lundi 23 mars 2020

Les fessées d'Aurélie (7)



Et je l’ai fait. Aussitôt Benoît endormi. Dans la salle de bains. Trois photos de mes fesses endolories. Sur lesquelles d’autres couleurs que le rouge avaient, par endroits, commencé à s’étendre et à s’approfondir. Du violacé, du jaune. Et même du noir. Trois photos que je lui ai aussitôt envoyées.
La réponse ne s’est pas fait attendre.
« Merci. »
Et je l’ai imaginé penché sur elles, les scrutant, s’en repaissant. Son sourire de satisfaction. « Bel ouvrage ! Je suis pas mécontent de moi. » Rêvant déjà à toutes les fessées qu’il me donnerait encore. Qui m’empliraient de honte. Qui me feraient crier. De douleur. Et de plaisir.
De plaisir.
Et mes doigts m’ont habitée.

Je me suis réveillée en sursaut, le cœur battant, trempée de sueur, sur le coup de trois heures du matin. Un rêve. Si présent, ce rêve. Si effrayant. C’était au boulot. À mon arrivée, le matin, éclatait une immense salve de rires moqueurs. On s’en donnait à cœur-joie. Les femmes surtout. En me regardant ostensiblement.
‒ Alors ? Panpan cucul
‒ Elle avait pas été sage, la grande fille ?
Et les rires redoublaient.
Et puis on me les brandissait les photos sous le nez.
‒ Pas mal, hein ? Pas mal…
Et je m’enfuyais, épouvantée.
Leurs rires me poursuivaient. Longtemps.

À son arrivée, je lui ai discrètement sauté dessus.
‒ Faut qu’on se voie, Ugo !
‒ À midi, comme hier ? Même endroit ?
‒ Oui.
Et je suis retournée à ma place. Où je me suis dévorée d’impatience et d’angoisse toute la matinée.

Il m’a pris la main par-dessus la table.
‒ T’en fais une tête ! Qu’est-ce qu’il se passe ?
Et je lui ai raconté mon rêve. Je le lui ai bredouillé plutôt.
Il me l’a pressée.
‒ Et le petit vélo s’est mis en marche. Non, mais franchement est-ce que tu me crois capable d’une chose pareille ?
‒ Mais non ! Mais ça paraissait tellement vrai, tout ça !
‒ Rassure-toi ! Tes photos sont en lieu sûr. Et je ne les montrerai à personne. Jamais. Tu as ma parole. Par contre…
‒ Oui ?
‒ S’il est bien évidemment exclu de mettre dans la confidence, de quelque façon que ce soit, nos collègues du boulot, peut-être qu’une bonne fessée, à des kilomètres d’ici, devant de parfaits inconnus
‒ Oh, non, Ugo ! Non !
‒ Chut ! Dis rien ! Réfléchis-y !

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