Dessin
de Georges Topfer
– Entrez,
Geneviève, entrez ! Et, d’abord, je vous demanderai de bien
vouloir m’excuser d’avoir été un aussi piètre partenaire
samedi dernier, au bridge. J’avais, je l’avoue, la tête
ailleurs. À vrai dire, les images de vous dans le plus simple
appareil, telle que vous m’êtes apparue il y a déjà un mois de
cela, me hantaient. Et la perspective d’avoir à nouveau sous les
yeux, dans un avenir proche, vos charmes incomparables, celle de
donner de superbes couleurs à votre adorable fessier me
déconcentraient complètement. Mais nous y voici enfin ! Voici
le moment tant attendu… Parce que je suppose que vous êtes dans
l’incapacité de nous rembourser ce que vous nous devez. Non ?
Je me trompe ?
– Il
ne s’en faut que de quelques jours. Jeudi, si tout va bien, je
devrais…
– Vous
nous amusez, ma chère !
– Je
vous assure que non.
– Trêve
de balivernes. Vous savez pertinemment que vous ne disposez pas de
cette somme. Que vous n’en disposerez jamais. Vous cherchez
seulement à gagner du temps et, ce faisant, vous nous faites perdre
le nôtre. Allons, déshabillez-vous !
– N’est-il
pas possible de… ?
– Il
n’est pas possible, non. Il n’est possible de rien. Et si vous ne
voulez pas que votre mari soit mis au courant de tous vos vilains
petits secrets, il vous faut à présent vous dévêtir. Et tout !
Vous enlevez tout. Nous vous voulons entièrement nue.
* *
*
Là !
Eh bien voilà ! Nous ne vous le répéterons jamais assez, ma
chère, vous avez un corps de rêve. Tenez, installez-vous ici !
Face au miroir. Vous pourrez ainsi tout à loisir voir le fouet
s’abattre sur votre croupe qui va si joyeusement s’animer et
bondir sous les coups. Entre autres… Parce que votre gentil minois
va également nous gratifier, lui aussi, pendant le déroulé des
opérations, de toutes sortes de mimiques du plus bel effet. Il n’est
donc que justice que vous puissiez, vous aussi, en profiter. Après
tout, vous êtes la première concernée. Là ! On y est
presque. Il ne nous reste plus qu’à vous attacher. Vous profiterez
ainsi beaucoup mieux de la leçon que nous allons vous administrer,
vous verrez. Donnez-moi vos poignets ! L’autre maintenant. Et
nous voilà fin prêts ! Soit dit en passant, c’est une
position qui vous va à ravir, ma chère. Encore un mot, juste un,
avant de commencer. Une question plutôt. À quelle somme se monte
votre dette à notre égard ?
– Vingt
mille francs.
– Alors
ce sera vingt coups. Pas un de plus, mais pas un de moins. Allez,
prête ? On y va. Soyez courageuse. Serrez les dents. C’est
pour la bonne cause. Vous ne voudriez tout de même pas que votre
mari, à juste titre courroucé, ne vienne mettre un terme à vos
rencontres – et à vos ébats – avec votre jeune
amant ? Mais si, toutefois, c’est ce que vous préférez, il
est encore temps de…
– Non.
– Alors,
feu ! Eh, oui, ça surprend, hein ! Oh, mais vous allez
vous y faire, vous verrez… Ne vous crispez pas !
Détendez-vous ! Vous vous en trouverez beaucoup mieux, je vous
assure ! Là, c’est mieux, non ? À condition de s’y
tenir… Non, mais détendez-vous, je vous dis ! À combien on
en était ? Cinq. Oui, cinq. Vous voyez que, finalement, ce
n’est pas la mer à boire. Vous marquez vite, en attendant. Et
profondément. Ce qui va vous condamner à quelques jours
d’abstinence. Deux ou trois. À moins que vous ne préfériez jouer
cartes sur table avec votre ami. Ce qui peut aussi présenter un
certain nombre d’avantages, mais cela, c’est vous qui voyez. Je
ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Là ! Et de
dix. On a fait la moitié du chemin. C’était une bonne idée, le
miroir, non ? Ah, ben si, si ! Vous ne vous quittez pas des
yeux. Treize ! Ah, enfin ! Enfin ! Vous criez. Il n’y
a pas de honte à ça, vous savez ! Au contraire. d’autant que
vous avez une très jolie voix. On va lui faire donner sa pleine
mesure, vous allez voir ! Prête pour le bouquet final ?
* *
*
– Là !
Vous pouvez vous rhabiller. Oh, mais prenez votre temps, hein !
Il n’y a rien qui presse. En tout cas, nous, pour notre part, nous
sommes absolument enchantés de cet après-midi passé avec vous. Et
nous sommes bien décidés à renouveler dès que possible
l’expérience. Disons dans trois mois si vous n’avez pas été en
mesure, d’ici là, de faire face à vos engagements. En attendant,
c’est dès demain soir que nous allons nous retrouver. Au bridge.
Et j’espère que la chance sera encore avec moi. Que ce sera vous
ma partenaire. Vous m’en verriez ravi…
De vrais seigneurs ceux-là xD
RépondreSupprimerLa partie de bridge qui va suivre risque d'être savoureuse. ;)
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