samedi 30 mars 2019

Les fantasmes de Lucie (45)



Hier soir, Cordelia a absolument tenu à ce que je l’accompagne à un cours de gym dont elle ne cesse, depuis des semaines, de me vanter les mérites.
– Il est super au top le type qui s’en occupe.
Oui, bon, peut-être, mais moi, la gym…
– Et puis il y a pas que ça… Il y a aussi qu’après, quand t’as bien transpiré, une bonne douche, ça fait du bien. Et la douche, là-bas, elle est collective.
Avec son petit sourire espiègle.
– Alors tu peux jeter un œil sur les autres nanas, si tu veux.
Elle a enfoncé le clou.
– Non, et puis en plus, quand on est pas trop mal foutue, comme c’est notre cas, c’est pas désagréable de se laisser traîner les regards dessus.
Et j’y suis allée avec elle.

– Alors ? T’as vu ? Comment t’as trouvé ? T’as eu ton petit succès en attendant… Ben oui, forcément ! Une nouvelle. Fallait qu’elles se rendent compte. Et aux premières loges Louisa, évidemment ! Toujours la première sous la douche, Louisa, et toujours la dernière à en sortir. Tout le monde sait pourquoi. Ah, pour te reluquer, elle t’a reluquée, ça, on peut pas dire. Sous toutes les coutures. Tu t’es pas rendu compte ?
– Je me suis demandé à un moment, si !
– En tout cas, je peux te dire qu’elle t’a appréciée. Et tu peux être tranquille que tout-à-l’heure, quand elle sera dans son lit, tu vas y attraper quelque chose de rare.
– Si ça peut lui faire plaisir…
– Ça lui fera… Aucun doute là-dessus. Une autre qui t’a épluchée tant et plus, c’est Séverine. Mais pas pour les mêmes raisons. Séverine, elle, c’est la faille qu’elle cherche. Elle te fait une revue de détail pour la trouver. Et elle trouve toujours. Que t’as les seins trop ceci ou les fesses trop cela.
– Si ça peut la rassurer…
– Quant aux autres… Oh, mais tu verras par toi-même… T’apprendras à les connaître. Si tu reviens.
Tu reviendras ?
– Je reviendrai, oui.

Je reviens même tout de suite. Une fois dans mon lit. Je retourne là-bas. Elles vont sous la douche. Toutes. Pas moi. Elles sont sous la douche. Elles bavardent. Et me surveillent, du coin de l’œil, discrètement. Viendra ? Viendra pas ? Je traînasse, je farfouille dans mon sac. Je gagne du temps. Je simule des pudeurs que je n’éprouve pas. Il y a des chuchotements. Des rires à mi-voix.
Je finis par enlever le haut, les yeux baissés, comme malgré moi. Le bas, c’est seulement une fois sous la douche que je le retire. Il se fait brusquement silence. J’ai les fesses cramoisies d’une fessée toute neuve.
Je les abandonne à leur contemplation. Pour leur plus grand plaisir. Et le mien.

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