Dessin de Georges Topfer
Il a
levé sur moi un regard surpris.
– Tu
veux pas ?
Mais
si je voulais bien. Si ! Une fessée, moi, j’étais toujours
partante.
– Eh
ben, alors !
– C’est
que… C’était pas prévu qu’on se retrouve aujourd’hui.
Il a
froncé les sourcils.
– Je
vois pas ce que ça change.
– Ça
change…
Je
me suis agitée sur ses genoux.
– Ça
change que j’ai vu ma copine hier soir. Cordelia.
– Je
vois toujours pas.
– Et…
Tu vas te fâcher.
– Mais
non.
– Promis ?
– Promis.
– Elle
m’a donné une fessée.
– Ta
copine ?
– Oui.
– Fais
voir !
Il
m’a relevé haut ma robe. Il m’a baissé ma culotte.
– Ah,
oui, dis donc ! Et elle a pas fait semblant.
Il a
doucement passé la main. Sur toute la surface. C’était doux.
C’était bon. Il l’a glissée entre mes fesses. Je me suis
imperceptiblement soulevée.
– Tu
es sûre ?
– De
quoi donc ?
– Que
c’était bien une copine.
Jaloux.
Il était jaloux. Je me suis entrouverte davantage encore. Heureuse.
– Oh,
oui, Victor, oui ! Je te jure. Cordelia.
– Tu
me la présenteras.
– Quand
tu voudras.
– Et
c’était quoi, la raison de cette fessée ?
Que
j’étais en train de tomber amoureuse de lui, ça, je pouvais pas
lui dire. Alors trouver quelque chose, vite. Vite.
– Qu’elle
m’a attendue le week-end dernier. Que je suis pas venue. Et que je
l’ai pas prévenue.
– Mais
tu sais que c’est pas bien du tout, ça !
– J’étais
avec toi.
– Et
ça t’empêchait de la prévenir ?
– J’y
ai pas pensé.
– Et
c’est souvent ?
– Quoi
donc ?
– Qu’elle
t’en donne des fessées ?
Lui
dire que c’était la première fois ? Il ne m’aurait pas
crue.
– De
temps en temps.
– Et
pourquoi ?
– Oh,
plein de choses. Ça dépend.
– Jamais
tu m’en as parlé.
– J’osais
pas.
– Ça
mérite, ça. Et pas qu’un peu.
Ça
méritait, oui.
– Par
dessus l’autre ça va faire mal. Très très mal.
– Je
sais, oui.
J’ai
fermé les yeux. Très mal. Et beaucoup de bien. J’étais déjà
trempée.
Sa
main s’est abattue. J’ai gémi.
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