Tableau de Manuel Robbe
Elle s’impatientait, Alice.
– Bon,
alors ! Qu’est-ce qu’ils fabriquent ?
– Laisse-leur
le temps !
– Tu crois
que ça lui plaît mieux avec elle qu’avec nous ?
– Qu’est-ce
que tu veux que j’en sache ?
– On va
écouter à la porte ? Peut-être qu’on peut entendre. J’y
vais, moi ! Tu viens pas ?
Elle était en train
de se lever pour y aller quand…
– La voilà !
Elle lui a à peine
laissé le temps d’arriver.
– Alors ?
– Génial.
Fabuleux. Sublime. Il y a pas de mots.
– Eh ben, dis
donc ! Raconte ! Assieds-toi et raconte ! Nous fais
pas languir.
– J’ai trop
aimé. Parce que ça a été tout de suite. Juste le temps de
refermer la porte. Il m’a attrapée, il m’a mis les fesses à
l’air, il m’a basculée sur ses genoux et il me les a claquées.
En me faisant la morale. Que je l’avais mérité. Que j’étais
une petite dévergondée. Hein que j’étais une petite
dévergondée ? « Si ! Oui ! » Hein qu’il
fallait me remettre dans le droit chemin ? « Oh, oui !
Oui ! » Et donc qu’il tape plus fort. Beaucoup plus
fort. Non ? Je ne croyais pas ? « Si ! »
Et alors là ! Qu’est-ce que j’ai pris ! C’est sympa,
les filles, quand nous, on se le fait, si, c’est vrai ! Mais
un homme, c’est pas du tout pareil. D’abord, parce qu’il tape
plus fort, beaucoup plus fort. C’est pas comparable. Ensuite parce
que rien que de te dire que c’est un homme, justement… Surtout
là, qu’il est bien plus âgé, que tu te sens toute petite.
Comment il a fait durer en plus !
– Oui, ben
ça, on a vu. Près de deux heures t’y es restée là-dedans.
– Oui, mais
c’est aussi…
– Quoi donc ?
– Vous le
répéterez pas ?
– Évidemment
qu’on le répétera pas.
– Il a pas
fait que me donner la fessée.
– Ah !
– J’avais
trop envie. Ça me chauffait trop partout, les claques. Et puis de le
sentir, lui, avec son truc tout dur contre ma cuisse. J’ai
complètement craqué.
– Carrément !
– Il vous l’a
pas fait à vous ?
Il nous l’avait
pas fait, non, et elle le savait très bien.
– Oh, mais
peut-être que ça viendra. Parce qu’il va sûrement pas s’arrêter
en si bon chemin. Il remettra ça. Avec vous. Avec moi. On est encore
là pour un bon petit bout de temps. Et vous verrez ! C’est
trop fou comment il s’y prend bien. La première fois, j’ai pas
trop réalisé. C’est allé bien trop vite. Mais alors la
deuxième ! Il m’a rendue folle, oui ! Ah, il sait se
servir de ses mains. Et de sa bouche. Sans parler du reste.
– Mais… Et
Louis dans tout ça ?
– Il le saura
pas, Louis.
Elle a haussé les
épaules.
– N’importe
comment…
– N’importe
comment quoi ?
– Je sais pas
si ça va durer. Parce qu’il est gentil, Louis, mais bon…
– Il sait pas
s’y prendre.
– Moins bien
que lui, ça, c’est sûr… Non, mais ce qu’il y a surtout, c’est
que maintenant que j’y ai goûté, je me vois vraiment pas passer
ma vie avec un homme qui ne me donnerait pas la fessée. Et c’est
la dernière chose que je pourrais aller demander à Louis. Il en
ferait une attaque, le pauvre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire