J’étais la première.
– Alors ?
T’appréhendes pas trop ?
Oh,
si, qu’elle appréhendait, Océane.
– Si !
À un point que vous imaginez même pas.
– Il
y aura que nous. Et nous aussi, on s’en prend.
– Oui,
mais quand même ! Entre savoir qu’on en reçoit et voir la
donner, il y a une sacrée marge. Non, et puis ce qu’il y a, vous
savez, Lucile, c’est que je suis pas courageuse. Quand il me
flanque une fessée, Valentin, je crie, je pleure, je gigote dans
tous les sens. Je peux pas m’empêcher. Et là, je suis sûre que,
devant vous, il va taper encore plus fort que d’habitude. Pour que
je me donne, malgré moi, en spectacle. Pour que j’aie honte d’être
incapable de me maîtriser.
– Peut-être
alors que du coup, cette fois, la leçon va réellement porter. Que
tu ne te mettras jamais plus, tellement tu auras eu honte, en
situation d’en recevoir. Que tu seras définitivement guérie. Et
c’est ce qui peut t’arriver de mieux, non ?
– Je
sais bien, oui ! Seulement…
Est
arrivée Bérengère.
– Je
sais pas comment tu fais. Moi, je serais allée me cacher dans un
trou de souris.
Et
puis Émilie.
– Salut !
Avec
un grand sourire.
Elle
est venue s’asseoir à mes côtés.
Valentin
a presque aussitôt surgi.
– Bon.
Je vois que tout le monde est là.
Il a
tiré une chaise, s’est assis.
C’était
un grand brun aux yeux clairs, bien bâti, tout en muscles.
Effectivement, une fessée, de sa main, on devait la sentir passer.
– Et
donc, puisque tout le monde est là, on peut commencer. Viens ici,
Océane !
Elle
s’est empressée de le faire.
Il
lui a passé un bras autour de la taille.
– Tu
vas tout d’abord, avant toute chose, expliquer à tes petites
camarades pour quelle raison je vais te punir.
– Je…
J’ai bu.
– Tu
as bu, oui. Tu t’es même saoulée. En dépit de toutes les belles
promesses que tu m’avais faites. Et en profitant de mon absence.
– Je
le ferai plus. Je te promets.
– C’est
une promesse que tu m’as faite des dizaines de fois. Et que, sur la
durée, tu n’as jamais vraiment tenue.
– Oui,
mais cette fois…
– Peut-être
en effet… On n’est plus dans le même cas de figure. Espérons-le
en tout cas. Parce que ma patience a des limites. Et tu sais ce qu’on
a dit.
– Je
sais, Valentin, je sais. Mais je veux pas. Je veux pas te perdre.
– Dans
ces conditions…
Et
il a passé ses main sous sa robe. Des deux côtés. Il a descendu la
culotte. Il l’a accompagnée jusqu’en bas, sur les chevilles.
Elle a levé un pied, puis l’autre, pour en sortir.
Il
l’a attirée à lui, couchée en travers de ses genoux, bien calée.
Il a relevé la robe. Haut. Très haut. Bien au-dessus des reins. Et
il a pris possession de son postérieur. Il y a posé sa main. L’y
a laissée.
– Mais
quand est-ce que tu vas enfin te montrer raisonnable ? Hein ?
Quand ?
Et
il a tapé. En pluie. En grêle. Un véritable raz-de-marée de
claques. À pleines fesses. Ça a rosi. Ça a rougi. Et Océane a
crié. Et Océane a gigoté. Et Océane a essayé de se protéger de
sa main, une main que Valentin lui a fermement ramenée dans le dos.
Qu’il y a maintenue. Et ça a repris de plus belle.
Les
yeux exorbités, le visage crispé, Bérengère s’agitait sur sa
chaise.
– Oh,
la vache ! Oh, la vache ! Oh, la vache !
Quant
à Émilie, à mes côtés, les mains sur les genoux, le regard fixé,
droit devant elle, sur le derrière d’Océane, elle restait
absolument impassible.
Encore
quelques claques. Lancées à pleine puissance. Qui ont fait hurler
Océane.
– Pardon,
Valentin ! Pardon ! Je le ferai plus.
Ça
s’est arrêté.
– File
dans ta chambre !
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