eue...
- Oh, pour ça, oui!... Mais quand même!... Quand même!... Le connaissant comme je le connais, jamais j'aurais imaginé qu'il se laisserait faire comme ça...
- Tu le verras sous un autre jour à l'avenir... Et ce sera pas forcément plus mal... Ni pour toi... Ni pour lui...

- Alors?... Cette allergie aux préservatifs?... Il en est complètement guéri maintenant, je parie...
- Complètement, oui...
- Ah, tu vois...
- Et puis on a beaucoup discuté du coup tous les deux... De plein de choses... Il m'a demandé depuis quand tu me punissais... Pourquoi... Si c'était souvent... Comment... Des tas de questions il m'a posées là-dessus... Et il aurait dû s'en douter, qu'il m'a dit, de quelque chose dans ce genre-là... Parce que comment j'avais changé depuis quelque temps!... C'était de la folie... Changé?!... Comment ça "changé"?... Changé, oui... Spectaculaire c'était... J'étais beaucoup plus calme... Beaucoup plus posée... Mieux dans ma tête... Plus active... Plus investie... Tu exerçais une excellente influence sur moi, c'était évident... Oui... J'avais de la chance de t'avoir... Beaucoup de chance... Oh, mais il pouvait en avoir autant que moi s'il voulait, hein, de la chance c'était pas bien compliqué... Suffisait de te demander que tu t'occupes aussi de lui... Tu lui en avais déjà mis une... Tu dirais sûrement pas non... Il aurait bien voulu, oui, si ça te dérangeait pas... Parce qu'il y avait plein de trucs il savait bien qu'il y arriverait pas s'il y avait pas quelqu'un derrière lui pour le forcer... Et quelqu'un qui fasse pas semblant...
- Oui... Eh bien tu diras à ce jeune homme qu'il commence par apprendre à faire ses commissions lui-même...
- Tu veux pas?...
- C'est à lui que je donnerai la réponse... Quand il sera venu me poser la question...

- Il passera... Il a dit qu'il passerait... Sûrement demain soir...
- Mais dis-moi, il y a quelque chose que tu m'as jamais raconté, c'est comment tu l'avais rencontré...
- Oh, ça a pas bien d'importance, ça!...
- Mais si!... Ca m'intéresse...
- C'est d'un banal!... On s'est rencontrés en boîte... On a dansé... On s'est plu... Et puis voilà!...
- Tu n'oublies pas quelques petits détails?...
- Non... Lesquels?...
- Cherche bien...
- Je vois pas...
- Mais si, tu vois!... Tu vois même très bien...
- J'ai pas envie d'en parler...
- Et pour cause!... Vu la façon dont tu t'es comportée...
- Quand il s'agit des mecs il y a plus de copine qui compte...
- C'était pas une copine... C'était une amie... Une amie qui tenait infiniment à lui... Et une amie qui te faisait confiance... A qui tu avais fait des tas de promesses que tu t'es empressée de ne pas tenir...
- Je m'en veux assez quand j'y repense...
- Tant que les comptes n'ont pas été soldés...
- Je sais, oui...
- Il est encore temps...
- Si tu voulez...
- C'est pas si je veux... C'est si tu veux, toi...
- Ce sera mieux... Oui, ce sera mieux... Je pourrai tirer un trait comme ça... Une bonne fois pour toutes...
- Surtout que ça aura lieu devant elle...
- Devant elle?... Oh, non, hein!...
- Bien sûr que si!... C'est même toi qui vas l'appeler... Et l'inviter personnellement à venir te voir fesser...

lundi 5 septembre 2011

Souvenirs d'avant ( 10 )

10-

- Sextus !... Mon frère !... Toi !... Tu es vivant !...
- Vous aussi !… Grâce aux dieux… Vous aussi !...
On s’embrasse… Longuement…
- Alors ?!... Raconte !... Qu’est-ce qui se passe ?... Qu’est-ce que tu sais ?...
- Ils vont piller quinze jours…
- Quinze jours ?... Mais quoi ?... On n’a plus rien…
- Plus personne n’a plus rien… Du moins plus rien d’intéressant… C’est bien là tout le problème… Ils vont faire quoi maintenant ?... Sigeric a pris des engagements… Sans doute a-t-il sincèrement l’intention de les tenir… Mais restera-t-il maître de ses troupes ?... A tout instant ça risque de dégénérer… Et alors là !...
- Peut-être vaudrait-il mieux s’enfuir ?...
- Ce n’est pas chose aisée… Toutes les issues sont gardées… Mais vous devriez tenter le coup, oui !... Vous, vous devriez…
- Nous ?... Pourquoi nous ?...
- Parce que vous êtes sur les listes…
- Les listes ?... Les listes de quoi, grands dieux ?!...
- Les listes de ceux qui, à un moment ou à un autre, ont compté ici… Ils les emmènent…
- Mais où ?... Pour quoi faire ?...
- A Carthage… En espérant pouvoir en tirer, d’une façon ou d’une autre, un profit quelconque… A tout moment on peut venir vous chercher…
- Je vois… On n’a pas vraiment le choix, hein ?!...
- Pas vraiment, non…

- Tu crois que ça en vaut la peine ?...
- Un peu que ça en vaut la peine !...
- Je sais pas…
- Mais si, enfin !... Tu veux quand même pas qu’on reste là à attendre qu’ils viennent nous chercher ?!…
- T’as entendu ce qu’a dit ton frère… Tout est bouclé… Alors si c’est pour se faire prendre quoi qu’on fasse autant rester ici…
- N’y aurait-il qu’une chance infime de leur échapper… ça vaut quand même le coup d’essayer…
- Je suis lasse… Comme si on avait passé toute notre vie à fuir… Fuir… Toujours fuir… Quelqu’un… Ou quelque chose…
- Hein ?!... Mais on n’a jamais bougé d’ici !... Ni toi ni moi…
- Oui… Mais il y a quelque chose en moi qui sait… Qui sait qu’on a toujours voulu échapper, mais qu’on n’y est jamais parvenu…

La nuit noire…
- Courage !... On y est… On y est presque…
- J’en peux plus, Caïus… J’en peux plus…
- Chut !... Pas si fort…
- Ca sert à rien… Rien du tout… Si on réussit on va aller où ?... On connaît personne nulle part… Ils sont partout de toute façon… Si ce sont pas ceux-là c’en serontont d’autres… Pires… Bien pires… Je veux pas partir… Je veux rester là… Chez nous… Allez, viens, on retourne… On rentre…


Ils sont six… En armes…
- Suivez-nous !... Dans sa grande bonté Sigeric vous offre une petite croisière en mer…
- Pourquoi nous ?... C’est un malentendu… C’est très certainement un malentendu…
- On a des ordres… On les exécute… Un point, c’est tout… Allez, en route !...

Elle s’accroche solidement à une colonne, déterminée, le regard dur…
- Je ne bougerai pas d’ici…
- J’ai dit : « En route !... »
- Non…
- Quelques coups de fouet auront tôt fait de te ramener à la raison…
Elle ne répond pas… Elle ne bouge pas…
Un signe… Il y en a un qui s’approche… Qui la dénude…
- Eh, mais… c’est qu’on est déjà passé avant nous on dirait… Eh bien on va en rajouter une petite couche… Vas-y, toi !... Et ne la ménage pas…

- Là… Te voilà beaucoup plus raisonnable… Eh bien en route cette fois-ci…
A travers les rues désertes…Jusqu’au port… Jusqu’à Ostie… Où on nous sépare sans ménagement…
- Toi, sur ce bateau… Et toi, sur cet autre…
Elle ne veut pas… Je ne veux pas… On ne veut pas… On nous entraîne loin l’un de l’autre… Elle tend les bras vers moi… Je tends les bras vers elle… Je la suis des yeux jusqu’à ce qu’elle ait disparu… Pour longtemps… Pour si longtemps…

jeudi 1 septembre 2011

Escobarines: Angèle ( 5 )


- J’ai lu ton journal…
- Ah oui ?… C’est vrai ?… Tout ?… Il y en a long…
- Tout, oui… Ca parle beaucoup de garçons… Ca parle même pratiquement que de ça…
- Au début, oui… Mais après… T’as vu après ?… Maintenant il y a plus que Gégé… Il y a plus que de lui que je parle…
- Depuis seulement quinze jours… Et si on ne tient pas compte de l’épisode Baptiste…
- Oui, mais ça !… C’était comme ça… Juste un soir…
- Peu importe !… Tu peux bien coucher avec tous les garçons que tu veux… Ce n’est pas moi qui y trouverai quoi que ce soit à redire… A condition… A condition quand même que tu fasses attention et que…
- Je prends la pilule…
- Tu parles !… C’est pas la pilule qui t’empêchera d’attraper des maladies vénériennes…
- Oui, mais non !… Gégé les préservatifs il est allergique…
- Ce qui veut dire qu’il n’en met avec personne…
- Il n’a que moi… Il me l’a dit…
- Comme toi tu n’as que lui… Sauf quand il y a un Baptiste qui passe…
- C’était exceptionnel…
- Comme ça l’est sûrement pour lui aussi… Une fille par ci de temps en temps… Une autre par là… Exceptionnellement… J’espère quand même que tu te rends compte que c’est complètement irresponsable… Que vous êtes aussi irresponsables l’un que l’autre…
- Ben oui… Evidemment… Je sais bien… Ca me bouffe assez la tête…
- Ce qui ne t’empêche pas de continuer…
- Je tiens à lui…
- Pour le moment… Dans trois mois, si ça tombe, tu l’auras oublié… Et la seule chose que t’y auras gagnée…
- Me porte pas la poisse…
- Si tu avais un tant soit peu de bon sens… Si tu étais un tant soit peu adulte…
- Je suis nulle…
- Mais non, tu n’es pas nulle, non… Simplement tu n’as aucune volonté… Et si on n’est pas sans arrêt derrière toi…
- Je sais, oui… Mais tu vas pas me laisser tomber, hein ?… Tu me laisses pas tomber…
- Bien sûr que non… C’est d’ailleurs pour ça que…
- Tu vas m’en mettre une…
- Tu es très perspicace…
- Et même… beaucoup plus sévère que d’habitude… Parce que c’est beaucoup plus grave…
- Je te le fais pas dire… Tu vois que quand tu veux…
- Oui, mais… Ce serait pas possible d’attendre ?…
- Attendre ?… Attendre quoi ?…
- Ben parce que… On doit passer la soirée ensemble avec Gégé… Alors s’il me trouve le derrière dans cet état-là !…
- Raison de plus !… Ca lui donnerait peut-être à réfléchir !…
- Oh, non !… Tu te rends compte ?…
- Bien sûr que je me rends compte !… Et même !… Tu sais ce qu’on va faire ?… A quelle heure il doit venir ?…
- A neuf heures… Quelque chose comme ça…
- Juste avant qu’il arrive je vais te la donner… Et c’est au coin qu’il te trouvera… Les fesses toutes rouges… Et à l’air…
- Tu crois ?…
- Je crois pas… Je suis sûre… Et qu’il compte pas qu’il se passe quoi que ce soit avec toi ce soir… C’est hors de question… Toi, t’iras te coucher dès je te le dirai et lui, j’aurai deux mots à lui dire avant qu’il reparte… Comme il sera venu…

- Il est plus là ?…
- Non…
- Longtemps il est resté… Je vous entendais parler…
- Une bonne heure… Pas loin…
- Qu’est-ce qu’il a dit de m’avoir vue comme ça ?…
- Quand il a su pourquoi il n’était pas très fier… D’autant que je ne me suis pas gênée pour lui faire remarquer qu’il était au moins autant coupable que toi… Et que, d’une certaine façon, tu avais été punie à sa place… Ce qu’il a bien volontiers reconnu…
- Ah, oui ?… Ca m’étonne de lui, ça !… Et alors ?… Il en mettra des capotes maintenant ?…
- Si vous continuez à vous fréquenter, oui… Sûrement…
- Si on continue ?… Pourquoi ?… Il a parlé d’arrêter ?…
- Non… C’est moi qui en ai parlé… Vous avez interdiction de vous revoir tant qu’il ne se sera pas laissé punir comme toi tu l’as été…
- Oui, ben alors là !… C’est pas demain la veille…
- Tu crois ça, toi ?… Tu risques d’avoir des surprises…
- Ah oui ?…
- Je donne pas trois jours avant qu’il soit venu la réclamer sa fessée…
- C’est vrai ?… T’es sûre ?…
- Pratiquement…
- Je pourrai être là ?…
- Bien sûr que tu seras là… Ca n’en sera que plus efficace…