lundi 8 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 11ème jour )

Sur tous les tons elle le répétait Clémence…

- J’ai un pot !… Non, mais alors là j’ai un pot !… Si vous saviez le pot que j’ai !…

- En tout cas ce qu’est sûr c’est que t’as une tête de déterrée…

- Oui ben ça il y a de quoi !… Ca fait deux nuits que je dors pas… Mais je regrette pas… Ah non alors !… Parce que comment il sait s’y prendre ce mec !…

- Qui ça ?

- Le type de la 108… Il y a longtemps que je m’étais pas éclatée comme ça, moi !… Et sans se prendre la tête en plus !… J’ai envie de baiser… Il a envie de baiser… Ben on baise… Et on fait pas semblant… C’est pour ça… J’ai un pot !… Mais j’ai un pot !… Parce que c’est le moment qu’il choisit pour s’amener l’autre…

- Ton mari ?

- Ben oui, mon mari, oui… Ca faisait plus d’une semaine qu’il me menait en bateau… Qu’il reportait… Qu’il avait soi-disant tout un tas de choses à faire… Et juste quand ça démarre avec Olivier… vlan… Faut qu’il déboule… Je sais bien que c’est incognito et que je suis censée pas le connaître… Mais c’est sûrement pas ça qui va l’empêcher de vouloir que je le rejoigne la nuit… Au contraire… C’est le genre de situation qui l’excite… Et je sens que je vais être bonne pour naviguer sans arrêt d’une chambre à l’autre… Va vraiment falloir que je la joue fine…

Laurianne a prédit…

- Tu te feras forcément gauler… A un moment ou à un autre… C’est obligé…

- C’est ça !… Porte-moi bien la poisse, toi !…

- Non, mais c’est vrai !…

- Il réagirait comment ?

- Alors ça, tu vois, je vais faire tout ce que je peux pour pas le savoir…




Ce petit enclos de verdure, au fin fond du parc, là où je n’ai jamais vu personne s’aventurer, l’année dernière déjà, du temps de « l’école » j’avais pris l’habitude de m’y réfugier quand j’avais envie d’être seule…

- Oh, mais il y a quelqu’un… Pardon !

Quelqu’un qui était allongé dans l’herbe, mains sous la nuque… Quelqu’un qui s’est redressé sur un coude… Quelqu’un qui m’a souri… Milàn…

- Tu peux venir, hein !… L’endroit est à tout le monde…

- T’as peut-être envie d’être seul…

- J’ai surtout envie d’avoir un peu la paix…

- Faut reconnaître que t’as une cour d’admiratrices particulièrement assidues…

- Elles me saoûlent…

- C’est si désagréable que ça de plaire ?

- Non… Bien sûr que non… Mais avec elles c’est des histoires à n’en plus finir… De vraies gamines… Si je souris à l’une il y en a trois qui me font la gueule… Si je discute cinq minutes en tête à tête avec une telle il y en a quatre qui veulent savoir ce qu’on s’est dit… Qui font des hypothèses… Des recoupements… Qui brodent et interprètent… On en viendrait presque à exiger que je me justifie… Mais de quoi, grands dieux ?!… Et devant qui ?… Il ne s’est jamais rien passé… Avec qui que ce soit… Et il ne se passera jamais rien…

- T’es bien sûr de toi…

- Ah non, attends !… J’imagine trop bien ce que ça donnerait… Je suis pas suicidaire… De toute façon…

- De toute façon ?

- Je suis pas là pour ça… Je suis là pour vous voir prendre des fessées… Toutes autant que vous êtes…

- Tu vas être servi…

- Je l’ai déjà pas mal été…

- Oui… Laurianne…

- Toi, surtout !… Parce que voir une femme qui a le double de mon âge recevoir une fessée déculottée devant moi , ça pour moi c’est quelque chose qui…

- Faut que j’y aille… On va se demander où je suis passée…

- T’as bien deux minutes…

- Non, non… Faut que j’y aille…




- Ah ben voilà !… Voilà !… Je savais bien que tu viendrais… Ca me fait plaisir… Eh bien entre!… Assieds-toi !… Alors raconte !… Qu’est-ce que tu deviens depuis le temps ?… Tu sais que tu étais une de mes petites préférées l’an dernier ?… Si, si !… Et quand j’ai su que tu étais là… Tu t’y plais ?… Oui ?… Moi aussi… Presque autant que quand je vous y donnais mes cours d’Anglais… Enfin si on peut dire… Et même si je regrette un peu qu’on ne vous fasse pas servir toutes nues en bas au restaurant… Ce serait quand même nettement mieux, non, tu trouves pas ?… Pour tout le monde… Mais oui !… C’est ce que je me tue à répéter à Ménisson… Je lui ai suggéré qu’on l’impose au moins, dans un premier temps, à celles qui auront été punies… Qu’on les oblige à exposer systématiquement, pendant vingt-quatre heures, leurs derrières rougis… L’idée fait tout doucement son chemin, mais il faudra que je revienne encore et encore à la charge… J’ai déjà obtenu que pour le petit déjeuner en chambre… Ce n’est pas si mal… Et c’est un vrai bonheur, le matin, d’être réveillée par une délicieuse petite servante qui se penche, dans le plus simple appareil, pour déposer son plateau et qui dandine ensuite lentement des fesses jusqu’à la porte… Ca ensoleille toute une journée… C’est toi demain, hein, c’est ça ?… Tant mieux !… Tu sais qu’on s’est disputées Esther, ton ancienne prof d’Histoire – celle que vous appeliez Mac Miche – et moi à ton sujet ?…

- A mon sujet ?… Comment ça ?…

- Oh, c’est parce que… Ils veulent faire un exemple… Vous allez y attraper, toutes les quatre, très bientôt, devant tout le personnel… Faut dire aussi que vous avez fort dans votre box l’autre soir… Vous aviez décidé d’ameuter tout le pays ?

- Mais non, mais…

- Peu importe… Ce qu’il y a de sûr en tout cas c’est que demain ou après-demain vous serez punies et que ça fera pas semblant… Ménisson nous a proposé – il a quand même fallu le lui suggérer avec insistance – de nous en charger… Deux chacune… Si Esther m’a abandonné Laurianne sans problème – elle est adorable cette petite – en ce qui te concerne elle s’est montrée intraitable… Elle te veut… Moi aussi… Elle ne cèdera pas… Moi non plus…

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