– Vous
avez l’air surprise de me trouver ici, chère amie…
– Pas
du tout, non.
– Oh,
si ! Surprise et dépitée. Serait-ce que vous attendiez
quelqu’un d’autre ? Mon mari, par exemple ?
– Votre
mari ?
– Mon
mari, oui. Avec qui vous aviez rendez-vous. Et qui ne viendra pas.
– Je
vais tout vous expliquer.
– M’expliquer
quoi ? Que c’est ici que vous vous donnez du bon temps tous
les deux ? Dans cette voiture ? Ce qui ne doit pas être
très confortable, avouez ! Mais enfin, quand ça vous tient
d’écarter les cuisses, ça vous tient ! Et tout est bon. Vous
y trouvez votre compte au moins ? Oh, sûrement, oui. Parce
qu’il sait y faire, Rodolphe, quand il veut. Je suis bien placée
pour le savoir. Ce qui ne doit pas être le cas de votre Gontran
puisque vous éprouvez l’impérieux besoin d’aller voir ailleurs.
Bon, mais si vous me racontiez ? Il s’y prend comment, mon
mari, avec vous ? Ça m’intéresse. Allez, je vous écoute. Ou
plutôt, non ! Laissez-moi deviner. Il vous gicle entre les
seins, oui, hein ? Il adore. Surtout que… vous êtes bien
lotie de ce côté-là. Ah, comment il doit bien se la coincer entre
eux. Et se la couvrir avec. Un vrai régal pour lui ! Et quoi
d’autre ? Oui, je sais ! Il vous prend à quatre pattes.
C’est sa grande spécialité, ça. Sauf que, dans la voiture, ça
ne doit pas être très facile. Pour ne pas dire impossible. Et donc,
vous en sortez. Ben oui, forcément. Vous vous installez où pour
faire vos cochonneries ? Faites-moi voir ! Là ? Non ?
Là, plutôt, alors ! Oui, là. C’est pas très prudent, dites
donc ! Au bord de la route comme ça ! Quoique… il y
passe pas grand monde. Et puis on les entend arriver de loin, les
voitures. On a le temps de réagir. Bon, mais assez causé. Surtout
que vous n’êtes pas un interlocutrice très bavarde. Alors passons
aux choses sérieuses. Il va prendre ça comment, votre mari ?
– Mon
mari ?
– Votre
mari, oui. Il va bien falloir le mettre au courant, le pauvre homme !
– Vous
n’allez pas faire ça !
– Ben
si, si ! Il est quand même en droit de savoir que, dès qu’il
a le dos tourné, vous n’avez rien de plus pressé que de courir
vous envoyer en l’air. Avec mon mari. Et sans doute avec d’autres.
– Jamais
il ne me le pardonnera. Jamais.
– Il
fallait y réfléchir avant.
– Je
vous en supplie, ne le lui dites pas. Ne lui dites rien. Parce que ce
qu’il adviendrait alors de moi…
– Quelle
sorte d’accommodements proposez-vous ? Parce que vous
conviendrez avec moi que votre comportement est inqualifiable et
qu’il ne peut pas rester sans conséquences.
– Je
ne sais pas. Je…
– Vraiment ?
Pas la moindre petite idée ? C’est moi qui vais devoir
décider alors ! Et ce qui me paraît le plus approprié, dans
votre cas, c’est une bonne correction qui vous ôte à tout jamais
l’envie de recommencer.
– Vous
ne pouvez pas me demander une chose pareille !
– Bien
sûr que si ! C’est même ce que je suis en train de faire. Et
c’est non négociable. Ou bien vous m’offrez gentiment votre
petit derrière pour une mémorable fouettée ou bien, dès ce soir,
votre mari est au courant. Preuves à l’appui.
– C’est
un odieux chantage.
– Appelez
ça comme vous voudrez, mais mettez votre croupe à l’air. Elle en
a de toute façon l’habitude.
– Vous
êtes…
– Monstrueuse.
Odieuse. Abjecte. Et pire encore. Peu m’importe ce que vous pensez.
La seule chose que j’attends de vous, c’est que vous mettiez
votre cul à ma disposition pour qu’il soit traité comme il le
mérite. Vous avez cinq secondes. Passé ce délai… Ah, ben voilà !
Vous voyez que vous pouvez vous comportez comme une grande fille
quand vous voulez. Tenez, mettez-vous là ! À quatre pattes.
Comme quand vous êtes avec mon mari. Exactement au même endroit. Et
serrez les dents ! Je ne vais pas vous ménager.
Délicieux tous ces dessins anciens. Tant et si bien que je me demande souvent si les gens de la Belle Époque, voire ceux du Second Empire, étaient si pervers que ça xD
RépondreSupprimerIl y a des intérêts qui sont, je crois, de toutes les époques. Et que certains, pleins de talent, savent faire chanter.
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