lundi 15 juin 2009

Aux délices d'Adeline ( 13ème jour )

Ma cachette de verdure était vide. Je m’y suis étendue. Sur le ventre : c’est le lendemain que le contact des fesses est le plus douloureux. Avec quoi que ce soit. Saisie d’une douce torpeur, je me suis assoupie. Endormie. Et réveillée en sursaut : on m’observait à travers les feuillages. On a ri. On a passé la tête. Milàn…

- Ah, c’est toi !… Tu m’as fait peur…

- Ben oui, c’est moi, oui… Qui veux-tu que ce soit d’autre ?… Et tu devais bien te douter qu’aujourd’hui je viendrais… Forcément… Après ce qui s’est passé hier… Tu sais que j’ai pas fermé l’œil de la nuit ?

- Si ça peut te consoler, moi non plus !…

- T’arrêtais pas d’y repenser, hein !… De penser qu’on était là… Qu’on voyait tout… Qu’on entendait tout… Et qu’on était plein à être beaucoup plus jeunes que toi… C’est ça le pire de tout, non ?!… Tu réponds pas… C’est que c’est vrai…

Il s’est tu. Deux papillons jaunes nous ont survolés en se poursuivant…

- C’était moi le plus jeune de tous… Et je suis un mec en plus…

Il les a suivis des yeux, regardé s’éloigner…

- Tu peux pas savoir comme j’ai aimé… Encore plus que l’autre fois dans la salle de restaurant…

Ils sont revenus, insistants, au-dessus de nos têtes…

- Comment ça doit te brûler !…

- Pas mal, oui…

- Et comment ça doit être rouge !…

Il l’a demandé si bas, dans un souffle, que j’ai pu faire semblant de ne pas entendre…

- Hein ?!… Tu veux bien ?… J’en ai tellement envie, si tu savais… Et puis j’ai déjà vu n’importe comment…

Je n’ai pas répondu et il a tranquillement posé la main dessus. A travers la jupe. Et il l’y a laissée. Il se les est appropriées… Mais repousse-le !… Fais quelque chose !… Dis quelque chose !… Incapable. Paralysée. Tétanisée…

- A travers le tissu je la sens la chaleur… Qu’est-ce que ça doit être à même la peau !…

Et il est allé voir. Il est allé toucher. Vérifier. Longuement. Comme si ça allait de soi. Comme s’il n’y avait rien de plus naturel… Comme si… Et ça l’était. Ca le devenait…

- Tu as des fesses magnifiques…

Parcourues et reparcourues du plat de la main. Du revers de la main. Du bout des doigts… Lentement apprises et redessinées. Avec douceur. Avec ferveur…

Et puis – ah non, non, il fallait pas, hein, non !… Mais dis-lui !… Qu’est-ce que tu attends ? – et puis avec la bouche. Avec les lèvres. Tout du long. Tout du large. Et entre elles. Entre les fesses. Avec la langue. Jusqu’en bas. Jusqu’au… Exploré, habité, à petits tourbillons de langue rapides…

Je n’ai pas protesté. Je n’ai rien dit. J’ai enfoui ma tête dans mon bras replié et j’ai tendu ma croupe… J’ai gémi. J’ai ondulé. J’ai joui…




Il m’a prise dans ses bras, m’y a gardée… M’a longuement caressé la tempe du bout du pouce…

- Tu sais que c’est la première fois que je le fais comme ça… A cet endroit-là… Comment c’est trop bon…

Je l’ai fait taire d’un baiser, me suis levée…

- Faut y aller… Ils vont finir par s’apercevoir de quelque chose sinon les autres…




- Il commence à me courir Ménisson, mais à vraiment me courir…

Adeline était furieuse…

- Je suis encore chez moi que je sache… Et qu’est-ce que ça peut lui foutre qui je reçois, quand et combien de temps ?… S’il s’imagine qu’il va gérer aussi mes histoires de cul !… Je lui laisse carte blanche pour tout le reste alors qu’il me fiche la paix dans ma vie privée… Oui, je sors en boîte… Oui, je m’amuse… Oui, je couche… Avec qui je veux… Et c’est sûrement pas lui qui va m’en empêcher… Qu’est-ce qu’il s’imagine ?… Que je vais rester cloîtrée là nuit et jour à faire semblant de gérer je ne sais trop quoi pour lui faire plaisir ?… Soi-disant que j’ai de mauvaises fréquentations… Qui vont me porter commercialement préjudice… Tu parles !… Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre les clients que je couche avec celui-ci ou celui-là !… La preuve : que ce soit l’hôtel ou le restaurant c’est plein tous les jours… Alors je vois vraiment pas où est le problème… Enfin si !… Je sais où il est… C’est que depuis le début il veut me mettre sous cloche et être le VRAI patron. Tout seul… Il me considère comme une gamine sans consistance… Il me l’a dit… Pas comme ça, mais ça revenait au même… Il va voir si je manque de maturité… Si j’ai pas d’expérience… Si je serais incapable de faire face au moindre problème un tant soit peu sérieux… Ah, il me met au défi !?… Rira bien qui rira le dernier… Qu’est-ce qu’il croit ?… Qu’il est indispensable ?… Pour qui il se prend ?… On peut très bien se passer de lui… C’est même ce qui lui pend au nez parce que… non, je peux plus, là… J’ai l’overdose… Il va gicler… Et parti comme c’est ça va pas tarder…

- Qui c’est qui les donnera alors les fessées ?

- C’est pas un problème… Les deux vieilles d’hier soir elles raffolent de ça, en coller… Elles demanderont pas mieux que d’en être officiellement chargées…

- Faudrait quand même un homme parce que sinon…

- Je trouverai… T’inquiète pas… Je trouverai… Ce sont pas les candidats qui manquent…




Coralie était partie rejoindre Escobar et Clémence son…

- Son mari ou son amant ?… On a le choix…

- Son mari plutôt à cette heure-ci… Elle le crève tant et plus… Comme ça le lendemain matin il dort et elle peut aller retrouver tranquillement son amant…

- En tout cas ce qu’il y a de sûr c’est qu’on va rester toutes les deux toutes seules une bande de fois maintenant le soir…

- A moins qu’on s’y mette nous aussi… Après tout il y a pas de raison… Et tu sais pas ce que je me dis ?… Eh ben que je suis une vraie conne de pas oser tenter ma chance avec Milàn… Faut que je me lance… Avant qu’il se soit passé quoi que ce soit avec l’une des deux autres… Qui lui font un de ces rentre-dedans que c’en est indécent… Il en a rien à foutre, c’est clair, mais c’est un mec : elles demandent qu’à écarter les cuisses… Il serait bien con de laisser passer l’occasion… Oui… Faut que je me lance… Et sans tarder… Qu’est-ce que je risque ?… Au pire de me prendre un rateau… Ce sera pas le premier… Ni le dernier… Et franchement je crois pas… Il y a des signes qui trompent pas… L’autre matin sous la douche, oui, bien sûr, mais pas seulement… Il a une de ces façons de me regarder par en-dessous par moments quand il pense que je le vois pas avec un air, mais un air… Tu sais ce qui serait sympa, c’est que t’essaies de tâter le terrain, de voir un peu ce qu’il pense de moi, comment il me trouve tout ça… mine de rien… histoire que je sache où je vais…

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