samedi 1 septembre 2018

Les fantasmes de Lucie (15)


Quel salaud ! Non, mais alors là, quel salaud ! Qui ça ? Mais mon voisin, tiens ! Il s’est organisé une petite fête. Avec tout un tas de monde. Ils sont au moins une trentaine là-dedans. Ça sort dans le jardin. Ça rentre. Ça s’appelle. Ça rigole. Il y a de la musique. On danse et on s’amuse. Et moi dans tout ça ? Même pas invitée, moi ! Après tout ce qu’on a vécu ensemble, tous les deux. Oui, ben alors là, il va voir ce qu’il va voir. Parce que je vais m’y pointer. Qu’il le veuille ou non. Que ça lui plaise ou pas.

De là-haut, de la fenêtre de la salle de bains, je me faufile parmi les invités. Jusqu’à lui. Que je fais semblant de ne pas voir. Qui m’attrape par le bras.
– Qu’est-ce que vous fichez là, vous ?
Mais il n’a pas l’air véritablement fâché.
– Moi ? J’ai vu de la lumière. Alors je suis rentrée.
– Ben, voyons !
Il me menace du doigt.
– Vous me paierez ça. Vous perdez rien pour attendre.
– Même pas peur.
Et je le plante là. Je vais me servir un gigantesque verre de whisky. Un grand type aux allures de sauterelle, à la parole embarrassée, aux propos incohérents, tient absolument à me faire la conversation.
Il vient me délivrer.
– On danse ?
– Volontiers.
Sa main sur mon épaule. L’autre au creux de mes reins. Son souffle mentholé. Je me laisse aller contre lui. Je m’abandonne. Je suis bien.
– Tu m’avais promis.
Chuchoté à l’oreille.
– J’ai rien promis du tout.
– Menteuse !
Tout bas.
Il me presse un peu plus fort, tout dur contre ma cuisse. Sa main vient effleurer mes fesses. S’y pose. S’y installe.
– Tu préfères te branler toute seule dans la salle de bains, c’est ça, hein ?
Sa queue, contre moi, se fait plus dure encore.
– En laissant la fenêtre ouverte. Histoire que je t’entende. Que j’en perde pas une miette. Non, mais tu te rends compte dans quel état ça me met ?
Je me rends compte, oui. Je sens. En bas, ça palpite tant que ça peut.
Je ne me démonte pas pour autant.
– Et encore vous plaignez pas ! Je pourrais me le faire dehors, dans le jardin, sur mon transat, les jambes bien écartées. Et tournée dans votre direction, bien sûr.
– Pas cap !
– Oh, alors là, vous me connaissez mal.
– Oh, que si que je te connais bien ! T’es rien qu’une sale petite allumeuse. Et tu sais ce qu’on leur fait aux petites allumeuses dans ton genre ?
– Non.
Je le sais très bien, mais je veux l’entendre me le dire.
– Eh bien, on leur donne la fessée. Cul nu.
À mon tour de le lui dire.
– Pas cap !
– Alors là, c’est ce qu’on va voir.
Il m’agrippe fermement par un coude. Je ne résiste pas. Je me laisse emporter.
Ce n’est pas sa chambre. C’est une pièce avec un grand canapé recouvert d’un drap en tissu imprimé.
Sans un mot, il déboucle ma ceinture. Je ne proteste pas. Je le laisse faire. Je me laisse faire. Il me baisse mon pantalon. Je lève une jambe. L’autre. Des deux mains, une de chaque côté, il s’empare de l’élastique de ma culotte. Je ne baisse pas les yeux. Je soutiens son regard. Il la descend. Doucement. Tout doucement. Me la retire. Et l’enfouit dans sa poche.
– Viens !
Sur le canapé. Il m’y fait allonger.
– Tu as un beau cul.
Sa main se pose sur mes cheveux.
– Un très beau cul.
Ma nuque. Mon cou. Mes épaules.
– Je vais te faire mal.
– Oui.
– Très mal. C’est mérité, avoue ! Non ?
– Si ! Oui !
Je tends ma croupe vers lui. Il y lance une première claque. Il n’y en aura pas d’autre. Mon plaisir est là. Il me soulève. Il me submerge. Il m’éparpille.
En bas, juste en-dessous, la fête bat son plein.

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