lundi 29 juin 2020

Qui paie ses dettes (8)




Source de l’illustration : Androfal sur Pixabay

Je l’ai doucement fait basculer en travers de mes genoux.
Je lui ai posé une main sur les fesses. Elle s’est raidie. Contractée.
‒ Détendez-vous ! Détendez-vous ! Et dites-nous d’abord… C’est quoi, cette dette que vous avez ?
‒ Une dette.
‒ Mais encore ?
‒ J’ai un gros trou à la banque. Ils veulent me faire interdire et même, si je ne rembourse pas rapidement, engager des poursuites judiciaires.
‒ Elle se monte à combien cette dette ?
‒ Je vous ai dit. Presque dix mille.
‒ Prouvez-le !
‒ Hein ! Mais…
‒ Dans votre sac, là, il y a bien votre smartphone, non ? Lucas va vous le passer et vous allez vous connecter à votre compte bancaire. Qu’on voie de quoi il retourne au juste…
Il l’a extirpé de son sac, le lui a tendu. Elle a tapoté sur les touches, s’est presque aussitôt interrompue.
‒ Écoutez…
‒ Oui ?
‒ Je…
Elle s’est tue. A soupiré.
‒ Vous avez menti. Vous n’avez pas la moindre dette. Non. Vous avez vu notre annonce et vous vous êtes dit qu’il y avait là deux beaux pigeons que vous alliez pouvoir plumer. Et aller vous faire dorer à leurs frais aux Bahamas. Ou ailleurs.
Elle s’est récriée.
‒ Oh, non ! Non ! C’est pas ça ! C’est pas ça du tout !
‒ Ah, oui ? C’est quoi alors ?
‒ C’est que…
Elle s’est encore interrompue.
‒ Je vais vous le dire, moi, ce que c’est. C’est que la perspective de vous faire tanner le cul par deux jeunes mâles vous a mise dans tous vos états. Depuis le temps que vous en rêviez ! Que vous vous caressiez voluptueusement en imaginant que ça vous arrivait. Et notre annonce… Une aubaine, notre annonce. Des dettes imaginaires. Et le tour serait joué. Sans qu’on puisse éventer votre petit stratagème. Sans qu’on puisse se douter un seul instant de vos véritables motivations. Non ? C’est pas ça ?
Elle n’a pas répondu.
- Votre silence est un aveu. Mais vous savez que ce n’est pas bien du tout ce que vous avez fait là ? Que vous méritez d’être punie pour ça?
Elle a frémi.
‒ Non ?
‒ Si !
Un tout petit si.
‒ Plus fort ! J’ai pas bien entendu.
‒ Si !
‒ Alors vous allez l’être. Et copieusement. Mais rappelez-moi d’abord… Vous avez quel âge ?
‒ Soixante-quatre. ‒ Et moi ?
‒ Vingt-trois.
‒ Et vous n’avez pas honte ?
Lucas s’est penché. Et a constaté.
‒ Elle mouille. Elle mouille déjà.
Et j’ai lancé une première claque. À toute volée.
Elle a gémi. Elle s’est cabrée.

lundi 22 juin 2020

Qui paie ses dettes (7)




Origine de l’illustration : MariaMichelle sur Pixabay


‒ Et maintenant ?
Maintenant, moi, une qui m’aurait bien tenté, c’était Angela. Une femme mûre, soixante-quatre ans, classe, directrice d’école à la retraite.
Il était pas contre, Lucas. Pas du tout.
‒ La seule chose, c’est qu’à mon avis elle nous mène en bateau. Elle n’a pas la moindre dette.
‒ Mais alors…
‒ Alors ça l’excite de se prendre une bonne correction, tiens ! Surtout par des jeunes de notre âge. T’as pas vu comment elle insistait ? « Vingt-trois ans ! Vous avez vraiment vingt-trois ans ? Tous les deux ?»
On faisait quoi du coup ? Parce que c’était pas ce qu’était prévu au départ. On était dans un registre un peu différent, là.
‒ Complètement différent, même, tu veux dire. Et ça te pose problème ?
‒ Oh, non, non ! Pas du tout ! Au contraire. Ça changera.
‒ Eh ben, allez, alors !


Elle est arrivée en retard. D’une bonne demi-heure et s’est confondue, d’emblée, en interminables justifications. Elle avait hésité. Beaucoup. Et il s’en était fallu d’un rien qu’elle renonce à venir. Parce que qu’est-ce que ça pouvait être humiliant pour une femme comme elle de devoir en passer par là ! Mais bon ! Elle n’avait pas le choix. Elle était aux abois. Et le risque qu’elle courait, c’était qu’on lui saisisse sa maison. Et ça, il n’en était pas question. La maison qu’elle avait sué sang et eau avec feu son mari pour…
Lucas l’a sèchement interrompue.
‒ On s’en fiche de tout ça ! Royalement.
Elle s’est troublée.
‒ Non, mais c’était pour que vous compreniez…
‒ On s’en fiche, j’vous dis ! Vous avez besoin de cette somme, oui ou non ?
‒ Oui, mais…
‒ Eh bien alors ! Trêve de discours. Vous vous déshabillez. Complètement. Et on vous administre une bonne fessée. C’était bien ce qu’était convenu, non ?
Elle a soupiré.
‒ Oui.
Et elle a lentement, très lentement, dégrafé sa jupe. Elle l’a laissée tomber. Là-dessous, c’était un string. Bleu clair. Elle s’est arrêtée. Immobilisée. Et elle a secoué la tête.
‒ Je peux pas. C’est au-dessus de mes forces.
‒ Pas de problème. Vous vous rhabillez et on s’en tient là.
‒ Non !
Elle l’a crié.
‒ Non ? Faudrait savoir ce que vous voulez !
‒ Je…
‒ Oui ?
Elle n’a pas répondu. Elle s’est débarrassée de son string. Et elle a attendu.
‒ Le reste aussi…
Elle n’a pas protesté. Etlle nous a donné ses seins.
‒ À toi de jouer, Quentin !
À moi…

lundi 15 juin 2020

ui paie ses dettes (6)




Source de l’illustration Gromovataya sur Pixabay


Elle a encore dû compter les coups. Des coups qu’il a méthodiquement lancés. Des coups dont les meurtrissures sont venues se superposer aux précédentes. Qui lui ont arraché des cris. De plus en plus déchirants.

‒ Dix-huit !

Elle est tombée sur les coudes.

‒ Dix-neuf !

Elle a rampé, sur les genoux, en direction du mur.

‒ Vingt !

Il lui a laissé le temps de reprendre son souffle, l’a aidée à se relever. Elle s’est longuement massé les fesses.

‒ Ça fait mal, oui, mais, tout au fond de vous-même, vous vous sentez mieux. Beaucoup mieux. Non ?

Elle a hésité et puis lâché, dans un soupir, un tout petit oui.

‒ Mais bien sûr ! Depuis le temps que vous vous en voulez… Il y a combien de temps, Garance, que vous n’avez pas rendu visite à vos parents ?

‒ Je sais pas. Je sais plus au juste.

‒ Bien sûr que si que vous savez. Il y a combien de temps ?

‒ Deux mois. Peut-être trois.

‒ Et pourquoi ?

‒ Ça s’est trouvé comme ça.

‒ Vous savez très bien que non. Que la vraie raison, c’est que vous dire que vous vous êtes comportée avec eux d’une façon parfaitement abjecte, que c’est votre faute, et uniquement votre faute, s’ils vivent aujourd’hui dans une situation extrêmement précaire, que vous les avez sucés jusqu’au sang, ça, c’est une idée qui vous est absolument insupportable. C’est qu’aller les voir, c’est devoir regarder en face ce que vous avez fait. C’est être obligée de repartir de là-bas pétrie de honte et de remords. Alors vous fuyez. Vous préférez fuir lâchement. Non ? C’est pas ça ?

Elle s’est remise à pleurer.

‒ Si !

‒ Elle était donc parfaitement justifiée la fessée que je viens de vous donner. Justifiée et nécessaire. Parce qu’elle vous a permis de vous laver, au moins un peu, de votre culpabilité. Et de cela vous allez nous être infiniment reconnaissante. Beaucoup plus encore que de vous avoir sortie du pétrin financier où vous vous étiez mise.

Il lui a soulevé le menton, du bout du doigt.

‒ Et il y a pas que ça. Il y a pas que vos parents.

Elle a baissé les yeux.

‒ Regardez-moi ! Allez ! Regardez-moi !

Elle l’a fait.

‒ Hein qu’il n’y a pas que ça !

‒ Mais si !

Un petit « si » tout timide, tellement timide qu’il sonnait comme un aveu.

‒ Ah, oui ? Vraiment ? Et ce petit ami qui vous a quittée, là. Si on en parlait ?

Elle a baissé les yeux.

‒ Là aussi, il y aurait beaucoup à dire. Tournez-vous !

Elle l’a fait.

Il lui a longuement contemplé les fesses. Y a posé la main. Elle s’est crispée. A gémi.

‒ Oui. Non. Faut pas exagérer non plus. Vous avez votre compte pour aujourd’hui. On n’en profiterait pas vraiment. Ni vous ni nous. Alors vous savez ce qu’on va faire ? Vous allez revenir. Vous allez attendre que votre fessier ait repris son aspect d’origine, d’ici, disons une semaine, et vous reviendrez nous parler de ce petit ami. Alors on avisera. D’accord ?

Elle a fait signe que oui. Oui.

Il lui a donné une petite claque en haut de la fesse.

‒ Parfait. Allez, rhabillez-vous !


J’ai fait la moue.

‒ Tu crois vraiment ?

‒ Que quoi ? Qu’elle va revenir ? Évidemment qu’elle va revenir. Tout comme l’autre. Mais pas pour les mêmes raisons. Elle, elle a besoin d’être punie. Ça la soulage. Elle se sent moins coupable. Tandis que l’autre, elle a besoin de thunes. Pour pouvoir s’envoyer en l’air, derrière le dos de son mari, avec son petit jeune qui est bien décidé à lui faire payer grassement ses services.

‒ Oui. En attendant, dans les deux cas, moi, jusqu’à présent, j’ai été le dindon de la farce. Je dois me contenter de regarder.

‒ Pas vraiment. Parce qu’avec la première…

‒ Je suis resté sur ma faim.

‒ Il y en aura d’autres, des occasions. Des quantités.

lundi 8 juin 2020

Qui paie ses dettes (5)


Source de l’illustration Jerzy Gorecky sur Pixabay


Elle était là, fidèle au rendez-vous. Elle nous tournait le dos. Entièrement nue. Comme on le lui avait demandé.

Il a constaté.

‒ Ah, ben on a apparemment affaire à quelqu’un de très très docile.

Elle s’est rebiffée.

‒ J’avais pas vraiment le choix.

‒ On l’a toujours quand on veut.

On s’est approchés. Tout près.

‒ Vous retournez pas !

Elle n’en avait manifestement pas l’intention.

‒ Bon, comme vous vous êtes très gentiment mise en tenue, il ne nous reste plus qu’à entrer, sans tarder, dans le vif du sujet. Vous comptez ?

‒ Que je compte ?

‒ Oui. Les coups de martinet. Un, deux, trois, etc. Vous saurez ?

Elle a haussé les épaules sans répondre.

Et il a lancé la première cinglée. À pleines fesses. Elle s’est cabrée. A esquissé, sous l’effet de la douleur, un pas en avant.

‒ J’ai rien entendu.

‒ Un !

‒ Ah, ben voilà ! C’est mieux.

Et il a enchaîné. Une série de coups qui lui ont zébré le derrière de longues balafres horizontales rougeâtres. Des coups qu’elle a scrupuleusement comptés, d’une voix entrecoupée de gémissements, tout en sautillant d’un pied sur l’autre.

‒ Dix !

‒ Dix ? Alors on va marquer une petite pause. Que vous repreniez un peu votre souffle. Et vos esprits. Et puis qu’on discute un peu

Elle s’est vigoureusement frotté les fesses.

‒ Ah, oui, ça fait mal, hein ! Mais bon, vaut quand même mieux ça que de perdre son emploi, se retrouver au tribunal et devoir expliquer à ses parents quelle vilaine fille on a, une fois de plus, été.

‒ Hein ? Mais non ! Mais pas du tout.

‒ Bien sûr que si ! Regardez-moi quand je vous parle ! Allez ! Vous entendez ce que je vous dis ? Regardez-moi !

Elle a hésité. A fini par se retourner. Lentement. Elle a rapidement croisé nos regards et s’est dissimulée de ses bras et de ses mains ramenés devant elle.

‒ Allons ! Ne faites pas l’enfant ! Vous nous coûtez cinq mille euros. Ce n’est pas rien. Alors il est bien un peu normal qu’en échange… Non ?

Elle a soupiré, mais elle les a retirés et elle les a abandonnés, ballants, le long de ses flancs.

On a laissé nos yeux traîner sur elle. Sur ses seins aux larges aréoles rosées. Aux pointes légèrement dressées. Sur sa fente complètement à nu.

‒ C’est pour nous que vous vous l’êtes ébarbée comme ça ? C’est gentil.

Elle n’a pas répondu. Elle a eu mouvement instinctif pour retourner se la cacher. A finalement renoncé. Baissé la tête.

‒ Bon, mais alors dites-nous ! C’est souvent que vous vous mettez dans des situations financières inextricables comme celle-là ?

‒ Non. Je

‒ Plus souvent qu’à votre tour, évidemment ! Vous êtes incapable de résister à la tentation. Quand quelque chose vous plaît, il vous le faut. Absolument. Et immédiatement. Vous êtes prête à tout pour ça. Plus rien d’autre ne compte que ce qui vous fait envie, là, dans l’instant. Quitte à vous en mordre ensuite les doigts. C’est pas vrai ce que je dis là ?

Elle n’a pas répondu.

‒ Jusque-là vous aviez recours à vos parents. Mille et mille fois ils vous ont tirée d’affaire. Mille et mille fois vous leur avez juré que c’était la dernière fois. Seulement ce n’est plus possible. Parce que vous les avez saignés à blanc. Parce qu’ils ont désormais tout juste de quoi vivoter. Qu’à cause de vous il leur faut se priver d’à peu près tout. Et vous n’avez pas eu d’autre solution que de vous tourner vers nous.

Elle s’est mise à pleurer. À chaudes larmes.

‒ Je suis nulle. Je suis complètement nulle.

‒ Vous avez mis vos parents en grande difficulté. De cela aussi il faut que vous soyez punie. À genoux ! Mettez-vous à genoux.

Elle a obéi.

Et le martinet s’est une nouvelle fois abattu.

lundi 1 juin 2020

Qui paie ses dettes (4)


Origine de l’illustration : Claudio_Scott sur Pixabay


Lucas était de mon avis. Elle reviendrait.

‒ Quand elle sera aux abois. Toute la question est de savoir quand. Dans six mois ? Dans un an ? Deux ?

On allait quand même pas attendre jusque-là.

‒ Ben non ! Non ! Maintenant qu’on y a goûté

D’autant que des femmes mûres et mariées qui rêvaient de s’éclater dans les bras accueillants de jeunes et vigoureux étalons, il y en avait à la pelle. Ça coûtait, ça… Et ça pouvait mettre en difficulté. En grande difficulté. La preuve !

D’autant aussi qu’on pouvait s’endetter pour toutes sortes d’autres raisons. Plus ou moins avouables. Des dettes qu’il pouvait devenir urgent d’honorer dans les plus brefs délais.

‒ Et il est louable d’aider son prochain dans le besoin.

‒ Même si ce n’est pas lui rendre vraiment service que de le faire sans la moindre contrepartie.

Une contrepartie qui ait le mérite de lui remettre les idées en place et de lui éviter de retomber, à l’avenir, dans les mêmes errements.

‒ Alors ce qu’on pourrait peut-être…

‒ C’est passer une annonce.

Une annonce qu’on a voluptueusement peaufinée tout un long week-end durant.

« Lucas et Quentin se proposent, Mesdames, de régler vos dettes les plus urgentes. À condition que vous acceptiez, en manière de compensation, d’être punies, à la main ou au martinet, pour les avoir inconsidérément faites. »

On ne l’a pas mise en ligne tout de suite.

‒ Il y a rien qui presse. Qu’on se trouve d’abord un local où les recevoir.

Une petite maisonnette de poupée, avec un jardin, qu’on a passé une semaine à remettre en état et à aménager.

On l’a couvée, le dimanche soir suivant, d’un œil satisfait.

‒ Là ! Eh bien, il y a plus qu’à… Feu !

Et on a mis l’annonce en ligne.


À midi, on avait déjà six réponses.

‒ Eh ben dis donc ! On va avoir du pain sur la planche.

Des femmes de tous âges qui se disaient désespérées. Qui nous suppliaient de leur venir en aide. De leur sauver la vie. Et vite ! Vite ! Ça pressait.

On a passé l’après-midi à leur répondre. À leur réclamer des éclaircissements sur leur situation. À leur en fournir, lorsqu’elles le demandaient, sur la punition qui les attendait. À entrer, lorsque c’était possible, en contact avec elles, sur Skype.

Une certaine Garance, vingt-sept ans, une petite brune, toute frisée, a fini par perdre patience.

‒ C’est du pipeau en fait, votre truc ? Vous êtes des fantasmeurs, hein, c’est ça !

‒ Pas du tout, non !

‒ Ben, prouvez-le ! Il me faut cinq mille euros avant ce soir.

‒ Pour ?

‒ Pour les remettre sur le livret d’un petit vieux. S’ils y sont pas demain matin, il porte plainte. Et je perds ma place. Sans compter… tout le reste.

‒ Vous travaillez dans une banque ?

‒ Non. À la Poste.

‒ Et vous en avez fait quoi, de ces cinq mille euros, si c’est pas indiscret ?

‒ Rien. C’est ça, le pire. Des conneries.

‒ Mais encore ?

‒ Mon mec venait de me quitter, si vous voulez tout savoir. J’étais perdue. Je faisais n’importe quoi. Je sais pas ce qui m’a pris. Un coup de folie.

‒ Ce qui ne nous dit toujours pas ce que vous avez fait de cet argent.

‒ Des fringues. Des DVD. Des restos. Du vent. Vous allez m’aider ?

‒ Dans votre cas, ce sera le martinet.

‒ Le martinet, mais…

‒ Si ça ne vous convient pas…

‒ Si ! Si ! C’est juste que… Non, non ! Ça me convient… Ça me convient…

‒ Trente-cinq coups. Et entièrement nue.

‒ J’aurai les sous ce soir ?

‒ Oui.

‒ On fait comment ? Je vous retrouve où ?

‒ On vous envoie l’adresse en mail. Ce sera ouvert. Vous entrerez. Vous vous déshabillerez. Complètement. Et vous nous attendrez…

lundi 25 mai 2020

Qui paie ses dettes (3)




Source de l'image: Alkcem sur Pixabay

Il a enchaîné. Une dizaine de claques. À plein régime. S’est brusquement interrompu. Et a tranquillement constaté.

‒ Vous rougissez vite.

Il lui a laissé traîner une main sur les fesses.

Elle a eu un geste pour le repousser. Y a renoncé.

‒ Un si joli petit cul ! Et quand je pense que vous ne vouliez pas nous le montrer ! Avec tout ce qu’on a l’intention de faire pour vous ! Ah, non, c’est pas bien ! Pas bien du tout ! C’est même criminel.

Et il s’est remis à taper. Une fesse après l’autre. Fort. Très fort.

Elle s’est cabrée sous les coups. A gémi. Bondi du derrière. Plus haut. Encore plus haut. S’est entrouverte. En ruades incontrôlées. Largement ouverte. Plus largement encore.

‒ Ah, ben voilà ! Voilà ! On devient raisonnable. On montre. Tout. Bien comme il faut. Vous savez qu’il est en train d’en profiter, mon petit camarade Quentin ? Tant qu’il peut. Et il a bien raison. Vous allez nous coûter assez cher. Il faut bien qu’on ait des compensations. C’est normal, non, vous croyez pas ?

Elle n’a pas répondu.

‒ Dites, je vous parle ! Vous êtes sourde ? Je vous demande si vous trouvez ça normal.

‒ Oui.

Un tout petit oui.

‒ Eh bien, voilà !

Et il a repris de plus belle. En claques précipitées. Toujours au même endroit. Qui lui ont arraché des gémissements, puis des cris. Perchés haut.

‒ Je me demande un truc, là ! Vous meuglez comme ça quand il vous fait jouir, votre jeune amant ? Oui, hein ! Sûrement ! Pareil. Exactement pareil.

Encore une dizaine de coups. À la volée. Et il s’est arrêté.

‒ Là ! C’est maintenant Quentin qui va prendre le relais. Mais on va d’abord marquer une petite pause. Que vous puissiez souffler un peu.

Il l’a aidée à se relever.

Elle a commencé par se frotter vigoureusement les fesses, tout en regardant d’un air indécis autour d’elle.

‒ Qu’est-ce vous cherchez ?

‒ Non, rien, je…

‒ Vous êtes en train de vous demander si vous n’auriez pas intérêt à prendre la poudre d’escampette. Parce qu’une deuxième mi-temps par là-dessus, vous allez le sentir passer. Mais, d’un autre côté, vous vous dites que ce serait quand même vraiment dommage de vous arrêter, comme ça, en si bon chemin. Alors que vous touchez au but. Et que les problèmes financiers que vous vous êtes créés toute seule, comme une grande, pour le plaisir de vous envoyer allègrement en l’air sont sur le point de s’estomper. Mais asseyez-vous ! Restez pas plantée là ! Asseyez-vous !

Elle a tenté de le faire. Du bout des fesses. En grimaçant. S’est aussitôt relevée avec un petit gémissement.

‒ Eh, oui, hein ! Oh, mais c’est une question de deux ou trois jours. Et puis il n’y paraîtra plus. Vous serez toute neuve.

Il a ri.

‒ Bon, mais on reprend quand vous voulez, hein ! Suffit de demander et Quentin se fera un plaisir de parachever mon œuvre.

Elle est restée à danser, quelques instants, d’un pied sur l’autre. En s’efforçant de ne pas croiser nos regards.

‒ Je…

‒ Oui ?

‒ Faudrait que je rentre…

‒ Eh bien, on va en finir alors ! Quentin, à toi de jouer !

‒ Avec plaisir.

Je l’ai remplacé sur le canapé, me suis tapoté les genoux. En invite. Elle est venue docilement s’y étendre. Je l’ai bien calée et j’ai constaté.

‒ Elles sont toutes chaudes. Reste plus qu’à les rendre brûlantes maintenant.

Et je m’y suis employé. Avec la plus extrême conviction.

Elle a battu des jambes. Tout de suite. Et crié.

‒ Oh, ben non ! Pas déjà ! Non. Je voulais que ça monte en puissance, moi ! Vous n’êtes pas joueuse. C’est frustrant. Vous êtes vilaine. Très.

Une dizaine de claques. Elle s’est écartelée. Époumonée.

‒ Bon, c’est pas la peine ! J’en profite pas, moi. Pas vraiment.

Je l’ai aidée à se redresser.

‒ Ce sera mieux la prochaine fois. C’est moi qui commencerai.

Elle a esquissé une petite moue dubitative.

‒ Ah, ben si ! Si ! Vous allez revenir. Forcément. Parce que vous allez faire quoi en sortant d’ici ? Aller vous tremper le derrière dans un grand baquet d’eau froide, oui, ça, bien sûr ! Mais après ? Porter les sous à la banque. Bien sûr aussi. Et puis vous allez l’appeler ce jeune homme. Vous précipiter chez lui dès que votre postérieur aura repris figure humaine. Et tout recommencera comme avant. Il va se montrer gourmand. Très gourmand. Vous ne pourrez rien lui refuser. Et, dans quinze jours, un mois au maximum, vous nous appellerez une nouvelle fois au secours. Vous n’aurez pas d’autre solution. Non ? C’est pas ça qui va se passer ?

Elle s’est rhabillée sans répondre.


lundi 18 mai 2020

Qui paie ses dettes (2)



Source de l'image: Pexels sur Pixabay

Elle est restée un long moment immobile, silencieuse, le regard perdu, très loin, au-dessus de nos têtes. Lucas s’est impatienté.

‒ Alors ? Vous décidez quoi ?

Elle n’a pas répondu. Elle a brusquement tourné les talons et elle s’est enfuie.

J’ai haussé les épaules.

‒ Bien essayé.

‒ Oui, mais raté.

C’était peut-être raté, mais ça nous avait donné une idée.

‒ On pense la même chose. Il y a un filon à exploiter, là.

Seulement on n’a pas eu le temps de se pencher vraiment sur la question, parce qu’elle a presque aussitôt fait sa réapparition.

‒ Un remords ?

‒ Oui. Non. C’est-à-dire… Ça resterait entre nous ?

‒ Évidemment. Personne ne saura jamais ni que vous aviez des dettes ni pourquoi vous les avez contractées ni de quelle façon vous les avez réglées. Vous avez notre parole.

‒ Ce serait… Vous me le feriez avec quoi ?

‒ À la main. À tour de rôle.

‒ Fort ?

‒ Ça, ça va dépendre de l’inspiration du moment. Mais c’est très probable en effet…

Elle a grimacé.

‒ Et

‒ Oui ?

‒ Par-dessus…

‒ Par-dessus rien du tout. Les fesses à l’air, ça se donne une fessée.

‒ Oui. Non. Mais alors ça, c’est juste pas possible.

Et elle a fait un pas dans la direction de la porte. Trois autres.

Lucas a haussé les épaules.

‒ C’est ça ! À tout à l’heure !

Elle s’est immobilisée.

‒ Parce que vous allez revenir. Vous savez très bien que vous allez revenir. C’est obligé. Vous n’avez pas d’autre solution.

Elle s’est retournée.

‒ Je

‒ Vous compliquez beaucoup trop les choses. Alors que tout pourrait être si simple. On vous fesse. Vous renflouez le compte de votre mari. Et le tour est joué. Ni vu ni connu. À moins que vous ne préfériez

‒ Non !

Elle l’a crié.

‒ Eh bien alors !

Il a tiré une chaise. Il s’y est assis.

‒ Venez là ! Allons, venez !

Elle a hésité. Une fraction de seconde. Et puis elle s’est approchée.

‒ Plus près ! Encore !

Plus près. Tout près.

Il a passé les mains sous la jupe. Elle l’a laissé faire. Elle s’est laissée faire. En regardant le mur en face.

Il a fait glisser la culotte. Une culotte blanche. Qu’il a accompagnée jusque sur les chevilles. Elle a levé un pied, puis l’autre.

Il a dégrafé la jupe. Qui est à son tour tombée.

Elle s’est aussitôt précipitamment cachée, de ses deux mains plaquées en coquille contre sa chatte.

Il a ri.

‒ Oh, mais c’est qu’on a des pudeurs de jeune fille ! À votre âge ! Vous n’avez pas honte ?

Il a encore ri. Il l’a prise par la taille. Fait pencher en avant. Fait basculer en travers de ses genoux.

Elle a pris appui, des deux mains, sur la moquette.

‒ Prête ?

‒ Oui.

Un tout petit oui. À peine audible.

‒ Plus fort ! J’ai pas entendu.

‒ Oui.

‒ Parfait ! Alors feu !

Et la première claque est tombée. À pleines fesses.



lundi 11 mai 2020

Qui paie ses dettes... (1)


« T’as le ticket ?

Il était surexcité, Lucas.

‒ Hein ? Quoi ? Quel ticket ?

‒ Mais du loto qu’on a joué ensemble avant-hier, tiens ! Tu l’as ? Fais voir ! Oh ? Putain, c’est ça ! C’est bien ça ! J’y crois pas… On a gagné, Quentin, on a gagné ! Regarde ! Mais regarde ! Vingt millions d’euros. Dix chacun. Tu te rends compte ?

Non. À vrai dire, je me rendais pas compte. Pas vraiment. Il m’a fallu trois jours, plus de trois jours, pour réaliser. Pour me faire à l’idée que oui… oui, c’était bien à moi que ça arrivait un truc pareil.

Lucas, lui, il avait pris les choses en mains. Il avait appelé la Française des Jeux. Contacté sa banque.

‒ Et je te conseille de faire la même chose. De voir avec eux quels placements ils te proposent. »

Des placements ? Oui, bien sûr ! Des placements

Mais à part ça ? On allait faire quoi de tout cet argent ?

Oh, ben lui, c’était tout vu. Il allait s’acheter un appartement dans le Marais. Une villa au bord de la mer. Du côté de Cannes. Une voiture neuve. Une italienne. Des voyages par-ci par-là. Et puis voilà !

Oui, moi aussi. Pas à Paris. Plutôt à Toulouse. Et une résidence secondaire sur la côte atlantique. Une voiture aussi, oui. Je savais pas trop quoi encore.

Bon, mais quand même ! Une fois qu’on aurait fait tout ça, il nous resterait encore à chacun un joli pactole. Qu’on allait laisser dormir à la banque ?

En attendant, oui.

En attendant quoi ? On savait pas.

Toujours est-il qu’on allait quand même achever sagement nos études.


On était restés aussi discrets que possible, mais il avait malgré tout fini par se savoir qu’on avait gagné une somme faramineuse. Et on avait été l’objet de sollicitations diverses. Auxquelles on donnait parfois suite, mais le plus souvent non. Pour nous soutirer de l’argent, on dépensait des trésors d’imagination, mais, surtout, on s’efforçait de jouer sur la corde sensible. Ce qui nous agaçait prodigieusement : on avait vraiment l’impression d’être pris pour des imbéciles.

Et puis il y a eu ce jour-là. Cette femme-là. Une bourgeoise. Bien mise. La cinquantaine. Un peu moins. Qui n’y est pas allée par quatre chemins.

« J’ai besoin de vingt mille euros

Vingt mille euros ! Comme ça !

‒ Je vous les rendrai.

‒ Peut-être

‒ Si ! Si ! Je vous assure

On s’est concertés du regard, Lucas et moi. On a fait la moue.

‒ Je vous en supplie. C’est une question de

‒ Vie ou de mort ?

Et on a ri.

‒ Non, mais c’est important. Très. Si mon mari se rend compte, ce sera l’horreur absolue. Et il va se rendre compte. Demain. Après-demain au plus tard. Il devait pas y mettre le nez. Pas si tôt. C’était pas prévu. Seulement

Elle s’est faite implorante.

‒ Sauvez-moi !

Lucas a froncé les sourcils.

‒ Et vous avez fait quoi d’une somme pareille ? On peut savoir ?

‒ Je…

Elle a hésité. S’est tue.

‒ Oui ?

‒ J’ai… J’ai aidé quelqu’un.

‒ Ah, nous y voilà ! Un beau et fringant jeune homme, j’imagine. Et infatigable.

Elle n’a pas répondu. Elle a baissé la tête.

‒ On comprend mieux effectivement pourquoi vous ne tenez pas à ce que votre mari découvre le pot-aux-roses. Bon, on va vous sortir d’affaire…

‒ Oh, merci ! Merci.

‒ Mais à une condition… que vous acceptiez d’être punie. Parce que c’est très vilain de subtiliser comme ça l’argent de son mari pour aller s’offrir du bon temps avec son jeune amant.

‒ Punie ? Comment ça, punie ?

‒ Ben, une fessée ! On a encore rien trouvé de mieux.

‒ Une fessée, mais…

‒ C’est à prendre ou à laisser. Et ce sera pour solde de tout compte.


(à suivre)


lundi 4 mai 2020

Les fessées d'Aurélie (13)




Origine de l’illustration : Akent879 sur Pixabay

Le même café. Celui où Clément
Ugo avait ri.
‒ On va pas changer nos bonnes vieilles habitudes.
Le même café, oui. Mais, cette fois, j’étais bien décidée à ne pas me faire avoir. Et je me suis attachée à examiner, un à un, tous les hommes qui m’entouraient. Au comptoir et en salle. Il y en avait six. L’un d’entre eux ? Plus je les observais et moins ça me paraissait vraisemblable. Non. Sans doute le « danger » allait-il surgir, d’un moment à l’autre, de l’extérieur. Et je n’ai plus quitté la porte des yeux.

C’est venu de derrière.
‒ Bonjour
Une voix de femme. Je me suis brusquement retournée.
‒ Tu me reconnais pas ?
Non. Enfin, si ! Si ! Mais qui ? J’avais beau désespérément chercher. Je n’arrivais pas à remettre un nom sur ce visage. Qui ?
‒ Stéphanie
Stéphanie ! Mais oui ! Mais bien sûr ! Stéphanie !
‒ Comment tu vas ? Ça fait si longtemps
Elle s’est assise.
‒ Vingt ans. Plus de vingt ans. Vingt-trois très précisément. On s’est pas revues depuis l’accident.
L’accident. Hou là là ! On s’avançait en terrain miné, là.
‒ Tu te rappelles ?
Je me rappelais, oui. Mais pourquoi diable étais-je allée parler d’elle à Ugo ? Et de cet accident. J’avais de ces idées parfois !
‒ Il y tenait comme à la prunelle de ces yeux à cette voiture, mon père ! Et toi, t’avais insisté tant et plus pour qu’on la lui emprunte en cachette. En son absence. Je ne voulais pas. C’était non, non et non. Mais tu m’as mise devant le fait accompli. Tu t’es pointée avec Fabrice. Et ses deux copains. C’est toi qui es allée la chercher, la clef. J’ai encore protesté. Voulu te l’arracher. Tu l’as lancée à Fabrice en riant. Il s’est mis au volant. Vous êtes tous montés. Moi aussi. À contrecœur. Pour garder un œil sur ce qui se passait. Et ce qui s’est passé, c’est ?
J’ai gardé le silence.
‒ C’est ?
‒ Oh, mais c’est du passé, tout ça !
‒ Pour toi, peut-être, Aurélie ! Pour toi !
‒ Personne n’a rien eu.
‒ Ah, oui ? Et la fessée que je me suis ramassée, au retour, devant la porte du garage, c’était rien, ça, peut-être ?
‒ Je sais bien, mais
‒ Mais une fessée, déculottée, à dix-neuf ans, devant trois types de ton âge, tu crois que ça peut s’oublier, ça ? Eh bien non, ça s’oublie pas, non ! Ça s’oublie d’autant moins que c’était parfaitement immérité. Et que la vraie responsable…
‒ Je suis désolée.
‒ Ah, tu peux ! Ce qui n’y change rien. Strictement rien. Non, s’il y en a une qui l’avait méritée, cette fessée…
Ugo a fait son apparition dans l’encadrement de la porte. S’est approchée, tout sourire.
‒ Alors ? Vous vous êtes retrouvées ?
Il m’a posé la main sur le bras.
‒ T’es en dette avec elle, reconnais ! Non ?
J’ai baissé la tête.
‒ Si !
‒ Et il n’est pas trop tard. Il n’est jamais trop tard.
Il m’a fait lever. Je l’ai suivi. Elle aussi.

lundi 27 avril 2020

Les fessées d'Aurélie (12)



Source de l’illustration : Grayhawk sur Pixabay



« Et maintenant ?
‒ Maintenant ?
‒ Ben oui, maintenant, oui. Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? De quoi tu as envie ?
Je savais pas. Je savais plus. Il y avait eu cette fessée. Si différente. Si pleine. Plus jubilatoire que jamais. J’avais été à lui, puis à Clément. Encore à lui. Bloc de plaisir. Déferlement de jouissance. Non, je savais pas. Qu’il propose, lui ! Qu’il décide !
Il a souri.
‒ Tu es sûre ? Tu prends des risques.
Oui. Non. Je lui faisais confiance. Entièrement confiance.
Il s’est levé.
‒ C’est l’heure ! On va être en retard.
‒ Tu m’as pas dit…
‒ T’auras la surprise.

La surprise… C’était horrible de pas savoir. Délicieusement horrible. Je pouvais tout imaginer. Tout et le contraire de tout. Je ne m’en suis pas privée. J’y ai passé la nuit. Qu’est-ce qu’il avait en tête ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir en tête ? De me le faire à nouveau devant quelqu’un ? Oui, ça, sûrement. Forcément. Mais qui ? On avait parlé tous les deux. Je lui avais fait mes confidences. Des tas de confidences. La Baule, oui. Arcachon. Mais pas seulement… Je lui avais livré tout mon passé. Bribe par bribe. Mes ex. Norbert. José. Est-ce que ? Et puis Julien. Oh, là là ! Julien ! Il n’avait pas fait ça au moins ! Pas Julien. Si ! Il en était capable ! Il fallait que je sache. Que j’en aie le cœur net.
Je n’y ai pas tenu. Je lui ai fait signe de venir me rejoindre à la machine à café.
‒ Ce sera devant quelqu’un, hein, Ugo ?
‒ Peut-être.
‒ Qui ça ? Je le connais ?
‒ Oui.
‒ Julien ?
‒ Non, pas Julien. Mais tu me donnes une idée, là.
‒ José ?
‒ Non plus.
‒ Norbert ?
Il a souri.
‒ Continue à chercher.
Et il m’a plantée là.
Mais ça pouvait être tant de monde ! Tellement de monde.

lundi 20 avril 2020

Les fessées d'Aurélie (11)


Origine de l'image: StockSnap sur Pixabay


Et on y est allés. Tous les trois. Ugo, Clément et moi. La porte de la chambre s’est refermée et ils m’ont tenue sous leurs regards. Longuement. Tous les deux. Et puis Ugo s’est assis.
« Viens là ! Approche !
Je l’ai fait, le cœur battant.
Il m’a enserré les poignets entre ses mains.
‒ Demande-le-moi !
J’ai baissé les yeux.
‒ Mets-moi une fessée.
‒ Non, mais pas ça ! Autre chose.
Autre chose ? J’ai froncé les sourcils. Je voyais pas. Ah, si ! Si !
‒ Alors ?
‒ Fais-moi honte !
‒ Eh bien voilà !
Et il a dégrafé ma jupe. Il me l’a fait tomber sur les chevilles.
‒ C’est quoi, ça ?
Ça, c’était…
‒ Oui ?
J’ai murmuré.
‒ Je mouille.
‒ Et pas qu’un peu. Parce que ?
‒ À cause de ce qu’il m’a dit, lui, Clément, au café, tout à l’heure.
‒ Il t’a fait honte, lui aussi ?
‒ Oui.
‒ Et c’est pas fini.
Il m’a baissé ma culotte. D’un coup. Sans prévenir. Jusqu’à mi-cuisses.
D’instinct, j’ai ramené mes mains devant moi.
‒ Allons ! Allons ! Aurélie !
Et je les ai retirées. Et il y a eu leurs regards sur moi. Interminablement.

* *
*

Ils se sont chuchoté quelque chose à l’oreille et Ugo m’a fait basculer en travers de ses genoux. Posé une main sur mes fesses. Qu’il s’est appropriées.
Et il y a eu, presque aussitôt, le visage de Clément. En face de moi. À ma hauteur. Tout près.
‒ Que je voie ton petit minois quand ça va tomber.
Et c’est tombé. Des coups rapides. Appuyés. Précipités. En grêle. Et le regard de Clément sur moi. Insistant. Pénétrant. Auquel je me suis efforcée d’échapper. En fermant les yeux. Auquel je suis inexorablement revenue. Malgré moi. Et il m’a vue grimacer de douleur. Et je l’ai vu me voir. Je l’ai vu attendre de m’entendre crier. Me regarder me mordre les lèvres et les joues pour ne pas le faire. Mais là-haut, derrière, il tapait fort. Si fort. Si cuisant. Mal. Tellement mal. Et pourtant tellement voluptueux. J’ai doucement gémi. De douleur. De douleur et de plaisir. Plus fort. Encore plus fort. J’ai crié.
Clément m’a, une nouvelle fois, soulevé le menton du bout du doigt.
Et j’ai joui. J’ai joui dans ses yeux comme une perdue.