Dessin
de Louis Malteste.
Louise
a bien fait un peu semblant d’hésiter. Pour la forme.
– On
peut pas faire une chose pareille, enfin, Lionel !
Mais
elle a tout de même fini par se laisser fléchir.
– Bon,
mais alors tu ne sors pas de ta cachette, hein, tu me promets !
Tu me jures qu’elles se rendront pas compte que t’es là…
– Mais
oui !
– Sûr ?
– Mais
oui, j’te dis !
Et
elle est allée les appeler, dans la cage d’escalier.
– Marthe !
Alice !
Elles
ont presque aussitôt surgi et sont allées, d’emblée, s’accouder
à la fenêtre.
– Un
logement qui donne sur la rue ! Quelle chance tu as ! Tu
peux te distraire au moins…
– Oui,
parce que nous, derrière, c’est vue sur la cour. Et, au-delà, sur
des terrains vagues. C’est d’un ennui !
Elles
se sont absorbées dans leur contemplation.
Et
moi dans la mienne. Avec ravissement. Parce que la mode des
jupes-culottes… Surtout quand elles sont en tissu léger, qu’elles
épousent les formes au plus près et que celles qui les portent
n’ont pas pris la peine – ou le temps – de revêtir
quelque chose dessous… Une aubaine… Un véritable régal…
– Pas
mal, celui-là !
– Où
donc ?
– À
droite, là-bas !
– Ah,
oui, oui !
– Et
le petit jeune, là !
– Je
suis sûre qu’il est monté comme un taureau…
– Marthe !
– Ben,
quoi !
– Faudrait
pouvoir aller vérifier.
– Ne
rêvons pas !
– Ben
si, justement, rêvons !
– En
tout cas, moi, si un jour je devais tromper Albert…
– Tromper
Albert ! Mais tu n’y penses pas, Marthe, enfin !
– Non.
Enfin, si ! Quelquefois. Ça vous arrive jamais à vous ?
– Jamais !
Et toi, Louise ?
– Moi
non plus.
– Tu
sais que c’est très vilain d’avoir des pensées comme ça ?
– Elle
a raison. Tu mériterais…
– Quoi ?
– Une
bonne fessée.
– Qu’on
va te donner.
Et
elles se sont mises à lui lancer, comme par jeu, de petites claques
sur les fesses.
Elle
a tenté de leur échapper en riant. Elles l’ont rattrapée. Alice
l’a maintenue. Et Louise a continué à taper. De bon cœur. Avec
conviction. De plus en plus de conviction. De grandes claques sonores
qui tombaient de haut, qui tombaient dru. De plus en plus
rapprochées.
Marthe
ne disait rien, ne protestait pas. Elle n’a pas crié. Pas une
seule fois. Même pas gémi.
* *
*
Louise
les a raccompagnées sur le pas de la porte.
– À
bientôt !
Je
suis sorti de ma cachette.
– Eh
ben dis donc ! C’était prémédité ?
– Pas
du tout, non.
– Elle
aime être corrigée ?
– Je
sais pas. J’ai pas réussi à savoir. Peut-être que oui. Et puis
peut-être que non. Qu’elle estimait qu’elle méritait d’être
punie. Parce qu’elle rêve très fort de tromper son mari
justement. Ou parce qu’elle l’a vraiment fait.
– Toi,
en tout cas, tu as apprécié de la fesser. Comment ils brillent tes
yeux !
J’ai
glissé une main dans sa jupe-culotte.
– Et
t’es trempée.
Elle
a jeté ses bras autour de mon cou, pressé ses seins contre moi,
chuchoté…
– La
prochaine fois, je la déculotterai.
Et
elle s’est abandonnée.
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