Andrea
était tout excitée.
– Il
va venir ? C’est vrai ? Là ? Maintenant ?
Coxan
a regardé sa montre.
– Dans
vingt minutes, il devrait, si tout se déroule comme prévu, faire
son apparition. Je feindrai la surprise. Lui aussi. « Depuis le
temps… Qu’est-ce tu deviens ? Etc. » Et je l’inviterai
à boire un verre avec nous.
– Mais
c’est qui au juste ce type ?
– Un
certain Félicien. Qui se dit entraîneur de hand. Mais bon, il peut
bien raconter ce qu’il veut.
– Il
a quel âge ?
– La
quarantaine. Peut-être un peu plus.
– Et
alors, comme ça, il m’a vue ?
– Et
plutôt deux fois qu’une. Quatre, même. Quatre fois il a fallu que
je la lui repasse la vidéo de ta fessée. Il s’en lassait pas.
– Il
commentait ?
– Ah,
pour ça, oui !
– Qu’est-ce
qu’il disait ? Ben, raconte, quoi !
– Que
t’as un sacré beau cul. Un cul que le rouge met superbement en
valeur. Et puis alors quand tu le gigotes ton popotin, que ça laisse
voir bien à fond comment t’es faite, alors là, non, mais alors
là, ça ferait damner un saint !
– Il
bandait ?
– Ça,
j’avoue que j’ai pas trop fait attention, mais sûrement, oui…
N’importe quel mec normalement constitué devant un spectacle comme
celui-là…
– Comment
j’aurais aimé voir sa tête !
– Là
où elle valait surtout son pesant d’or, sa tête justement, c’est
quand je lui ai proposé de te rencontrer. « La rencontrer ?
Comment ça, la rencontrer ? » « Ben, boire un verre
avec elle. Histoire que tu découvres son charmant petit minois. »
Je peux te dire qu’il s’est pas fait prier. « Mais alors
motus et bouche cousue, hein ! Aucune allusion à cette vidéo.
Tu ne l’as jamais vue. » Il a juré ses grands dieux. Bien
sûr ! Évidemment ! Ça coulait de source.
– Ce
que tu nous as pas dit, par contre, c’est ce qu’il croit.
– Comment
ça ?
– La
raison pour laquelle elle me la donnait, Lisa, cette fessée, il te
l’a pas demandée ?
– Si !
Bien sûr que si !
– Et
t’as répondu ?
– Que
j’en savais rien au juste. Que vous aviez éludé, l’une comme
l’autre, quand je vous avais posé la question. Et que j’avais
pas insisté.
– Si
bien qu’il peut tout imaginer. Ce qu’est pas plus mal,
finalement…
– Comment
ça faisait drôle ! Parce qu’attends, on était là, à
échanger des banalités, à discuter de trucs sans la moindre
importance alors que le mec, forcément, il pouvait penser qu’à
ça. Et moi, de mon côté, pareil.
– Il
y pensait d’autant plus que je lui ai glissé à l’oreille, quand
il est arrivé, que je suis allé à sa rencontre, que t’en avais
reçu une autre ce matin même.
– Ah,
ben d’accord ! En tout cas, jamais on aurait pu aller imaginer
qu’il savait. Il a rien laissé paraître. Rien du tout. À aucun
moment.
– Tu
le regrettes ?
– Non.
Bien sûr que non. Mais ce que je me demande, c’est comment il va
réagir maintenant. Ce qu’il va te dire.
– Je
te raconterai.
– Il
va vouloir me revoir, tu crois ?
– Alors
ça, ça ne fait pas l’ombre d’un doute.
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