vendredi 28 août 2015

Escobarines: Le voisin (2)

LE VOISIN (2)



– Alors, ma chérie ? Ça s’est bien passé ta journée ? T’as fait quoi ?
– Oh, rien… Rien de spécial…
– Et en face il a fait quoi notre Jérémie ?
– Je sais pas, moi ! Comment tu veux ?
– Mais si, tu sais ! Tu sais même très bien…
– Il a un peu déballé des trucs… Et puis il y a eu la perceuse… Des coups de marteau… Et après il est venu s’installer là, juste en-dessous, dans un transat… Il y a passé la moitié de l’après-midi…
– Et il bandait…
– Comment tu le sais ?
– C’est pas bien compliqué… Il vient dîner avec nous ce soir… Il y pensait… Mais, et toi ? T’arrivais à voir qu’il bandait d’ici ?
– Oui… Enfin, non… Mais avec les jumelles…
– Des jumelles, tiens donc ! Pour voir les érections du voisin de plus près… Ça mérite, ça, avoue ! Ça mérite… Et pas qu’un peu… Allez ! En position…

– Qu’est-ce qu’il fait ? Il vient pas ?
– Laisse-lui le temps de se remettre… De reprendre ses esprits… Après une claquée comme ça !
– Oui… Comment t’as fait durer cette fois-ci…
– Et toi, comment t’as braillé…
– Ben, attends ! Quand ça s’éternise comme ça, au bout d’un moment forcément…
– Tu regrettes ?
– Ah, non… Non… Au contraire… Non… Comment j’ai aimé !
– Et puis j’imagine qu’en plus l’idée qu’en face il était tout ouïe… Ah, ben tiens, le v’là justement !

– Il le faisait ?
– Quoi donc ?
– Ben, me regarder les fesses…
– Un peu qu’il le faisait… Par en-dessous au début… Il osait pas trop par rapport à moi… Mais il pouvait pas s’empêcher quand même… C’était plus fort que lui… Oh, mais je l’ai mis à l’aise… J’ai profité de ce que t’étais partie chercher le rôti… « Oh, mais allez-y, hein ! Vous pouvez y aller… Je ferais exactement la même chose à votre place… Surtout après ce qui vient de se passer il y a à peine deux heures… »
– Tu lui as pas dit ça ?
– Bien sûr que si !
– Il a réagi comment ?
– Il a souri… « Oui… D’autant plus qu’elle a un très beau cul… » Et alors là, après, je peux te dire qu’il s’en est donné à cœur joie…
– Fais-moi l’amour… Là… Tout de suite… Fais-moi l’amour… J’ai trop envie…
– Eh ben, dis donc ! Ç’aura été une bonne journée pour lui aujourd’hui…
– Et pour moi donc !

– On a parlé tous les deux… Entre hommes…
– Quand ça ?
– Ce matin… Il était à pied… Je l’ai emmené jusqu’au RER… On a même pris le temps de se boire un café ensemble…
– Et alors ?
– J’en ai appris de belles… Il paraît que tu tires pas le store de la salle de bains quand tu y es le matin…
– Il peut pas voir d’en face… Elle est trop haute la fenêtre…
– Sauf qu’il y a un grenier au-dessus… Et que, de là-haut, on a une vue imprenable sur le lavabo, le miroir qui le surplombe et… ton anatomie…
– J’avais pas pensé à ça…
– Ben, voyons ! Et c’est pour ça que tu te maquilles à poil ? C’est nouveau… Et que t’en as, à chaque fois, pour des heures et des heures… Et que je te fais des mines… Et que je te prends des poses…
– Mais non, mais…
– Mais si !

– J’en étais sûre que tu viendrais me surprendre ce matin…
– Pour t'en mettre une… Et une bonne…
– Il est là-haut ?
– Probable, oui…
– Tu me feras mourir…
– De plaisir…

mardi 25 août 2015

Fessées croisées2 (2)

17 heures


Il est resté en moi… M’a caressé les sourcils… Les paupières… Les lèvres… Du bout du pouce…
– Il y avait longtemps… Il y avait longtemps qu’elle avait pas eu un plaisir aussi tonitruant la petite madame…
– C’est qu’il y a longtemps que la petite Madame s’était pas sentie aussi proche du monsieur… Aussi bien comprise…
– Tu me diras, hein ? Tu me promets ?
– Tout… Je te dirai tout… Même s’il y a rien… Si c’est juste dans ma tête qu’il se passe des trucs avec un type… Et puis toi, alors, tu me puniras pour ça… Tu me donneras la fessée… Une bonne…Une sévère…
– Qui te remettra en paix avec toi-même…
– Voilà, oui… Tu comprends tout… Mais pourquoi tu m’en donnais plus ces derniers temps ? T’avais plus envie ?
– C’est pas que j’avais plus envie, c’est qu’elles sonnaient faux… Que tu ne les investissais plus vraiment… T’étais ailleurs… Avec elles… L’essentiel, c’était vous trois…
– Oui, oh, alors là… Si tu savais…
– Si je savais quoi ? Que tout a commencé parce que Jaufret a flanqué une fessée à Christine et que Charles s’en est rendu compte ? Que, pour faire passer la pilule, vous avez inventé une histoire à dormir debout et que vous avez fini par vous prendre à votre propre jeu ? Et pas qu’un peu…
– Ah, ben d’accord ! En somme, si je comprends bien, c’est depuis le début qu’on avait des détectives au cul…
– Il n’y a jamais eu de détectives… Alexandre a inventé ça de toutes pièces… Pour vous donner le change… Au cas où vous finiriez par avoir des soupçons…
– Pas de détectives ? Alexandre… Des soupçons ? Des soupçons de quoi ? J’y comprends plus rien…
– Le frère aîné d’Alexandre est un ami d’enfance de Charles… Son meilleur ami… Et Alexandre est une vraie fouine… Qui a assisté à pas mal de choses… Qui connaît Ludo… Qui connaît Enzo… Qui connaît Jaufret… Et qui n’a pas son pareil pour tirer les vers du nez à son interlocuteur… Mélanie, entre autres, en a souvent fait les frais… Toi aussi, d’ailleurs, quelquefois…
– C’est par lui que t’as su alors pour Enzo ?
– Évidemment que c’est par lui… Par le truchement de son frère en fait… Mais ça revient au même…
– Quel petit salopard ! Non, mais quel petit salopard !
– À un rapport quotidien on avait droit… Et je peux te dire qu’il fourmillait de détails… On n’ignorait rien de vos parties de jambes en l’air aux unes et aux autres… On a toujours su où vous étiez… Ce que vous faisiez… Avec qui… Quels étaient vos projets… Vos plans d’action…Comment vous envisagiez de nous rouler dans la farine… Comment vous croyiez y être parvenues… Comment vous vous en réjouissiez…
– Tel est pris qui croyait prendre, quoi ! Vous nous avez bien eues… Mais ce type, là… Le frère d’Alexandre…
– Cyrille…
– C’était quand qu’il venait vous raconter tout ça ? Parce qu’on l’a jamais vu, nous… Même pas croisé comme ça, par hasard…
– Il venait pas… On allait chez lui… Le matin, pendant que vous faisiez vos ablutions… Et on y retournait l’après-midi…
– Eh ben dis donc !
– Cyrille était intarissable… Il en avait jamais fini avec vous… Vous le fasciniez à un point… Toi surtout…
– Moi ? Pourquoi moi ?
– Parce que tu leur distribuais généreusement des fessées aux deux autres, mais que toi, tu n’en recevais jamais… Il rêvait du jour où son frère lui apprendrait que… enfin… enfin… vous aviez interverti les rôles…
– Oui… Ben raté…
– Il a eu mieux… Beaucoup mieux…
– Comment ça ?
– Tu as la mémoire courte…
– Ah, oui… C’est vrai… J’y pensais plus… Il y a eu le club…
– Et Nathalie… La copine d’Enzo… Qui ne t’a pas ménagée…
– Il y était Alexandre ?
– Ils y étaient tous les deux…
– Et toi aussi… Forcément…
– Non… La faute à Charles… Persuadé qu’on avait largement le temps de faire l’aller et retour à Nice avant… Résultat des courses : quand on est arrivés tout était terminé… Et pourtant ça valait son pesant d’or à ce qu’il paraît… Mais tu me raconteras… Et puis qui sait ? Tu recroiseras peut-être la route d’Enzo… Et celle de Nathalie dans la foulée…

mardi 18 août 2015

Fessées croisées2 (1)

6 Août


Une petite auberge de campagne… Enchâssée dans un écrin de verdure…
– On sera bien là, non ?
– Faudrait être difficile…
Il nous a fait apporter des cocktails, dehors, sous la tonnelle…
– Bon… Eh bien je t’écoute…
– Tu m’écoutes, Gilles ? Mais à propos de quoi ?
– Comme si tu le savais pas…
– Non… Non… Je t’assure…
– Je vais te mettre sur la voie alors… Enzo…
– Enzo ? Non, mais alors là, je sais pas qui t’a raconté quoi, mais…
– Mais ?
– Oui… Bon… C’est vrai… Mais je m’en veux assez, tu sais… C’était une connerie… Une énorme connerie…
– Oh, mais faut pas dire ça… Faut pas regretter… Parce que… t’en as bien profité, non ? Un vrai talent il a ce jeune homme, apparemment, pour expédier au septième ciel toutes les femmes qui lui tombent sous la main…
– Je te jure, Gilles, je te jure que c’est fini Enzo… Et bien fini… Tu me crois ?
– Tu n’as pas répondu à ma question… Il baise bien ?
– Non… Oui… Enfin c’était pas non plus…
– Si extraordinaire que ça ? Ah, oui ? Qu’est-ce que tu lui trouvais alors ? T’en étais amoureuse ?
– Non… Oh, non… Ça, il y a pas de risque…
– Donc, c’était pour le cul…
– Oui, dans un sens…
– Dans un sens ?
– Non, mais oui… Disons ça comme ça : c’était pour le cul… Oui… Seulement, comme je t’expliquais tout-à-l’heure, Enzo, c’est du passé… Rayé de la carte Enzo… Disparu… Oublié…
– Parce que sa copine lui mène la vie impossible… Sinon…
– Mais jamais de la vie, Gilles, enfin !
– Bien sûr que si ! C’est lui qu’a décidé de tirer un trait sur votre histoire… C’est pas toi… Et s’il l’avait pas fait, ça continuerait vous deux… Vous auriez remis ça aux prochaines vacances… Peut-être même que vous auriez pas pu attendre jusque là… Que vous vous seriez revus, de temps à autre, à la sauvette, ici ou là… C’est pas vrai peut-être ?
– Non, Gilles, non…
– Ben, voyons ! Supposons qu’il t’appelle… Demain… Après-demain… Dans quinze jours… Dans trois mois… Qu’il te dise qu’il veut te voir… Tu vas faire quoi ?
– Lui raccrocher au nez…
– Peut-être… Dans un premier temps… Mais il rappellera… Autant de fois que nécessaire… Il sait qu’avec toi il finira de toute façon par avoir gain de cause… Tu auras quelques scrupules de conscience… Pour la forme… Et puis, tôt ou tard, tu courras le rejoindre… Non ? Je me trompe ?
– Si… Non… Je sais pas quoi te dire…
– La vérité…
– La vérité, c’est que… Oui… Peut-être que tu as raison…
– Évidemment que j’ai raison… Et si c’est pas lui, c’en sera un autre…
– Gilles !
– Mais bien sûr que si ! Tu auras beau prendre toutes les bonnes résolutions que tu voudras, freiner des quatre fers, il arrivera toujours un moment où tu finiras par craquer… Parce que le type, en face, il a une belle petite gueule d’amour qui te fait fondre… Ou parce que l’envie qu’il a de toi t’émeut… Parce que tu as besoin de séduire… De te sentir désirée par un autre que ton mari… De lire dans les yeux de ton amant quelle importance ça a, pour lui, d’être en toi… Toi et personne d’autre… D’y libérer son plaisir…
– Je me suis jamais sentie aussi nue…
– Seulement tu le vis pas à plein tout ça… Tu culpabilises… Tu t’en veux avant… Tu t’en veux après… Et même… quelquefois… tu t’en veux pendant… Tu te gâches ton plaisir… Pour te punir…
– Mais comment tu fais ? C’est ça, Gilles… C’est exactement ça… Non, mais je te promets… Je vais essayer… Tu m’aideras… Je vais tout faire pour que ça arrive plus…
– Mais je te le demande pas… D’abord parce que tu vas te torturer pour rien… Tu tiendras un mois… Deux mois… Et ça te reprendra… Malgré tous tes efforts… Non… Faut se faire une raison… Et regarder les choses en face… T’en as besoin… T’en auras toujours besoin… Alors autant que tu le vives du mieux possible… Sans t’encombrer de tout un tas de préoccupations parasites…
– Comment ça ?
– Ben déjà, pour commencer, en jouant complètement franc jeu avec moi…
– Oui, mais toi ?
– Moi, je préfère – et de très loin – vivre avec une femme épanouie, bien dans son corps et dans sa tête, plutôt qu’avec une femme bardée, dans un cas, de frustration et de mal être et, dans l’autre, de culpabilité et de remords…

vendredi 14 août 2015

Escobarines: Le voisin (1)

– Ça y est, Rémi… Ça y est… Il y a quelqu’un qu’a emménagé en face… Un type… Tout seul apparemment… Un jeune… Qui doit avoir quelque chose comme vingt-cinq ans… Dans ces eaux-là… Il a passé l’après-midi à monter des cartons comme des cartons…
– Et toi, à le regarder faire, planquée derrière les doubles rideaux…
– Oh, non ! Non ! Enfin, si ! Un peu…
– Beaucoup, oui, tu veux dire… Je te connais… Et un petit jeune, ça m’étonnerait que t’aies pas laissé traîner tant et plus les yeux dessus… Et que tu te sois pas offert une petite gratouille par-dessus le marché…
– Rémi !
– C’est pas vrai peut-être ?
– Si ! J’ai pas pu m’empêcher…
– C’était bien au moins ? T’as pris ton pied ?
– Tu vas me punir ?
– Tu en doutes ?
– Non… Pas vraiment, non…

– Bon, allez, prête ?
– Tu fermes pas la fenêtre ?
– On la ferme jamais d’habitude…
– Oui, mais maintenant il y a quelqu’un en face… Qu’a les siennes d’ouvertes de fenêtres en plus…
– Si on se met là derrière, il peut pas voir…
– Non… Mais il peut entendre…
– Ça finira bien par arriver un jour ou l’autre de toute façon… Forcément… Alors un peu plus tôt un peu plus tard…

– Eh ben, dis donc !
– J’ai honte… Qu’est-ce qu’il va penser ?
– Que t’es une petite Madame qu’adore se prendre des fessées… Que ça met dans tous ses états… Et qui, dans la foulée, a des orgasmes tonitruants…
– J’ai crié si fort que ça ?
– Pas crié… Bramé… Rugi… Feulé…
– Je me suis pas rendu compte…
– Lui, si ! Alors là… Pas besoin de t’en faire…

– Il est venu ce matin…
– Qu’est-ce qu’il voulait ?
– Savoir quel jour passent les poubelles…
– Oui… Un prétexte pour voir à quoi ressemble cette voisine qui anime les nuits d’été… Et alors ?
– Ben, rien… Je lui ai dit… Et il est reparti…
– Tu lui as même pas offert un café ? Le pauvre ! Lui qui rêvait de passer dix minutes en tête à tête avec toi… De te fixer les fesses quand tu irais chercher les tasses… le lait… les petites cuillers… le sucre… De les imaginer brûlantes et rutilantes sous le jean… Et toi tu le retiens pas… Non, mais t’es vraiment une sans cœur, hein !
– J’étais… J’étais pas très à l’aise…
– Ah, oui ? Il y avait franchement pas de quoi…

– Tu lui as parlé quand t’es rentré tout-à-l’heure, j’ai vu…
– Tu passes ton temps à le surveiller par la fenêtre, ma parole…
– Mais non, mais…
– En tout cas il est beau garçon… Tout-à-fait le style d’éphèbe dont tu raffoles… Tu vas boire du petit lait avec un voisin comme ça…
– Vous avez discuté longtemps…
– Encore assez, oui !
– De quoi ?
– T’es bien curieuse… Disons que je lui ai demandé de bien vouloir t’excuser… Parce que t’avais été en-dessous de tout ce matin… Et que, pour réparer ta bévue, je l’ai invité à dîner vendredi soir… Qu’il puisse te reluquer les fesses tout son saoul…
– Tu lui as pas dit ça comme ça, j’espère…
– Bien sûr que non… Mais c’est forcément ce qu’il va faire… D’autant que tu multiplieras tant et plus les allées et venues… Et qu’on en aura rajouté une couche juste avant qu’il arrive…
– Tu es machiavélique…
– Tu adores ça…


mardi 11 août 2015

Fessées croisées (40)

14 heures


– Alors ? Tu l’as vue cette fille ?
– J’en viens… Ça a été d’une facilité déconcertante… En même pas cinq minutes on était tombées d’accord… Elle jubile à la perspective de t’en flanquer une en fait… « La honte de sa vie je vais lui mettre… Et elle va pas pouvoir s’asseoir d’un moment… Ah, je vais lui apprendre, moi, à venir me piquer mon mec… » Elle va pas te louper, ça, c’est sûr…
– Oui, mais faudrait pas…
– Que quoi ?
– Qu’elle aille dire pourquoi elle me la flanque la fessée… Je tiens pas du tout à ce que tout le pays soit au courant…
– Elle non plus, attends ! Elle est pas idiote… T’aurais envie que tout le monde sache que t’es cocue, toi !
– Oui, hein ! D’autant qu’avec ces histoires de détective privé, il y a toutes les chances que Gilles soit là cet après-midi, planqué dans un coin…
– Non, non… T’inquiète pas ! Personne saura de quoi il retourne… En attendant c’est pain bénit tout ça pour toi finalement…
– Parce que ?
– Ben, toi qui fantasmes que ton mari te punisse pour l’avoir trompé, tu vas recevoir la fessée devant lui pour ça… Sans qu’il en sache rien… Elle est pas belle la vie ?
– On peut voir ça comme ça, oui…



18 heures


– Ben, en v’là une que t’as dû sentir passer !
– Non ! Tu crois ?
– En attendant, tu vois que t’avais tort de t’en faire… Elle a rien dit…
– T’appelles ça rien dire, toi ? Elle a pas arrêté…
– De te parler tout bas… J’ai vu ça, oui… Qu’est-ce qu’elle te racontait ?
– Tu dois bien te douter… J’en ai pris plein la tête…
– Personne pouvait entendre n’importe comment… Parce que même moi qu’étais tout près…
– C’est pire dans un sens… Parce qu’ils ont pu s’imaginer tout ce qu’ils voulaient les gens du coup…
– Ça leur sera vite passé d’idée, va ! Parce qu’avec le show que Christine leur a offert juste derrière…
– Oh, la, la, oui ! J’avais honte pour elle…
– Faut reconnaître qu’elle a fait fort… Qu’elles ont fait fort toutes les deux…
– Elles ont carrément joui, oui…
– Comment ils étaient médusés les gens…
– Faut se mettre à leur place… Deux tigresses déchaînées qui se donnent en spectacle comme ça…
– Ce que je me demande, c’est comment il a pu vivre ça Charles s’il était là…
– Il l’était…
– T’es sûre ?
– Certaine… Et elle le savait Christine…
– Je comprends pas tout, là…
– À mon avis, c’est une fuite en avant… Elle brûle ses vaisseaux…



19 heures


Gilles a refermé la porte… S’est appuyé contre le chambranle… M’a souri…
– Bon, allez, tu fais tes valises, ma chérie…
– Mes valises ? Mais pourquoi faire ?
– Ben, pour partir, tiens ! C’est la mode à ce qu’il paraît…
– La mode ? Qu’est-ce que tu me racontes ? Qu’est-ce qui se passe ? C’est quoi toute cette histoire ? Explique-moi enfin !
– Christine est partie… T’es pas au courant ?
– Partie ? Mais où ça ?
– Bonne question… Personne n’en sait rien… Par contre, avec une femme… Ça, tout le monde le sait…
– J’ai rien à voir là-dedans, moi ! Rien du tout…
– J’ai jamais prétendu le contraire… Encore que ça puisse se discuter… Mais bon… Allez, tu fais tes valises ?
– Qu’est-ce tu me reproches, Gilles ? Si t’as quelque chose à me reprocher…
– Mais rien du tout ! Je te reproche rien… C’est juste que j’ai envie qu’on passe quelques jours ensemble… Tous les deux… Rien que tous les deux… Non ? Ça te dit pas ?
– Si ! Bien sûr que ça me dit… Évidemment que ça me dit…
– On pourra parler comme ça… On a plein de choses à se dire…

                                                  FIN DU PREMIER ÉPISODE

mardi 4 août 2015

Fessées croisées (39)

5 août 2012


– Hou hou… Christine… Je suis là…
– Je le sais bien que t’es là…
– Eh ben, on dirait pas… Et ton café refroidit… En plus !
– Oui… Non… Excuse-moi ! C’est que je pense à des trucs…
– Quel genre de trucs ?
– À propos d’hier…
– De ta fessée ? Faut reconnaître… C’était quelque chose… Elle savait y faire la fille…
– Ah, ça, c’est sûr… Mais il y a pas que ça…
– Ah ! Et il y a quoi ?
– Il y a qu’on a discuté toutes les deux, elle et moi, cette nuit, sur Internet… Toute la nuit… Et que je sais plus où j’en suis… Ou plutôt, si ! Au contraire… Je le sais très bien… Je le sais enfin… Et va y avoir des décisions radicales à prendre…
– Quelles décisions ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– J’ai mis du temps à le comprendre et ça va peut-être te surprendre, mais mon truc à moi, c’est les femmes finalement… Maintenant j’en suis sûre…
– Je vois… Elle t’a monté le bourrichon…
– Pas du tout, non… C’est pas ça…
– Bien sûr que si ! Elle t’a trouvé à son goût et elle t’embobine avec tout un tas de salades pour arriver à ses fins… C’est clair comme de l’eau de roche…
– Tu sais pas… Tu la connais pas…
– Toi non plus… Il suffit pas de discuter trois heures avec quelqu’un…
– Tu peux pas te rendre compte… Comme deux sœurs on est… Deux sœurs jumelles… Transparentes l’une à l’autre…
– Rien que ça !
– Jamais j’ai ressenti ça… Avec personne…
– Et c’est quoi alors ces grandes décisions dont tu parles ?
– Je veux être heureuse… Et si, pour ça, je dois rompre avec tout mon passé, je le ferai… Sans le moindre état d’âme…
– Réfléchis quand même ! Tu n’as plus quinze ans…



10 heures




Ça l’étonnait pas plus que ça Mélanie…
– Je l’ai toujours plus ou moins soupçonné… Elle s’en défendait trop de tout ça…
– Oui, mais enfin, si c’est pour foutre son couple en l’air sur un coup de tête…
– On sait pas… On peut pas savoir… Si c’est ce qui lui convient… Tiens, d’ailleurs, en parlant de couple justement…
– Eh bien ?
– Il est pas impossible que t’aies quelques problèmes, là…
– Comment ça ?
– Nathalie, la copine d’Enzo, elle a réussi à savoir que c’était avec toi qu’il la trompait…
– C’est fini Enzo… Depuis belle lurette…
– Ce qui l’empêche pas de te garder un chien de sa chienne…
– Elle va pas venir trouver Gilles au moins ? Tout lui déballer ?
– Elle en a parlé…
– Je nierai… Je nierai en bloc…
– C’est risqué… Elle peut produire des témoignages…Il y a beaucoup de monde au courant… Et même si elle le fait pas il aura toujours un doute…
– Je suis coincée, quoi !
– Pas forcément… Il y a peut-être une solution…
– Laquelle ?
– Je vais aller la trouver et lui proposer un marché… Elle te donne une fessée… Pour solde de tout compte… Gilles sera jamais au courant de rien…
– Elle voudra jamais…
– Oh, alors ça ! La connaissant… Si je m’y prends bien… Non… La seule chose, faut absolument pas qu’elle se doute que t’aimes ça en recevoir… Ça foutrait tout par terre… Mais bon ! Je devrais arriver à bien manœuvrer sur ce coup-là…
– Elle me la donnerait où ?
– Ben, sur les fesses, tiens ! C’te question !
– Non, mais je veux dire… L’endroit… Là où on était hier ? Devant tout le monde ?
– Elle devrait rien y trouver à redire…
– Et ce sera quand ? Aujourd’hui ?
– Le plus tôt sera le mieux… J’y vais… Je m’habille et j’y vais…