jeudi 6 septembre 2018

Quinze ans après (22)


Andrea n’en revenait pas.
– C’est tous les jours qu’il lui envoie des mails à Coxan. Plusieurs fois par jour. Pour parler de moi. Que de moi. Il est complètement accro en fait, hein !
Il était effectivement accro. Et dithyrambique.
– Une pure merveille, cette fille ! Une pure merveille !
Il suppliait.
– Envoie-la moi, la vidéo. Fais-moi un double. Et je serai le plus heureux des hommes.
Il insistait encore et encore.
– À personne je la montrerai. Je le jure.
Andrea s’est voulue compréhensive.
– Oh, tu peux bien, le pauvre ! Il en a tellement envie. On voit pas ma figure n’importe comment dessus.
Et les vœux de ce Martial ont été comblés.

Coxan avait une idée.
– Mais vous voudrez jamais…
– Dis toujours ! Si tu le dis pas…
– Ce serait qu’on lui en redonne une de fessée à Andrea.
Oh, si c’était que ça, elle, elle demandait pas mieux, hein, au contraire !
– Même que ça commence à me manquer. Et pas qu’un peu.
– Sauf qu’on va pas reproduire éternellement la même scène. Faudrait introduire un peu de variété. Ça va vite devenir lassant sinon, à force…
– C’est à dire ?
– Ben, déjà, à la main c’est bien, oui, c’est même très bien, mais il y a aussi toutes sortes d’autres possibilités.
Elle aussi, elle y avait pensé.
– Seulement, ça doit faire mal le martinet, non ?
– Ça dépend, mais l’avantage, avec le martinet, c’est que tu tortillerais et contorsionnerais tellement dans tous les sens que tu en laisserais voir bien plus encore que ce que tu as déjà montré.
J’ai précisé.
– Et puis les traces boursouflées que laissent, à plein derrière, les cinglées sont généralement du plus bel effet.
Coxan avait également envisagé autre chose.
– Ça te dirait pas de te regarder en train de la recevoir ?
– Comment ça ?
– On t’installerait bien confortablement sur le canapé, nez à nez avec l’écran de l’ordinateur. C’est en direct, comme ça, que tu verrais les lanières s’abattre et ton gentil petit derrière tressauter de tout son cœur. Hein ? Ça te tente pas ?
– T’en as de martinet ?
Coxan s’est empressé d’aller le chercher.
– Fais voir !
Elle en a longuement caressé le manche, a fait claquer les lanières en l’air, s’en est caressé les jambes.
– Alors ? Décidée ? On y va ?
– Pas tout de suite, non. Un autre jour.
Elle lui a tendu le martinet, s’est ravisée.
– Tu peux me le laisser ?
– Oh, si tu veux…
– Que je me fasse à l’idée… Que je l’apprivoise…

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