Origine de l’illustration
Jokerleber sur Pixabay
Des images. La mer. Une plage.
Des images que j’ai précipitamment rejetées. Elles sont revenues.
Insistantes. Obstinées. D’autres les ont rejointes. Des bungalows.
Une jetée. Les vacances. Le soleil. Tout le temps le soleil. La
plage. Encore la plage. Et puis une boîte de nuit. Les lumières
aveuglantes. La musique assourdissante.
Et tout m’est brusquement
revenu. Un grand brun. Avec des yeux d’un bleu improbable. Et un
regard tout en velours. Jean-Martial. Contre qui je me pressais en
dansant. Que j’allumais de façon éhontée. Dont je sentais,
ravie, le désir dressé contre ma cuisse. Jean-Martial qui vivait en
couple. Dont la compagne attendait un bébé. Je m’en fichais.
Complètement. Je le voulais. Je voulais l’avoir en moi. Le sentir
se répandre en moi.
Et je l’ai eu.
Et j’ai eu aussi les larmes de
sa petite amie au ventre rebondi, venue me supplier de le lui
laisser. À qui je l’ai
effectivement promis. « Mais dans trois semaines, quand je
repartirai… »
Et puis son père à elle, venu
essayer de me ramener à la raison. Il s’est lancé dans un grand
discours moralisateur qui n’a pas eu la moindre prise sur moi, que
j’ai écouté, un petit sourire ironique fiché au coin des lèvres,
un discours qu’il a conclu d’un « Tu serais ma fille, je
peux te dire que tu te prendrais une de ces fessées ! »
exaspéré.
Ugo a hoché la tête.
« Il avait pas tort.
‒ J’avais vingt ans.
‒ Et c’est une excuse ?
C’en était pas une, non.
‒ J’ai été odieuse.
‒ Ah, ça, c’est le
moins qu’on puisse dire. Et c’est vrai qu’elle aurait été
amplement méritée, cette fessée, avoue ! Non ?
J’ai frissonné.
‒ Si !
‒ Mais il est pas trop
tard. Il n’est jamais trop tard.
C’était où ?
‒ Je sais plus.
‒ Bien sûr que si que tu
sais, Aurélie. C’était où ?
‒ À
La Baule.
‒ Eh
bien, on va aller un petit tour à La Baule alors…
‒ Hein ? Mais…
‒ Oui ?
‒ Non. Rien.
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