samedi 24 novembre 2018

Les fantasmes de Lucie (27)


Les Arthaud, mes voisins de derrière, sont venus me trouver. Tous les deux. Ils avaient un service à me demander.
– Oui. Parce qu’on part. Quelques jours. Cinq ou six.
Alors si, pendant ce temps-là, j’avais pu venir nourrir leurs deux perruches et arroser leurs plantes vertes, ça les aurait bien arrangés.
– Et puis aussi, si c’est pas abuser, vérifier le Ph de la piscine et y mettre des produits si nécessaire.
J’ai tout de suite donné mon accord.
– Si on s’entraide pas entre voisins…
– Merci. C’est très gentil à vous. Et vous pourrez, bien entendu, en notre absence, profiter de la piscine. Tant qu’il vous plaira.

Je ne me le suis pas fait dire deux fois et, dès le lendemain soir, au sortir du boulot, j’étais à l’eau. D’autant que pour une piscine, c’est une piscine ! Qui a dû leur coûter les yeux de la tête, mais ça, c’est pas mon problème… J’y ai nagé, je m’y suis prélassée, j’y ai même somnolé, plus d’une heure durant, en jetant, de temps à autre, un coup d’œil discret sur la fenêtre de la chambre du neveu de mon voisin de gauche qui donne en plein dessus. Est-ce qu’il se trouvait là-haut, lui ? Et, si c’était le cas, est-ce qu’il avait remarqué ma présence ? Est-ce qu’il se repaissait de moi à la dérobée, le souffle court et la queue dressée ? J’avais envie de croire que oui et je me suis sentie autorisée à lui consentir quelques menus cadeaux : je suis sortie de l’eau et j’ai lentement déambulé sur la margelle. Dans un sens. Dans l’autre. J’ai passé les pouces au large sous l’élastique de mon maillot et je l’ai fait claquer contre ma peau. Je me suis allongée au soleil. J’y suis restée un long moment alanguie sur le dos. Dans le mouvement que j’ai amorcé, un peu plus tard, pour me tourner sur le ventre, mon maillot s’est déplacé, m’est rentré, d’un côté, dans la raie des fesses. Je ne l’ai pas remis en place. Après tout, j’étais censée être seule.

Il faisait exceptionnellement doux et, du coup, j’y suis revenue une fois la nuit tombée. Il y avait de la lumière dans sa chambre. J’ai retiré mon maillot, plongé, discrètement toussé. Il a presque aussitôt éteint. Dans la pénombre, il devait me deviner beaucoup plus qu’il ne devait réellement me voir. Sauf quand, de temps à autre, une voiture passait dans la rue, derrière, projetant une rapide clarté sur la piscine où je m’ébattais voluptueusement. J’ai longuement nagé. Et l’envie est venue. Elle ne pouvait pas ne pas finir par venir. À cause du bonheur de l’eau sur mon corps nu. De la douceur du soir. De son regard à lui sur moi, là-haut. Je me suis approchée de la buse. J’en ai testé la puissance, du dos de la main. Du ventre. De la cuisse. Je m’en suis éloignée. J’y suis revenue. J’ai laissé le jet me cibler. S’emparer énergiquement de mon bouton. Le pétrir. Le malaxer. L’inonder. C’était bon. C’était trop bon. Il y a eu comme un éclair là-haut. Un reflet argenté. Des jumelles ! Braquées sur moi. Il me matait avec des jumelles, ce petit vicieux ! J’ai renversé la tête en arrière, j’ai fermé les yeux et j’ai joui. J’ai joui comme une perdue.
Le temps de reprendre mes esprits et je suis remontée. J’ai pris pied sur la margelle. Je me suis lentement, très lentement, dirigée vers mon maillot, à l’opposé, là-bas. Une voiture est passée, pleins phares, de l’autre côté du mur, me propulsant, un court instant, en pleine lumière. Je me suis rhabillée et j’ai quitté les lieux. À regret.

Dans mon lit, je me tourne et me retourne sans parvenir à trouver le sommeil. Quel con ! Non, mais quel con, l’autre ! Il pouvait pas descendre ? Sous un prétexte quelconque. Qu’il avait entendu du bruit. Qu’il s’était dit que c’était sûrement des cambrioleurs. Je sais pas, moi ! N’importe quoi, mais descendre… Oh, mais il s’en tire pas comme ça ! Parce que je le fais descendre, bon gré mal gré. Débouler, à la course, au bord de la piscine. Se pencher…
– Ah, c’est vous !
C’est moi, oui !
– Vous m’avez fait peur ! Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Rien. J’ai entendu du bruit. Alors je me suis dit… Faudrait pas… Avec tous ces types louches qui traînent dans le coin en ce moment…
– Ben non, vous voyez ! C’est que moi ! Qu’est-ce qu’elle est bonne, en attendant ! Vous devriez venir !
– J’ai pas de maillot…
– Moi non plus ! Qu’est-ce ça peut foutre ? Il fait nuit n’importe comment !
Il hésite un peu, finit par se résoudre à se déshabiller. En me tournant le dos. C’est bien ce que je soupçonnais : elles sont à croquer, ses petites fesses. J’en profite. Pas longtemps. Il s’empresse de sauter à l’eau.
– Le premier là-bas, au bout !
Et je m’élance. Je touche le rebord. Il est encore à deux bonnes longueurs derrière.
– Ça vaut pas ! Vous avez triché…
– Triché, moi ? On recommence. Et vous allez voir si je triche.
On recommence. Deux fois. Cinq fois. Dix fois. Je gagne. Il gagne. Chacun son tour.
– J’en peux plus !
– Moi non plus…
On est côte à côte. On reprend notre souffle.
– Hou là ! Ça tourne. Je crois que j’ai trop forcé.
– Respirez bien à fond ! Ça va aller ? Appuyez-vous contre moi !
Je ne me fais pas prier. Je m’accroche à lui. Je me serre contre lui. Sa queue est dure contre mon ventre. Nos visages se rapprochent. Plus près. Encore plus près. Nos lèvres se joignent. Ses mains se posent sur mes fesses, les pétrissent, se glissent entre elles. Les miennes s’emparent de ses prunes, les font rouler, remontent, se saisissent de sa queue. Je n’en peux plus. Je m’enfourne mon gode. C’est lui ! C’est sa bite. Vers laquelle je me tends. Ouverte. Offerte. C’est dans son cou que je clame mon plaisir.

2 commentaires:

  1. umm superbe! on aimerait bien que les voisins soient fachés à leur retour pour qq motif q ça soit...et après..!!

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  2. Après, ils le lui feraient payer… ;)

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