Flamboyant est couché dans son box, prostré.
Elle
s’effraie.
– Qu’est-ce
qui est arrivé, Sylvain ? Qu’est-ce qu’il a ?
– Je
n’en ai pas la moindre idée. Il est dans cet état depuis ce
matin. Le vétérinaire devrait arriver d’un instant à l’autre.
Elle
marche de long en large. Elle lui caresse l’encolure. Elle lui
prodigue des encouragements.
– Ça
va aller… Ça va aller…
Elle
va. Elle vient.Sur le pas de la porte de l’écurie, elle scrute le
chemin tout au bout, là-bas.
– Mais
qu’est-ce qu’il fabrique ?
C’est
un nouveau. Il est jeune. Il a les yeux verts. Il l’y enferme
quelques instants. Et puis il va droit à Flamboyant.
Il
retire sa veste. Il ausculte. Il palpe. Il hoche la tête.
– C’est
grave ?
– Sans
doute pas.
– Mais
ce peut l’être ?
Il
hausse les épaules. Il sourit.
– Je
ne crois pas.
Il
dresse une liste de remèdes.
– Vous
allez les chercher, Sylvain ?
– Mais
certainement, Madame…
Il
prend la feuille. Il s’éloigne.
Le
jeune vétérinaire range posément, méthodiquement, son matériel
dans sa trousse. Lève les yeux sur elle.
– Ne
vous inquiétez pas trop…
Elle
soupire.
– Ce
n’est pas chose aisée.
– Je
repasserai dans l’après-midi voir si son état s’est amélioré.
– Oh,
oui, oui ! S’il vous plaît… Je serai plus tranquille.
Elle
le raccompagne jusqu’à son attelage. Elle lui tend la main.
Il
la serre. Il la garde dans la sienne. Un peu plus qu’il ne
faudrait.
Il
est là, penché sur Flamboyant. Il a tenu parole.
– Il
va mieux. Beaucoup mieux. Demain il n’y paraîtra plus du tout.
Elle
lui sourit.
– Vous
êtes un magicien.
– Oui,
oh…
Elle
l’assaille de questions. Pour le retenir. Pour qu’il ne parte
pas. Pas tout de suite.
Est-ce
qu’il faut qu’elle lui change son régime alimentaire ?
Qu’elle le nourrisse moins ? Plus ? Et pour l’activité
physique ? Qu’est-ce qu’il lui conseille tant qu’il n’est
pas complètement remis ? Une heure ? Deux heures ?
Il
prend tout son temps pour lui répondre. Il entre dans les détails,
multiplie les précisions, se perd en de longues digressions.
Quand
il se résout enfin à partir, il lui retient la main un peu plus
longtemps encore. Elle ne cherche pas à la retirer.
– Mademoiselle
trouve ce vétérinaire très à son goût.
– Mais
pas du tout, enfin, Sylvain ! Qu’est-ce que vous allez
chercher ?
Il
relève la tête. Il sourit.
– Je
connais Mademoiselle. Et je sens que je vais devoir, sans tarder, la
rappeler à l’ordre.
Elle
ne répond pas. Elle rougit. Elle se détourne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire