jeudi 11 décembre 2008

La fessée de Charlotte ( 2 )

- Tu t’en vas déjà ?… Pourquoi tu files toujours comme une voleuse aussitôt que c’est fini ?… - Parce que… mais tu vas pas te moquer de moi, hein ?… parce que j’aime trop ça d’aller me promener dans la rue juste après, au milieu des gens… Ca te brûle un max… Ca te fait de la chaleur qui se répand partout… Qui monte et qui descend dans tous les sens… Et eux, autour, qui savent rien… Qui vaquent à leurs petites affaires sans se douter que tu viens d’en prendre une… Et carabinée… Comment j’aime ça !… - Pourquoi tu remets ta culotte alors ?… Ce serait encore meilleur sans culotte… - Oh oui, oui !… J’ai essayé une fois… T’as l’air qui rentre… T’as la robe qui frotte dessus… Ca t’effleure… Ca te râpe… Ca te réveille tout… C’est à la fois insupportable et, en même temps, incroyablement agréable… agréable parce que c’est insupportable justement… Je sais pas si tu me comprends… - Oh, si !… Pourquoi tu recommences pas alors ?… - C’est bien trop dangereux, attends !… T’imagines ?!… Un coup de vent ou n’importe quoi d’autre… La robe qui se relève… Comment je serais grillée !… - Parce qu’on est dans une petite ville où tout le monde se connaît, mais ailleurs !… Ca te dirait pas ailleurs ?

Elle a choisi Lyon… Pourquoi Lyon ?… - J’y ai jamais mis les pieds… Je connais personne… Au moins là il y a pas de risques… Une longue fessée débridée dans la chambre d’hôtel… - Que tu profites bien de notre promenade !… et on est descendus… On s’est laissé dériver, porter jusqu’à la rue de la République qu’on a lentement remontée, sans un mot, fondus dans la foule du samedi, sur toute sa longueur… Demi-tour… Dans l’autre sens… Avec de multiples arrêts-vitrine… Et puis encore… - Ca te plaît, hein ?… - Et comment !… - Ca se voit !… Elle a levé sur moi des yeux interrogateurs, suivi mon regard… Deux petites taches humides s’étaient formées à hauteur du bas-ventre, s’élargissaient, conquérantes… - Wouah !… La honte !…

Et elle s’est engouffrée dans la première boutique venue… Pour s’emparer, sur le premier portant venu, de la première robe venue dont elle s’est fait un rempart jusqu’à la cabine d’essayage… - Ca me va, tu crois ?… - Essaies-en d’autres… - Tu vas m’en chercher, s’il te plaît ?… Tu vois bien à peu près mes goûts… Quatre ou cinq, au hasard… - Merci… Elle fait quoi la vendeuse ?… - Elle finit avec une cliente… Pourquoi ?… - Comme ça… Pour rien… - Oh non pas pour rien… Non… Mais parce que si elle écartait le rideau pour voir si tu as besoin d’elle elle risquerait de s’apercevoir que Charlotte se promène sans culotte et qu’elle a reçu la fessée… Et Charlotte aurait terriblement honte… Et Charlotte aime la honte… Plus que n’importe quoi d’autre… - Toi, tu comprends beaucoup trop de choses… - Je peux m’arranger pour qu’elle vienne… - Oh non !… - Elle te connaît pas… Tu la reverras jamais… - Tu vas pas faire ça ?… - Bien sûr que si !

Dans la rue on a marché un bon moment en silence… - Qu’est-ce qu’elle a pensé, tu crois ?… - Qu’est-ce que tu veux qu’elle ait pensé ?… C’était clair comme de l’eau de roche… - Elle doit se dire que tu m’as punie… Et se demander pourquoi… - Tu le seras en tout cas… Ce soir… Tu l’as amplement mérité aujourd’hui, non, tu crois pas ?… - Si !… Mais dis, on recommencera un truc comme ça ?… Deux jeunes s’avançaient vers nous, sur le trottoir, en balançant leurs sacs de sport à bout de bras… - Ils vont se retourner sur toi, ces deux-là… Obligé… Alors… Un geste apparemment maladroit et… Ils sont arrivés à notre hauteur, ont cherché son regard, nous ont dépassés… - Tu l’as pas fait… - Non… Il faut pas abuser des bonnes choses… Et c’est tellement mieux quand on s’y attend pas, non, tu crois pas ?

Dans la salle du petit déjeuner un couple de retraités est venu s’installer à la table juste à côté de la nôtre, a aussitôt engagé la conversation… On était en Vacances ?… Non ?… Oh, ils voulaient pas être indiscrets… Comment on trouvait Lyon ?… Une belle ville, hein ?!… Et c’est votre fille, là, la jeune fille?… - Pas vraiment, non… Disons que je suis chargé de son éducation… Ils ont hoché la tête… - Ah, ils sont pas faciles les jeunes aujourd’hui… Non, ils sont pas faciles… Mais vous avez raison : il faut se montrer ferme avec eux… C’est leur rendre service… Sa femme a cru bon de préciser… - Oui… On entend tout dans ces hôtels d’une chambre à l’autre… - Tu verras… Comment tu t’appelles ?… - Charlotte… - Tu verras, Charlotte, tu le remercieras plus tard… Non, tu crois pas ?… - Si !… - Ah, tu vois, tu es raisonnable déjà…

- On y va ?… Comme par inadvertance, en repoussant sa chaise, j’ai fait remonter haut la robe… Derrière nous il y a eu un « Oh ! » scandalisé… - Tu as vu, Lucien ?… Tu as vu ?… Et en plus elle met pas de culotte !… Ah, je le plains le pauvre monsieur… Elle a entamé l’escalier… - Je remonte un peu dans la chambre… Tu m’attends ?

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