Dessin
de Helga Bode
– Madame
est satisfaite ?
– Satisfaite ?
Et de quoi donc devrais-je être satisfaite, Jeanne ?
– Des
services de Guillaume. Qui est un excellent amant. Non ? Madame
ne trouve pas ?
– Qu’est-ce
que vous racontez ? Vous perdez la tête, Jeanne.
– Faut
dire que monté comme il est !
– Sortez !
Sortez immédiatement !
– Ah,
ça, quand il pilonne, lui, on met pas trois jours à venir. Madame
en sait quelque chose, à ce qu’il m’a dit. Même qu’elle
criait comme une perdue. Qu’elle lui a griffé le dos. Et qu’elle
l’a supplié de le lui renfiler, son truc. Trois fois.
– Écoutez,
Jeanne…
– Madame
compte aller y remettre le nez, j’imagine ? Oh, mais qu’elle
se rassure ! Je suis partageuse. Et puis Guillaume trouve l’idée
de se taper sa maîtresse extrêmement savoureuse. C’est un plaisir
dont, vous en serez bien d’accord avec moi, il serait cruel
d’envisager de le priver. Monsieur, lui, par contre, prendrait
certainement fort mal d’apprendre que son épouse…
– Il
ne la saura pas. Jurez-le moi, Jeanne ! Jurez-moi qu’il ne le
saura pas.
– Cela
ne dépend que de Madame…
– Que
voulez-vous dire ?
– Que
toute faute mérite châtiment. Et que celle que Madame a commise
– et s’apprête à commettre à nouveau – est l’une
des plus graves qui se puisse rencontrer. Alors un châtiment…
– Un
châtiment !
– Un
châtiment, oui. Et le plus approprié serait assurément une bonne
correction administrée à Madame, à la badine, sur ses fesses
dénudées.
– Vous
n’y pensez pas !
– J’y
pense d’autant plus qu’il me faut bien avouer que j’y prendrais
incontestablement, pour ma part, j’en suis convaincue, un
incomparable plaisir.
– C’est
hors de question.
– Si
je puis me permettre, il est dans l’intérêt de Madame de se
montrer raisonnable.
– Pas
à n’importe quel prix.
– Que
Madame réfléchisse ! Je l’engage à réfléchir.
* *
*
– Vous
êtes où, Jeanne ? Ah, vous êtes là ! Écoutez !
Est-ce qu’il ne serait pas possible de…
– Il
n’est pas possible, non. Ou Madame se résout à accepter d’être
punie ou tout-à-l’heure, dès le retour de Monsieur…
– C’est
ignoble !
– Que
Madame se décide ! Et rapidement.
– Je
n’ai pas le choix.
– Vous
ne l’avez guère, en effet !
– Que
voulez-vous que je fasse ?
– Que
vous vous installiez là, face au miroir. Vous y serez aux premières
loges pour vous regarder grimacer sous les coups. Comme ça, oui.
Vous êtes bien installée ? Alors on va vous mettre les fesses
à l’air. Allons ! Allons ! Laissez-vous faire !
C’est juste un mauvais moment à passer. Et un très bon pour moi.
Là ! Vous êtes prête ? Alors feu ! À volonté.
– C’est
horrible, Jeanne ! Horrible !
– Madame
n’a encore rien vu. Ce sont juste quelques premiers préliminaires.
– Pas
si fort, Jeanne ! Pas si fort, je vous en supplie…
– Le
cul de Madame commence déjà à s’orner de magnifiques rougeurs.
Mais oui ! Piaulez, Madame, piaulez ! J’adore… Et
remuez-le bien, votre popotin. Le spectacle que vous m’offrez là
est absolument exquis et – dois-je vous l’avouer ? –
me met singulièrement en appétit. Mais c’est quelque chose dont
Guillaume, que je vais m’empresser d’aller retrouver dès que
j’en aurai terminé avec vous, saura tirer le meilleur des partis.
Pour son plaisir et pour le mien.
– Par
pitié, Jeanne !
– Que
Madame prenne patience ! On va tirer un joli petit bouquet final
et c’en sera fini. Pour cette fois…
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