jeudi 30 août 2012

Escobarines: Flagrant délit ( 4 )


– Je te rappelle que chaque jour qui passe…
– Je sais, oui…
– Et que ça fait un mois… Quinze plus trente ça fait quarante-cinq… Déjà quarante-cinq coups de martinet tu me dois… Tu vas laisser le compteur grimper comme ça encore longtemps ?
– Non… Non… Bientôt… Je vous dirai…
– Ne tarde pas trop… Ça t’avance à quoi ? De toute façon faudra que t’y passes… Sinon…
– Oui, mais…
– Mais ?
– Mais ce qu’il y a, c’est qu’il y a Baptiste… Mon petit ami… Si je veux pas qu’il sache…
– Vaut mieux éviter qu’il t’approche… Le temps que ça ait disparu…
– Voilà, oui… Et l’autre fois quatre jours ça a mis pour partir tout à fait… Du coup il s’est fait tout un film … Que je l’aimais plus… Que j’avais quelqu’un d’autre… Tout ça… Alors si je lui refais la même trop rapprochée…
– Bon, alors tu sais pas ? Je vais te laisser encore quinze jours… Maximum… Pas un de plus…

– Voilà… On y est… Ce qui nous fera ?
– Soixante…
– Soixante, oui… C’est énorme… Ça va te mettre le derrière dans un état ! C’est pas le but non plus… Alors voilà ce que je te propose : on ramène aux quinze coups initialement prévus, mais à une condition, c’est que je te les administre en public…
– En public ?! Comment ça en public ?!
– Devant des amis à moi…
– Qui me connaissent ?
– Ils n’habitent pas ici… Ils viendront tout exprès pour la circonstance… Réfléchis… Tu me diras… Demain tu me diras…

– Alors ?
– Il y en aura beaucoup ?
– Cinq ou six…
– Et… aussi des hommes ?
– Deux ou trois…
– Oh, non ! Pas des hommes…
– C’est à prendre ou à laisser…
– Et c’est quoi que vous allez leur dire ? Que je vous ai volée ?
– Ben oui… Oui… Évidemment… C’est la vérité, non ?
– Vous êtes pas obligée… De leur dire ça… Vous êtes pas obligée…
– Ah oui ? Et tu voudrais que je leur dise quoi ?!
– Pas ça… Parce que ça… Oh, non ! Pas ça…
– Eh bien propose autre chose alors…
– Je sais pas…
– Dans ces conditions on va s’en tenir à la version de la petite voleuse…
– Non ! Non ! Peut-être qu’on pourrait dire que je fais mal mon travail alors plutôt… Que je suis paresseuse… Tout ça… Que j’arrive sans arrêt en retard… Et que vous m’avez laissé le choix : ou de me mettre à la porte ou de me punir… Devant du monde… Pour que ça me serve de leçon… Pour que ça porte plus…
– En désespoir de cause… Parce que des fessées je t’en ai déjà collé cinq ou six… Qui n’ont servi à rien… Tu fais des efforts trois quatre jours et tu retournes à tes mauvaises habitudes… Alors j’ai décidé de te donner une dernière chance… Une toute dernière chance… Devant eux… Et si cette fois tu ne t’amendes pas… Oui… Ça devrait leur plaire… Certainement ça va leur plaire…

– Voilà cette jeune vendeuse dont je vous ai parlé…
– Ah, oui… Celle qu’est feignante comme une couleuvre…
– Que tu retrouves dans la réserve, assise sur une chaise, à se tourner les pouces…
– Qui passe des heures à envoyer des SMS…
– C’est bien les jeunes d’aujourd’hui, ça…
– Veulent pas en faire…
– Par contre pour toucher la paye, ça, ils sont très forts…
– Et pour se plaindre qu’ils gagnent pas assez…
– T’es trop bonne avec elle…
– Oui, une fessée c’est vraiment pas cher payé… Je te foutrais ça dehors en direct, moi…
– L’un n’empêche pas l’autre…
– Mais la fessée d’abord ! La fessée d’abord !
– Ça y est ! Ça va commencer…
– Oui… Elle lui baisse… Tout elle lui baisse…
– Chut ! On se tait maintenant… On regarde…

lundi 27 août 2012

Les confidences de Camille ( 1 )


Ma première fessée, Flavian ? Je veux bien vous la raconter, oui, mais ici. En privé. Par mail. Pas sur le forum. Il s’y trouve en effet trois ou quatre inscrits – et comme par hasard parmi les plus actifs – qui portent en permanence des jugements de valeur sur les propos et le vécu des uns et des autres. Leurs commentaires et leurs réflexions me hérissent au plus haut point. Alors mettre mon histoire en ligne là-bas ? Ah, non, non… Sûrement pas… D’autant que je n’y apparais pas sous mon meilleur jour… C’est le moins qu’on puisse dire…

Donc… Voilà… Je me lance… En comptant, cela va de soi, sur votre discrétion…
J’avais 21 ans, j’étais étudiante et je partageais un minuscule appartement avec deux filles tout aussi fauchées que moi… Mes parents ? J’avais depuis longtemps coupé les ponts... Travailler ? Oui, bien sûr… Je travaillais… Des petis boulots… De ci… De là… Qui me rapportaient une misère… Clémence et Adrienne se trouvaient dans une situation à peu près analogue à la mienne… Et on tirait le diable par la queue… Payer le loyer, l’électricité… Faire les courses… Tout ça nous posait constamment problème… Et, évidemment, on se disputait… On n’arrêtait pas de se disputer… Quand il n’y a pas de foin au ratelier les chevaux se battent…

Et puis, un beau matin, Adrienne a ramené deux sacs de course pleins à ras bord… 
– D’où tu sors tout ça ?
– Posez pas de questions, les filles, mangez et posez pas de questions… 
On en a quand même posé… Parce que ça a recommencé… Encore des courses… Et puis des trucs pour elle… Des sapes… Des parfums… Du maquillage…
– Mais enfin c’est d’où que tu sors tout ça ?
– Faut pas que je vous fasse un dessin ?
– Tu le piques ?
– Non, mais ça va pas, non ? Vous me prenez pour qui ? Non… Il y a des hommes qui sont très généreux… Quand on sait se montrer très gentille avec eux…

Folle… Elle était complètement folle… On en parlait toutes les deux, Clémence et moi… Nous, il y avait pas de risque qu’on mange de ce pain-là… Ah, non alors !

Clémence, elle, elle en a mangé quinze jours plus tard…
– Oh, c’est bon… Tu vas pas m’emmerder avec ta morale à deux balles… On n’est plus au Moyen-Âge…
Et elle aussi. Des huîtres. Du saumon. Des robes. Des CD. En pagaille…
– Ça change la vie… Il y a pas à dire…
Ça changeait la leur, mais ça changeait aussi la mienne. Parce que je profitais. D’elles. De leur argent. De cet argent-là. Et je culpabilisais.
– Oh, mais arrête de nous prendre la tête avec ça ! C’est fatigant à la longue…

J’avais beau dire, mais intérieurement ça faisait quand même son chemin. Parce que j’avais honte d’être à leur charge. Parce que je les enviais de pouvoir s’acheter tout ce qui leur faisait plaisir… Parce que je me disais que j’étais idiote… T’es bourrée de tout un tas de préjugés et de principes, ma pauvre fille… Elles le font bien, elles… Alors pourquoi pas toi ? Oui, mais non… Non… Je pourrai jamais… J’aurais bien trop honte…

Il n’était pas trop vieux. La quarantaine. Sympathique. Agréable. Dix minutes de dialogue et l’affaire était conclue. Rendez-vous pris. À l’hôtel.
Dix fois je suis revenue sur mes pas. Dix fois je me suis fait violence. J’ai fini par pousser la porte de la chambre, morte de confusion. Morte d’appréhension…
Il est venu à ma rencontre. A posé ses mains sur mes épaules. Les y a interminablement laissées. M’a obligée à relever la tête…
– C’est la première fois, hein ?
– Non… Oh, non… Oui… Si !
– Bon… Eh bien déshabille-toi alors… Qu’est-ce que tu attends ?
Et il s’est assis au bord du lit…
– Me… ? Ah, oui… Oui…
Je l’ai fait. Bravement. Complètement. Tout. Voilà…
Il m’a enserré les poignets. Attirée vers lui…
– Pourquoi tu fais ça ?
– Hein ? Mais parce que je… Faut bien que je mange… Que je paye mes études… Parce que j’ai pas d’autre solution…
– Tu sais très bien que si ! Que si tu voulais vraiment… Seulement non ! On préfère la facilité… Pouvoir s’offrir toutes ses petites fantaisies…  Dépenser sans compter… Se priver de rien… Alors tu sais ce qu’elles méritent les petites gamines dans ton genre ? C’est une bonne fessée… Qui leur remette les idées en place… Qui leur rappelle ce qu’elles se doivent à elles-mêmes… Qui leur ôte à tout jamais l’envie de recommencer… Et je vais te la donner…
J’ai pas eu le temps de protester. De résister. De rien. Il m’a fait basculer sur ses genoux et il a tapé. À pleine main. À pleines fesses. J’ai pleuré. J’ai gigoté. J’ai crié. J’ai supplié. Rien n’y a fait. Jusqu’à ce qu’il estime, lui, que c’était suffisant…
– Que ça te serve de leçon…
Et il m’a plantée là…

Voilà, Flavian… Ça n’a pas été facile, vous savez…
Je vous souhaite une bonne soirée…

Camille   

jeudi 23 août 2012

Escobarines: Flagrant délit ( 3 )


– Un !
– Un, oui… Mais plus fort compte-les ! Bien fort. Faut qu’on t’entende.
Ses fesses se sont tendues, durcies, dans l’attente du second coup. Qui n’est pas venu. Elles se sont relâchées. Il est tombé.
– Aïe ! Deux !
Un autre aussitôt par-dessus.
– Trois !
Un autre encore. Plus bas. Tout en bas des fesses. Elle a étouffé un gémissement.
– Quatre.
– Tu sais que ça lui donne déjà de très jolies couleurs à ton petit derrière ? Ça lui va bien… Très très bien… Tu me crois pas ?
– Aïe ! Cinq.
– Tu pourrais répondre quand je te parle. C’est la moindre des politesses…
– Si, je vous crois ! Si ! Je vous crois… Six ! Hou lou lou lou lou…
– Tu sais que tu as une voix magnifique ? Et qu’il aurait été vraiment criminel de ne pas lui offrir l’occasion de s’exprimer… De donner sa pleine mesure…
– Sept… Oh, celui-là… Oh la la celui-là !
– Oui, hein ?! J’en suis pas mécontente du tout… D’autant qu’il t’a fait faire un très joli petit soubresaut…
– Huit !
– Et celui-là ? Pas mal non plus, hein ? Non ?
– Si ! Si, mais…
– Ah, il t’a plu, hein, avoue…
– Mais non, c’est pas ça, mais… Neuf ! Dix !
– Oh, mais un vrai petit cabri, dis donc !
– Onze… Hou lou lou… Douze…
– Un petit cabri qui dévoile, sans la moindre pudeur, tout ce qu’on est censé tenir secret… Bien enfermé… Un peu de tenue quand même ! Quand on est une jeune fille qui se respecte… Allez ! Fais un effort… Promets ! Tu promets ?
– Oui… Aïe ! Treize… Aïe ! Quatorze…
– Ah, ben non ! Non ! C’est encore pire… Tu montres tout… Absolument tout… Tu le fais exprès, hein, c’est ça ?!
– Mais non ! Je vous jure…!
– Ben voyons ! Tiens ! Et celui-là pour t’apprendre à mentir…     
– Quinze !
– Quinze, oui ! C’est fini… Pour aujourd’hui…

– Qu’est-ce tu fais ?
– Ben je me relève…
– Il y a le temps… Reste un peu là… Qu’on discute… T’en as pensé quoi de tout ça ?
– Que qu’est-ce que ça fait mal !
– T’étais prévenue…
– Je sais, oui…
– Et qui c’est qu’a parlé de fessée ? Qui c’est qui l’a proposée ? Réclamée ?
– J’avais pas le choix… J’avais beau tout tourner et retourner dans tous les sens dans ma tête…
– Alors viens pas te plaindre que ça t’a fait mal… Tu espérais tous de même pas que j’allais me contenter de deux ou trois gentillettes petites tapes… Après ce que tu avais fait…
– Je me plains pas… De toute façon c’était pas ça le pire que ça fasse mal…
– Ah oui ? C’était quoi alors ?
– De me sentir complètement à votre merci et de me dire que c’était complètement de ma faute… Mais en même temps…
– En même temps ?
– Non… Rien…
– En même temps c’était terriblement jouissif ce sentiment, non, c’est pas ça ?
– Va falloir que j’y aille… On va se demander où je suis passée sinon…
– Tu l’es encore à ma merci… Tu me dois – ou je te dois, c’est comme on veut – encore quinze coups…
– Ce sera quand ?
– Quand tu voudras… C’est toi qui décides… Sachant qu’à compter de lundi soir chaque jour que tu laisseras passer sans avoir réclamé le solde de ta punition te vaudra un coup supplémentaire…
– Hein ? Mais…
– File vite ! On va s’inquiéter de ton absence…

lundi 20 août 2012

Un mariage ( 20 )


– Vous lui avez raconté quoi à Émilie pour Ivan hier soir ?
– Rien… Rien… Pourquoi ?
– Pour qu’elle sache que j’ai passé la nuit avec il faut bien que quelqu’un le lui ait dit… Et à part vous…
– Ben oui, mais…
– Mais quoi ? C’était à moi de lui dire, non, vous croyez pas ? Et seulement si je le jugeais bon… On s’en fout n’importe comment… Avec Émilie on est bien au-dessus de ça toutes les deux… S’il fallait qu’on s’arrête à des détails pareils… N’empêche que vous vous mêlez un peu trop de ce qui vous regarde pas, moi, je trouve en ce moment… Mais ça va changer… Avec la nouvelle donne ça va changer…
– La nouvelle donne ? Quelle nouvelle donne ?
– Vous verrez bien…
  


– Qu’est-ce tu fais ?
– Ça se voit pas ? Je fais mes bagages…
– Tu pars ?
– Ben oui… Oui… Je pars… Ça ! Quand on fait ses bagages en général c’est qu’on part…
– Mais tu vas où ?
– Je vous l’ai dit… Je suis amoureuse…
– Et tu vas le retrouver…
– Vous êtes très perspicace quand vous vous y mettez…
– Définitivement ?
– Qu’est-ce que vous voulez que j’en sache ? Mais ça m’étonnerait… Personne reste jamais toute sa vie amoureux… Ça n’existe pas, ça… Non… Le temps que j’aurai envie d’être tout le temps avec lui j’y resterai… Ça sera peut-être trois mois… Ou trois ans… Ou moins… Ou plus… J’en sais rien… Et j’ai pas du tout envie de me prendre la tête avec ça maintenant…
– Et nous ?
– Ça change rien du tout pour nous… Qu’est-ce que vous voulez que ça change ? On est mariés, on reste mariés… Et puis voilà… Vous pouvez quand même bien m’attendre un peu, non ? Ou alors c’est pas la peine de dire que vous tenez à moi… C’est que vous vous en fichez complètement…
– Je m’en fiche pas, non… Ah, non ! Non…
– Eh bien alors ? Il est où le problème ? De toute façon je vais pas disparaître du jour au lendemain… Je passerai faire un tour… De temps à autre… Me rappeler à votre bon souvenir… Et puis elle me dira Delphine… Elle vous surveillera… Et vous avez pas intérêt à vous écarter… Parce que je le saurai… Elle a carte blanche n’importe comment Delphine avec vous… Je lui ai dit… Et si vous bougez seulement le petit doigt…



– Elle est partie…
– Elle est partie, oui…
– Pour longtemps, tu crois ?
– Oh, alors ça, avec elle, pour savoir…
– Si elle est amoureuse…
– Je crois pas qu’elle le soit, non… Et elle non plus…
– Ben alors ?!
– Ben alors elle a besoin de prendre l’air, figurez-vous ! Elle étouffe ici…
– Elle étouffe ?
– Vous vous mettez en quatre pour elle… Vous dites amen à tous ses caprices… Vous l’avez laissée prendre le pas sur vous. Complètement. Faut croire que ça suffit pas… Ou que vous vous y prenez mal… Ou, en tout cas, qu’il y a quelque chose qui va pas quelque part…
– Quoi ?
– Ça… À vous de trouver… Personne peut le faire à votre place… Mais de toute façon…
– De toute façon ?
– Je crois pas que ça y changerait grand-chose… Vous êtes comme ça… Un point, c’est tout…

                                                FIN DE LA PREMIERE PARTIE

jeudi 16 août 2012

Escobarines: Flagrant délit ( 2 )


– Oui… Bon… Alors… Finalement c’est une solution qui peut en effet être envisagée… Une solution qui aurait le mérite de te laisser une chance. Une dernière chance. De ne pas compromettre à tout jamais ton avenir. Seulement pas question non plus de te laisser t’en tirer à trop bon compte. Ce serait le pire des services à te rendre. Il te faut une leçon. Une bonne leçon. Qui porte. Qui te fasse passer à tout jamais l’envie de recommencer…
– Tout ce que vous voulez… Je vous l’ai dit… Tout ce que vous voulez… Du moment que personne ne saura…
– Je ne veux pas te prendre en traître… Ça va être une vraie punition… Au martinet… Une punition qui va faire mal… Une punition dont tu te souviendras longtemps… Pour toutes sortes de raisons… Alors réfléchis bien… Il est encore temps de faire machine arrière… Parce qu’il vaudrait peut-être encore mieux que…
– Non… Oh, non… C’est tout réfléchi… Non…  

– Bon… Eh bien allez ! On y va alors…
Elle a agrippé l’escalier sans un mot. Marche après marche. Le jean épousait de tout près la courbe des fesses.
– Par là…
Fermement, par le coude, jusqu’au pied du canapé...
– Là… Tu te déshabilles... Tu enlèves tout...
Elle a marqué quelques secondes d’hésitation… Failli dire quelque chose… S’est finalement tue… 
D’abord le pull, bras levés, posé sur le fauteuil à côté. Sans un mot. Sans un regard. Et puis le jean descendu en retenant la culotte, tirebouchonné, arrêté aux chevilles, forcé, une jambe après l’autre.
Encore un temps d’arrêt. Un imperceptible temps d’arrêt. Elle a dégrafé le soutien-gorge, l’a fait couler le long des bras. Seins pleins, légèrement veinés de bleu. Larges aréoles claires.
La culotte elle l’a retirée très vite, abandonnée sur le tapis. Et, d’instinct, elle s’est cachée, paumes en coquilles…
– Allons ! Ne sois pas ridicule… Tes mains… Tu entends ce que je te dis ? Tes mains !
Touffe bouclée, clairsemée, encoche fendue très haut…
Elle a attendu, bras ballants, les yeux baissés…

– Bon, alors tu sais pas ? C’est toi qui vas fixer le nombre de coups de martinet que tu vas recevoir.
Elle a relevé brusquement la tête…
– Oh non !
– Essaie d’être la plus juste, la plus objective possible. Et tiens compte du fait qu’ils vont être sévères. Alors ?
– Mais je sais pas, moi ! Je peux pas…
– Mais si, tu sais ! Tu vas savoir… Parce que si c’est moi qui décide je vais placer la barre très haut. Très très haut…
– Vingt ?
Elle a cherché du regard une approbation qui n’est pas venue…
– Vingt-cinq ? Trente ?
– Trente. C’est ce que tu penses que ça vaut ?
– Oui.
Dans un souffle.
– Eh bien ce sera trente alors. La moitié maintenant. Et l’autre moitié plus tard. Au moment que nous aurons déterminé ensemble…

– Viens là. Allonge-toi. Sur le ventre. Comme ça, oui.
Jambes jointes… Cuisses serrées... Fesses fermées…
– Et un petit coussin… Ce sera beaucoup plus confortable pour toi… Et beaucoup plus agréable pour moi… Oui, mais aide-moi un peu… Soulève-toi… Que je puisse le glisser… Là… Oui… Parfait…
Au bruit du petit enregistreur posé sur la table basse devant elle, enclenché, elle a brusquement relevé la tête.
– On va se garder un petit souvenir toutes les deux. Que tu puisses te réécouter tout à loisir, réentendre la jolie chansonnette que tu vas nous pousser. Que tu puisses te rappeler que tu es une petite voleuse qui a été punie comme elle le mérite et qui va gentiment nous compter les coups – les quinze de ce soir – bien fort, un par un. Allez. Tu es prête ? On y va ?
Les lanières en caresses légères au creux des reins.  Sur les fesses. Entre les fesses.
– Te crispe pas ! Détends-toi ! Ça fait beaucoup plus mal quand on se crispe. Le premier coup l’a cinglée à plein derrière. Elle a sursauté, s’est cambrée, est retombée.
 – Un !

lundi 13 août 2012

Un mariage ( 19 )


– Alors ça y est ? Vous m’avez trouvé un gentil petit mâle ?
– Oui…
– Vous êtes sûr ?
– Ah, oui… Oui… Ce soir il vient… Il s’appelle Ivan …
– Vous êtes sûr que c’est vous qui l’avez trouvé…
– Je… On…C’est-à-dire…
– Que c’est Delphine qui l’a choisi…
– Oui, mais non, mais…
– Ce n’est pas ce que je vous avais demandé… Je vous avais demandé de me le trouver VOUS-MÊME… Non ?
– Si…
– Alors vous savez pas ? Vous allez vous en débrouiller… Ce que vous voulez vous lui raconterez… Moi, je sors… On m’attend…
– Qui ça ?
– Si on vous le demande…



– C’est pas vrai qu’elle a fait ça ? Qu’elle s’est tirée ?
– Ben si ! Si !
– Alors là j’en tombe de cul… Et lui qui va arriver… Vous allez lui raconter quoi ?
– La vérité… Qu’est-ce que je peux lui raconter d’autre ?
– Elle est folle !  Des types comme lui on en trouve pas tous les jours… Et tout ça pour aller faire quoi ?
– J’en sais rien… Elle m’a pas dit…
– À tous les coups il y a un mec sous roche… Forcément… Et Ivan elle en a plus rien à battre… Peut-être que vous pourriez me laisser aller lui ouvrir alors… Et je lui expliquerais…



– Attendez ! Attendez ! Laissez-moi deviner… Elle a sauté dessus cet Ivan Delphine, je suis sûre… Il avait seulement pas eu le temps de poser le cul sur le canapé qu’elle farfouillait déjà dans son pantalon… Non ? Je me trompe ?
– Je sais pas…
– Comment ça vous savez pas ?
– Non… J’étais dans la chambre…
– Ah, ben bravo ! Bravo ! Alors il y a un mec qui vient spécialement pour me voir… Avec qui il a été question qu’il y ait quelque chose lui et moi… Avec qui il pourrait encore y avoir quelque chose… Je sais pas… Faut voir… Et vous êtes même pas fichu de jeter un œil sur ce qui se passe… Même pas… Pour rien on peut compter sur vous… Rien… Bon… Mais à quelle heure il est parti ? Vous êtes au moins capable de me dire à quelle heure il est parti ?
– Vers le matin…
– Ce qui veut dire qu’il a passé la nuit là… Ça a dû donner, j’imagine…
– Un peu…
– Quelle garce ! Elle savait bien ce qu’elle faisait, va, en le choisissant celui-là… Vous imaginez si j’étais pas partie hier soir ? Si ça l’avait fait ? Elle serait restée à l’affût… Et dès que j’aurais eu le dos tourné elle se serait précipitée dessus… Je saurai à quoi m’en tenir à l’avenir… Je savais déjà n’importe comment… Bon, mais on s’en fout de ce type… Complètement… Vous savez où j’étais ? Où j’ai passé la nuit ?
– Comment veux-tu que je sache ?
– Vous devinez pas ? Même un peu ? Je suis amoureuse… Mais alors là amoureuse d’une force ! C’est pour ça que je vous ai pas emmené… Parce que tant qu’il s’agit que de tirer un coup, bon… Mais là c’est trop sérieux… Faut que ce soit qu’à moi… Enfin à nous… Lui et moi… Je suis heureuse… Vous pouvez pas savoir ce que je suis heureuse… J’ai jamais connu ça, moi… Avec personne… Non… Le seul truc, c’est qu’il est marié… Mais moi aussi je le suis… Ça empêche rien du tout, ça, au contraire même…
– Au contraire ?
– Ben oui… Si je l’étais pas avec un type bourré de thune comme vous, je serais obligée de bosser… Tandis que là j’ai tout mon temps… Autant que je veux je peux le voir… Et lui pareil de son côté…
– Il fait quoi ?
– Il m’a pas dit…
– Et il y a longtemps que tu le connais ?
– Deux mois… Pas loin… Mais ça a démarré qu’hier…

jeudi 9 août 2012

Escobarines: Flagrant délit ( 1 )


– C’est quoi, ça?
Dans ses yeux d’abord l’incrédulité et puis – presque aussitôt – la panique…
– Je vais les remettre.
Elle a tendu la main, tremblante, suppliante, presque implorante.
– Je vais les remettre. Je vais les remettre tout de suite.
– Sauf qu’ils sont à ton ordre maintenant. Et que c’est ton écriture.
– Je vous les rendrai. Je vous rendrai tout.
– Ah, oui ? Des sommes pareilles ! Tu comptes t’y prendre comment ? Et quand bien même ! Ce serait un peu facile, non, tu crois pas ?
Elle a baissé la tête, vu – regardé – son sac ouvert béant sur la dernière marche de l’escalier.
– Je vous demande pardon, Madame Corvier… Je vous demande vraiment pardon… Je sais pas ce qui m’a pris…
– Et moi, je ne le sais que trop bien… Et évidemment tu vas me dire que c’est la première fois… Évidemment…
– Oui… Enfin non… La deuxième…
– La deuxième ? On va vérifier. C’est facile. T’as bien tes relevés de compte ? Non ? Ca fait rien. Les gendarmes, eux, ils te les feront bien trouver… Ah si ?  Eh bien tu les apporteras alors… Cet après-midi... Sans faute… Et n’oublie pas, hein, surtout…

– Et 334. Voilà. Ce qui fait ?
Elle n’a pas relevé la tête de la calculette
– 1647
– 1647 euros, oui. En à peine trois mois. C’est pratique, hein, les gens qui ne remplissent pas complètement leurs chèques. Qui laissent l’ordre en blanc. C’est pratique d’être majeure et d’avoir son compte à soi.
Sous le tee shirt les seins respiraient vite.
 – Et en liquide combien ?
Elle s’est troublée, a rougi, s’est agitée sur sa chaise.
– Parce que tu me feras pas croire... Alors ?! En liquide combien ?
– Pas beaucoup…
– Bien entendu ! Presque rien. Ben bien sûr. Et on peut savoir ce que tu as fait de tout ça ? Oh, tu peux te promener avec des vêtements de marque sur le cul. C’est facile avec l’argent des autres…
Elle a croisé, décroisé, recroisé les jambes, relevé une mèche sur son front.
– Bon, mais à ton avis il va se passer quoi maintenant ?
– Je sais pas.
– Tu sais pas ? Eh bien moi je sais. Je vais porter plainte. Je n’ai pas le choix. Tu vois une autre solution, toi ?
Elle s’est mise à pleurer, à petits reniflements courts, saccadés.
– Mais enfin, tu peux me dire ce qui t’a pris ? Tu es une excellente vendeuse. Travailleuse. Efficace. Tu as le sens du commerce. Tu passes bien avec les clients. Et tu trouves le moyen de flanquer tout ton avenir par terre. Parce que je sais pas si tu te rends compte qu’une histoire comme ça ça va te suivre partout maintenant. Toute ta vie. Qui irait engager une vendeuse qui a été surprise à voler ? Ah, ils vont être fiers de toi tes parents ! Les gendarmes à la maison. Au magasin. Tout le pays va en faire des gorges chaudes. Tu ne pourras aller nulle part sans qu’aussitôt on te montre du doigt. « C’est la petite voleuse ». Tu t’es fourrée dans de beaux draps, ça, on peut pas dire. Et toute seule. Comme une grande.
Ses larmes ont redoublé en longs ruissellements silencieux…
– Je vous demande pardon… Je vous demande pardon…
– Oh, arrête de chialer... J’ai horreur de ça… Retourne travailler, tiens, plutôt…

– Bon, allez, tu es prête ? On y va…
– Où ça ?
– Ben chez les gendarmes, tiens,! Où veux-tu ?
– Pas les gendarmes… S’il vous plaît… Pas les gendarmes… Oui… Non… Attendez… Pas tout de suite… Parce que j’ai pensé à un truc… J’ai eu une idée… Mais faudrait que vous vouliez… Que vous soyiez d’accord…
– Dis toujours…
– Ce serait… Ce serait que vous me mettiez une fessée plutôt à la place… Il y en a qui le font des fois, hein, à ce qu’il paraît…
– Dans des cas beaucoup moins graves…
– Oui, mais oh, une vraie, hein ! Une forte… Aussi forte que vous voulez… Aussi longue que vous voulez… Comme vous voulez… Ce serait tant pis pour moi… J’avais qu’à pas le faire ce que j’ai fait… Je vous en prie… Je les veux pas les gendarmes… Ni que tout le monde soit au courant…
– Tu n’y as pas vraiment intérêt… Ça, c’est sûr…
– Ni que mes parents… Je le supporterais pas mes parents…
– Fallait y réfléchir avant…
– Je vous en supplie…
– Je vais voir ça… La nuit porte conseil… On n’est pas à un jour près n’importe comment…
– Oh, merci… Merci…
– Je n’ai pas dit oui…


lundi 6 août 2012

Un mariage ( 18 )


Elle était toute seule au magasin Kallista…
– Oui… Parce qu’elle avait des trucs à aller faire Lydie… Elle m’a laissée…
– T’as une tête ! Fais-toi voir ! Oui, t’as une de ces têtes ! Toi, t’as pleuré… C’est ton mec, c’est ça, hein ?
– Oui… On s’est engueulés… Faut toujours qu’il ait raison… Pour tout…
– Ah, ça ! Il est pas le seul…  Ils sont tous comme ça… Tous… Faut pas te laisser faire, c’est tout… Faut le mettre au pas… Il y a aucune espèce de raison qu’on supporte leurs grands airs et qu’on se laisse marcher sur les pieds… D’autant moins de raison que, dans 99% des cas, on leur est très largement supérieurs. Ils le savent d’ailleurs. Ou du moins ils le pressentent. C’est pour ça qu’ils arrêtent pas de la ramener… De se faire mousser… Pour essayer de se faire croire qu’ils sont ce qu’ils sont pas… Et nous, comme des connes, on tombe dans le panneau. On prend ça pour argent comptant. Alors qu’il suffirait d’ouvrir un peu les yeux… Et je peux te dire qu’une fois que tu les a ouverts tout t’apparaît avec une évidence ! T’as tôt fait de remettre les choses dans le bon sens… Ils font pas le poids… Et ils filent doux comme de bons petits ageaux qu’ils sont… Comme lui, là, par exemple… Bon, mais on reparlera de tout ça… V’là des clientes… Passe à la maison un soir… 



– Alors ça y est ? Vous m’en avez trouvé un ? Pas encore ?! Mais qu’est-ce que vous foutez ? C’est pas possible, ça ! C’est quand même pas sorcier de me dégoter un mec. Encore faudrait-il que vous y mettiez du vôtre… Que vous vous en occupiez vraiment…
– Mais je m’en occupe !
– Non, mais à qui vous voulez faire croire ça ? Quand je pense à tout ce que j’ai fait pour vous… À tout ce que je continue à faire pour vous… Et que vous vous n’êtes même pas fichu… Ah, ça fait plaisir ! Seulement comptez pas vous en tirer comme ça ! Je vous laisse jusqu’à demain… Et si demain vous m’en avez pas amené un alors là… là… vous aurez de mes nouvelles…



Delphine s’est agacée…
– Vous y arriverez jamais comme ça… Poussez-vous de là… Laissez-moi la place… Déjà… Première chose… Leur tronche… Qu’est-ce que vous avez été me sélectionner ce troupeau de bellâtres ? Vous l’imaginez sérieusement en train de craquer sur l’une de ces gravures de mode Émilie ? On les dirait tous sortis du même moule… Ramenez-lui ça, tiens, et vous allez pas être déçu du voyage… Non… Ce qu’il lui faut, c’est une gueule… Une personnalité… Le type qui sort vraiment de l’ordinaire, quoi ! Tiens, celui-là, par exemple… Vous l’aviez pas vu ? Ou celui-là… Et là ! Encore mieux… Qu’est-ce qu’il raconte ? Il cherche la femme idéale… C’est bon signe… Il veut juste tirer son coup… Il s’accrochera pas… Bon, allez ! On va lui expliquer… Vous lui dites ? Et puis non… Non… Je m’en occupe… Vous seriez encore capable de tout faire foirer…



– J’avoue que… ça paraît trop beau pour être vrai… Le type qui propose sa femme comme ça… Elle est canon en plus ! Et pas qu’un peu… Il y a pas une entourloupe là-dessous ?
– Quelle entourloupe voulez-vous qu’il y ait ?
– Je sais pas, moi… On peut imaginer des tas de trucs…
– Il y a pas de lézard… Aucun lézard… Vous avez ma parole…
– En somme j’arrive… Je la tire… Et je me casse…
– C’est à peu près ça…
– J’hallucine… J’hallucine vraiment… Et vous ? Vous serez là ? Oui, hein ? C’est votre truc de la mater avec un autre… Il est là le fond de l’histoire…
– Je sais pas…
– Vous savez pas ? Vous savez pas quoi ?
– Si je serai là… Ça dépendra… D’elle… Si elle a envie ou pas…
– Ça a l’air d’être un sacré petit bout de bonne femme…
– Je vous le fais pas dire…
– Et ça vous fout pas la trouille ? Parce que il y a de quoi, non ? Imaginez qu’on se plaise elle et moi… Qu’on ait envie que ça aille plus loin… Vous y avez pas pensé ?
– Bien sûr que si… Avec vous… Ou avec quelqu’un d’autre… Ça arrivera… Ça arrivera forcément… Un jour ou l’autre… Je ne peux que retarder l’échéance… En en passant par tout ce qu’elle veut… Même si j’ai quelquefois l’impression qu’au contraire ça la précipite…

jeudi 2 août 2012

Escobarines: En finale...


– Vous vous rappelez, les filles, ce qu’elle avait dit Madame Loubet, la présidente, juste avant que la saison commence ?
– Ah, oui… Moi, oui… Que si on allait jusqu’au bout… Que si on la gagnait la finale elle lui mettrait la fessée cul nu à notre entraîneur… Que ce serait notre récompense…
– Même qu’on avait toutes applaudi…
– Et que lui il avait rigolé…
– Et dit qu’il était d’accord…
– Parce qu’il savait que ça risquait rien… On était tellement nulles l’an dernier…
– N’empêche que maintenant on l’est en finale…
– Et qu’une promesse, c’est une promesse…
– Si on gagne va falloir qu’il y passe…
– Oui, ben ça c’est pas fait… Vous avez vu l’équipe qu’on retrouve en face ? Trente-cinq pions elles nous avaient passés en novembre…
– En novembre, oui… Mais on est en mai…

– Vous croyez qu’on a nos chances, M’dame ?
– Évidemment qu’on a nos chances… Tant qu’un match n’est pas joué…
– Ce sera dur quand même…
– Si vous donnez tout ce que vous avez dans le ventre…
– Ça, oui, c’est sûr… C’est quand même pas tous les jours qu’on a l’occasion de jouer une finale… Mais vous savez le truc qui nous motive le plus ? Sans arrêt on en parle toutes ensemble… C’est ce que vous avez dit en septembre…
– Ce que j’ai dit ?
– Que vous lui feriez à M’sieur Lionel…
– Ce que… ? Ah, oui… Oui… Mais quand j’ai dit ça… Faut pas toujours tout prendre au pied de la lettre, vous savez…
– Ah, oui… C’était juste la carotte pour nous faire avancer alors… Vous avez jamais eu l’intention de lui faire en vrai…
– C’est pas ça, mais…
– Mais c’est ça quand même…
– Vous nous avez prises pour des connes, quoi !
– Jamais de la vie !
– Ben si ! Si ! On s’est décarcassées toute la saison pour rien…
– Si on avait su !
– S’être fait avoir comme ça ! Ça donne vraiment pas envie de la gagner du coup la finale…
– Ni même de la jouer… Je sais pas si je viendrai, moi…
– Oui… Moi non plus… C’est pas la peine…
– Ni moi…
– Oh, les filles ! Vous allez quand même pas nous lâcher maintenant…
– Ben si… Si…
– Bon… Je vais voir ça avec Monsieur Lionel… Je vais voir ce qu’on peut faire…

– Alors, M’dame ?
– C’est arrangé…
– C’est-à-dire ? Si on gagne vous lui mettrez ?
– Oui…
– Mais c’est sûr, hein ? Vous allez pas encore vous défiler ?
– Vous avez ma parole…
– Alors on va gagner… Vous avez la nôtre de parole qu’on va gagner…

– Ah, M’sieur Lionel… On a gagné… Vous avez vu ? On l’a gagnée la finale…
– Et en y mettant la manière… Je suis fier de vous… Très…
– Ah, oui, hein ? On s’est complètement sorti les tripes… Et vous savez pourquoi ?
– Je me le suis laissé dire, oui…
– Ah, la v’là Madame Loubet… La v’là…

– Ça vaut pas ça M’dame…
– Oui, vous faites semblant… À peine vous tapez…
– C’est pas une vraie fessée, ça…
– On s’est encore fait avoir…
– Mais c’est la dernière fois… Faudra pas vous étonner l’année prochaine…
– Ah, c’est mieux…
– Mais c’est pas encore ça…
– Quand même… Ça vient…
– Allez-y, M’dame ! Allez-y ! Plus fort !
– Ah, ça y est ! Elles prennent des couleurs…
– Et elle y prend goût Madame Loubet…
– Peut-être lui aussi à force…
– Il gigote en tout cas…
– Et pas qu’un peu…
– Et il commence à couiner…
– Vous arrêtez pas, M’dame, hein, surtout… Vous arrêtez pas !
– Elle en a pas l’intention… Tu vois pas comment ils brillent ses yeux ?
– Chouette ! Ça fait que commencer alors !