jeudi 28 janvier 2010

Escobarines: Une fessée ( 2 )







De Clairineterm@yahoo.fr à Victorine69@yahoo.fr
Quelle agréable matinée nous avons passée toutes les deux, Madame ma professeure !… J’ai beaucoup aimé… Vraiment beaucoup… Pas vous ?… Ben si, si, évidemment !… Si vous mettez des annonces en ligne sur des sites spécialisés c’est que vous y trouvez votre compte… Forcément… D’une façon ou d’une autre… Ca vous a plu comme j’ai tapé ?… C’était assez fort ?… Assez rapide ?… Faut me dire, hein !… Pour la prochaine fois… En tout cas qu’est-ce que vous avez gigoté !… Vous gigotez toujours comme ça ?… Comment ça montre !… Ah, il y a rien qui reste secret, on peut pas dire !… Vous le faites exprès ou bien vous pouvez pas vous empêcher tellement ça fait mal ?… Mais vous savez ce que je regrette là maintenant ?… C’est qu’on ait pas eu cours ensemble cet après-midi… Pour pouvoir repenser à tout ça au milieu des autres… Imaginer vos fesses bien rouges sous votre tailleur strict de petite bourgeoise pendant que vous nous débitez les idioties du programme… Et être la seule à savoir… Mais ce n’est que partie remise… Demain matin 8h30 salle 318…

De Clairineterm@yahoo.fr à Victorine69@yahoo.fr
Comment vous étiez gênée en classe tout à l’heure !… Vous aviez beau faire tous vos efforts pour pas me regarder vous y arriviez pas… C’était plus fort que vous… Et je peux vous dire que voir comment vous vous dépêchiez de baisser les yeux à chaque fois c’était un vrai délice… Vous en avez même bafouillé… Plusieurs fois… Et rougi une fois… Ah, c’est plus comme avant, hein, quand vous vous croyiez tout permis avec moi !… Elle est devenue beaucoup plus accommodante Madame ma professeur… Elle le sera de plus en plus… Parce qu’on recommencera… Bientôt… J’ai des tas d’idées… Vous verrez… Vous m’en direz des nouvelles…

Elle a attendu que tous les autres soient sortis, s’est approchée, tout sourire, du bureau…
- Pourquoi vous répondez pas à mes mails ?… Vous serez punie pour ça…
- Chut !… Chut !… Tais-toi !… Si quelqu’un rentre…

De Clairineterm@yahoo.fr à Victorine69@yahoo.fr
Samedi matin… Au même endroit… Dans la même tenue… Je vous rejoindrai…

- Bon, ben voilà… Vous êtes venue… Mais vous êtes pas à poil… J’avais dit à poil…
- Ecoute !… Il faut qu’on parle… Entre grandes personnes… Adultes et responsables…
- Mettez-vous d’abord à poil… J’écoute rien sinon… Et j’me casse…
- Tu es démoniaque… Proprement démoniaque…
Mais elle l’a fait…
- Qu’est-ce que vous vouliez dire ?…
- Qu’il faut qu’on arrête tout ça… Que ça peut plus durer…
- Non, mais vous êtes vraiment trop, vous, dans votre genre… Vous savez pas ce que vous voulez, hein ?!
- Mais si, mais…
- Mais non !… Non !… Qui c’est qu’a demandé ?… Qui c’est qu’a passé une annonce ?… C’est moi, peut-être ?… Et pourquoi vous êtes venue aujourd’hui alors ?… Pourquoi ?…
- J’avais pas vraiment le choix… Je suis piégée… Tu es en position de force… Tu le sais très bien… Et tu en abuses…
- J’abuse de rien du tout… Vous venez si vous en avez envie… Parce que vous en avez envie… Parce que vous aimez ça… Un point c’est tout… Non, mais qu’est-ce que vous êtes en train d’essayer d’insinuer ?… Que je m’abaisserais à vous faire du chantage ?… Que vous êtes là aujourd’hui uniquement parce que vous craignez que sinon j’aille raconter à mes petits camarades que Madame la professeure adore se faire tambouriner le derrière… Non, mais vous me prenez pour qui ?… Ah, vous avez bonne opinion de moi… Ca fait plaisir… Partez !… Partez si c’est ce que vous préférez… Personne ne saura rien… Jamais… Je vous en donne ma parole… Eh bien ?!… Non ?… Ca vous va pas non plus ? !… Qu’est-ce qu’il vous faut au juste ?… Qu’au contraire je vous en fasse du chantage ?… C’est ça ?!… Pour que vous puissiez vous donner l’illusion que vous n’en passez par où je veux – par où vous avez en réalité tellement envie de passer – que contrainte et forcée ?… Vous êtes compliquée, Madame la professeure, extrêmement compliquée… Et tordue… Bon… Mais assez de simagrées… Vous me faites perdre mon temps, là… Vous décidez quoi ?… Vous restez ou pas ?…
- Je reste…
Tout bas. A peine audible…

- Qu’est-ce que tu fais ?…
- Ca se voit pas ?… Je vous bande les yeux…
- Pourquoi ?…
- Les questions, ici, c’est moi qui les pose… Si – et quand – je le juge nécessaire… Venez avec moi… Là… Laissez-vous guider… Attention… Il y a une marche… Une autre… On monte là-haut… Comme la dernière fois… Ca tourne… Encore deux… La dernière… Vous y êtes… Et tâchez de faire bonne figure, hein ?!… Je compte sur vous…
- Faire bonne figure ?… Pourquoi ?… Il y a quelqu’un ?… Il y a pas quelqu’un au moins ?…
- Et quand bien même cela serait…
- Tu n’as pas fait ça ?…
- C’est moi qui décide… Et encore une fois – c’est la dernière – arrêtez de poser des questions… Venez là plutôt… Que je vous punisse comme vous l’avez mérité…
Et elle l’a brusquement fait chavirer en travers de ses genoux. Calée. Equilibrée…
- Mais il y a personne ?… Tu me jures ?!…
La claque l’a cueillie par surprise. A pleines fesses...
- Aïe !…
- Vous étiez prévenue… Ca suffit les questions… Dites-moi plutôt pourquoi vous allez être punie…
- Parce que je n’ai pas répondu à tes mails…
- En effet, oui !… Et pourquoi tu n’as pas répondu à mes mails ?…
- Parce que tu ne m’en as pas laissé le temps… Aïe !… Aïe !… Aïe !…
- Je veux la vérité…
- Mais c’est ça !… Aïe !… Aïe !… Aïe !… Arrête, non, arrête !… Parce que je voulais pas laisser de preuves… Au cas où…
- Ah, ben voilà !… C’est mieux… C’est beaucoup mieux…
Elle a encore lancé une trentaine de claques. Toujours au même endroit. En plein milieu. Ca s’est brusquement arrêté…
- En tout cas ça a bien plu… Vous verriez les têtes… Tout le monde a beaucoup apprécié… Vraiment beaucoup…
- Il y avait vraiment quelqu’un ?…
- Ben évidemment !…
- Qui ?…
- Devinez !…
- Je sais pas, moi !… Comment veux-tu que je sache ?…
- On n’a pas cours le samedi matin…
- Oh non, non !… C’est pas…
- Des gars et des filles de la classe, si !… Oh, mais pas beaucoup… Il y en a que sept… Vous voulez savoir qui c’est ?… Vous voulez les voir ?…
- Non !… Je veux pas !… Non !…
- Si !… Il faut que vous appreniez à affronter la réalité en face…
Et elle a arraché le bandeau. La pièce était vide…
- Ouf, hein ?

- Ca y est ?… Rhabillée ?… On va tout de même pas se quitter comme ça… Si vite… Donnez-moi votre culotte !… Allez, donnez !… Ca me fera un souvenir… Et mettez-vous le nez contre le mur… Relevez votre robe !… Plus haut… Encore !… Là… Parfait… Restez comme ça… Ne bougez plus… On a tout notre temps…

lundi 25 janvier 2010

Escobarines: Une fessée





« Enseignante, 45 ans, recherche fesseuse motivée pour la punir, tout simplement, comme elle le mérite… victorine69@yahoo.fr »

Voilà. C’était fait. Enfin. Depuis le temps qu’elle voulait, qu’elle ne voulait plus, qu’elle revoulait. C’était fait…

- Vous êtes vraiment prof ?…
Juste ça. Dans sa boîte mail le lendemain…
- Je le suis, oui…
- Alors ça va pouvoir s’envisager… Prof de quoi ?…
- De Mathématiques…
- Encore mieux… C’est parfait… Bon, mais maintenant vous allez attendre… Que je vous fasse signe… Que je vous convoque… Inutile de vous manifester d’ici là… Vous risqueriez de me faire changer d’avis…

Déterminée. Impérieuse. Exactement comme elle l’avait toujours rêvée. Toujours voulue…

Elle était qui ?… Qui elle pouvait être ?… Une enseignante, elle aussi, pour avoir posé la question avec tant d’insistance ?… Oui… Sûrement… Ou même – pourquoi pas ? – un chef d’établissement rêvant d’administrer de cuisantes fessées aux collègues qu’elle avait sous ses ordres… Oui… Quelque chose de cet ordre-là… Dans ces eaux-là… C’était le plus plausible… Et le plus rassurant…

Trois semaines. Trois semaines sans qu’il se passe rien. Absolument rien. Trois semaines d’attente impatiente et souvent découragée… Elle avait probablement changé d’avis. Ou bien elle avait trouvé quelqu’un d’autre. A moins encore qu’il ne se soit agi que d’une fantasmeuse qui avait voulu se jouer d’elle. Quoi qu’il en soit il était inutile de se bercer plus longtemps d’illusions : elle n’en aurait plus jamais la moindre nouvelle…

- Vous êtes prête ?
Un peu qu’elle était prête…
- Alors je vais vous donner une adresse… Vous vous y rendrez demain matin à dix heures… Ce sera ouvert… Vous entrerez… Vous vous déshabillerez… Entièrement… Vous vous mettrez face au mur du fond, dos à la porte… Et vous attendrez… Vous vous conformerez strictement aux ordres qui vous seront donnés… Sinon… Sinon tout s’arrêtera immédiatement…

Tu es folle. Complètement folle. Complètement irresponsable. Tu vas aller là-bas ?… Dans un endroit que tu ne connais pas. Te jeter entre les griffes d’une femme que tu ne connais pas. Dont tu n’es même pas sûre que c’en soit une. Si ça tombe tu t’apprêtes à sauter, les deux pieds joints, au beau milieu d’un gigantesque traquenard… Et tout ça pour quoi ?… Pour recevoir une hypothétique fessée… Non, mais ça va pas, ma pauvre fille !… T’es vraiment pas bien par moments, hein !… Tu vas me faire le plaisir de rester ici…

La pièce – une grande pièce qui avait dû jadis être un garage – était vide. Elle a cherché en vain autour d’elle où accrocher ses vêtements, s’est finalement résolue à les déposer, soigneusement pliés, par terre, à même le sol. Et, nez au mur, elle a attendu. Longtemps…

Il y a enfin eu une présence. Quelqu’un. Qui est d’abord resté silencieux et immobile. Qui s’est approché. Eloigné. Qui est revenu. Qui s’est arrêté. Tout près. Encore plus près. Une main s’est posée sur sa hanche. Une autre, de l’autre côté. On a voulu qu’elle se retourne. Elle s’est retournée. Elle a poussé un hurlement…
- Toi !… Mais qu’est-ce que tu fais là ?
- Et vous, Madame ma professeure ?

Elle s’est précipitée sur ses vêtements, a voulu se rhabiller en toute hâte…
- Vous êtes sûre que c’est la meilleure solution ?… Parce que… personne n’est obligé de savoir, mais je ne suis pas obligée de me taire non plus…
Elle s’est interrompue, tous gestes suspendus, une jambe en l’air, hésitante…
- Allez, reposez-moi cette petite culotte… Ca vaudra mieux… Si vous ne voulez pas que… Là… Et retirez vos mains… Ne soyez pas ridicule !… On est entre femmes… Vous savez que c’est à peu près comme ça que je vous imaginais ?… Un peu moins amples les fesses quand même… Et un peu plus fermes les seins, moins tristes, mais bon… En attendant vous vous demandez bien par quel miracle je suis arrivée là, hein ?… Vous êtes très naïve, Madame la professeure… Très… Parce que quand on passe des annonces comme celle que vous avez passée on crée une nouvelle boîte mail… On n’utilise pas celle dont on se sert habituellement… Dont on a généreusement distribué l’adresse à droite et à gauche à différentes occasions…

- Qu’est-ce que tu vas faire ?
- Qu’est-ce que je vais faire ?… En voilà une question !… Je vais vous flanquer une bonne fessée… Vous êtes venue pour ça, non ?… Moi aussi… Pour vous la mettre… Ca fait trois semaines que j’en rêve… Que je passe mon temps à vous regarder en classe et à me dire que je vais vous les soigner vos fesses… Comme vous le méritez… Parce que vous m’avez prise en grippe, Madame la professeure…
- Moi ?!… Jamais de la vie !… Qu’est-ce que tu vas chercher ?…
- Bien sûr que si !… Tout vous est bon pour vous en prendre à moi… Tout !… Vous me sous-notez… Vous m’accablez en permanence de reproches injustifiés… A cause de vous j’ai raté mon bac l’année dernière et redoublé ma Terminale… L’avoir à 20 ans – si je l’ai cette année – ça va me fermer plein de portes et vous le savez…
- On ne peut pas dire que tu aies toujours fait preuve d’une assiduité exemplaire…
- C’est ça !… Rajoutez-en une couche… C’est le moment…

Sa main s’est posée sur sa nuque. S’en est emparée…
- Venez !
- Où ça ?
- Vous verrez bien…
Par la peau du cou. Comme un jeune chiot. Elles ont entamé l’escalier…
- Tu vas pas me le faire devant quelqu’un au moins ?
- Vous croyez vraiment que vous êtes en position d’exiger quoi que ce soit… Mais non… Rassurez-vous !… Pas aujourd’hui… Plus tard… Une autre fois… Aujourd’hui je veux profiter pleinement de vous… Toute seule…

Une autre pièce. Vide elle aussi. Plus petite. Avec seulement une chaise. Au beau milieu…
- Allez !… Eh bien venez !… Qu’est-ce que vous attendez ?… Penchez-vous !… Allongez-vous !… Sur mes genoux… Là… Oui… Comme ça… Très bien… Vous voyez que vous savez vous montrer raisonnable quand vous voulez…
Une main s’est posée sur ses fesses. Se les est lentement appropriées…
- Vous serez sage à l’avenir ?… Vous arrêterez de noter à la tête du client ?
- Mais je n’ai jamais… Aïe !
- Vous arrêterez de noter à la tête du client ?
- Aïe !… Oui…
- De vous montrer, en classe, aussi systématiquement injuste ?
- Mais je ne suis pas… Aïe !… Aïe !… Oui… Aïe !…
- Vous le ferez plus ?
- Non…
- Promettez !… Je promets, oui…
- Menteuse !… Vous ne la tiendrez pas votre promesse… Et vous le savez très bien… Vous allez être punie pour ça… Et je peux vous dire que vous allez vous en souvenir… Allez, vous êtes prête ?…

jeudi 21 janvier 2010

Escobarines: Ping pong





- Merci…
- De rien…
- Depuis le temps que je rêvais d’en recevoir une là !… Dans cette salle… Et comme ça… A la raquette…
- Eh bien tu vois, c’est fait !…
- C’est plein de souvenirs ici pour moi… Si tu savais tous les matches que j’y ai disputés… Les heures d’entraînement que j’y ai passées… Et toutes les fessées que j’ai rêvé d’y recevoir… Dix mille fois il m’en a menacée monsieur Bertin… Devant tout le monde… Juste menacée… Mais alors là avec un air, mais un air !… Ca me mettait dans un état !… Et le soir, dans mon lit, j’imaginais qu’il le faisait vraiment… Avec tous les autres autour qui rigolaient tant qu’ils pouvaient… Tu crois qu’on a pu entendre dans les vestiaires à côté ?…
- Ca fait pas l’ombre d’un doute !… Ca te résonne d’une force là-dedans !… Et vu comment tu gueulais !… En plus !…
- Tant que ça ?… C’est vrai ?…
- Impressionnant !…
- Je me suis pas rendu compte… Oh, mais de toute façon, à cette heure-ci, il y a plus grand monde…
- Ca bougeait quand même !… Il y avait des portes qui claquaient… Des gens qui parlaient… Qui riaient… Tout près même à un moment… Juste derrière la porte…
- J’ai pas fait gaffe… J’entendais rien… J’étais bien trop… Oh là là !… Et s’ils étaient rentrés ?… La honte !…
- Tu savais qu’il y avait un risque quand même !… Me dis pas que tu le savais pas…
- Ben oui !… Si !…
- Et c’est même ce qui rendait la situation tout particulièrement excitante, non ?…
- Mais il y a eu personne… Heureusement !… Comment je me serais sentie mal à l’aise… C’est un truc, ça, à jamais pouvoir t’en remettre…
- Ca peut encore arriver… On peut encore entrer… C’est ça que tu attends ?…
- Hein ?… Non… Pourquoi ?…
- Ben pourquoi tu te reculottes pas alors ?…
- Ah oui !… Si… Non… Je sais pas…
- Mais reste !… Reste comme ça… Tu aimes ça jouer avec le feu, hein ?…
- J’adore…
- Tant que tu te brûles pas…

- Bon, alors toi, tu crois qu’on a entendu ?…
- J’en suis sûre…
- Oui… Oui… Mais de toute façon on peut pas savoir que c’est moi… Personne nous a vu entrer ici… Et pour reconnaître une voix quand on crie…
- Entrer, non… Mais attendre qu’on sorte, au détour d’un couloir, pour savoir à qui appartient ce petit derrière qui s’égosillait à être aussi ardemment tambouriné pourquoi pas ?…
- J’avais pas pensé à ça… Mais c’est horrible !… Je vais jamais oser repartir…
- Il va bien falloir pourtant !…
- Tu voudrais pas aller voir, toi, s’il reste personne ?…

- T’as bien regardé partout ?…
- J’ai ouvert toutes les portes… Je suis sortie… Il y a plus âme qui vive… Nulle part… La voie est libre… C’est l’occasion ou jamais…
- L’occasion de quoi ?…
- D’aller faire un petit tour, le derrière à l’air, dans les couloirs… Me dis pas que tu y as jamais pensé… Que t’en as jamais rêvé…
- Si, mais… Et si il y a quelqu’un qui revient ?…
- A cette heure-ci ?… Il y a une chance sur mille…
- Oui, bon, mais alors on se dépêche, hein !… Et on fait juste le premier couloir, c’est tout…

- Tu vois bien qu’il y a personne…
- Oui… Comment c’est trop de se balader là comme ça… Alors que les autres jours t’as plein de monde qui circule dans tous les sens… Quand je vais y penser en repassant là demain avec tous les autres… Tu peux pas savoir ce que ça me fait… Oh, mais on peut bien continuer un peu finalement…
Un autre couloir. Celui des douches. Un autre encore.

Ca a été au retour. Le dernier coude avant la salle de ping pong. Elle a fait un bond en arrière en poussant un hurlement. Il lui a jeté un regard d’abord stupéfait…
- Yseut !… Mais qu’est-ce que vous faites là ?…
Et puis incrédule…
- Alors là c’est la meilleure !…
Il l’a sévèrement toisée…
- Non, mais tu te crois où ?… Qu’est-ce que c’est que cette tenue ?
Fermement agrippée par le bras…
- Depuis le temps que je te promets une fessée cette fois tu vas pas y couper…
Il a tendu le genou, l’a fait basculer…
- Oh, mais ça a déjà été fait, on dirait !… Eh bien on va en rajouter une couche… Et une bonne…

lundi 18 janvier 2010

Escobarines: La toilette





- Bon… Allez, Mesdemoiselles, au bain !…
- Mais c’est pas le jour, Toinette !…
- C’est pas le jour, non !… Mais demain c’est celui du mariage de votre cousin Gontran… Il faut que vous soyez toutes belles… Et toutes propres… Pour lui faire honneur… Allez vite !… Que l’eau va refroidir…

- Eh bien ?!… Vous attendez quoi ?… Le déluge ?…
- On n’a pas besoin de toi, tu sais !… T’as plein d’autres choses à faire… Faut pas qu’on te fasse perdre ton temps… Alors si tu préfères…
- Mais c’est quoi toutes ces simagrées aujourd’hui ?… Dépêchez-vous de quitter tout ça et de monter là-dedans… Ou j’appelle votre mère… Et je peux vous assurer qu’elle est vraiment pas d’humeur ce matin…

- Mais qu’est-ce qui t’est arrivé ?!… Fais voir !… Fais voir, j’te dis !… Qui c’est qu’a bien pu te mettre le derrière dans un état pareil ?… Et toi ?… Tourne-toi !… Mais toi aussi !… Eh ben décidément !… C’est le carnaval des culs rouges…
- Tu vas rien dire à maman, hein ?!…
- Ca… Je verrai… Quand vous m’aurez expliqué ce qui s’est passé…
- C’est hier en se promenant…
- Oui… Du côté de La Prade… Il y a deux bonshommes qui nous sont tombés dessus… Qu’on connaissait pas… Qu’on avait jamais vus… Ils se sont jetés sur nous, ils nous ont mis la fessée et ils se sont sauvés en courant… Sûrement ils nous ont prises pour quelqu’un d’autre…
- A qui vous voulez faire croire ça ?…
- Si, c’est vrai, hein !
- Ben voyons !… Et vous êtes tranquillement rentrées comme si de rien n’était… Vous n’en avez touché mot à personne…
- On avait bien trop honte…
- Si c’est ça il faut absolument mettre votre mère au courant… C’est bien trop grave… Qu’elle porte plainte… Qu’on prenne les dispositions qui s’imposent… J’y vais de ce pas…
- Non… Non… Attends !…
- Alors dites-moi ce qui s’est VRAIMENT passé…
- On a joué…
- Oui… On s’est un peu amusées à se la donner toutes les deux…
- Et vous jouez à ça souvent ?
- Oh non, non !… C’est la première fois…
- Oui… C’est la première fois… Et puis, d’habitude, on s’arrange pour que ce soit juste après la toilette… Comme ça personne s’en aperçoit…
- Et vous n’avez rien de plus intelligent à faire ?…
- Non, mais c’est pour s’aider pour les leçons… On s’interroge l’une l’autre… Et quand on sait pas paf !… Jusqu’à ce qu’on sache… Ca rentre mieux…
- Oui… Sauf que des fois, même que je sache, elle m’en met quand même !… Elle dit que c’est parce que j’aurais très bien pu pas savoir… Ou alors que j’ai pas tapé assez fort quand c’était son tour de la recevoir…
- Tu peux parler, toi !… Qui c’est qui se met à califourchon sur moi pour pas que je puisse bouger et qui m’en colle même quand il y a pas de raison ?…
- T’adores ça… Tu le dis toi-même…
- Et pas toi peut-être ?… Rappelle-toi le jour où…
- Le jour où ?…
- Non… Rien…
- Peut-être pourrions-nous poursuivre cette intéressante conversation en présence de Madame votre mère ?… Je suis certaine qu’elle y prendrait le plus vif intérêt…
- Oh non, Toinette, non !… Pas maman !…
- On fera tout ce que tu voudras…
- Et on te dénoncera plus quand tu iras te cacher dans la grange avec Paul…

Elle est sortie sans un mot…
- Elle va la chercher… Ah, on est dans de beaux draps !… Tu peux être fière de toi !…
- Parce que ça va être de ma faute !…
- Bien sûr que c’est de ta faute !… C’est toi qu’as absolument voulu raconter à maman ce qu’elle faisait dans la grange… Forcé qu’elle nous en veuille maintenant !… Et on peut même plus les regarder à travers les trous de la porte… En plus !…

Il y a eu un bruit de pas dans le couloir. Des rires. Des voix…
- C’est pas maman !…
C’était pas maman, non. C’était Pauline, la cuisinière…
- Tu vois !… Qu’est-ce que je te disais !…
- Oh, ces demoiselles !… Qui font tant les fières… Si j’avais jamais cru une chose pareille… Quand je vais raconter ça à Basile…
- Va le chercher, tiens, plutôt !… Qu’il voie ça de ses propres yeux… Et ramène Paul !… Je suis sûre que ça va beaucoup l’amuser…
- Oh non, Toinette, non !…
- Vous préférez qu’on aille chercher maman ?… Non ?… Eh bien alors !…

jeudi 14 janvier 2010

Escobarines: Soirée pyjama





Ca faisait des années et des années que Cynthia et Camille n’avaient pas passé leurs vacances en Creuse, chez leur cousine Ophélie, et elles étaient bien décidées à en profiter… On allait voir ce qu’on allait voir !… Alors là !…

Elles avaient vite déchanté…
- Ce que c’est nul ici !… Il y a rien à faire…
- Oui… Il y a que des vaches… Et des arbres… On a passé l’âge…
- Et tu restes toute l’année là, toi, Ophélie ?… C’est dingue !… On pourrait jamais, nous !… Qu’est-ce que tu dois t’emmerder !…
- Un peu, mais bon, j’ai l’habitude…

Elles prenaient la voiture de Camille…
- Pourvu qu’elle nous lâche pas en route !…
Et faisaient un saut en ville…
- Si on peut appeler ça une ville !…
Où elles traînaient leur ennui une heure ou deux avant de rentrer s’installer devant la télé…
- Encore heureux qu’on ait ça…
Tante Muriel bondissait…
- Vous pouvez pas aller profiter du bon air plutôt, non ?… Vous êtes blanches comme des Efferalgan… Ah, elle va être contente votre mère si je vous renvoie là-bas comme ça !…

Il y avait même pas de mecs potables en plus !… Enfin si, il y en avait un…
- Un pour trois c’est maigre !…
Il y en avait un, un vacancier, - Kevin il s’appelait - qui passait ses journées à briquer sa belle voiture toute neuve… Elles ont fait mine de s’y intéresser…
- C’est quoi comme marque ?… Il y a combien de chevaux là-dessous ?… Ah oui ?!… Et ça monte à combien ?… Oh, ben dis donc !… Tu nous emmènes faire un tour ?…
Il voulait bien, oui… Il a fait ronfler le moteur, poussé des pointes à 150 dans les lignes droites, fait crisser les pneus dans les virages…
- Tu nous la laisses essayer ?…
- Hein ?!… Non, mais ça va pas !… Vous savez pour combien il y en a là-dedans ?!

Tous les jours…
- Allez, quoi !… Tu peux bien !… On va pas te l’abîmer ta caisse…
- Non, non et non !… Comment faut vous le dire ?…
Pendant une semaine… Et puis, le mardi…
- Tiens, il est pas là ?… Il est où ?…
La voiture, elle, elle était là… Et les clés dessus… Elles n’ont pas hésité… Elles s’y sont engouffrées… Camille a pris le volant et… route…
- Chacun son tour de frimer…

A Guéret Cynthia a imploré…
- Tu me laisses conduire ?…
- T’as pas le permis…
- Je l’ai presque… J’ai plus que deux leçons à faire…
- Bon, mais alors tu fais gaffe… Tu fais hyper gaffe…
- Mais bien sûr, attends, tu me connais !… Première… Seconde… Troisième…
C’est parti en trombe…
- Pas si près !… Pas si près !… Tu vas…
Elle a… Cinq…. Six voitures en stationnement consciencieusement tamponnées les unes après les autres… Tout s’est arrêté dans la vitrine d’un fleuriste…
- Ben, nous v’là propres !…

Ce sont les gendarmes qui les ont ramenées…
- Ca ira au tribunal, Madame Munier… Forcément… Et vous comprenez bien que dans un cas comme ça les assurances…
Elle les a raccompagnés, s’est attardée avec eux au portail, est revenue…
- Allez vous mettre en pyjama… Je vous attends…

- Pourquoi en pyjama ?… Qu’est-ce que ça veut dire ?…
Ophélie a soupiré…
- Ca veut dire qu’on va y avoir droit… Je la connais…
- Y avoir droit ?… Mais avoir droit à quoi ?…
- Une fessée…
- Une fessée ?… Non, mais ça va pas ?… Elle est pas bien ?!…
- Faut reconnaître… On l’a bien un peu méritée, non ?…
- Ben… Un peu, oui, quand même !…
- Elle tape fort ?…
- Ca dépend… Ca dépend des fois… Mais là… Elle va pas nous louper…

- Vous êtes fières de vous ?!… Des gamines !… De vraies gamines… Non, mais qu’est-ce que vous avez dans la tête, hein ?!… Est-ce que vous vous rendez seulement compte de ce que vous avez fait ?… Je suis sûre que non… Eh bien répondez !…
- Si !…
- Si… C’est tout ce que vous trouvez à dire… Je vais vous la plomber la cervelle, moi, vous allez voir !… Venez ici !… Toutes les trois… Le nez contre le mur… Allez !… Là… Baissez vos pyjamas !… Elles l’ont fait… En se coulant l’une l’autre des regards de côté…
- Jusqu’en bas… J’ai dit : jusqu’en bas… Oui... Voilà… Et vous restez comme ça... Vous bougez pas... Kevin ne va pas tarder à arriver...

lundi 11 janvier 2010

Escobarines: Rééducation





Vendredi 15 Octobre 2049
Une parodie de procès. On a été condamnées. Il fallait s’y attendre. Toutes les quatre. Pour activités antisociales. Activités antisociales !… C’en est bouffon… Mais en attendant on a pris deux ans de centre rééducatif. Celui de Verninay… Le pire de tous… S’ils s’imaginent qu’ils nous casseront comme ça !

Lundi 18 Octobre 2049
Ca n’a pas perdu de temps. On nous a transférées ce matin à six heures. La fouille. La douche. On nous a fait revêtir la tenue-maison. Une horrible robe-blouse marron. Avec des godillots informes et de grosses chaussettes qui retombent dessus. On ressemble plus à rien. C’est bien évidemment voulu…
On ne nous a pas mises dans la même cellule. Il fallait s’y attendre. Je me suis retrouvée avec cinq « droit commun » en pleine effervescence parce que deux gardiennes venaient de flanquer une magistrale fessée à l’une d’entre elles…
- Une fessée ?… Mais elles ont pas le droit !…
Elles ont éclaté de rire. Toutes en chœur…
- On voit que tu viens d’arriver… Elles ont tous les droits…
- Mais c’est pas légal !…
- Un conseil… si tu veux pas aller au-devant de très très gros ennuis… Ici oublie ce mot-là… Elles font ce qu’elles veulent… Mets-toi bien ça dans la tête… Tout ce qu’elles veulent…
Et il y en a une qui a cru bon de préciser…
- On n’est plus en 2010…

Elles ont voulu savoir… J’avais fait quoi pour être là ?… J’ai commencé à expliquer. Elles m’ont tout de suite interrompue…
- Oui… T’es une politique, quoi !…
Pas vraiment, non… C’était pas vraiment ça…
- Ca revient au même… Tu la fermes là-dessus… On veut pas savoir… On tient pas à avoir des emmerdes…
Je n’ai pas insisté. Et elles ?… Pourquoi elles étaient là ?… Elles ont éludé. Elles étaient devenues méfiantes d’un seul coup. Presque hostiles…

Je venais à peine de m’endormir quand la cellule s’est brutalement éclairée, la porte violemment ouverte…
- Alors ?!… Avec qui on va s’amuser nous deux ce soir ?!
Elles ont tiré des couvertures, soulevé des têtes par les cheveux…
- Mélanie, tiens !… Oui… Mélanie… Allez, amène-toi, ma chérie…
La fille s’est levée, les a suivies sans un mot. Le cliquetis des clefs. Tout s’est réteint…
- Qu’est-ce qu’elles lui veulent ?
- Faut te faire un dessin ?
- Mais faut pas se laisser faire… Faut se défendre…
- Oh, ta gueule !… Dors et fous la paix…

Mercredi 20 Octobre 2049
Une gardienne est venue m’extraire de ma cellule…
- On te réclame… Corvée de pluches…
Penchées sur un bac, dans la cour, devant la porte des cuisines, elles étaient là, toutes les trois, sous la surveillance d’une garde-chiourme armée d’un martinet…
- Si je me suis arrangée pour que vous soyez toutes les quatre réunies, les filles, c’est que je suis à 100% avec vous… Mais soyez discrètes… Aussi discrètes que possible… Dans votre intérêt… Et dans le mien… Je risque ma place… Et beaucoup plus…

Lundi 25 Octobre 2049
On se retrouve tous les jours en bas. Elle nous laisse parler. Autant qu’on veut. Ca nous fait un bien fou. On se remonte mutuellement le moral. Parce que deux ans !… Dans des conditions comme celles-là. Sans le moindre contact avec l’extérieur. Sans aucune nouvelle de nos camarades qui, eux, continuent à lutter pour le rétablissement des libertés élémentaires. Ils nous manquent. Ils nous manquent tellement…

Là-haut, en cellule, on me bat froid. On considère que j’ai obtenu un passe-droit injustifié alors que je viens tout juste d’arriver. Manifestement on se méfie de moi. On se demande quel est mon véritable statut ici et si je n’ai pas des liens privilégiés avec la direction. En clair on me soupçonne d’être une moucharde. Alors on chuchote derrière mon dos et on évite soigneusement de me faire quelque confidence que ce soit. Même m’adresser tout simplement la parole semble leur coûter un effort surhumain. Je n’insiste pas. A quoi bon ? Plus j’essaierai de les convaincre de ma bonne foi et plus je m’enfoncerai à leurs yeux…

Mardi 26 Octobre 2049
Ils ont pris et condamné Lionel…
- Mais surtout, les filles, vous ne bronchez pas… Rien, dans votre attitude, qui puisse laisser supposer que vous êtes au courant… Je vous rappelle qu’il y a des caméras de surveillance partout, qu’on est constamment épiées…
Lionel est là. Du côté des hommes. De l’autre côté des grilles. A cinquante mètres de nous. On en aperçoit, souvent, à dix heures et demi, pendant leur promenade. On les entend. On les écoute. Lionel est là maintenant. Avec eux…

Mercredi 27 Octobre 2049
Marlène s’est élancée aussi vite qu’elle a pu. Le temps que la gardienne réalise et réagisse elle était déjà presque arrivée aux grilles…
- Lionel !… Lionel !… C’est moi, Marlène !…
Auxquelles elle s’est accrochée…
- Lionel !… Lionel !…
La gardienne a eu toutes les peines du monde à la détacher, à la ramener…
- Espèce de folle !… Ah, tu nous mets dans de beaux draps !… Je suis obligée de te punir maintenant… Et comme il faut !… En espérant que ça va suffire… Que je vais pas, moi aussi, devoir payer les pots cassés…
Elle était furieuse. Elle lui a arraché sa robe et elle a cinglé. Une vingtaine de coups vigoureusement appliqués qui l’ont fait tomber à genoux. Elle s’est relevée. Elle a cherché sa robe du regard tout autour d’elle…
- Non !… Tu restes comme ça…
Elle a repris sa place et murmuré avec un sourire attendri…
- J’m’en fiche !… J’m’en fiche !… Je l’ai vu…
Derrière les grilles des hommes s’étaient massés… Qui regardaient… Que les gardiens ont pris tout leur temps pour disperser…

Elles ont surgi à cinq dans la cellule…
- Alors comme ça on passait ses matinées à comploter à qui mieux mieux !…
- Mais non, mais…
- Inutile de nier… On sait tout… Allez, à ton tour !… Viens avec nous !… On va s’occuper de ton petit derrière…
Les filles m’ont regardée partir avec un sourire ravi…

jeudi 7 janvier 2010

Escobarines: Pacte secret





Marine, Aurore et moi on a été les premières. Parce qu’on en avait marre des mecs. Mais vraiment marre !… Plus que marre. Ca te vous mène en bateau tant que ça peut les mecs. Ca te fait semblant d’avoir des sentiments et ça pense juste à tremper sa queue. Ca joue avec toi. Ca te prend. Ca te jette. Ca te démolit. Et ça en a rien à foutre… Alors bon !… Ca suffisait. Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir. Chacun son tour…

Et un soir qu’Aurore venait encore de se faire larguer, on a fait un pacte toutes les trois. Un pacte secret d’assistance mutuelle. Chaque fois qu’il y en aurait une qui entamerait quelque chose avec un type les deux autres elles tâcheraient aussitôt de savoir de quoi il retournait vraiment. En enquêtant discrètement. En faisant parler ses copains. En le draguant à fond, histoire de voir si ça l’empêchait pas d’aller tenter quand même sa chance à droite et à gauche. En utilisant tous les moyens possibles et imaginables pour le percer à jour. Et pas seulement… Parce que dès qu’il serait clair qu’il y en avait un qui s’était carrément foutu de notre gueule alors là !… Là il avait pas fait le plus dur… On te lui concocterait une de ces petites vengeances à notre façon… Qu’il risquait de s’en souvenir un moment… On manquait pas d’imagination quand on voulait…
- Ca marchera jamais…
- Et pourquoi ça marcherait pas ?
- Parce que tout le monde sait qu’on est copines… Ils se méfieront…
Eh bien la solution alors c’était de plus l’être copines…
- Ca va pas, non ?…
Mais si !… On allait se disputer ostensiblement. Pour tout le monde on serait brouillées à mort. On se parlerait plus. On se verrait plus. Mais en réalité on serait plus soudées que jamais. En cachette…
- Mais c’est que ça peut être drôlement rigolo en plus !…

Ca l’a été. Parce qu’on venait nous trouver. De tous les côtés. Des filles surtout… « - Paraît que vous vous êtes disputées ?… » Et qu’on nous débinait tant qu’on pouvait les unes aux autres… « - Ca devait arriver… Ca devait forcément arriver… Non, mais franchement qu’est-ce que tu pouvais bien fabriquer avec des filles pareilles ?… Qu’ont rien pour elles… Rigoureusement rien… Inintéressantes comme c’est pas possible… De véritables sacs à embrouilles… En plus !… »
- Au moins on sait à quoi s’en tenir !…

Avec les mecs en tout cas ça fonctionnait du feu de Dieu notre petit système. On jouait le jeu à fond et on feignait de se haïr à mort. Ils ne nous en confiaient que plus aisément leurs véritables intentions. Le plus souvent dans des termes d’une délicatesse !… « - Marine ?… Je vais la faire couiner une semaine ou deux… Et puis je vais passer à autre chose… C’est vraiment pas le genre de truc dont t’as envie de t’encombrer Marine… »… « - Aurore ?… Tout ce que je lui demande c’est d’écarter les cuisses… S’il faut lui raconter des salades pour qu’elle le fasse je vais lui en raconter des salades… Et des belles… C’est pas franchement moi que ça va déranger… »

Elle en arrivait presque à regretter avant Aurore…
- Quand on savait pas ce qu’ils avaient dans la tête… Qu’on pouvait encore se bercer d’illusions…
- Oui… Mais au moins le jour où ce sera le bon le type ce sera sûr que c’est lui…
- Le bon… Mouais… Mais pour combien de temps ?…

Marine, elle, elle était bien décidée à profiter à fond de la situation…
- On sait… Et on est en position de force quand on sait… Ils croient me baiser ?… Non, c’est moi qui les baise… Ils croient se servir de moi ?… Non, c’est moi qui me sers d’eux… Qui tire les ficelles… Qui en fais des marionnettes pour m’amuser comme j’ai envie… Quand j’ai envie…

Longtemps on n’a été que toutes les trois. Et puis il y a eu Eloïse. Parce qu’elle était au trente-sixième dessous Eloïse. Qu’elle savait pas sur quel pied danser avec son Antoine. Qui était amoureux comme un fou le mardi et complètement désinvesti le mercredi. Elle y comprenait rien. Bon, mais on allait s’en occuper… On lui a fait jurer le secret et on l’a prise avec nous. Trois jours après on savait : il en avait deux autres son Antoine…

Avec le temps on était devenues redoutablement efficaces et performantes. Il aurait été vraiment dommage de ne pas en faire profiter des filles qui nous étaient sympathiques et qu’on voyait désespérément engluées dans des situations sentimentales sans issue. Alors on a été cinq… Puis huit… Puis dix… Pour tout le monde nous n’entretenions aucune relation les unes avec les autres. Nous nous ignorions. Nous étions, en réalité, en contact permanent. Soit par téléphone soit par Internet. Et nous nous retrouvions, tous les mardis soirs, dans la propriété des parents de Natasha dont le parc – immense – nous offrait les indispensables garanties de discrétion et de confidentialité. Quand nous en repartions la nuit était bien souvent depuis longtemps tombée…

Ca devait arriver. Ca devait forcément arriver. Plus on était nombreuses et plus on courait le risque que notre fructueuse complicité finisse – trahison ou imprudence – par s’éventer. Et c’est arrivé. Elle en était profondément désolée Gaia… Peut-être, mais le mal était fait. Bon, mais ça s’était passé comment au juste ?
- Je me suis emportée… A voir comment il continuait à se foutre de ma gueule l’autre… Ca a été plus fort que moi… Je lui ai tout balancé… Tout ce que je savais… Et que je ne pouvais savoir que parce que Katia et Eloïse… Je les ai grillées… Auprès de lui je les ai complètement grillées…
Il y avait deux ou trois filles qui étaient d’avis qu’il fallait l’exclure. Tout de suite. Parce que qu’est-ce qu’il pouvait y avoir de plus grave ?…
- Et de toute façon elle recommencera… Si elle est incapable de se contrôler… Et comment on pourrait avoir confiance en elle maintenant ?…
Mais d’autres étaient d’avis qu’il fallait lui laisser sa chance. Parce qu’elle s’était dénoncée d’elle-même… Que vu tout ce qu’il lui avait fait subir l’autre animal on pouvait comprendre qu’elle ait disjoncté… C’était humain… Qu’elle n’avait impliqué personne d’autre que Katia et Eloïse… Qu’il suffirait de laisser quelque temps sur la touche…

Par contre – là-dessus tout le monde était d’accord – par contre il fallait malgré tout une sanction. Ca s’imposait. Oui, mais laquelle ?…
- Une fessée ?
Tout le monde a fait chorus…
- Oh oui, oui, une fessée !… Elle avait bien mérité ça… C’était la moindre des choses…
Et elle Gaia ?… Elle en pensait quoi ?… Qu’on fasse ce qu’on voulait… Qu’on décide… Oui, une fessée, si on voulait… Ca lui était égal… Tout lui était égal pourvu qu’on la mette pas dehors… Qu’elle continue à être avec nous…
- Bon, ben viens là alors !…
Marine s’est agenouillée, l’a fait basculer sur sa cuisse, l’a déculottée…
- C’est moi qui commence, les filles !… Mais après ce sera votre tour… Vous aurez toutes votre tour…
Et elle a levé la main…

lundi 4 janvier 2010

Escobarines: la grande Sénéchale





- Monsieur le Grand Sénéchal est fort mécontent de toi… Je suppose que tu sais pourquoi ?…
- Il me semble, Madame la Grande Sénéchale…
- Il te semble !… Et à moi il me semble qu’il ne devrait pas seulement te sembler…
- Je ne l’ai pas satisfait…
- Tu ne l’as pas satisfait, non !… C’est le moins qu’on puisse dire…
- Je m’y suis pourtant efforcée de mon mieux…
- Les résultats n’ont pas été à la hauteur des efforts que tu prétends avoir fournis ni des espoirs qu’il avait placés en toi… Je ne te cacherai pas qu’il t’en garde beaucoup de rancœur et qu’il a envisagé à ton égard les châtiments les plus extrêmes… Si je n’avais pas intercédé en ta faveur…
- Je vous en sais gré, Madame la Grande Sénéchale…
- Il t’a fait l’honneur de te distinguer parmi les dizaines et dizaines de jeunes damoiselles qu’on lui a présentées… Il t’a établie à mon service… Il était en droit d’attendre que tu lui en manifestes une incommensurable reconnaissance…
- Mais je lui en ai, n’en doutez pas, ainsi qu’à vous, une infinie gratitude…
- Tu es loin de l’en avoir convaincu…
- J’en suis sincèrement désolée…
- Ta jeunesse et ton inexpérience expliquent sans doute bien des choses, mais elles ne sauraient constituer très longtemps des excuses… Monsieur le Grand Sénéchal te donnera très probablement une nouvelle chance – c’est en tout cas l’intention qu’il a semblé manifester - , mais si tu devais continuer à le mécontenter je ne pourrais plus répondre de rien et il faudrait t’attendre à bien des désagréments…
- Je ferai tout mon possible pour que Monsieur le Grand Sénéchal n’ait qu’à se louer de mes services…
- Je n’en attendais pas moins de toi… Tu es fort attachante et je vais m’employer à te faciliter la tâche… Guillaume, le palefrenier – auquel tu as déjà très certainement prêté la plus grande attention – est d’une exceptionnelle vigueur et tout particulièrement rompu aux jeux de l’amour… Je vais te confier à lui et le charger de ton éducation…
- Comme Madame la Grande Sénéchale voudra…
- Il t’apprendra une foule de choses dont tu ne pourras que te trouver fort bien… Et Monsieur le Grand Sénéchal aussi… A condition que tu saches – et que tu veuilles – en tirer le meilleur parti…
- Mon plus cher désir est de combler les siens…
- Ce discours t’honore… Toutefois, avant de te laisser aller, je dois – comme je m’y suis engagée auprès de lui – te châtier pour la piètre prestation que tu as fournie… Tourne-toi !… Ou plutôt non… Reste comme ça !… Agenouillée… Tes cuisses feront l’affaire pour cette fois… C’est sensible à souhait des cuisses… Regarde-moi !… C’est un ordre !… Bien dans les yeux… Je veux voir se refléter dans les tiens chacun des coups que je vais te donner… Serre les dents, oui… Ca va faire mal… Très très mal…

- Tu as été courageuse… Pas un cri… Pas une larme… Comme tu as dû les décevoir dans les cuisines à côté : elles se faisaient une telle fête de t’entendre !… Bon, mais va vite les rejoindre… Qu’elles profitent au moins du spectacle de tes cuisses meurtries… Reste un peu avec elles… Et puis va rejoindre Guillaume… Il est au courant… Il t’attend… Il va s’occuper de toi… Et moi de ta compagne d’infortune qui n’a pas cessé de se retourner encore et encore malgré l’interdiction formelle qui lui en avait été faite…

- A ton avis, toi, pourquoi t’ai-je convoquée et fait dénuder ?…
- Je l’ignore, Madame la Grande Sénéchale…
- Vraiment ?…
- Vraiment…
- Ne serait-ce pas parce que, toi aussi, tu t’es montrée très insuffisante auprès de Monsieur le Grand Sénéchal ?… Parce que la qualité des services que tu lui rends laisse beaucoup à désirer ?
- J’en serais profondément navrée… Toutefois Monsieur le Grand Sénéchal ne me paraît pas le moins du monde mécontent de la façon dont je me comporte à son égard…
- Moi, si !…
- Vous m’en voyez désolée… Puis-je en connaître les motifs ?…
- Tu les connais parfaitement…
- Non… Sauf votre respect, Madame la Grande Sénéchale…
- Qu’il utilise tant et plus, à sa guise, tes pertuis – le grand et le petit – soit !… Qu’il s’en régale tant qu’il veut… Que tu y trouves toi aussi ton compte – ou que tu le feignes – soit encore !… Mais ce que je ne saurais tolérer c’est que tu mettes à profit vos ébats amoureux pour t’insinuer dans ses bonnes grâces et en tirer toutes sortes d’avantages indus…
- Les présents que Monsieur le Grand Sénéchal juge bon de me faire…
- Sont de très grande valeur et seront restitués en temps et en heure… Je t’en donne ma parole…
- A la seule condition qu’il m’en intime personnellement l’ordre…
- Il le fera…
- Il y est manifestement, pour le moment, rien moins que décidé…
- Si tu t’imagines que je ne vois pas clair dans ton jeu… Que je n’ai pas compris, depuis bien longtemps, où tu voulais en venir…
- Madame la Grande Sénéchale semble déterminée à me prêter des intentions qui ne sont pas les miennes…
- Qui sont les tiennes… Et pour lesquelles tu vas être punie derechef…
- Que Madame la Grande Sénéchale prenne les décisions que sa conscience ou son humeur lui dictent tant qu’il lui est loisible de le faire…
- Ce qui signifie ?
- Ce que Madame la Grande Sénéchale a très exactement compris…
- Je te briserai… Je te jure que je te briserai…
- Si je puis me permettre… Mieux vaudrait que Madame la Grande Sénéchale retienne son animosité à mon égard dans les bornes du raisonnable… Monsieur le Grand Sénéchal n’apprécierait certainement pas qu’on en use avec moi comme avec la dernière des servantes… Et ce que Madame la Grande Sénéchale redoute tant pourrait alors se produire dans des délais extrêmement rapprochés…
- Viens ici !… Mets-toi en position… On va t’entendre… Sois-en certaine !… On va t’entendre… Aux cuisines… Et dans tout le château… Et tu vas te traîner à mes pieds… ramper à mes genoux en demandant grâce… Une grâce que je ne suis pas sûr d’avoir envie de t’accorder…