jeudi 15 août 2019

Fessées punitives (16)


Impossible de dormir. Même couchée sur le ventre. Ça me cuisait trop. Ça me lançait trop. Mais, surtout, il y avait la honte. Qui ne me lâchait pas. Qui me rongeait. Une honte ravageuse, lancinante. Je la revivais en boucle, cette fessée. Interminablement. J’en revisitais, au ralenti, chaque moment. Pour ma plus grande mortification. Je m’étais avérée totalement incapable de tenir mes belles résolutions. J’avais crié. Je m’étais époumonée. Sans la moindre retenue. J’avais, sous l’effet de la douleur, battu des jambes, bondi du derrière. Sans la moindre pudeur. Quel spectacle j’avais offert à ces trois hommes ! On avait pu voir tout ce qu’on avait voulu. Absolument tout. Et, à la fin, quand je m’étais relevée, qu’il avait fallu que je…
Ne pas y penser. Ne plus y penser. Je me suis tournée. Retournée. D’un côté. De l’autre. J’ai soupiré. J’ai gémi.
Julien m’a posé une main, légère, au creux des reins.
– Tu as mal ?
Oh, oui, j’avais mal, oui ! Comment il avait tapé fort !
– Il le fallait. Si on voulait que ça porte vraiment.
– Je sais bien, Julien ! Je sais bien. Je te reproche pas. Je te reproche rien. Mais c’était tellement dur avec eux qui regardaient. Tellement. Surtout après, à la fin, quand tu as arrêté et que tu as voulu que je reste là debout, sans bouger.
Il m’a caressé doucement la joue.
– Et pourquoi à ton avis ?
– Je suis pas idiote. J’ai bien compris.
– Dis-le quand même ! Dis-le ! Que ça rentre bien…
– Pour m’ôter à tout jamais l’envie de recommencer. Plus ce serait dur et moins je voudrais me mettre en situation de le revivre.
Il a continué à me caresser. Le cou. Les épaules.
Et j’ai été prise, à son égard, d’un immense élan de reconnaissance. Je l’avais mis en danger. Je nous avais mis en danger. Par ma faute, à cause de mes sottises, on vivait à l’étroit. On devait faire attention à tout. On se privait en permanence. Alors, qu’à force de me voir systématiquement rechuter, il ait fini par baisser les bras, il ait voulu poursuivre sa route sans moi, comment aurais-je pu le lui reprocher ? Mais il ne le faisait pas. Il mettait au contraire tout en œuvre pour que je me comporte enfin de façon responsable et, ce faisant, il me sauvait de moi-même. Parce que seule, sans lui, sans garde-fou, j’aurais été incapable de m’imposer des limites, je le savais. J’aurais été prise dans un vertige de casinos, de champs de courses et de jeux en ligne. Et j’aurais couru à la catastrophe absolue. Interdite bancaire. Banque de France. Et tutti quanti.
Je me suis serrée fort contre lui.
– Je t’aime, Julien.
– Mais moi aussi, je t’aime. Si seulement…
Je l’ai fait taire d’un baiser.
– Chut ! Dis rien ! Je te promets ! Je te promets !
On s’est enlacés. Nos lèvres se sont jointes. Les pointes de mes seins se sont dressées et je me suis pressée contre lui. Et il a été tout dur contre moi.
– Je t’aime, Julien ! Je t’aime !
Et c’est moi qui… Sur lui.
– Je veux ! Je veux !
Je me suis emparée de lui. Je l’ai chevauché. Et je me suis élancée à la conquête de mon plaisir. Éperdument.
Il a posé ses mains sur mes fesses brûlantes. Et ça a déferlé. Ça m’a emportée. Chavirée. J’ai éperdument hurlé. Une deuxième vague presque aussitôt que je lui ai psalmodiée à l’oreille. Et il s’est répandu en moi.
– Ne bouge pas ! Reste comme ça !
J’étais bien. Si bien.
Et je me suis endormie, la tête sur sa poitrine.

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