Tableau de Jos Vital Branco Nalhoa
Il
m’a jeté un regard stupéfait.
– Mais…
Mais…
– Eh,
oui, mon cher ! C’est comme ça, les femmes. Tu les lâches à
poil dans la nature et elles trouvent le moyen de revenir tout
habillées.
Et
il a fallu que je lui raconte. Tout. Le couple. La tente. Bien en
détail.
– Mouais !
T’as pas vraiment rempli ta part du contrat en fait ! Faudra
recommencer alors du coup.
– Oh,
non !
– Eh,
si !
– Mais
c’est horrible !
– J’espère
bien.
Dès
le lendemain, il a voulu qu’on leur rende une petite visite.
– Que
je voie à quoi ils ressemblent, ces oiseaux-là !
Ils
étaient habillés, cette fois, et se sont avancés à notre
rencontre, souriants, dès qu’ils nous ont aperçus.
– Luc…
– Enchanté !
Victor…
– Et
Ophélie…
Quant
à moi, Lucie, tout le monde me connaissait.
– Mais
venez ! Venez vous asseoir…
Et,
évidemment, la conversation a tout aussitôt roulé sur ma petite
incursion de la veille.
– On
n’en croyait pas nos yeux.
Des
yeux que Luc, lui, avait gardés tout du long grands ouverts.
Ophélie
a même cru bon de préciser.
– Surtout
quand il a vu dans quel état Lucie avait le derrière.
Oh,
mais elle s’en plaignait pas, hein ! Au contraire.
– Parce
qu’après, sous la tente, c’est moi qu’ai tiré les marrons du
feu. Cette nuit de folie !
D’ailleurs,
à ce propos, c’était son anniversaire à Luc, là, aujourd’hui.
Ah !
Et
Victor a fait remarquer que, pour un anniversaire, il y avait
toujours un cadeau.
– Qu’est-ce
t’en penses, toi, Lucie ?
Oui,
oh, je les voyais venir, là, tous les trois. Gros comme une maison.
– Hein ?
Qu’est-ce t’en penses ?
Ce
que j’en pensais, c’est que Luc crevait d’envie de contempler
une nouvelle fois mes fesses cramoisies.
L’intéressé
a confirmé, à grands coups de menton convaincus.
Et
Victor a conclu.
– Eh,
ben voilà ! Tu sais ce qu’il te reste à faire.
Ben,
tiens ! Je savais, oui. Et je me suis exécutée. Je me suis
déculottée. De bonne grâce. Ça lui faisait tellement plaisir à
Luc. Aux autres aussi, d’ailleurs.
Et
derrière moi, tout près, penchés sur mon derrière, ils ont
commenté à qui mieux mieux.
– Comment
ça a changé depuis hier !
– Elles
ont foncé, les couleurs.
– Et
elles se sont étendues au large.
– En
tout cas, c’est ravissant.
Il
trouvait aussi, Victor, oui. Même si, tout bien considéré, ça
aurait eu besoin, à son avis, d’un petit rafraîchissement.
– Si
j’ose dire…
Ils
ont fait chorus. À eux aussi, ça paraissait évident. Il fallait en
remettre une petite couche. Ça s’imposait.
Victor
a suggéré.
– Et
si Luc s’en chargeait ? Comme c’est son anniversaire…
– Moi ?
Mais je l’ai jamais fait !
– Raison
de plus !
Il
ne s’est pas fait longtemps prier. Moi non plus. Et je me suis
retrouvée couchée en travers de ses genoux, sa queue tendue bien
calée contre ma cuisse.
Il a
tapé. De toutes petites claques, légères, retenues.
– Non,
mais vas-y ! Carrément ! Elle sent rien, là.
Un
peu plus fort. Presque pas. Tout attendrissant. Et tout émoustillant
de me dire que c’était moi, moi et personne d’autre, qui étais
en train de lui faire découvrir la fessée, de lui dépuceler pour
ainsi dire la main.
Et
je l’ai encouragé. Supplié.
– Tape !
Tape vraiment ! C’est trop bon…
Alors
il s’est lâché. De grands coups réguliers, lancés avec une
force inouïe. J’ai crié. Il a hésité, un court instant, et il a
repris de plus belle. Ça rebondissait en grêle sur ma peau déjà
tuméfiée. Insupportable. Un véritable supplice. Un véritable
régal. J’ai hurlé de plus belle. Il a tapé de plus belle. J’ai
gigoté. J’ai battu des jambes. Je me suis contorsionnée. Il a
giclé contre ma cuisse. Sans s’arrêter de taper. Et moi aussi
j’ai joui. À grands feulements éperdus.
J’ai
relevé la tête. Là, dans l’herbe, tout près, Ophélie et Victor
étaient en pleine action.
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