lundi 22 juin 2020

Qui paie ses dettes (7)




Origine de l’illustration : MariaMichelle sur Pixabay


‒ Et maintenant ?
Maintenant, moi, une qui m’aurait bien tenté, c’était Angela. Une femme mûre, soixante-quatre ans, classe, directrice d’école à la retraite.
Il était pas contre, Lucas. Pas du tout.
‒ La seule chose, c’est qu’à mon avis elle nous mène en bateau. Elle n’a pas la moindre dette.
‒ Mais alors…
‒ Alors ça l’excite de se prendre une bonne correction, tiens ! Surtout par des jeunes de notre âge. T’as pas vu comment elle insistait ? « Vingt-trois ans ! Vous avez vraiment vingt-trois ans ? Tous les deux ?»
On faisait quoi du coup ? Parce que c’était pas ce qu’était prévu au départ. On était dans un registre un peu différent, là.
‒ Complètement différent, même, tu veux dire. Et ça te pose problème ?
‒ Oh, non, non ! Pas du tout ! Au contraire. Ça changera.
‒ Eh ben, allez, alors !


Elle est arrivée en retard. D’une bonne demi-heure et s’est confondue, d’emblée, en interminables justifications. Elle avait hésité. Beaucoup. Et il s’en était fallu d’un rien qu’elle renonce à venir. Parce que qu’est-ce que ça pouvait être humiliant pour une femme comme elle de devoir en passer par là ! Mais bon ! Elle n’avait pas le choix. Elle était aux abois. Et le risque qu’elle courait, c’était qu’on lui saisisse sa maison. Et ça, il n’en était pas question. La maison qu’elle avait sué sang et eau avec feu son mari pour…
Lucas l’a sèchement interrompue.
‒ On s’en fiche de tout ça ! Royalement.
Elle s’est troublée.
‒ Non, mais c’était pour que vous compreniez…
‒ On s’en fiche, j’vous dis ! Vous avez besoin de cette somme, oui ou non ?
‒ Oui, mais…
‒ Eh bien alors ! Trêve de discours. Vous vous déshabillez. Complètement. Et on vous administre une bonne fessée. C’était bien ce qu’était convenu, non ?
Elle a soupiré.
‒ Oui.
Et elle a lentement, très lentement, dégrafé sa jupe. Elle l’a laissée tomber. Là-dessous, c’était un string. Bleu clair. Elle s’est arrêtée. Immobilisée. Et elle a secoué la tête.
‒ Je peux pas. C’est au-dessus de mes forces.
‒ Pas de problème. Vous vous rhabillez et on s’en tient là.
‒ Non !
Elle l’a crié.
‒ Non ? Faudrait savoir ce que vous voulez !
‒ Je…
‒ Oui ?
Elle n’a pas répondu. Elle s’est débarrassée de son string. Et elle a attendu.
‒ Le reste aussi…
Elle n’a pas protesté. Etlle nous a donné ses seins.
‒ À toi de jouer, Quentin !
À moi…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire