samedi 22 juin 2019

Les fantasmes de Lucie (57)



Tableau de Jos Vital Branco Nalhoa

Il m’a jeté un regard stupéfait.
– Mais… Mais…
– Eh, oui, mon cher ! C’est comme ça, les femmes. Tu les lâches à poil dans la nature et elles trouvent le moyen de revenir tout habillées.
Et il a fallu que je lui raconte. Tout. Le couple. La tente. Bien en détail.
– Mouais ! T’as pas vraiment rempli ta part du contrat en fait ! Faudra recommencer alors du coup.
– Oh, non !
– Eh, si !
– Mais c’est horrible !
– J’espère bien.

Dès le lendemain, il a voulu qu’on leur rende une petite visite.
– Que je voie à quoi ils ressemblent, ces oiseaux-là !
Ils étaient habillés, cette fois, et se sont avancés à notre rencontre, souriants, dès qu’ils nous ont aperçus.
– Luc…
– Enchanté ! Victor…
– Et Ophélie…
Quant à moi, Lucie, tout le monde me connaissait.
– Mais venez ! Venez vous asseoir…

Et, évidemment, la conversation a tout aussitôt roulé sur ma petite incursion de la veille.
– On n’en croyait pas nos yeux.
Des yeux que Luc, lui, avait gardés tout du long grands ouverts.
Ophélie a même cru bon de préciser.
– Surtout quand il a vu dans quel état Lucie avait le derrière.
Oh, mais elle s’en plaignait pas, hein ! Au contraire.
– Parce qu’après, sous la tente, c’est moi qu’ai tiré les marrons du feu. Cette nuit de folie !
D’ailleurs, à ce propos, c’était son anniversaire à Luc, là, aujourd’hui.
Ah !
Et Victor a fait remarquer que, pour un anniversaire, il y avait toujours un cadeau.
– Qu’est-ce t’en penses, toi, Lucie ?
Oui, oh, je les voyais venir, là, tous les trois. Gros comme une maison.
– Hein ? Qu’est-ce t’en penses ?
Ce que j’en pensais, c’est que Luc crevait d’envie de contempler une nouvelle fois mes fesses cramoisies.
L’intéressé a confirmé, à grands coups de menton convaincus.
Et Victor a conclu.
– Eh, ben voilà ! Tu sais ce qu’il te reste à faire.
Ben, tiens ! Je savais, oui. Et je me suis exécutée. Je me suis déculottée. De bonne grâce. Ça lui faisait tellement plaisir à Luc. Aux autres aussi, d’ailleurs.
Et derrière moi, tout près, penchés sur mon derrière, ils ont commenté à qui mieux mieux.
– Comment ça a changé depuis hier !
– Elles ont foncé, les couleurs.
– Et elles se sont étendues au large.
– En tout cas, c’est ravissant.
Il trouvait aussi, Victor, oui. Même si, tout bien considéré, ça aurait eu besoin, à son avis, d’un petit rafraîchissement.
– Si j’ose dire…
Ils ont fait chorus. À eux aussi, ça paraissait évident. Il fallait en remettre une petite couche. Ça s’imposait.
Victor a suggéré.
– Et si Luc s’en chargeait ? Comme c’est son anniversaire…
– Moi ? Mais je l’ai jamais fait !
– Raison de plus !
Il ne s’est pas fait longtemps prier. Moi non plus. Et je me suis retrouvée couchée en travers de ses genoux, sa queue tendue bien calée contre ma cuisse.
Il a tapé. De toutes petites claques, légères, retenues.
– Non, mais vas-y ! Carrément ! Elle sent rien, là.
Un peu plus fort. Presque pas. Tout attendrissant. Et tout émoustillant de me dire que c’était moi, moi et personne d’autre, qui étais en train de lui faire découvrir la fessée, de lui dépuceler pour ainsi dire la main.
Et je l’ai encouragé. Supplié.
– Tape ! Tape vraiment ! C’est trop bon…
Alors il s’est lâché. De grands coups réguliers, lancés avec une force inouïe. J’ai crié. Il a hésité, un court instant, et il a repris de plus belle. Ça rebondissait en grêle sur ma peau déjà tuméfiée. Insupportable. Un véritable supplice. Un véritable régal. J’ai hurlé de plus belle. Il a tapé de plus belle. J’ai gigoté. J’ai battu des jambes. Je me suis contorsionnée. Il a giclé contre ma cuisse. Sans s’arrêter de taper. Et moi aussi j’ai joui. À grands feulements éperdus.
J’ai relevé la tête. Là, dans l’herbe, tout près, Ophélie et Victor étaient en pleine action.

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