lundi 25 juin 2018

La kermesse



– Ça s’est sûrement passé quand ce pauvre abbé Demichel a fait son malaise, que tout le monde s’est précipité autour de lui. Sûrement.
– Jamais il aurait fallu laisser la caisse sans surveillance.
– En même temps, dans la panique, on peut comprendre…
– J’ai vraiment cru qu’il était mort, moi, ce pauvre curé.
– Moi aussi ! Le voir étendu comme ça, inanimé, en plein soleil.
– N’empêche que s’emparer de la recette d’une kermesse qui devait revenir, dans sa totalité, aux pauvres de la paroisse, faut vraiment n’avoir aucune moralité.
– Ah, ça ! Mais aujourd’hui, on peut s’attendre à tout.
– Qui a bien pu faire une chose pareille ? Qui ?
– Je le sais, moi !
– Toi, Alice ?
– Oui. J’étais un peu à l’écart, là-bas, au pied du grand chêne. J’ai tout vu.
– C’est qui ? Léopold, hein, c’est lui ? Il a déjà si souvent été pris la main dans le sac.
– Non.
– Le type de la ferme des Aussanges, alors ! Il vient d’arriver. Personne le connaît ici. Et puis il a l’air tellement bizarre.
– Non plus, non.
– Ben c’est qui alors, dis ! Nous fais pas languir.
– L’une de nous cinq. Les bénévoles.
– L’une de… Non, mais c’est pas possible.
Mathilde baisse la tête.
– C’est toi ? Non, mais c’est pas vrai que c’est toi !
Tous les regards convergent vers elle.
– Je rendrai tout.
Rose hausse furieusement les épaules.
– Encore heureux… Manquerait plus que ça. Viens là !
Elle obéit.
– Penche-toi !
En travers de ses genoux.
– Trousse-toi !
Elle hésite. Quelques fractions de seconde. Mais elle le fait.
– Plus haut !
Plus haut. Allez, plus haut !
Ses fesses d’albâtre pointent résolument vers nous.
– J’ai honte !
D’une toute petite voix.
– Ah, ça, tu peux ! Il y a de quoi !
Alice me passe un bras par-dessus l’épaule, se serre contre moi.
– Ça te plaît ?
– Chut ! Tais-toi ! Regarde !
Rose brandit le battoir à tapis. Mathilde tourne la tête vers elle.
– Tu vas me…
– Flanquer une bonne fessée, oui ! C’est mérité, avoue, non ?
– Oui. Si !
– J’aime te l’entendre dire.
Et elle l’abat résolument. À pleines fesses.
Mathilde sursaute, pousse un cri.
Rose poursuit sur sa lancée. À grands coups espacés, réguliers. Que Mathilde accompagne, chaque fois, d’une sorte de ahanement essoufflé et d’une poussée en rythme du derrière. Haut. Très haut. De plus en plus haut. Ce qui ne laisse rien ignorer des ciselures rosées de ses replis intimes. Je pose une main sur le genou d’Alice. Qui se serre contre moi.
Rose s’interrompt.
– On s’en tient là ?
On proteste. Toutes les trois. Avec véhémence.
– Oh, non ! Non. Continue !
Et elle reprend de plus belle.

4 commentaires:

  1. Et les sous, elle va les rendre au moins ?

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  2. Elle a plutôt intérêt. Sinon, rebelote!

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  3. Peut-être les deux autres vont payer pour que Mathilde ne rembourse que beaucoup plus tard xD

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  4. Ce qui leur donnera l'occasion d'administrer de nouvelles fessées bien méritée à cette "pauvre" Mathilde.

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