lundi 12 août 2019

Entre cousines (5)



Tableau de Franz von Lenbach

Elle n’a pas eu le temps de nous raconter, Alice. Pas tout de suite. Parce que, quand elle est revenue de là-bas, c’était l’heure de passer à table.
– Tu peux quand même nous dire si c’était bien.
– Oh, pour ça, oui alors !
Avec un grand sourire ravi.

Aussitôt remontées dans ma chambre, après le repas, on s’est assises, toutes les trois, au bord de mon lit, elle au milieu.
– Allez, raconte ! Tout. Bien en détail. En commençant par le début.
– Le début ? Ben, au début il a voulu que je me déshabille.
– Exactement comme moi.
– Tout de suite. En arrivant. Et moi, pas question, alors là ! Une fessée, je voulais bien, oui, mais seulement par-dessus les habits. Il a insisté. Un peu. Pas trop. Il a soupiré. « Bon ! Allez ! » Et il me l’a fait. Mais même pas sur ses genoux. Juste comme ça, debout. Une dizaine de claques, pas vraiment fortes, mais un peu quand même. Et puis il a arrêté. Il avait pas vraiment envie, je le sentais bien. Il m’a lâchée. Et je suis restée là, sans trop savoir quoi faire. Surtout qu’il parlait pas. Qu’il disait rien. Il avait l’air tellement déçu. C’était de ma faute. Je me sentais idiote, mais idiote ! Et je savais toujours pas quoi faire. C’est sorti tout seul au bout d’un moment. « C’était mieux avec Anne, hein ! » « Oh, pour ça, oui ! Et comment ! » Le cri du cœur. Les larmes m’en sont montées aux yeux. J’étais nulle, non, mais comment j’étais nulle avec mes grands principes. « Oh, mais pleure pas ! Pleure pas ! » Il est venu mettre ses mains sur mes épaules. « Si tu voulais… » Si je voulais… Je savais quoi. Et je l’ai dit. Oui. Tout bas, mais je l’ai dit. Oui. Ça l’a surpris. « Oui ? » « Oui ». Comment il a eu l’air heureux d’un coup ! Il a pas perdu de temps. Des fois que je me ravise. « Viens ! » Il s’est assis. Il m’a attirée sur ses genoux. Il m’y a installée. Et ça a d’abord été encore par-dessus mes vêtements, mais beaucoup plus fort que la première fois. J’ai un peu crié. Et puis il a relevé ma robe. Je n’ai pas essayé de l’empêcher. J’ai été tentée de le faire, mais je me suis retenue. Je l’ai pas empêché. Sur ma culotte, ça a été. Un peu aussi autour, sur les cuisses. Et là, comment ça faisait mal ! Il me sermonnait en même temps. Que j’étais une vilaine fille. Une petite capricieuse. Et pourquoi je voulais pas qu’il me la donne le derrière tout nu, la fessée ? Mais je voulais bien ! Maintenant je voulais bien. Il a tiré sur ma culotte alors. D’un coup. Il me l’a baissée. Et il m’a tapée toute nue. Les fesses. Partout. En haut. En bas. À droite. À gauche. J’ai crié. Et plus je criais, plus il tapait fort. J’ai gigoté. Il a coincé mes jambes entre les siennes et il a tapé plus vite. J’avais qu’une envie, c’est que ça s’arrête et, en même temps, j’avais qu’une envie, c’est que ça s’arrête jamais. Il ne m’a pas fait relever tout de suite. Il m’a gardée prisonnière entre ses cuisses. Il a écarté une mèche sur mon front. « Alors ? C’est pas mieux qu’avec tes cousines ? » « Oh, si ! » Je l’ai hurlé. Il a ri et il m’a fait mettre debout devant lui. Il m’y a gardé en me tenant, de chaque côté, la robe relevée haut sur les hanches. Avec ses yeux sur moi. Longtemps. « Tu mouilles ! » D’un coup il l’a dit. « Tu mouilles. »
Éléonore a soupiré.
– Moi aussi.
Et elle s’est mis les doigts.
Nous aussi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire