– Mademoiselle
Lise ! Mais vous voilà de bien bonne heure ce matin !
– Il
fait si beau, Basile !
– Oh,
pour ça, oui, Mademoiselle ! Et c’est pas trop tôt… Avec
toute cette pluie qui nous est tombée.
– Il
y a plein de petites pousses, là. C’est quoi ?
– Des
haricots. Qui sortent tout juste de terre.
– Je
peux les piétiner ?
– Les
piétiner ? Mademoiselle n’y pense pas !
– Si !
J’ai envie.
– Envie ?
Mais…
– Tu
me ferais quoi si je les piétinais ? Tu me mettrais une
fessée ?
– Mademoiselle !
– Ben,
quoi ! Elle lui en met bien Léonie* à Honorine, des fois.
– Léonie ?
À Honorine ?
– Oui.
Mais faut pas en parler. C’est un secret. À moi aussi, elle m’en
a donné une un jour. Même que j’aie vingt-deux ans, elle me l’a
fait quand même.
– À
vous ?
– C’est
normal quand on fait des bêtises, non, vous trouvez pas ?
– Non.
Si ! Peut-être. Ça dépend.
– Ah,
vous voyez ! Des bêtises comme d’écraser les haricots, par
exemple. Les haricots et le reste.
– C’est
beaucoup de travail de s’occuper du potager. Beaucoup de peine et
de fatigue.
– Je
sais bien, mon pauvre Basile. C’est bien pour ça que je
mériterais, si je le faisais, non ?
– Sûrement
un peu.
– Beaucoup
tu veux dire, oui. T’en as déjà donné, toi, des fessées ?
– Quelquefois.
– C’est
vrai ? Et tu tapes fort ?
– Encore
assez.
– Et
tu le mets tout nu le derrière ? Ben oui, forcément, c’est
pas une une vraie fessée, sinon…
– Vous
allez où, comme ça, Mademoiselle Lise ?
– Massacrer
toutes ces plantations, là. J’ai trop envie…
* La demoiselle du château https://dunefesseelautre.blogspot.com/2018/04/la-demoiselle-du-chateau.html
Détruire un jardin potager en piétinant les plantations, sans tenir compte du temps, des efforts, de la patience et de l'amour qu'il a fallu pour biner, composter biologiquement, désherber, planter, arroser, voir et laisser pousser, tutorer ?!... (je m'en perds dans ma ponctuation, c'est dire si je suis fâchée) Tenez d'ailleurs c'est à coups de tuteurs en bambou que je la punirais celle-là ! Et pas qu'un peu, non mais, y'a des limites aux bêtises, surtout quand elles sont volontaires : croyez-moi bien qu'elle n'y reviendrait pas, celle vilaine Mademoiselle Lise !!!
RépondreSupprimerÀ moins qu'au contraire, après avoir tâté des tuteurs en bambou, elle ne soit tentée d'y revenir beaucoup plus souvent encore. Même l'hiver, saison où les derrières ont besoin d'être réchauffés. Il n'y a pas de jeunes pousses à écraser l'hiver? Je suis bien tranquille qu'elle trouverait malgré tout le moyen de persécuter ce pauvre Basile. Je la soupçonne très inventive.
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