Dessin
de Dagy
On
était une vingtaine. À peu près. Quelques hommes. Pas beaucoup.
Magda jouait les affairées, courait à droite, courait à gauche.
Coralie était en grande conversation avec deux filles que je ne
connaissais pas. Une autre me lorgnait avec insistance, du coin de
l’œil. Mais qu’est-ce que j’étais venue fiche là, moi ?
Le mieux, c’était encore que je m’éclipse discrètement. Je
n’en ai pas eu le temps. Magda a pris la parole.
– Bon,
on est au complet. Et en nombre pair, ce qui tombe bien.
Elle
nous a séparés en deux groupes. Les donneurs d’un côté et les
receveurs de l’autre.
Il y
a eu des murmures. Des protestations. Des sifflets.
– Non,
mais ça, c’est juste pour commencer. Le coup d’envoi en quelque
sorte. Après, vous vous débrouillerez bien comme vous voudrez.
Allez, on y va ! Aurore…
Et
une fille s’est dirigée droit sur Coralie.
– Hugo…
Il
est venu vers moi, le type. S’est penché à mon oreille.
– C’est
la première fois, hein ?
– Oui.
– J’en
étais sûr.
Et
je me suis retrouvée le nez dans l’herbe. Sans autre forme de
procès. Il s’est agenouillé devant moi.
– Que
je puisse voir ta tête…
Et
m’a mis les fesses à l’air.
– À
nous deux !
Ça
a été des petites claques d’abord. Pas très fortes.
Sur
Coralie, à côté, la fille les envoyait beaucoup plus sèches.
Derrière aussi. Je voyais pas qui, mais ça y allait beaucoup plus
fort. Et une fille gémissait.
– Tu
aimes ?
Peut-être.
Je savais pas. C’était pas vraiment désagréable.
– Hein ?
Tu aimes ?
Lui,
oui, en tout cas. La bosse dans son pantalon ne laissait pas planer
le moindre doute à ce sujet.
Il a
tapé plus intense.
Une
fille a crié.
– J’ai
mal ! J’ai mal ! Mais que c’est bon !
Les
fesses de Coralie, à gauche, étaient d’un rouge incandescent.
Encore
plus intense. Et plus rapide. À toute allure.
Ça
m’a tourbillonné dans le bas-ventre. J’ai fermé les yeux.
D’autres mains – Deux ? Trois ? – sont
venues se joindre à la sienne. Ça m’a crépité en grêle sur le
derrière.
Quelque
part une fille a joui. Moi aussi. À pleine gorge.
Quand
je suis revenue à moi, le type avait disparu. Il était un peu plus
loin là-bas. Quelqu’un me massait doucement les fesses. C’était
Coralie.
– Ben,
dis donc, comment tu y as attrapé !
Elle
a enfoncé, par endroits, du bout du pouce.
– Ça
fait mal ?
– Un
peu.
– Et
là ?
– Aussi.
– Moi,
c’est du feu ! Ça te me brûle là-dedans ! Mais j’aime.
J’adore. Pas toi ?
– Si !
– Tu
me dirais le contraire… Parce que ça s’est entendu. Comment t’as
couiné !
Elle
m’a doucement modelé une fesse.
– En
douce que ça leur donne de sacrées belles couleurs.
L’autre.
– Mais
c’est encore mieux le lendemain. Plus varié. Et plus profond. On
se fera voir, hein ?
– Si
tu veux…
Deux
types se sont approchés.
– Dites,
les filles, faudrait voir à pas s’arrêter en si bon chemin. Les festivités
ne font que commencer.
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