mardi 31 mars 2015

Fessées croisées (21)

27 juillet


– T’es sûre que ça va, Christine ?
– Ben, oui, ça va, oui… Pourquoi ça irait pas ?
– Tu verrais ta tête ! Une vraie tête de crevée…
– Tu m’étonnes que j’ai une tête de crevée… Toute l’après-midi je m’éclate avec Jaufret… Qui sait y faire, le salaud… Et le soir faut que je remette le couvert avec Charles… Parce que quand il t’entend te faire tambouriner le derrière à côté ou piauler comme une perdue, ça l’excite que le diable… Et faut que j’y passe… Dommage que ça ait pas duré finalement, toi et Enzo… T’aurais eu ton compte l’après-midi… Et ça m’aurait fait des nuits plus reposantes, moi, du coup…
– J’y crois pas une seule seconde à son histoire d’angine fiévreuse à Enzo… En plein mois de juillet…
– Faut reconnaître que ça fait bien un peu cousu de fil blanc…
– Il en dit quoi Jaufret ? Il doit bien savoir de quoi il retourne, lui, non ?
– On en parle pas… On a autre chose à faire…
– Oui, oh… Comme par hasard le lendemain du jour où il réussit enfin à me tirer il disparaît le Enzo… Ça va, j’ai compris… Je suis pas idiote…
– T’as fait exactement la même chose… T’es pas revenue le lendemain…
– Mais c’est pas pareil enfin ! Ça n’a rien à voir… C’était à cause de Gilles, moi… Tandis que lui…
– Tu regrettes, hein ?
– Regretter ? Oui, ben alors ça ! Sûrement pas, non… Il y a pas de risque… C’était une sacrée connerie…
– Me dis pas… Quand tu nous as accompagnées jusqu’au bateau hier… Me dis pas que tu n’espérais pas quand même un peu qu’il serait là…
– Pas une seule seconde… Pas une seule seconde ça m’a effleuré l’esprit…



11 heures


– Je t’attendais… Je me disais… “C’est pas possible, ça… Elle va bien finir par venir se laver quand même !”
– J’étais avec Christine… Qui tenait absolument à me démontrer, par a plus b, que je suis amoureuse d’Enzo…
– Lui, il l’est de toi en tout cas…
– D’où tu tiens ça, toi ?
– De Ludo… On en parlait cette nuit justement…
– Cette nuit ?
– Cette nuit, oui… Oh, mais faut que je te raconte tout ça… Viens là, si tu veux… Avec moi… Dans la baignoire… On sera mieux pour causer… Oui… Parce qu’il m’a appelée Ludo… Sur le coup de minuit… Avec Alexandre il était… Alors si je voulais faire sa connaissance… Comme on avait dit… Tu parles si je voulais ! Ça va ? T’as assez de place ? Oui ? Et donc je me suis pointée là-bas… Sympa le type… Et c’était vraiment trop comme situation… Parce qu’il y pensait que je me prenais des fessées… Il pouvait pas ne pas y penser… Ça t’avait un de ces petits côtés excitants… D’autant que j’arrêtais pas de me demander s’il allait mettre le sujet dessus Ludo… Il m’avait promis que non, mais avec lui tu peux jamais savoir… Il te dit un truc et il en fait un autre… Comment je me serais sentie gênée s’il en avait parlé… Mais en même temps je suis sûre que d’un autre côté ça m’aurait pas vraiment déplu… On est compliquées, hein, des fois… Bon, mais n’importe comment la question s’est pas posée… Il en a pas parlé… Mais, par contre, de toi et d’Enzo… Qui, comme je te disais, est amoureux fou de toi…
– Ben, on dirait pas…
– Si ! Si ! Non… Parce que le truc, c’est qu’il sortait avec une nana, quand il t’a rencontrée… Une nana avec qui il a mis aussitôt un terme… Sauf qu’elle s’est doutée que c’était pour une autre…Qu’elle a juré de se venger… Qu’elle le flique comme c’est pas possible… Et qu’il veut pas te faire courir de risques… Parce que c’est le genre de meuf à te foutre un bordel pas possible dans ton couple si jamais elle découvre qui tu es…
– Ah, mais ça change tout, ça…
– Ça change quoi ?
– Non… Rien, finalement… Rien…
– En attendant, qui c’est qui va y attraper dans l’histoire ? Eh ben, c’est moi…
– Comment ça ?
– Il a entendu la voiture Jacques quand je suis partie… Et, du coup, il m’attendait au retour… D’où je venais ? Qui j’avais vu ? Tout ça… Ça aurait servi à quoi de lui raconter des salades ? Il m’aurait pas crue n’importe comment… Ça l’a mis dans une fureur ! Jamais je l’avais vu comme ça… D’un peu plus c’était là tout de suite en rentrant que je me la prenais… Il m’avait déjà empoignée… Baissé la culotte quand Geneviève l’a arrêté… « Attends demain, Jacques, attends demain ! Tu vas réveiller toute la maison… » Et, au final, je suis convoquée à pile poil midi dans leur chambre… Va falloir que j’y aille d’ailleurs… Et tu sais ce qui serait bien ?
– C’est que je trouve un prétexte quelconque pour attirer Charles et Gilles sous la fenêtre de leurs parents… Ça devrait pas être trop difficile…
– Et Christine… Tu oublies Christine…

mardi 24 mars 2015

Fessées croisées (20)

13 heures 30


Gilles et Charles avaient rendez-vous chez le notaire…
– Bon… On y va…
Geneviève a approuvé…
– Oui… Prenez un peu de marge… Maître Duplaire déteste qu’on arrive en retard… Il n’a pas tort d’ailleurs… C’est la moindre des politesses…
Gilles m’a déposé un petit baiser dans le cou au passage…
– Qu’est-ce tu vas faire, toi, en attendant ?
– Je sais pas… Je…
– Pars ! Partez entre filles… Allez faire les magasins… Ça te changera les idées…
Il s’est penché à mon oreille…
– Et tâche d’être sage ! Sinon ce soir c’est la fessée…

Mélanie trouvait que ça tombait plutôt bien…
– Parce qu’il peut pas venir Ludo aujourd’hui… Je me demande bien pourquoi d’ailleurs… Alors me morfondre toute seule en attendant que les deux autres aient fini de tirer leur coup ! Je veux bien rendre service, mais il y a des limites… Là au moins on va pouvoir aller faire des trucs ensemble pendant ce temps-là…

On a regardé le voilier s’éloigner… Disparaître…
Bon… Et maintenant ? On allait où ? On faisait quoi ?
Si ça m’ennuyait pas… Elle avait vu une petite robe l’autre jour par là-bas derrière… Elle avait été idiote de pas la prendre… Alors si elle y était toujours…

– Elle te va bien… Oui…
– Bon, ben allez ! Adjugé… Et toi ? J’ai vu que t’en regardais une en vitrine tout-à-l’heure…
– Oui, oh, moi…
– Essaie-la au moins… Ça t’engage à rien d’essayer…
Elle me l’a mise sur les bras d’autorité… M’a poussée vers la cabine… A tiré le rideau… A attendu… L’a retiré dans l’autre sens… J’ai poussé un cri… Quelqu’un a ri…
– Mais referme-moi ça, merde !
Je me suis rhabillée et je suis sortie… Sans regarder personne…

– T’es fâchée ?
– Non, mais attends, Mélanie, t’es pas bien… T’es vraiment pas bien… Moi, je suis à poil dans le machin et toi…
– T’étais pas à poil…
– Oui, oh, tu parles, un string… C’est du pareil au même… Tout le monde a vu…
– La belle affaire ! Un cul, c’est un cul…
– Oui, mais le mien, c’était un cul fessé… De quoi j’ai l’air, moi, maintenant ?
– Qu’est-ce tu t’en fous ! Tu les connais pas ces gens… Tu les reverras jamais…
– Et alors ? C’est pas une raison…

– T’es toujours fâchée ?
On venait de s’installer à une terrasse de café… Ça faisait plus d’une demi-heure que je ne lui avais pas adressé la parole…
– Je suis pas fâchée, non, mais avoue que t’exagères…
– J’ai cru… J’ai pensé… Parce que ça, c’est le genre de truc que j’aurais trop aimé que ça m’arrive, moi… Comme ça… Sans que ça ait l’air d’être fait exprès… Alors du coup je me suis dit…
– T’aurais au moins pu m’en parler avant…
– T’aurais été d’accord ?
– C’était qui le type qu’a ri ?
– Je sais pas… Le fils du patron on aurait dit…
– Il était âgé ?
– Une quarantaine d’années… Quelque chose comme ça…
– Il y en a d’autres qu’ont vu ?
– La petite vendeuse, ça, c’est sûr… Elle écarquillait des yeux grands comme ça… Quant aux deux clientes qui traînaient entre les portants, je sais pas… Tu m’en veux ?
– Mais non, je t’en veux pas… Et même…
– Et même ?
– Non… Rien… Il serait peut-être temps d’aller retrouver Christine… Elle va nous attendre…



21 heures 30




– Alors ? T’as été sage ?
– Comme une image…
– C’est bien vrai ce mensonge ?
Il m’a souri… Prise contre lui… Caressée…
Ça a été violent… Ça a été doux… Somptueux…

mardi 17 mars 2015

Fessées croisées (19)

26 juillet


– Mélanie était avec toi hier ?
– Ben oui… Oui… Tu voulais pas venir… Fallait bien que je trouve une solution…
– Et alors ?
– Et alors quoi ?
– Non… Rien… Rien… Ça allait Jaufret ?
– Oh, oui… Oui… Lui, ça allait…
– Lui ? Pourquoi ? Ça allait pas Enzo ?
– Moyen… Il se tape une angine… Avec fièvre et tout et tout… Il est pas venu du coup…
– Ah… Et Mélanie ? T’étais avec Jaufret… Comment elle a dû s’emmerder pendant ce temps-là…
– Elle ? T’as qu’à y croire ! Elle perd pas le nord, t’inquiète ! Elle avait amené son Ludovic… Toi, par contre… Toute seule ici…
– Oh, non… Non… J’ai passé une super après-midi au contraire… Il est redevenu amoureux Gilles… Comme avant… Exactement comme avant… Plus même dans un sens…
– Mouais… Ce qui veut dire, si je sais lire entre les lignes, que tu t’es encore ramassé une bonne fessée…
– Tu es très perspicace…
– Tu deviens complètement enragée avec ça…
– Je dois reconnaître…
– T’y trouves quoi ?
– À expliquer comme ça c’est pas facile… J’ai besoin de payer… Pour ce qui s’est passé avec Enzo… Pour d’autres trucs… Pires… Plus profonds… Qui affleurent juste… Que j’ose pas regarder en face… Et puis il y a qu’il aime ça me la donner Gilles… Et que ça me fait complètement fondre de sentir qu’il aime ça… Il y a que ça nous rend complices comme on l’a jamais été… Il y a plein de trucs encore…
– T’es chiante n’empêche… Parce que je suppose qu’il a tout entendu Charles…
– Ça… il y a des chances…
– Le connaissant… Forcément… Il s’est arrangé pour… Ben, ça promet… Il va à toute force chercher à me convaincre d’essayer… Une fois de plus…
– Tu devrais… Je t’assure… Tu devrais… Tu sais pas ce que tu perds…
– Ah, non… Tu vas pas t’y mettre toi aussi…



10 heures


– J’arrive trop tard, je parie…
– Trop tard pour quoi ?
– Tu t’es déjà douchée… Je pourrai pas te les voir les marques du coup…
– Tu les as déjà vues hier…
– Oui, mais ça a changé depuis… Ça change vite, ça… Je sais de quoi je parle, attends ! C’est plus du tout les mêmes couleurs… Ça a l’air d’être rentré bien plus en profondeur… Il y a plein de trucs qui sont plus du tout pareils en fait… J’y passe des heures à examiner tout ça, moi, quand ça m’est arrivé… Pas toi ? Si, hein ! Forcément… On a envie… Et alors ? Ça donne quoi ? Ça a commencé à s’effacer ? Non, hein ? Pas vraiment… C’est plutôt rare que ça s’en aille vite…
– Là, ça aurait du mal…
– Parce que ?
– Parce qu’il m’en a remis une couche Gilles…
– Par-dessus la première ? Hou la la ! T’as dû le sentir passer !
– Pas mal, oui…
– Faut que tu me montres… Alors là faut absolument que tu me montres… Je veux voir ça… Hou la la, oui, dis donc ! Il t’a sacrément arrangée… Je peux ?
Elle n’a pas attendu la réponse… Elle a longuement redessiné tout autour… Du bout du doigt… A effleuré au milieu…
– Eh ben dis donc ! Eh ben dis donc ! Je te fais pas mal ? Non ? Je sais pas si j’aimerais, moi, qu’on m’en remette une comme ça aussi sec derrière… Parce que qu’est-ce qu’on doit déguster ! Enfin si j’aimerais ! Peut-être… Sûrement même… Malgré tout… Mais seulement s’il y avait du monde qu’assistait… Ou du moins qu’entendait… Qu’était au courant en tout cas… Vous… Ou d’autres…Ludovic par exemple… Tiens, à propos de Ludovic… Tu sais que finalement je lui ai demandé à lui s’il leur en avait parlé à ses copains que j’avais reçu la fessée…
– Et alors ?
– Il a d’abord prétendu que non… Et puis à force que je le tarabuste et que je lui dise que je le croyais pas il a fini par reconnaître… Mais juste à Alexandre… Son meilleur pote… C’était qui celui-là ? Oh, il me le ferait connaître si je voulais… Je me suis bien fait tirer un peu l’oreille et puis finalement… Ça me fait trop envie, attends, de discuter avec un type qui sait, mais qui sait pas que je sais qu’il sait…

samedi 14 mars 2015

Escobarines: Rencontre

– Et si on faisait un peu mieux connaissance toutes les deux ? Si on se branchait sur Skype ? Pour se voir… Parce que je sais pas toi, mais moi je trouve ça frustrant de discuter comme ça, sur le forum ou en MP, depuis des mois, sans même savoir à quoi tu ressembles… Non, t’es pas de mon avis ?
Elle l’était… Si ! Oui…
– Eh bien, à tout de suite alors ! On se retrouve là-bas…

– Bon, ben voilà…
– Je t’imaginais pas comme ça…
– Ah, oui ? Tu me voyais comment ?
– Je sais pas… Plus petite… Et l’air plus déluré…
– C’est pas d’avoir l’air qui compte… C’est de l’être…
– Et pour ça encore faut-il avoir un partenaire avec qui ce soit possible…
– Oui, ben alors là, c’est loin d’être mon cas… Thierry est un mari travailleur, sobre, bourré de qualités, mais totalement dépourvu d’imagination… J’imagine sa tête si je faisais mine ne fût-ce que d’effleurer le sujet… Il m’en fait un arrêt cardiaque, oui !
– Je suis guère mieux lotie que toi… Vincent a des idées très arrêtées sur tout… Tout est soigneusement rangé et étiqueté dans des petites cases… Pour l’éternité… Et la fessée, à ses yeux, c’est un truc de pervers qu’on devrait envoyer se faire soigner… Alors tu penses bien que c’est un sujet que j’évite soigneusement d’aborder avec lui…
– Le problème, c’est que moi, plus ça va, plus je lis de trucs, plus je discute sur le forum, et plus j’ai envie d’y goûter à la fessée…
– Et moi donc ! Plusieurs fois j’ai été à deux doigts de sauter le pas…
– Ah, oui ? Avec qui ?
– Léonard41…
– J’ai discuté aussi un peu avec… C’est vrai qu’il a l’air pas mal…
– Il a des tas d’idées en tout cas… Dont deux ou trois qui me branchent vraiment… Et puis ça a pas l’air d’être le genre à vouloir autre chose…
– Eh ben, vas-y, fonce ! Qu’est-ce qui te retient ?
– Je sais pas… J’ai envie, mais, d’un autre côté, j’arrive pas à me décider vraiment…
– Ça me fait pareil… Mais moi, c’est avec Serguino… Il arrête pas de me tarabuster… Je lui dis oui, mais quand il veut qu’on fixe une date, je trouve toujours une bonne raison pour me défiler…
– Je crois qu’au fond on a la trouille…
– D’eux ou de nous ?
– Peut-être surtout de nous… De pas savoir nous comporter… D’être ridicules… T’imagines si à peine il a commencé le type tu le fais arrêter parce que ça te fait trop mal… Que tu supportes pas ? Ou que ça te plaît pas du tout… T’aurais l’air maligne…
– Le problème, c’est qu’on n’a pas la moindre expérience dans ce domaine… Et tant qu’on en aura pas…
– Sauf que pour en avoir faut bien, un jour ou l’autre, finir par se lancer…
– Oui… On tourne en rond, quoi !

– Écoute, j’ai pensé à un truc… Et si on testait ça ensemble ? Toutes les deux ? Histoire de voir ce que ça donne ?
– J’y avais bien pensé aussi, mais j’avais pas osé te le proposer…
– Ce serait une solution, non ? On essaie ça tranquillement… À notre main… Si ça va pas, on se le dit… On arrête… Basta… Au moins on saura à quoi s’en tenir… Et si ça va, ben on se sentira rassurées… Ça nous libérera pour nous lancer avec des mecs si on veut…

On s’est retrouvées chez elle… Bon, mais alors avec quoi on allait se le faire ? À la main ? Ben oui… Oui… Le plus souvent c’était à la main que ça se faisait, non ?
– Et puis c’est ce qui fait le moins mal…
– Oh, alors ça ! Quand on t’a tapé dessus un bon moment au même endroit…
Bon, mais à la main, oui… On verrait bien… Allez, qui c’est qui commence ?

Ça a été elle… Enfin… Moi plutôt… Allongée en travers de ses genoux…
– Oui, non, mais attends… Tu effleures, là… Tu caresses… Si on s’y prend comme ça on va jamais y arriver…
Un peu plus vite… Un peu plus fort…
– Mais tape, putain ! Tape ! Vas-y carrément ! Qu’on sache…
Elle a tapé… Ouche ! Et cette fois elle a pas fait semblant…

Et puis on a interverti les rôles…
– Ah, t’y es allée de bon cœur, hein ! T’en as bien profité… Mais tu vas me payer ça…
– Mais c’est toi qui…
– Tu vas me payer ça, j’te dis ! Et cher…

– Alors ?
Oh, j’avais bien aimé, moi ! Mais vraiment…
– Et même… Plus ça allait, plus ça cuisait et plus je trouvais ça bon…
Elle aussi, elle avait apprécié…
– Surtout que tu me punisses pour te l’avoir fait avant… J’ai trop adoré tous les mots que tu m’as dits pendant tout du long à cause de ça…

On s’est revues le surlendemain…
– C’était vraiment trop bien, hein !
– Ce qu’il faudrait, c’est qu’on essaie avec autre chose pour voir…
– Attends ! Attends ! Je reviens…
Avec une cravache…
– D’où tu sors, ça, toi ?
– Je l’avais achetée, comme ça, un jour… Des fois que…
– Excellente initiative… On l’étrenne ? Dix coups chacune… À tour de rôle… Jusqu’à ce qu’il y en ait une qui demande grâce…
– Ce sera pas moi, alors là !
– Ni moi non plus…
– On va voir…

mardi 10 mars 2015

Fessées croisées (18)

14 heures 30


– T’es sûre ? Tu viens pas ?
– Non, Christine, non… J’t’ai dit… Non…
– Comme tu veux… Bon, ben à ce soir alors…
Je suis montée me réfugier là-haut… Dans la chambre… Où je me suis laissée tomber sur le lit, les mains sous la nuque… Enzo… Ce qu’il allait être déçu ! Enzo… Ses yeux… Ses bras refermés sur moi… Enzo… Son plaisir… Mon plaisir… J’étais folle… Enzo…
Je me suis levée d’un bond… J’ai couru jusqu’à la fenêtre…
– Christine !
La voiture était en train de disparaître là-bas tout au bout de l’allée…

Gilles… Presque aussitôt… Gilles qui a refermé la porte derrière lui… Qui a tiré la chaise devant l’ordi…
– Assieds-toi ! Et vas-y ! Fais comme si j’étais pas là…
– Gilles…
– Mais si ! Vas-y ! Je te regarde…
J’ai cliqué… Ouvert le dossier… Lancé une vidéo… Il m’a laissée la visionner jusqu’au bout… En entamer une deuxième… Et puis il a été derrière moi… Il a posé ses mains sur mes épaules…
– Comment il lui rougit la croupe à la dame le monsieur… T’as vu ça ? Faut croire qu’elle a pas été très sage… Qu’elle a désobéi… Il y a pas qu’elle d’ailleurs… Parce que t’as été punie, toi aussi, hier soir pour ça… Et tu recommences…
– Mais Gilles…
– Il y a pas de « mais » qui tienne… T’as pas recommencé peut-être ?
– Si…
– Eh bien alors ! Et les mêmes causes produisant les mêmes effets…
Il m’a fait lever… A dégrafé ma jupe… Descendu ma culotte…
– Tourne-toi ! Fais voir ! Ah, oui… Oui… Je suis pas mécontent de moi… Oui… Joli travail… Une belle petite œuvre d’art qu’on a là… Suffirait juste de rajouter une petite couche de rouge par ci par là…
Il a lancé une petite claque… Une autre… Une troisième…
– Non… Finalement le mieux, ce serait de tout reprendre… À zéro…
Et je me suis retrouvée couchée en travers de ses genoux… Punie en secret pour avoir eu envie d’aller retrouver Enzo…

Il est resté en moi…
– Eh ben dis donc ! Une vraie tigresse… Ça te réussit, toi, la fessée… C’est le moins qu’on puisse dire…Si j’avais su… Mais pourquoi t’en as jamais parlé aussi ?
– Parce que je savais pas… Avant ici je savais pas… Avant cette année ici je savais pas…
– Confidence pour confidence, moi non plus…
– Tu te rends compte la chance qu’on a eue ? On était en train de se perdre, Gilles… On allait se perdre… On se serait forcément perdus…
– N’y pense plus ! C’est fini tout ça…
– J’espère… Je sais pas… J’espère…
Et on s’est refait l’amour…



18 heures 30


J’étais sous la tonnelle… Seule… Charles s’est approché…
– Je te dérange pas ? Je peux ?
Hein ? Mais bien sûr qu’il pouvait… Bien sûr…
– Merci… Tu les attends ?
– Hein ? Qui ça ?
– Christine et Mélanie… Elles sont parties ensemble… Elles devraient bien revenir ensemble… Normalement…
– Ensemble ?
– Ben oui… Oui… Tu savais pas ?
– Si ! Si !
– Ça te disait rien à toi aujourd’hui ?
– Pas vraiment, non…
– Faut dire qu’aller courir les magasins, comme ça, tous les jours, ça doit finir par devenir lassant à la longue, non ?
– Ça, c’est un truc, les hommes ils peuvent pas comprendre…
– T’as bien fait de rester là n’empêche… T’as pas perdu au change… Et mon frère non plus… Il a vraiment beaucoup de chance…
– Plains-toi !
– Avoir une femme qui apprécie la fessée, c’est malheureusement pas donné à tout le monde…
– À toi de la convaincre…
– Je m’y emploie… Je m’y emploie… Mais si tu pouvais, de ton côté, donner un petit coup de pouce… Prêcher d’exemple et d’expérience… Tu serais la plus adorable des petites belles-sœurs…

samedi 7 mars 2015

Escobarines: Les skieuses

On avait été internes dans le même bahut… Dans le même dortoir… On y avait passé des nuits et des nuits à échanger des confidences… À y élaborer des projets d’avenir tous plus fastueux les uns que les autres… À y rêver d’improbables princes charmants… À faire tourner les surveillantes en bourrique… On s’entendait si bien toutes les six qu’après le bac on était tout naturellement restées en contact… Au fil du temps nos chemins avaient divergé, mais on avait imperturbablement continué à se voir… Souvent… Par deux… Par trois… Par quatre… Ou toutes ensemble… Avec nos mecs ou sans… C’était selon…

C’est Jasmine qui a lancé l’idée au beau milieu de la nuit d’un réveillon – celui de 98 – qu’on passait ensemble…
– Et si on partait toutes les six une semaine au ski, en filles, en février ?
Ah, oui, oui… Génial… Absolument génial… Il y avait plus qu’à…
À fixer une date de départ… Ce fut le 13 février… À prendre des jours… Ce qui ne posa de véritable difficulté à personne… Et à préparer les valises… Un vrai plaisir…

Et, au jour dit, on s’est toutes retrouvées, équipées de pied en cap, devant la gare de Lyon… Toutes ? Non… Manquait Jasmine…
– Elle ! Comme par hasard…
– Mais qu’est-ce qu’elle fout ? Vous allez voir qu’elle est fichue de nous faire rater le train…
– Ah, j’ai un texto…
– Qu’est-ce qu’elle raconte ?
– Qu’elle a un empêchement de dernière minute… Qu’on l’attende pas… Elle nous rejoindra là-bas… Dans deux ou trois jours…
– Faut le faire quand même ! Mais c’est tout elle ça…

On s’est installées… Et puis on est allées skier puisqu’on était venues pour ça… Mais le cœur n’y était pas…
– On peut bien dire ce qu’on veut… N’empêche qu’elle a plombé l’ambiance…

On avait tiré les chambres au sort… Je partageais celle de Julie… Quant au troisième lit, celui de Jasmine…
– D’ici à ce qu’elle vienne carrément pas…
Julie pensait que si… Quand même…
– Dis rien aux autres, mais je sais où elle est…
– Ah, oui ? Où ça ? C’est une histoire de mec, j’parie…
– Elle est avec Jérémie…
– Jérémie ? Le Jérémie d’Aurélie ?
– Lui-même…
– Mais c’est dégueulasse !
– Ah, ça !
– Et toi qui veux qu’on dise rien ! Non, mais elle a le droit de savoir Aurélie, attends ! Ah, non, non ! Pas question de garder ça pour nous…

Mouais… Mouais… Et elle en était sûre de ça Julie ?
– Certaine… J’ai reçu un texto qu’était pas pour moi… Jérémie… Julie… On doit être voisins dans son répertoire…
– Et elle s’est emmêlé les pinceaux… Tu fais voir ?
Elle l’a relu plusieurs fois… Et puis elle a haussé les épaules…
– Jérémie, franchement, j’en ai fait le tour… J’en ai plus rien à battre…
– C’est pas une raison…
– Ça se fait pas, ça, entre copines…
– Surtout entre nous… En plus…
– D’autant qu’il y a la charte…
Il y avait la charte, oui… C’est vrai qu’il y avait la charte…

Elle a débarqué le mercredi matin… En pleine forme… Comme si de rien n’était…
– Alors les filles ? Ça va comme vous voulez ? Désolée pour ce contre-temps… Mais je vais mettre les bouchées doubles… Et rattraper le temps perdu… Allez, on y va ?

Le paysage était magnifique…
– Et il y a personne en plus…
Ce qui tombait bien…
– Oui… Parce qu’il faut qu’on cause… Tu te souviens de la charte ?
– La charte ? Quelle charte ?
– Fais bien l’innocente ! On avait juré – et signé – que celle qui ferait un jour un coup de pute à l’une des autres, rapport aux mecs, elle accepterait de se laisser flanquer une bonne fessée déculottée… Elle la réclamerait même…
– C’était il y a longtemps… Ça vaut plus…
– Bien sûr que si ça vaut toujours…
– J’ai piqué le mec de personne…
– Et menteuse avec ça ! En plus !
– Vous allez quand même pas me faire ça !
– Oh, ben si ! Si ! Parce que t’es quelqu’un qui met un point d’honneur à toujours tenir ses engagements… Et puis tu voudrais quand même pas qu’une si belle amitié se termine comme ça… En queue de poisson…
– Oui, mais alors… Vous tapez pas trop fort, hein !
– Ça, c’est à nous de décider… Allez, hop ! Cul nu !

mardi 3 mars 2015

Fessées croisées (17)

25 juillet


– J’ai rêvé cette nuit ou bien…
– T’as pas rêvé, non…
– Eh ben, dis donc ! Jacques fait des émules, on dirait… Et alors ?
– Gilles m’a mis une fessée, oui… Et puis voilà…
– Retentissante… C’est le moins qu’on puisse dire… Et ça t’a pas déplu apparemment, si j’en juge par l’enthousiasme avec lequel tu as tonitrué ton plaisir juste après…
– C’est pas que j’ai aimé, c’est que ça m’a soulagée… Pacifiée… J’en avais besoin…
– Et tout ça parce que t’as couché avec Enzo… C’est pour ça, hein ?
– Jamais j’aurais dû lui céder… Jamais…
– Et du coup t’as demandé à Gilles de te punir…
– Pas comme ça, non… Mais ça revient au même…
– Et tu lui as tout raconté…
– Hein ? Ça va pas, non ? Je serais morte de honte…
– Qu’est-ce tu lui as dit alors ?
– Je me suis débrouillée…
– Et maintenant ? Tu vas faire quoi pour Enzo ?
– C’est fini… Terminé… J’irai plus… Je veux plus le voir…
– T’es quand même trop, toi, dans ton genre… Il aurait quand même droit à une explication, non ?
– Oh, non… Non… Je vais craquer si je le revois… Alors non…
– Et moi dans tout ça ? Parce que si tu viens pas, je suis coincée… C’est forcé que ça lui paraisse bizarre à Charles… Déjà que ça l’intrigue qu’on disparaisse tous les jours toutes les deux systématiquement comme ça… Mais alors si j’y vais toute seule…
– Je sais bien, Christine… Désolée… Je sais pas… Je veux pas…



10 heures


J’étais dans la salle de bains quand Mélanie a surgi…
– C’est vrai ?
– Quoi donc ?
– Que tu t’es pris une fessée hier soir…
– Que je… Comment tu sais ça, toi ?
– C’est parce que… Ils m’avaient pas vue Charles et Gilles dans la cuisine tout-à-l’heure… Et ils en parlaient…
– Ah, oui ? Qu’est-ce qu’ils disaient ?
– J’ai pas tout compris… Tout bas ils causaient… À cause de Jacques et de Geneviève qu’étaient à côté… Il disait que ça l’avait réveillé Charles tellement Gilles il tapait fort et tellement tu braillais… Et il voulait savoir pourquoi tu l’avais eue… J’ai pas entendu la réponse… C’était pourquoi ? À cause des types ?
– Quels types ?
– Ceux que vous allez voir l’après-midi à Toulon avec Christine…
– Hein ? Mais…
– C’est des copains à des copains à Ludovic… Alors forcément il est au courant… Oh, mais t’inquiète… Il dira rien…
– Oh, n’importe comment c’est fini… En ce qui me concerne en tout cas… Je les verrai plus…
– Tu fais bien ce que tu veux… C’est pas moi qui y trouverai quoi que ce soit à redire… Je serais mal placée pour… C’était pas pour ça alors ?
– Dans un sens, oui… Et dans l’autre, non… C’est compliqué…
– Tu me fais voir ?
– Que je…
– Ben oui… On est entre nous… Entre nanas… Et je t’ai bien montré, moi, l’autre jour… Ah, oui quand même ! T’as dû le sentir passer, dis donc ! Ça te fait quoi ?
– Qu’est-ce tu veux que ça me fasse ? La même chose qu’à toi… Ça brûle… C’est sensible… C’est douloureux…
– Non, mais pas ça… Qu’il y ait du monde qui sache… Charles… Qu’a entendu… Et Christine qu’a entendu aussi… Sûrement… Charles lui aura dit n’importe comment si elle a pas entendu… Et puis moi… C’est trop bien, hein, les gens qui savent autour… Qu’en pensent pas moins… Oh, ben si ! Si ! Parce qu’une fessée sans ça c’est pas la peine… Ça fait mal pour rien… Tiens, moi… Mais tu vas me traiter de folle…
– Tu sais bien que non…
– Ce que j’aimerais… Parce qu’il est au courant Ludovic qu’il me la donne la fessée Jacques à cause de lui…
– Au courant ? Mais par qui ?
– Par moi… Un jour qu’on couchait… Il a vu… Il a bien fallu que je lui explique du coup… Et ce que j’arrête pas de me demander, c’est s’il leur a raconté à ses copains… J’ose pas lui demander… Des fois j’ai l’impression que oui… Des fois que non… Tu crois, toi ? Comment j’aimerais ça que, quand ils me voient, ils y pensent… Qu’ils y fassent carrément des allusions… Tout ça… Mais bon…