vendredi 19 décembre 2008

La fessée de Valentine

Chaque fois que Melissa, une collègue de mon âge, se trompait dans un dossier ou commettait une erreur quelconque – et elle était très étourdie – je la menaçais du doigt… - Tu vas finir par l’avoir… A force de faire tu vas finir par l’avoir ta fessée… Et devant tout le monde en plus… Elle partait au quart de tour… Elle s’étranglait… - Hein ?… Mais ça va pas, non ?… T’as qu’à y croire… Même pas en rêve… Tout le bureau riait… De bon cœur… Et Madame Seignier, qui travaillait juste en face de moi, prédisait : - T’arriveras pas à la lui donner… T’en crèves d’envie, mais t’y arriveras pas…

C’est justement cette Madame Seignier qui a renversé, un matin, une pleine tasse de café noir sur les dossiers en cours… Un vrai gâchis. J’ai voulu plaisanter… - C’est pas Melissa qui va y attraper finalement… C’est vous !… Elle a répliqué du tac au tac en baissant la voix pour n’être entendue que de moi… - En paroles t’es toujours très fort, mais s’il s’agissait de passer à l’acte…

J’étais abasourdi. Je devais le prendre comment ? J’avais 25 ans. Elle en avait cinquante. Il était pour moi inconcevable qu’elle puisse sérieusement envisager un seul instant de recevoir la fessée de mes mains. Non. J’avais mal compris. Forcément. Ou mal interprété…

J’avais parfaitement compris. J’en ai eu la preuve quelques jours plus tard alors que je venais, une fois de plus, d’en promettre une à Melissa qui était aussitôt montée sur ses grands chevaux… - Oh, ça suffit maintenant avec ça… Tu deviens lourd à force… Entre ses dents, comme si elle se parlait à elle-même, sans me regarder, Madame Seignier a murmuré… - Il y en a à qui on en propose sans arrêt et qui n’en veulent pas… Et il y en a d’autres à qui on n’en propose jamais et qui en voudraient bien… J’ai fait celui qui n’avait rien entendu, mais il n’y avait plus aucun doute possible.

A midi elle restait généralement déjeuner sur place. Je me suis attardé, j’ai laissé les autres s’éloigner, disparaître et je me suis bravement lancé, la peur au ventre… - Vous devriez avoir honte, vous savez… - Honte ?… Et de quoi donc ?… - De toutes ces idées qui vous traversent… De ces envies de fessée que vous avez… Elle avait baissé la tête, adopté un petit air contrit… - Vous mériteriez d’être punie pour ça… Et vous allez l’être… Je me suis levé, je me suis approché, je l’ai fermement saisie par le coude. Elle m’a doucement repoussé… - Pas ici… Pas maintenant… C’est trop dangereux… - Où alors ?… Quand ?… - Ce soir… Je te dirai… File maintenant… Reste pas là… Si quelqu’un arrive… On se poserait des questions…

A deux heures elle m’a tendu un dossier par dessus le bureau… - Tiens, tu veux pas t’occuper de ça ?… Je l’ai ouvert… « Hôtel Regina, chambre 38… Va m’y attendre après le boulot. Je t’y rejoindrai dans les dix minutes »… On a eu une après-midi comme toutes les autres. Mais j’étais sur un petit nuage. Ca allait arriver. Enfin !… Ce soir. Tout à l’heure. Ca allait avoir lieu. Et elle avait le double de mon âge. Même dans mes rêves les plus fous je n’avais pas osé l’espérer.

A cinq heures j’ai volé jusqu’à l’hôtel Regina. Et arpenté la chambre de long en large. Dix minutes. Elle avait dit dix minutes. Et ça faisait un quart d’heure. Je tournais comme un lion en cage. Ca a fait une demi-heure. Mais qu’est-ce qu’elle foutait, bon sang ? Qu’est-ce qu’elle foutait ? Et puis trois quarts d’heure… Elle ne viendrait plus. C’était pas la peine de se raconter des histoires. Elle ne viendrait plus. Ah, elle m’avait bien eu ! Elle s’était bien fichue de moi… Elle avait voulu me donner une leçon. D’ici à ce que je trouve tous les collègues attablés à la terrasse en bas quand je sortirais de l’hôtel… Ah, ils allaient bien rigoler… Mais je ne leur offrirais pas ce plaisir… J’attendrais le temps qu’il faudrait. Ils finiraient bien par se lasser et par rentrer chez eux…

Elle avait une heure de retard. Plus d’une heure… - C’est à cette heure-ci que t’arrives ?… - C’est pas de ma faute… - Je veux pas le savoir… Et je l’ai entraînée vers le lit. Je m’y suis assis. Je l’ai attirée, couchée en travers de mes genoux. J’ai énergiquement remonté la robe sur les reins, descendu la culotte jusqu’à mi-cuisses et j’ai tapé. Vigoureusement. Avec conviction… Elle a gémi. Elle s’est tortillée sous les coups. Elle a essayé de se protéger de ses mains. Je les ai emprisonnées dans l’une des miennes et j’ai continué. Plus fort. Plus appuyé. Elle a crié. Ses fesses se sont colorées d’un rouge incarnat du plus bel effet.

Une dernière claque… Elle a voulu se relever. Je l’en ai empêchée. Je l’ai gardée en travers de mes genoux. J’ai contemplé mon œuvre. Longtemps. Je l’ai interminablement redessinée du bout du doigt. Elle ne disait rien. Elle ne bougeait pas. A regret j’ai fini par remettre la culotte en place, par faire retomber la robe…
Elle a regardé l’heure… - Hou la la !… Faut que j’y aille… Mon mari… Je l’ai retenue encore un instant sur le pas de la porte… - Pourquoi t’es arrivée si tard ?… - Pour te mettre la pression. Pour être sûre que tu allais me donner une VRAIE fessée. Une qui fait mal… - Et si j’étais parti ?… - Oh, alors ça, il y avait pas de risque…

2 commentaires:

  1. On essaie de ne pas avoir d'attaque, j'ai décidé de tout reprendre depuis le début. Histoire de, quoi. loool. Bonne journée François-Fabien ! bisous.

    RépondreSupprimer
  2. Dix ans! C'est fou comme on peut oublier ce qu'on a écrit. Il vaut mieux dans un sens. Il vaut mieux être tourné vers des textes à écrire qu'emberlificoté dans ceux d'avant. cela étant, c'est très agréable de constater qu'ils peuvent continuer à vivre dans les yeux des lecteurs. Et être appréciés. Excellente journée, Héléa. Bisous.

    RépondreSupprimer