mardi 23 décembre 2008

La fessée de Valentine ( 2 )

Elle a finalement préféré le midi… - A cause de mon mari… Parce que si je rentre systématiquement tous les soirs avec deux heures de retard !… Et puis comme ça les traces ont le temps de s’estomper au moins un peu… J’ai pas une peau qui marque beaucoup, mais quand même tu tapes fort… C’est pas un reproche, hein, au contraire !…

Ce n’était pas un reproche, oh que non !... Elle adorait : il fallait que ça claque et que ça résonne. Que ça tombe à toute volée. Surtout ne pas la ménager. Mais il fallait d’abord et avant tout prendre son temps. L’accabler longuement des reproches. La gronder. La menacer. La lui annoncer sa fessée. Lui faire humblement admettre qu’elle l’avait méritée. La déculotter lentement. L’allonger en travers des genoux. Encore lui parler… - Une fessée !… Une femme de votre âge… De la main de quelqu’un qui n’en a pas la moitié… Non, mais vous n’avez pas honte ?… Oh si, elle avait honte, si !… Tellement honte… Mais… Et la fessée pouvait enfin commencer. Durer. S’éterniser…

A deux heures on regagnait séparément le bureau. On s’installait, comme on l’avait toujours fait, l’un en face de l’autre. Personne ne savait. Personne ne se doutait. Tout l’après-midi elle s’agitait sur sa chaise en esquissant de temps à autre une grimace. J’implorais son regard. Elle me l’abandonnait parfois, une fraction de seconde, avant de se replonger consciencieusement, le sourcil froncé, dans ses dossiers…

- Si tu continues à me regarder comme ça au boulot ils vont forcément finir par avoir la puce à l’oreille… - Mais non !… Jamais ils iront imaginer un truc pareil… - Ca, non, mais autre chose, oui… Et il y en a au moins une qui a de sacrés soupçons… - Ah oui ?… Qui donc?… - Melissa… Faut dire aussi qu’elle t’a tout particulièrement à l’œil Melissa… Quand on est amoureuse !… - Amoureuse, Melissa !… De moi ?!… Tu parles !… Elle peut pas me voir… - Il y a des moments où tu es vraiment d’une naïveté désarmante…

- Il y a quelqu’un en face… Elle finissait de se rhabiller et avait machinalement jeté un coup d’œil par la fenêtre… - Oui, il y a quelqu’un… Peut-être qu’il est là depuis le début… Sûrement même… Sûrement qu’il a vu… - Ca a pas l’air de te déranger plus que ça… Elle a haussé les épaules… - Il y a pas de quoi en faire un drame… S’il a vu il a vu… On le connaît pas… Et il nous connaît pas… - Ca te plairait qu’on ait un spectateur un jour ?… Quelqu’un qui serait là avec nous et qui me regarderait te donner la fessée ?… - A qui tu penses ?… - A personne… Personne en particulier… Elle a ouvert la porte… - Un inconnu ?… Pourquoi pas ?… Oui… Pourquoi pas ?… Tu t’en occupes ?…

Il a fallu que je lui bande les yeux… - Serre bien !… Plus fort… Je veux surtout pas le voir… Et encore moins qu’il me voie… Tu es sûr de toi, hein ?!… Je te fais confiance… Il me touchera pas… Il m’approchera pas… Tu me promets ?… - Tu n’as absolument rien à craindre… - Tu l’as trouvé où ?… - Ca fait dix mille fois que tu me poses la question… - Oui, c’est vrai, je suis idiote… Il est quelle heure ?… - Midi et demi… - Il va arriver alors… - Il est même dans l’escalier… Je l’entends…

- Entrez !… Asseyez-vous !… Non… Là, plutôt… Vous verrez mieux… Oui… Comme je vous le disais hier soir au téléphone si j’ai fait appel à vous c’est que Valentine a besoin d’une bonne leçon… Je n’arrive plus à en venir à bout… Ce n’est pourtant pas faute de la corriger chaque fois que nécessaire, mais ça a considérablement perdu de son efficacité. Elle recommence à n’en faire qu’à sa tête. Comme avant. Une véritable gamine… Alors j’ai pensé que… être déculottée et fessée devant un étranger… ça lui donnerait à réfléchir… ça la ramènerait à de meilleurs sentiments… Peut-être… Parce qu’il vaut mieux ne pas se faire trop d’illusions… Bon, mais allez !… - Non !… S’il te plaît, non !… Pas devant lui !… Je le ferai plus… J’te promets… T’auras plus rien à me reprocher… Jamais… Oui… Eh bien ça on verra… Après… J’ai baissé la culotte… Et j’ai tapé…

Elle a attendu qu’il ait fini de dévaler l’escalier et elle a arraché son bandeau… - Il y a cru ?… Il a cru que c’était une vraie punition ?… - Je le jurerais pas, mais je crois bien que oui… - Qu’est-ce qu’il faisait ?… - Qu’est-ce que tu voulais qu’il fasse ?… Il regardait… Il regardait tant qu’il pouvait… Et faut reconnaître qu’il y avait à voir… Parce que pour montrer tu montrais !… Tu faisais pas semblant… - Il s’est caressé ?… - Non… Il était beaucoup trop occupé à profiter pleinement du spectacle… Mais je donnerais ma main à couper que c’est ce qu’il est en train de faire maintenant… En tout cas dans quel état ça t’a mise, toi !… Elle n’a pas répondu. Elle s’est blottie contre moi. Elle a haleté dans mon cou… - S’il te plaît !… S’il te plaît, j’ai trop envie…

Quand on est revenus à nous, il était deux heures et demi… - Wouah !… Le boulot !… On peut quand même pas s’amener tous les deux comme ça là-bas avec trois quarts d’heure de retard… - Surtout avec la tête que t’as !… Il y a aucun doute sur ce qu’on vient de faire… - Je vais rentrer… Je téléphonerai que je suis malade… Et toi ?… Tu vas leur dire quoi ?… - J’improviserai… Je trouverai bien… De toute façon personne sera dupe…

( à suivre )

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