jeudi 2 mai 2019

Fessées punitives (1)


J’en ai essayé un deuxième de pantalon. Un troisième. Un autre encore. Sans parvenir à me décider.
– Je peux vous aider ?
Elle n’a pas attendu la réponse, la petite vendeuse. Elle a résolument soulevé le rideau, l’a laissé retomber derrière elle.
– Hou là ! Mais c’est que vous en avez pris une, on dirait…
J’ai piqué un fard monumental.
Ça se voyait encore ? C’est pas vrai que ça se voyait encore ! De trois jours ça datait pourtant. D’habitude, elles disparaissaient beaucoup plus vite les marques.
– Oui, hein, dites donc ! On vous a pas loupée.
Elle me fixait tranquillement le derrière dans la grande glace en pied de la cabine.
– Oh, mais vous êtes pas la seule, vous savez ! Tenez, regardez !
Et elle a soulevé sa robe. Le string laissait les fesses à nu. Des fesses d’un rouge flamboyant.
– Vous voyez, c’est tout frais. À ce matin ça remonte.
Elle m’a laissé tout le temps de contempler l’étendue des dégâts.
Et puis sa robe est retombée.
– Qui c’est qui vous le fait à vous ? Moi, c’est mon copain. Pour m’empêcher de déconner. On a passé un accord tous les deux. Ça donne des résultats. Enfin, pas tout le temps. La preuve ! Mais quand même, ça en donne. Oh, mais c’est pas l’endroit idéal pour parler de ça. On pourrait peut-être aller boire un coup, ce soir, plutôt, non ? On en discuterait. J’aimerais. Beaucoup.
– Je sais pas. Je…
– C’est comme vous voudrez. À sept heures, je finis. Je serai au café, celui qu’est juste en face. Alors si le cœur vous en dit…

Elle était attablée devant un verre de bière. Et m’a gratifiée d’un large sourire.
– Vous êtes venue. C’est sympa. Je pensais pas. Je me disais qu’à votre âge ça doit déjà pas être facile de recevoir encore des fessées. Alors en causer ! Surtout à une gamine de vingt ans comme moi. Or, justement, c’est ça, l’intérêt. Parce que, bon, je connais deux autres filles à qui ça arrive aussi. Mais c’est des jeunes. Moins que moi, mais c’est des jeunes quand même. Tandis que vous, qu’avez deux fois mon âge, et même peut-être un peu plus…
– J’ai cinquante ans.
– Justement… Vous avez forcément une façon complètement différente de voir les choses. Du recul. De l’expérience. Et sûrement plein de trucs à nous apprendre.
– Oui, oh !
– Ah, ben si, si ! Vous savez, pour être tout-à-fait franche avec vous, ça m’affole un peu qu’on vous en donne encore à votre âge. C’est qui, d’ailleurs ?
– Mon compagnon.
– Et il y a longtemps ?
– Quatre ans. Peut-être un peu plus.
– Ah, quand même ! Et que vous êtes avec ?
– Ça va faire huit ans.
– Oui. Ça me rassure un peu. Non, parce que je me disais : s’il y a trente ans qu’elle s’en ramasse, ça veut dire que ça n’a donné aucun résultat. Que ça sert à rien, quoi, en gros. Or, moi, si j’accepte qu’il m’en donne, Valentin, si je lui demande même, c’est pour qu’au bout du compte, j’arrête complètement mes bêtises. Qu’il soit plus obligé de me punir. Ça n’a pas d’intérêt sinon.
– Et c’est quoi, ces bêtises ?
– Vous êtes pressée ?
– Pas spécialement, non.
– Alors on pourrait peut-être aller dîner quelque part. Je vous invite.

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