Océane m’appelait souvent. Presque tous les jours.
– On
se voit ?
Et
on se retrouvait quelque part quand elle avait fini sa journée.
– J’abuse,
hein !
Je
protestais.
– Mais
pas du tout ! J’aime beaucoup discuter avec toi.
– Ah,
pour ça, moi aussi ! Parce qu’on vit la même chose. On est
punies. Du coup, on se comprend toutes les deux.
Elle
s’animait.
– Et
c’est pas souvent que ça arrive. Parce que des filles qu’en
reçoivent des fessées, il y en a à la pelle, mais, le plus
souvent, c’est juste un truc érotique. Histoire de s’exciter
avant de s’envoyer en l’air. Ce qui n’a rien à voir.
– Rien
du tout.
Elle
s’inquiétait aussi.
– Il
y trouve pas à redire, votre type, au moins, qu’on soit tout le
temps fourrées comme ça ensemble ?
– Julien ?
Oh, non, non ! Il trouve ça très bien au contraire. Pendant
que je suis avec toi, je suis pas au casino. Ou ailleurs. En train de
perdre des sommes fabuleuses.
– Il
sait pour moi ?
– Que
tu t’en prends aussi ? Oui. Je lui ai dit. Ça t’ennuie ?
– Oh,
non, non ! Et il sait pourquoi ?
– Il
sait.
– Moi,
il avait un peu peur, Valentin, au début. Qu’on se voie dans les
cafés, il était pas trop tranquille. Il avait peur que je sois
tentée de picoler. Que je rentre dans des états pas possibles. Mais
bon, maintenant il est rassuré. Il trouve même que vous avez une
excellente influence sur moi. Et il aimerait bien vous connaître.
– Oui,
oh, ben ça, c’est pas vraiment un problème. On peut s’organiser
quelque chose, un de ces jours, tous les quatre. Julien aussi
aimerait bien voir à quoi tu ressembles.
De
temps à autre, Bérengère se joignait à nous. Rarement.
– C’est
un peu compliqué, les filles, pour moi en ce moment. On a des tas de
trucs à régler avec Clément.
Elle
s’éclipsait vite.
– Bon,
faut que j’y retourne. Qu’il aille pas encore s’imaginer je
sais pas trop quoi.
Océane
haussait les épaules.
– Ce
qu’il y a surtout, c’est qu’elle a peur qu’on la tanne encore
avec notre idée d’une fessée devant du monde. Elle veut pas en
entendre parler. Et c’est dommage. Parce que je suis sûre que ça
marcherait. Quand elle en aurait reçu deux ou trois en public, elle
appréhenderait tellement que ça recommence que les autres mecs,
elle aurait vraiment plus envie d’aller y remettre le nez. En tout
cas, moi je sais qu’à sa place, ça me vaccinerait vite.
– Oui,
ben justement ! Justement ! On est trop, nous, quand même,
dans notre genre…
– Comment
ça ?
– On
l’envisage pour elle, mais absolument pas pour nous. Or, si ça
doit être beaucoup plus efficace dans son cas à elle…
– Ça
devrait l’être aussi dans le nôtre. Oui, vous avez raison. Vous
avez sûrement raison.
– Et
donc ?
– Ce
que vous suggérez en somme, c’est que la prochaine fois que vous
ou moi, on en mérite une…
– On
se la fasse donner devant les trois autres. Voilà, oui.
– Et
peut-être que Bérengère, du coup, verrait les choses d’un autre
œil.
– Probable,
en effet. En plus !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire