25 juillet
– J’ai
rêvé cette nuit ou bien…
– T’as
pas rêvé, non…
– Eh
ben, dis donc ! Jacques fait des émules, on dirait… Et
alors ?
– Gilles
m’a mis une fessée, oui… Et puis voilà…
– Retentissante…
C’est le moins qu’on puisse dire… Et ça t’a pas déplu
apparemment, si j’en juge par l’enthousiasme avec lequel tu as
tonitrué ton plaisir juste après…
– C’est
pas que j’ai aimé, c’est que ça m’a soulagée… Pacifiée…
J’en avais besoin…
– Et
tout ça parce que t’as couché avec Enzo… C’est pour ça,
hein ?
– Jamais
j’aurais dû lui céder… Jamais…
– Et
du coup t’as demandé à Gilles de te punir…
– Pas
comme ça, non… Mais ça revient au même…
– Et
tu lui as tout raconté…
– Hein ?
Ça va pas, non ? Je serais morte de honte…
– Qu’est-ce
tu lui as dit alors ?
– Je
me suis débrouillée…
– Et
maintenant ? Tu vas faire quoi pour Enzo ?
– C’est
fini… Terminé… J’irai plus… Je veux plus le voir…
– T’es
quand même trop, toi, dans ton genre… Il aurait quand même droit
à une explication, non ?
– Oh,
non… Non… Je vais craquer si je le revois… Alors non…
– Et
moi dans tout ça ? Parce que si tu viens pas, je suis coincée…
C’est forcé que ça lui paraisse bizarre à Charles… Déjà que
ça l’intrigue qu’on disparaisse tous les jours toutes les deux
systématiquement comme ça… Mais alors si j’y vais toute seule…
– Je
sais bien, Christine… Désolée… Je sais pas… Je veux pas…
10 heures
J’étais
dans la salle de bains quand Mélanie a surgi…
– C’est
vrai ?
– Quoi
donc ?
– Que
tu t’es pris une fessée hier soir…
– Que
je… Comment tu sais ça, toi ?
– C’est
parce que… Ils m’avaient pas vue Charles et Gilles dans la
cuisine tout-à-l’heure… Et ils en parlaient…
– Ah,
oui ? Qu’est-ce qu’ils disaient ?
– J’ai
pas tout compris… Tout bas ils causaient… À cause de Jacques et
de Geneviève qu’étaient à côté… Il disait que ça l’avait
réveillé Charles tellement Gilles il tapait fort et tellement tu
braillais… Et il voulait savoir pourquoi tu l’avais eue… J’ai
pas entendu la réponse… C’était pourquoi ? À cause des
types ?
– Quels
types ?
– Ceux
que vous allez voir l’après-midi à Toulon avec Christine…
– Hein ?
Mais…
– C’est
des copains à des copains à Ludovic… Alors forcément il est au
courant… Oh, mais t’inquiète… Il dira rien…
– Oh,
n’importe comment c’est fini… En ce qui me concerne en tout
cas… Je les verrai plus…
– Tu
fais bien ce que tu veux… C’est pas moi qui y trouverai quoi que
ce soit à redire… Je serais mal placée pour… C’était pas
pour ça alors ?
– Dans
un sens, oui… Et dans l’autre, non… C’est compliqué…
– Tu
me fais voir ?
– Que
je…
– Ben
oui… On est entre nous… Entre nanas… Et je t’ai bien montré,
moi, l’autre jour… Ah, oui quand même ! T’as dû le
sentir passer, dis donc ! Ça te fait quoi ?
– Qu’est-ce
tu veux que ça me fasse ? La même chose qu’à toi… Ça
brûle… C’est sensible… C’est douloureux…
– Non,
mais pas ça… Qu’il y ait du monde qui sache… Charles… Qu’a
entendu… Et Christine qu’a entendu aussi… Sûrement… Charles
lui aura dit n’importe comment si elle a pas entendu… Et puis
moi… C’est trop bien, hein, les gens qui savent autour… Qu’en
pensent pas moins… Oh, ben si ! Si ! Parce qu’une
fessée sans ça c’est pas la peine… Ça fait mal pour rien…
Tiens, moi… Mais tu vas me traiter de folle…
– Tu
sais bien que non…
– Ce
que j’aimerais… Parce qu’il est au courant Ludovic qu’il me
la donne la fessée Jacques à cause de lui…
– Au
courant ? Mais par qui ?
– Par
moi… Un jour qu’on couchait… Il a vu… Il a bien fallu que je
lui explique du coup… Et ce que j’arrête pas de me demander,
c’est s’il leur a raconté à ses copains… J’ose pas lui
demander… Des fois j’ai l’impression que oui… Des fois que
non… Tu crois, toi ? Comment j’aimerais ça que, quand ils
me voient, ils y pensent… Qu’ils y fassent carrément des
allusions… Tout ça… Mais bon…
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