mardi 24 mars 2015

Fessées croisées (20)

13 heures 30


Gilles et Charles avaient rendez-vous chez le notaire…
– Bon… On y va…
Geneviève a approuvé…
– Oui… Prenez un peu de marge… Maître Duplaire déteste qu’on arrive en retard… Il n’a pas tort d’ailleurs… C’est la moindre des politesses…
Gilles m’a déposé un petit baiser dans le cou au passage…
– Qu’est-ce tu vas faire, toi, en attendant ?
– Je sais pas… Je…
– Pars ! Partez entre filles… Allez faire les magasins… Ça te changera les idées…
Il s’est penché à mon oreille…
– Et tâche d’être sage ! Sinon ce soir c’est la fessée…

Mélanie trouvait que ça tombait plutôt bien…
– Parce qu’il peut pas venir Ludo aujourd’hui… Je me demande bien pourquoi d’ailleurs… Alors me morfondre toute seule en attendant que les deux autres aient fini de tirer leur coup ! Je veux bien rendre service, mais il y a des limites… Là au moins on va pouvoir aller faire des trucs ensemble pendant ce temps-là…

On a regardé le voilier s’éloigner… Disparaître…
Bon… Et maintenant ? On allait où ? On faisait quoi ?
Si ça m’ennuyait pas… Elle avait vu une petite robe l’autre jour par là-bas derrière… Elle avait été idiote de pas la prendre… Alors si elle y était toujours…

– Elle te va bien… Oui…
– Bon, ben allez ! Adjugé… Et toi ? J’ai vu que t’en regardais une en vitrine tout-à-l’heure…
– Oui, oh, moi…
– Essaie-la au moins… Ça t’engage à rien d’essayer…
Elle me l’a mise sur les bras d’autorité… M’a poussée vers la cabine… A tiré le rideau… A attendu… L’a retiré dans l’autre sens… J’ai poussé un cri… Quelqu’un a ri…
– Mais referme-moi ça, merde !
Je me suis rhabillée et je suis sortie… Sans regarder personne…

– T’es fâchée ?
– Non, mais attends, Mélanie, t’es pas bien… T’es vraiment pas bien… Moi, je suis à poil dans le machin et toi…
– T’étais pas à poil…
– Oui, oh, tu parles, un string… C’est du pareil au même… Tout le monde a vu…
– La belle affaire ! Un cul, c’est un cul…
– Oui, mais le mien, c’était un cul fessé… De quoi j’ai l’air, moi, maintenant ?
– Qu’est-ce tu t’en fous ! Tu les connais pas ces gens… Tu les reverras jamais…
– Et alors ? C’est pas une raison…

– T’es toujours fâchée ?
On venait de s’installer à une terrasse de café… Ça faisait plus d’une demi-heure que je ne lui avais pas adressé la parole…
– Je suis pas fâchée, non, mais avoue que t’exagères…
– J’ai cru… J’ai pensé… Parce que ça, c’est le genre de truc que j’aurais trop aimé que ça m’arrive, moi… Comme ça… Sans que ça ait l’air d’être fait exprès… Alors du coup je me suis dit…
– T’aurais au moins pu m’en parler avant…
– T’aurais été d’accord ?
– C’était qui le type qu’a ri ?
– Je sais pas… Le fils du patron on aurait dit…
– Il était âgé ?
– Une quarantaine d’années… Quelque chose comme ça…
– Il y en a d’autres qu’ont vu ?
– La petite vendeuse, ça, c’est sûr… Elle écarquillait des yeux grands comme ça… Quant aux deux clientes qui traînaient entre les portants, je sais pas… Tu m’en veux ?
– Mais non, je t’en veux pas… Et même…
– Et même ?
– Non… Rien… Il serait peut-être temps d’aller retrouver Christine… Elle va nous attendre…



21 heures 30




– Alors ? T’as été sage ?
– Comme une image…
– C’est bien vrai ce mensonge ?
Il m’a souri… Prise contre lui… Caressée…
Ça a été violent… Ça a été doux… Somptueux…

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