jeudi 22 août 2019

Fessées punitives (17)


À la première heure, le lendemain, Océane m’a appelée.
– Parce que tu dois te demander comment ça a réagi hier soir, j’imagine, non ?
– Un peu, oui.
Valentin lui avait fait un rapport circonstancié. Plus d’une heure durant.
– Il ne m’a fait grâce d’aucun détail. Et tu te doutes bien que ça s’est terminé en feu d’artifice, mais ça, je m’y attendais.
Elle ne s’en plaignait pas. Bien au contraire.
– Une bonne partie de jambes en l’air, moi, je suis toujours partante. Plutôt deux fois qu’une. Surtout que lui, quand il en est, il en est. T’y trouves sacrément ton compte.
Ça l’amusait également beaucoup.
– Parce que si tu l’écoutes, ça n’a rien à voir avec toi ni avec la fessée que tu as reçue, ce brusque regain d’ardeur à mon égard. Rien du tout. Tu parles ! Prends-moi bien pour une idiote ! Mais bon, je vais pas le lui reprocher. Moi aussi, des fois, il y a des trucs qui me mettent en appétit sans qu’il y soit pour rien. Et je suis bien contente alors de l’avoir sous la main. Enfin, bref ! Tout ça pour arriver à cette conclusion que tu lui as fait sacrément de l’effet.
– Il a dit quoi au juste ?
– D’abord que t’es sacrément bien foutue. Il en revenait pas. « C’est impressionnant ! Pour dire qu’elle a l’âge qu’elle a ! » Mais il s’est pas trop étendu là-dessus. Il sait que ça m’agace quand il vante un peu trop les charmes des autres nanas. Il en pensait pas moins, n’empêche. Et, à mon avis, il espère ardemment que tu vas pas tarder à en mériter une autre. Parce que t’aurais entendu toutes ces questions qu’il m’a posées. Mine de rien. Sans avoir l’air d’y toucher. « Ça la tient, non, la passion du jeu ? » Pour autant que j’avais pu en juger, t’étais pas mal accro, oui. « Il y a des chances qu’elle remette ça alors ? » Peut-être. Et puis peut-être pas. Qu’est-ce qu’il voulait que j’en sache ? « À un moment vous avez bien joué ensemble toutes les deux, non ? » Il a pas vraiment insisté, il a pas osé, mais le message était clair. Si seulement je pouvais avoir la bonne idée de jouer les démons tentateurs…
– Oui, ben ça ! Dans ses rêves. Que dans ses rêves. Tu pourrais bien les jouer tant que tu veux, les démons tentateurs, il y a plus le moindre risque que je rechute. Alors là ! Pourquoi tu souris ?
– Parce que j’ai déjà entendu ça. Et que je l’ai déjà dit, moi aussi.
– Oui, mais cette fois…
– C’est tout le mal que je te souhaite…
– Non, mais tu sais pas ce que c’est, toi, Océane, de se faire fesser devant trois types qui se repaissent tant et plus du spectacle que tu leur offres.
– Et j’espère bien ne jamais le savoir. Surtout que…
– Que quoi ?
– Tu sais jamais ce qu’ils vont bien pouvoir aller imaginer, les types. Ce qu’ils vont aller se mettre dans la tête.
– Comment ça ?
– Ben, je suis passée vite fait chez Bérengère, hier soir. Et il y a Clément qu’est arrivé. Il revenait de chez toi. Il venait d’assister. Du coup, il en a parlé, évidemment, tu penses bien ! D’autant qu’elle voulait savoir, Bérengère. Qu’elle s’est mise à le presser de questions.
– Et alors ?
– Et alors il est persuadé que tu le faisais exprès de gigoter dans tous les sens. Pour bien tout montrer. « Elle est exhib ! Et pas qu’un qu’un peu ! On m’ôtera pas de l’idée qu’elle est exhib, alors là ! »
– Non, mais je voudrais l’y voir, lui ! S’il croit que c’est facile, quand on s’en prend une sévère, de rester impassible, cuisses et genoux bien serrés. C’est pas possible. Même avec la meilleure volonté du monde, il arrive un moment où c’est pas possible.
– C’est bien ce que je lui ai dit. Mais il y a jamais eu moyen de lui faire entendre raison.

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