lundi 19 août 2019

Entre cousines (6)


Tableau de Manuel Robbe


Elle s’impatientait, Alice.
– Bon, alors ! Qu’est-ce qu’ils fabriquent ?
– Laisse-leur le temps !
– Tu crois que ça lui plaît mieux avec elle qu’avec nous ?
– Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ?
– On va écouter à la porte ? Peut-être qu’on peut entendre. J’y vais, moi ! Tu viens pas ?
Elle était en train de se lever pour y aller quand…
– La voilà !
Elle lui a à peine laissé le temps d’arriver.
– Alors ?
– Génial. Fabuleux. Sublime. Il y a pas de mots.
– Eh ben, dis donc ! Raconte ! Assieds-toi et raconte ! Nous fais pas languir.
– J’ai trop aimé. Parce que ça a été tout de suite. Juste le temps de refermer la porte. Il m’a attrapée, il m’a mis les fesses à l’air, il m’a basculée sur ses genoux et il me les a claquées. En me faisant la morale. Que je l’avais mérité. Que j’étais une petite dévergondée. Hein que j’étais une petite dévergondée ? « Si ! Oui ! » Hein qu’il fallait me remettre dans le droit chemin ? « Oh, oui ! Oui ! » Et donc qu’il tape plus fort. Beaucoup plus fort. Non ? Je ne croyais pas ? « Si ! » Et alors là ! Qu’est-ce que j’ai pris ! C’est sympa, les filles, quand nous, on se le fait, si, c’est vrai ! Mais un homme, c’est pas du tout pareil. D’abord, parce qu’il tape plus fort, beaucoup plus fort. C’est pas comparable. Ensuite parce que rien que de te dire que c’est un homme, justement… Surtout là, qu’il est bien plus âgé, que tu te sens toute petite. Comment il a fait durer en plus !
– Oui, ben ça, on a vu. Près de deux heures t’y es restée là-dedans.
– Oui, mais c’est aussi…
– Quoi donc ?
– Vous le répéterez pas ?
– Évidemment qu’on le répétera pas.
– Il a pas fait que me donner la fessée.
– Ah !
– J’avais trop envie. Ça me chauffait trop partout, les claques. Et puis de le sentir, lui, avec son truc tout dur contre ma cuisse. J’ai complètement craqué.
– Carrément !
– Il vous l’a pas fait à vous ?
Il nous l’avait pas fait, non, et elle le savait très bien.
– Oh, mais peut-être que ça viendra. Parce qu’il va sûrement pas s’arrêter en si bon chemin. Il remettra ça. Avec vous. Avec moi. On est encore là pour un bon petit bout de temps. Et vous verrez ! C’est trop fou comment il s’y prend bien. La première fois, j’ai pas trop réalisé. C’est allé bien trop vite. Mais alors la deuxième ! Il m’a rendue folle, oui ! Ah, il sait se servir de ses mains. Et de sa bouche. Sans parler du reste.
– Mais… Et Louis dans tout ça ?
– Il le saura pas, Louis.
Elle a haussé les épaules.
– N’importe comment…
– N’importe comment quoi ?
– Je sais pas si ça va durer. Parce qu’il est gentil, Louis, mais bon…
– Il sait pas s’y prendre.
– Moins bien que lui, ça, c’est sûr… Non, mais ce qu’il y a surtout, c’est que maintenant que j’y ai goûté, je me vois vraiment pas passer ma vie avec un homme qui ne me donnerait pas la fessée. Et c’est la dernière chose que je pourrais aller demander à Louis. Il en ferait une attaque, le pauvre !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire