Dessinateur allemand inconnu (années 30)
Au
retour, Cordelia a voulu que je lui raconte. Tout. Bien en détail.
– Et,
évidemment, tu vas y retourner.
– Je
sais pas. Peut-être.
– Tu
parles ! Alors là, je suis bien tranquille… Toi, dès qu’il
s’agit de te ramasser une fessée. Et s’il y a un voyeur à côté
en plus !
On a
déliré tant et plus là-dessus.
– Et,
le lendemain matin, tu prends la place de Pauline. C’est toi qui
apportes aux clients les petits déjeuners au lit, les fesses à
l’air. Et toutes rouges.
– Oh,
les têtes !
On a
imaginé. Les types, les yeux écarquillés de stupéfaction. Et puis
leurs femmes, quand il y en avait.
– Furieuses.
– Et
jalouses. Parce que c’est pas pour me vanter, mais…
C’est
un peu parti dans tous les sens. Et ça a fini par dériver, comme
souvent, sur les mecs du boulot. Leurs fesses. Qu’on reluquait en
douce dès qu’on avait l’occasion.
Sur
le petit Gaël.
– Il
paye pas de mine comme ça, mais je suis sûre qu’il est monté
comme un taureau.
– Faudrait
aller vérifier.
Le
nouveau DRH.
– J’en
ferais bien un tour, moi, de celui-là !
– Et
moi donc !
Ça
nous a donné envie à force.
Et
je suis allée chercher, dans ma chambre, le gode qu’elle m’avait
offert.
– Oh,
oui ! C’est vrai qu’il y a lui. Tu me le prêtes ?
– T’as
qu’à y croire !
– Tu
l’as tout le temps. Chaque fois que tu veux. Ça peut bien être un
peu mon tour.
On
s’est disputées. On a fait semblant.
Et
on a fini par décider que, puisque c’était comme ça, on allait
le laisser choisir, lui ! Après tout, c’était le premier
concerné.
On
l’a posé par terre devant nous. Et on a attendu.
– Bon,
alors, il se décide ?
– Allez,
un bon mouvement, quoi !
– Penses-tu !
Il fait la gueule.
– Non.
Il a peur de te vexer s’il me choisit. Allez, vas-y ! T’occupe
pas d’elle. Elle est vilaine.
– Il
en a rien à foutre de nous.
– Faudrait
peut-être lui mettre le GPS ? Qu’il sache où aller.
– Bon,
allez, il se bouge ?
– Oh,
mais lui donne pas de coups de pied !
– Je
lui donne pas de coups de pied. Je le sollicite. Du bout de l’orteil.
Allez, saute ! Tu vas sauter, oui ?
– Il
te regarde même pas. C’est comme si tu pissais dans un violon.
– J’ai
jamais vu ça ! Une queue qui veut pas me sauter, alors là,
c’est une grande première.
– Bon,
mais on va pas le supplier à genoux. Il veut pas, il veut pas.
– On
peut très bien se passer de lui n’importe comment.
– Oui.
Ce sera lui le plus puni.
On
s’est enlacées.
Elle
s’est penchée à mon oreille.
– Mais
quand même ! Je suis l’invitée. T’aurais dû me le
laisser. C’est pas poli, ça ! Tu mérites une fessée.
Carabinée. Que je vais te donner.
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