jeudi 23 mai 2019

Fessées punitives (4)


Océane m’appelait souvent. Presque tous les jours.
– On se voit ?
Et on se retrouvait quelque part quand elle avait fini sa journée.
– J’abuse, hein !
Je protestais.
– Mais pas du tout ! J’aime beaucoup discuter avec toi.
– Ah, pour ça, moi aussi ! Parce qu’on vit la même chose. On est punies. Du coup, on se comprend toutes les deux.
Elle s’animait.
– Et c’est pas souvent que ça arrive. Parce que des filles qu’en reçoivent des fessées, il y en a à la pelle, mais, le plus souvent, c’est juste un truc érotique. Histoire de s’exciter avant de s’envoyer en l’air. Ce qui n’a rien à voir.
– Rien du tout.
Elle s’inquiétait aussi.
– Il y trouve pas à redire, votre type, au moins, qu’on soit tout le temps fourrées comme ça ensemble ?
– Julien ? Oh, non, non ! Il trouve ça très bien au contraire. Pendant que je suis avec toi, je suis pas au casino. Ou ailleurs. En train de perdre des sommes fabuleuses.
– Il sait pour moi ?
– Que tu t’en prends aussi ? Oui. Je lui ai dit. Ça t’ennuie ?
– Oh, non, non ! Et il sait pourquoi ?
– Il sait.
– Moi, il avait un peu peur, Valentin, au début. Qu’on se voie dans les cafés, il était pas trop tranquille. Il avait peur que je sois tentée de picoler. Que je rentre dans des états pas possibles. Mais bon, maintenant il est rassuré. Il trouve même que vous avez une excellente influence sur moi. Et il aimerait bien vous connaître.
– Oui, oh, ben ça, c’est pas vraiment un problème. On peut s’organiser quelque chose, un de ces jours, tous les quatre. Julien aussi aimerait bien voir à quoi tu ressembles.

De temps à autre, Bérengère se joignait à nous. Rarement.
– C’est un peu compliqué, les filles, pour moi en ce moment. On a des tas de trucs à régler avec Clément.
Elle s’éclipsait vite.
– Bon, faut que j’y retourne. Qu’il aille pas encore s’imaginer je sais pas trop quoi.
Océane haussait les épaules.
– Ce qu’il y a surtout, c’est qu’elle a peur qu’on la tanne encore avec notre idée d’une fessée devant du monde. Elle veut pas en entendre parler. Et c’est dommage. Parce que je suis sûre que ça marcherait. Quand elle en aurait reçu deux ou trois en public, elle appréhenderait tellement que ça recommence que les autres mecs, elle aurait vraiment plus envie d’aller y remettre le nez. En tout cas, moi je sais qu’à sa place, ça me vaccinerait vite.
– Oui, ben justement ! Justement ! On est trop, nous, quand même, dans notre genre…
– Comment ça ?
– On l’envisage pour elle, mais absolument pas pour nous. Or, si ça doit être beaucoup plus efficace dans son cas à elle…
– Ça devrait l’être aussi dans le nôtre. Oui, vous avez raison. Vous avez sûrement raison.
– Et donc ?
– Ce que vous suggérez en somme, c’est que la prochaine fois que vous ou moi, on en mérite une…
– On se la fasse donner devant les trois autres. Voilà, oui.
– Et peut-être que Bérengère, du coup, verrait les choses d’un autre œil.
– Probable, en effet. En plus !

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