– Je te rappelle que chaque jour
qui passe…
– Je sais, oui…
– Et que ça fait
un mois… Quinze plus trente ça fait quarante-cinq… Déjà quarante-cinq coups de
martinet tu me dois… Tu vas laisser le compteur grimper comme ça encore longtemps ?
– Non… Non… Bientôt… Je vous dirai…
– Ne tarde pas trop… Ça t’avance à
quoi ? De toute façon faudra que t’y passes… Sinon…
– Oui, mais…
– Mais ?
– Mais ce qu’il y a, c’est qu’il y
a Baptiste… Mon petit ami… Si je veux pas qu’il sache…
– Vaut mieux éviter qu’il
t’approche… Le temps que ça ait disparu…
– Voilà, oui… Et
l’autre fois quatre jours ça a mis pour partir tout à fait… Du coup il s’est
fait tout un film … Que je l’aimais plus… Que j’avais quelqu’un d’autre… Tout
ça… Alors si je lui refais la même trop rapprochée…
– Bon, alors tu
sais pas ? Je vais te laisser encore quinze jours… Maximum… Pas un de
plus…
– Voilà… On y
est… Ce qui nous fera ?
– Soixante…
– Soixante, oui…
C’est énorme… Ça va te mettre le derrière dans un état ! C’est pas le but
non plus… Alors voilà ce que je te propose : on ramène aux quinze coups initialement
prévus, mais à une condition, c’est que je te les administre en public…
– En
public ?! Comment ça en public ?!
– Devant des
amis à moi…
– Qui me
connaissent ?
– Ils n’habitent
pas ici… Ils viendront tout exprès pour la circonstance… Réfléchis… Tu me
diras… Demain tu me diras…
– Alors ?
– Il y en aura
beaucoup ?
– Cinq ou six…
– Et… aussi des
hommes ?
– Deux ou trois…
– Oh, non !
Pas des hommes…
– C’est à
prendre ou à laisser…
– Et c’est quoi
que vous allez leur dire ? Que je vous ai volée ?
– Ben oui… Oui… Évidemment…
C’est la vérité, non ?
– Vous êtes pas
obligée… De leur dire ça… Vous êtes pas obligée…
– Ah oui ? Et
tu voudrais que je leur dise quoi ?!
– Pas ça… Parce
que ça… Oh, non ! Pas ça…
– Eh bien
propose autre chose alors…
– Je sais pas…
– Dans ces
conditions on va s’en tenir à la version de la petite voleuse…
– Non ! Non !
Peut-être qu’on pourrait dire que je fais mal mon travail alors plutôt… Que je
suis paresseuse… Tout ça… Que j’arrive sans arrêt en retard… Et que vous m’avez
laissé le choix : ou de me mettre à la porte ou de me punir… Devant
du monde… Pour que ça me serve de leçon… Pour que ça porte plus…
– En désespoir
de cause… Parce que des fessées je t’en ai déjà collé cinq ou six… Qui n’ont
servi à rien… Tu fais des efforts trois quatre jours et tu retournes à tes
mauvaises habitudes… Alors j’ai décidé de te donner une dernière chance… Une
toute dernière chance… Devant eux… Et si cette fois tu ne t’amendes pas… Oui… Ça
devrait leur plaire… Certainement ça va leur plaire…
– Voilà cette
jeune vendeuse dont je vous ai parlé…
– Ah, oui… Celle
qu’est feignante comme une couleuvre…
– Que tu
retrouves dans la réserve, assise sur une chaise, à se tourner les pouces…
– Qui passe des
heures à envoyer des SMS…
– C’est bien les
jeunes d’aujourd’hui, ça…
– Veulent pas en
faire…
– Par contre
pour toucher la paye, ça, ils sont très forts…
– Et pour se
plaindre qu’ils gagnent pas assez…
– T’es trop
bonne avec elle…
– Oui, une
fessée c’est vraiment pas cher payé… Je te foutrais ça dehors en direct, moi…
– L’un n’empêche
pas l’autre…
– Mais la fessée
d’abord ! La fessée d’abord !
– Ça y est !
Ça va commencer…
– Oui… Elle lui
baisse… Tout elle lui baisse…
– Chut ! On
se tait maintenant… On regarde…
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