Tableau de Franz von Lenbach
Elle n’a pas eu le
temps de nous raconter, Alice. Pas tout de suite. Parce que, quand
elle est revenue de là-bas, c’était l’heure de passer à table.
– Tu peux
quand même nous dire si c’était bien.
– Oh, pour
ça, oui alors !
Avec un grand
sourire ravi.
Aussitôt remontées
dans ma chambre, après le repas, on s’est assises, toutes les
trois, au bord de mon lit, elle au milieu.
– Allez,
raconte ! Tout. Bien en détail. En commençant par le début.
– Le début ?
Ben, au début il a voulu que je me déshabille.
– Exactement
comme moi.
– Tout de
suite. En arrivant. Et moi, pas question, alors là ! Une
fessée, je voulais bien, oui, mais seulement par-dessus les habits.
Il a insisté. Un peu. Pas trop. Il a soupiré. « Bon !
Allez ! » Et il me l’a fait. Mais même pas sur ses
genoux. Juste comme ça, debout. Une dizaine de claques, pas vraiment
fortes, mais un peu quand même. Et puis il a arrêté. Il avait pas
vraiment envie, je le sentais bien. Il m’a lâchée. Et je suis
restée là, sans trop savoir quoi faire. Surtout qu’il parlait
pas. Qu’il disait rien. Il avait l’air tellement déçu. C’était
de ma faute. Je me sentais idiote, mais idiote ! Et je savais
toujours pas quoi faire. C’est sorti tout seul au bout d’un
moment. « C’était mieux avec Anne, hein ! » « Oh,
pour ça, oui ! Et comment ! » Le cri du cœur. Les
larmes m’en sont montées aux yeux. J’étais nulle, non, mais
comment j’étais nulle avec mes grands principes. « Oh, mais
pleure pas ! Pleure pas ! » Il est venu mettre ses
mains sur mes épaules. « Si tu voulais… » Si je
voulais… Je savais quoi. Et je l’ai dit. Oui. Tout bas, mais je
l’ai dit. Oui. Ça l’a surpris. « Oui ? »
« Oui ». Comment il a eu l’air heureux d’un coup !
Il a pas perdu de temps. Des fois que je me ravise. « Viens ! »
Il s’est assis. Il m’a attirée sur ses genoux. Il m’y a
installée. Et ça a d’abord été encore par-dessus mes vêtements,
mais beaucoup plus fort que la première fois. J’ai un peu crié.
Et puis il a relevé ma robe. Je n’ai pas essayé de l’empêcher.
J’ai été tentée de le faire, mais je me suis retenue. Je l’ai
pas empêché. Sur ma culotte, ça a été. Un peu aussi autour, sur
les cuisses. Et là, comment ça faisait mal ! Il me sermonnait
en même temps. Que j’étais une vilaine fille. Une petite
capricieuse. Et pourquoi je voulais pas qu’il me la donne le
derrière tout nu, la fessée ? Mais je voulais bien !
Maintenant je voulais bien. Il a tiré sur ma culotte alors. D’un
coup. Il me l’a baissée. Et il m’a tapée toute nue. Les fesses.
Partout. En haut. En bas. À droite. À gauche. J’ai crié. Et plus
je criais, plus il tapait fort. J’ai gigoté. Il a coincé mes
jambes entre les siennes et il a tapé plus vite. J’avais qu’une
envie, c’est que ça s’arrête et, en même temps, j’avais
qu’une envie, c’est que ça s’arrête jamais. Il ne m’a pas
fait relever tout de suite. Il m’a gardée prisonnière entre ses
cuisses. Il a écarté une mèche sur mon front. « Alors ?
C’est pas mieux qu’avec tes cousines ? » « Oh,
si ! » Je l’ai hurlé. Il a ri et il m’a fait mettre
debout devant lui. Il m’y a gardé en me tenant, de chaque côté,
la robe relevée haut sur les hanches. Avec ses yeux sur moi.
Longtemps. « Tu mouilles ! » D’un coup il l’a
dit. « Tu mouilles. »
Éléonore a
soupiré.
– Moi aussi.
Et elle s’est mis
les doigts.
Nous aussi.
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