jeudi 11 juillet 2019

Fessées punitives (11)


C’était Émilie au téléphone.
– Lucile ? Ça va ? Je te dérange pas ?
– Pas du tout, non. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– Tu pourrais te libérer ce soir ?
– Oh, oui. Sans problème. Pourquoi ?
– Parce que je vais y avoir droit. Devant vous trois. Comme convenu.
– Ah !
– Oui, oh, ça faisait un moment que ça me pendait au nez. Il y avait sacrément du laisser-aller depuis quelque temps. Et moi, quand c’est comme ça, faut me recadrer vite fait si on veut pas que ça parte complètement à la dérive. Il m’a pas prise en traître, je peux pas dire. Ça faisait près d’une semaine qu’il multipliait tant et plus les avertissements. « Attention, Émilie, attention ! Tu files un mauvais coton. » Je n’en ai tenu aucun compte. C’est tant pis pour moi.
– T’appréhendes pas trop ?
– Je suis comme vous toutes. J’ai horreur de ça, les fessées. C’est un très mauvais moment à passer. Pour plein de raisons. Mais je me sens tellement mieux après. Apaisée. Sereine. À nouveau en harmonie avec moi-même. Tout est rentré dans l’ordre. Et ils remontent en flèche, mes résultats, du coup. Alors…

C’est lui qui m’a ouvert. Un type à la soixantaine grisonnante. À la stature imposante. Au regard clair.
– Étienne. Vous êtes Lucile, j’imagine.
– En effet.
– Eh bien, entrez !
Il m’a fait asseoir.
– Elles sont là-haut. Elles vont descendre.
Il a pris place en face de moi. Il m’a fixée. Droit dans les yeux.
– Qu’à leur âge, elles se comportent en gamines écervelées, on peut encore, à la rigueur, le concevoir, mais au vôtre !
J’ai rougi. J’ai balbutié.
– Ça n’arrive plus. Ça n’arrivera plus.
– Oui, oh, alors ça !
Il s’est levé.
– Vous avez beaucoup de chance de ne pas avoir affaire à moi parce que je peux vous assurer que je vous ferais passer, une bonne fois pour toutes, l’envie de dilapider l’argent du ménage.
À mon grand soulagement, Émilie a fait son apparition en haut de l’escalier. Suivie d’Océane et de Bérengère.

Il lui a brandi une feuille sous le nez.
– C’est quoi, ça ?
– Mes résultats.
– Et ça ?
Elle y a jeté un rapide coup d’œil.
– L’historique de mon ordinateur.
– Qui est vraiment très instructif. Tu n’as vraiment rien d’autre à faire que de perdre ton temps, comme ça, en futilités ?
Elle a baissé la tête.
– Si !
– Déshabille-toi !
Elle a obéi. Elle a retiré ses vêtements, tous ses vêtements, un à un. Elle les a soigneusement pliés et déposés sur la petite table, près du radiateur.
Il l’a laissée là, entièrement nue devant nous, un long moment. Avant d’exiger d’un ton sec.
– Approche !
Il l’a saisie par le poignet, attirée en travers de ses genoux.

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