lundi 18 mars 2019

La servante trompée (2)


– Si Madame savait…
– Quoi donc, Jeanne ?
– Comment Guillaume s’est montré passionné et empressé avec moi hier soir. Il faut dire aussi que je lui avais au préalable narré par le menu la façon dont j’en avais usé avec le postérieur de Madame. Ce qui l’a positivement enchanté et mis, à mon égard, dans les meilleures dispositions du monde. Oh, mais que Madame se rassure ! Elle n’est pas laissée pour compte pour autant. Bien au contraire. Il a hâte de voir, de ses propres yeux, ce qu’il en est. Et si Madame est libre cet après-midi…
– Mais, Jeanne…
– Si c’est par rapport à moi que Madame éprouve quelque hésitation, je puis la rassurer. Je ne suis pas exclusive et du moment que Guillaume me satisfait, il a tout loisir par ailleurs…
– Je sais bien, Jeanne, je sais bien. Seulement…
– Seulement Madame a des principes. Et une image d’elle-même à préserver. Aussi lui est-il difficile d’admettre qu’elle est prête à courir au mâle, toutes affaires cessantes, dès que l’occasion lui en est offerte.
– Je vous assure, Jeanne…
– Madame se pâme dans les bras de Guillaume. Ce dont on ne saurait lui faire reproche. C’est un amant hors pair et les performances de Monsieur dans ce domaine laissent certainement beaucoup à désirer. Alors que Madame fasse donc taire ses scrupules et qu’elle suive ses inclinations.
– Cet après-midi, dis-tu ?
– Là où Madame sait…
– J’y serai…
– Madame ne le regrettera pas. Elle sera comblée. Il ne nous reste plus dès lors qu’à la préparer. Et à raviver quelque peu les couleurs qui empanachent si joliment son fessier.
– Est-ce bien nécessaire ?
– C’est indispensable. Guillaume n’en sera que mieux disposé à l’égard de Madame si elle lui donne à contempler de superbes zébrures toutes neuves venues s’inscrire par-dessus les précédentes.
– C’est douloureux.
– Sans doute. Mais Madame en retirera dans ses bras un bénéfice incomparable. Il lui offrira un bonheur comme jamais. Et puis, par ailleurs, Madame n’est-elle pas quelque peu redevable à mon égard ? Je la laisse disposer de mon amant à son gré. J’entre dans ses intérêts. Je lui garde le secret. Cela mérite bien, me semble-t-il, quelques petites compensations. Et je dois bien reconnaître que j’éprouve à fustiger Madame…
– Trêve de discours, Jeanne ! Finissons-en ! Faites ! Faites !
– Alors que Madame veuille bien se dénuder la croupe…
– Vous ne cinglerez pas trop fort, Jeanne ?
– Et me la présenter.
– Pas trop fort. Vous me promettez ?
– Nous verrons. Prête ?
– Je suis prête, oui.

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