– C’est
moi !
Eugénie.
– Je
te dérange pas ?
– Pas
du tout, non.
– J’en
ai pas pour longtemps n’importe comment. Je t’ai juste apporté
quelques vidéos.
Elle
m’a tendu une clef USB.
– Ben,
assieds-toi quand même !
– C’est
des japonaises. Toute une série. De femmes mariées qui corrigent,
en public, la maîtresse de leur mari. Qui lui foutent le cul à
l’air et hop, ça dégringole.
– Ah,
c’est ton truc, ça, hein !
– Non,
mais comment elles en prennent pour leur grade, les filles. Ils ont
beaucoup moins de complexes que nous, les Japonais, eux, là-dessus.
Et puis alors ce qu’il y a aussi, c’est qu’ils mégotent pas
sur les figurants. T’en as, chaque fois, toute une flopée. Et qui
se contentent pas de faire nombre. Ils réagissent. Tu vois sur leur
tronche ce que ça leur fait ce spectacle.
– Tu
veux vraiment pas t’asseoir ?
– Si !
Oui. Et fais-moi un café, tiens, tant que tu y es ! N’empêche
que qu’est-ce que j’aimerais que ça m’arrive à moi !
Pour de bon.
– Il
doit bien y avoir moyen…
– Ben,
c’est pas si simple en fait. D’abord parce qu’il y a Jérôme,
mon mari. Et que, du coup, j’ai pas les coudées vraiment franches.
C’est pas le genre de type à apprécier que je le trompe. Et puis
même, à supposer que je parvienne à passer entre les mailles du
filet, ça veut pas dire pour autant que sa réaction à la légitime
de mon amant, ce serait de me flanquer une fessée déculottée dans
la rue.
– Disons
que c’est pas vraiment le cas le plus courant.
– Ce
qu’il faudrait, en fait, c’est que je prenne les choses dans
l’autre sens. Qu’avant de me jeter à la tête d’un mec, je
sois sûre que ce qu’elle va faire sa bonne femme, c’est rameuter
ses copines pour me tomber dessus.
– Oui,
alors, Eugénie, je vais être très claire avec toi. Il est hors de
question que tu t’approches de Coxan. près ou de loin.
– Quoi !
Non, mais attends ! Jamais, au grand jamais, il me viendrait une
idée pareille enfin ! Tu es mon amie – ou c’est tout
comme – et ça, à mes yeux, c’est sacré.
– Je
n’en doute pas, mais mettre les points sur les i, ça peut pas
faire de mal. Non ? Tu crois pas ?
– Tu
te fais un film, là, complètement. Parce que ton Coxan, je l’ai
vu une fois en tout et pour tout. Et encore ! En ta présence.
Et puis tiens, si tu veux vraiment le fond de ma pensée, c’est
vraiment pas le genre de type avec qui j’aurais envie qu’il se
passe quoi que ce soit. Il me branche vraiment pas.
– Et
c’est beaucoup mieux comme ça. Pour tout le monde.
– Quelle
heure il est ? Oh là là, je me sauve. On m’attend.
Regarde-les, les vidéos. Tu me diras…
– Allô !
Lisa ?
– Oui,
Coxan. Qu’est-ce qui se passe ?
– Je
viens quasiment de me faire violer.
– Eugénie,
j’parie ! Qui n’a rien eu de plus pressé, en sortant de
chez moi, que de se précipiter chez toi.
– Et
qui m’a carrément sauté dessus.
– La
bonne copine que voilà ! T’as pris ton pied au moins ?
– Elle,
oui ! Et pas qu’un peu.
– Tu
réponds pas à ma question.
– Quand
une nana se pâme dans tes bras, ça ne peut pas ne pas te mettre
dans tous tes états.
– Je
vois…
– On
fait quoi maintenant ? On passe à l’étape suivante ?
– Non.
On va prendre notre temps. Tout notre temps. Que chacun y trouve son
compte…
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