Source : Jerzy Gorecki sur
Pixabay.
J’ai
poussé un long soupir de satisfaction.
Enfin !
Enfin Benoît dormait. Paisiblement. Du sommeil du juste.
Je
venais de lutter, pied à pied, pour repousser ses avances qui, ce
soir, comme par hasard, s’étaient faites particulièrement
insistantes. Ce n’était vraiment pas le jour. Pour qu’il aille
découvrir dans quel état j’avais le derrière ? Pas
question !
Le
combat s’était avéré particulièrement éprouvant. D’autant
plus éprouvant que j’avais déjà dû, dans l’après-midi,
dépenser des trésors d’énergie pour ne rien laisser paraître de
ce que je ressentais. Rester assise constituait en effet un véritable
supplice. Je passais d’une fesse sur l’autre sans parvenir à
trouver une position qui soit vraiment satisfaisante. Plus
confortable. Alors je me levais, sous un prétexte quelconque. Je
faisais les cent pas. Ce n’était guère mieux. Le tissu de ma jupe
me râpait douloureusement la peau. Je retournais m’asseoir avec
mille précautions. En prenant garde de ne pas grimacer, de ne pas
laisser échapper le moindre gémissement, aussi étouffé soit-il,
qui aurait pu éveiller les soupçons.
Et
puis il y avait Ugo. Qui s’efforçait d’être aussi naturel que
d’habitude. Qui l’était. Qui allait. Qui venait. Qui
plaisantait. Avec les unes. Avec les autres. Qui, de temps à autre,
venait jeter un petit coup d’œil
par-dessus mon épaule. Son souffle dans mon cou.
‒ Alors ?
Pas encore bloqué, cet ordi ?
Je
rougissais. Et je fondais. Je fondais littéralement. Je n’osais
pas relever la tête, terrorisée à l’idée que mon trouble puisse
se lire sur mon visage.
Je
me suis levée sans bruit. Les revoir. Mes
fesses. Les revoir
encore. Dans la glace de la salle de bains, le rouge était plus
sombre, commençait à tendre vers le jaune, ou même le bleu, par
endroits. Je me les
suis longuement contemplées.
Ça faisait mal, oui. Ça brûlait. Intensément. Mais comment
c’était bon ! Tellement ! J’ai fermé les yeux et je
suis retournée là-bas. J’ai
tout revécu. Pas à pas. Je lui ai redonné vie à cette fessée.
J’en ai savouré chacune des étapes. Je les ai étirées au
maximum. Jusqu’au
moment où…
Tu as joui ! Non,
mais tu te rends compte que tu as joui ? Et
devant lui ! Devant
lui, oui.
Qui faisait
quoi, d’ailleurs,
pendant ce temps-là, là,
en ce moment ?
Hein ? Est-ce qu’il
dormait ? Non. Je ne
voulais pas. Pas question
qu’il dorme ! Il
fallait qu’il soit là-bas, lui aussi, avec moi. Qu’il y repense.
Qu’il le revive !
Et je l’ai fait. Une photo. Une
photo, en gros plan, de mon postérieur tuméfié. Que je lui ai
aussitôt envoyée. La
réponse ne s’est pas fait attendre. « Merci ! »
J’ai souri. Il y était. Avec moi. Et je me
le suis fait. Du bout des
doigts d’abord. Ses
yeux sur moi. Mes yeux sur moi. De plus en plus vite. De plus en plus
haletant.
Je
me suis mordu la lèvre pour ne pas crier.
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